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Les lectures d'Antigone ...
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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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5 mars 2016

[Kokoro], Delphine Roux

kokoro

 "On a reconstruit le théâtre.
Les gens, semble-t-il, n'ont plus peur des fantômes."

Koichi tente de survivre depuis des années au décès de ses parents, il n'avait alors que douze ans. Des deux enfants du couple, il semble être celui qui a traversé ce deuil le plus difficilement. Sa soeur aînée Seki, peu présente, le houspille à l'occasion et l'encourage régulièrement à se bouger davantage. Koichi travaille en bibliothèque, mène une vie étroite dans laquelle il y a simplement un peu de place pour les visites à sa grand-mère et des douceurs culinaires. La vie suit son cours régulier, Seiki est loin, inatteignable dans son quotidien parfait, avec son mari et ses filles, ses responsabilités dans la ville, tandis que Koichi végète. Cependant, un jour Koichi apprend que sa soeur ne va pas bien, il sait alors qu'il est temps de se réveiller...

Ce livre est empreint d'une douceur mélancolique, japonaise et subtile, toute en retenue, agréable et touchante. L'écriture fragmentaire de Delphine Roux est idéale ici pour exprimer l'éveil à la vie d'un jeune homme retenu jusque là dans sa chrysalide, et dont les ailes de papillon ne demandent qu'à se développer. J'ai beaucoup aimé lire ce roman, sans en faire pour autant un coup de coeur. Après ma lecture précédente, il m'a sans doute manqué ici de la force, de l'émotion, et d'être transportée davantage par l'écriture de l'auteure pourtant extrêment fine et juste.

Editions Philippe Picquier - 12.50€ - Août 2015

 Un premier roman intimiste au ton juste pour Laure - Une belle découverte pour Clara - Une petite merveille pour MicMelo - Une magnifique découverte pour Jérome - Un premier roman émouvant, fragile et délicat comme les ailes d’un papillon pour Noukette - Une très belle rencontre pour Leiloona - Juste exquis pour Sabine - Il y a des papillons aussi pour Isabelle dans cette lecture...

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13 février 2016

La renverse, Olivier Adam

larenverse

 "Ce n'est qu'avec le jour du non-lieu qu'à nouveau les choses se dessinent avec netteté. Comme celui de l'annonce du scandale, il me revient avec un éclat étrange. Comme si entre ces deux points, entre le début et la fin de l'affaire, tout n'avait été que chaos insaisissable."

Alors qu'Antoine semble s'être retiré du monde dans cette petite ville de la côte où il vit et travaille, son passé le rattrape. On annonce à la télévision le décès de Jean-François Laborde. Et c'est ainsi que tout le scandale qui a éclaboussé l'adolescence du jeune homme dix ans auparavant remonte à la surface. Ce qui a été reproché à Jean-François Laborde, le maire de la ville de M., ce qui a été reproché à sa mère, sa plus proche collaboratrice et maîtresse supposée, revient au premier plan dans sa mémoire. Mais pourquoi n'a-t-il pas eu le réflexe de protéger sa famille à l'époque plutôt que de fuir ? A-t-il été manipulé ? A-t-il été trop faible ? N'a-t-il rien voulu comprendre par lâcheté ? Pour en avoir le coeur net, Antoine doit se rendre aux obsèques de l'homme par qui tout est arrivé, et par là même accepter de, peut-être, se dessiller les yeux.

Dans ce roman, l'écriture d'Olivier Adam est précise et maîtrisée. Et elle m'a fait penser étrangement à celle de Brigitte Giraud que j'adore également, et à la froide retenue que celle-ci a pu avoir dans ses derniers écrits, le pavillon de banlieue, l'adolescence contrainte et détachée, l'abandon [par exemple Nous serons des héros - clic ici]. Pour autant, je n'avais pas envisagé en ouvrant ce livre, l'absence de douceur, la dureté et la violence d'un milieu entièrement corrompu et vil. La renverse n'est pas facile à lire, n'est pas un livre doudou, mais ce roman questionne beaucoup sur le déni, la naïveté, le jeu des miroirs, le pouvoir et la politique. Et c'est intéressant. Mais je ne m'attendais pas à autant de noirceur, pas à ce point. Pourtant, loin d'éloigner, le récit accroche presque malgré lui, nous entraîne dans sa musique mélancolique, dessine des personnages fragiles et désaxés, et amène au terme du récit, à l'espoir. Et puis, il permet de mieux comprendre ce que peuvent vivre les proches des personnalités touchées par le scandale, les victimes innocentes et collatérales d'un milieu perverti qui sait se redresser après les tempêtes, mais pas les enfants, les conjoints, les collaborateurs moins préparés, pas eux. Une lecture qui marque indéniablement en cette rentrée littéraire de janvier.

Editions Flammarion - 19 € - Janvier 2016

Un bon cru de cette rentrée d'hiver avec toujours une petite lueur au bout pour Véro Un véritable coup de coeur pour Ludovic chez Leiloona - Beaucoup de justesse, de bienveillance, de sensibilité pour MicMélo - "Et ça possède une force, tout en étant l’archétype du personnage adamien. Toujours pareil, donc, mais réalisé avec une maîtrise de plus en plus construite, qui donne une fluidité et un plaisir de lecture véritable." pour Cuné qui m'avait hautement tentée ! - Anne a été conquise !

 

4 février 2016

Celle que vous croyez, Camille Laurens

cellequevouscroyez

"Ma culpabilité est double, vous comprenez, elle est écrasante. Je l'ai leurré avec un fake, je l'ai laissé sombrer dans mes mensonges."

Claire, femme divorcée de quarante-huit ans, vit assez mal sa relation avec son amant Jo, Jo le fuyant, Jo le mal aimant, le courant d'air. Il lui vient alors comme idée de le surveiller via les réseaux sociaux. Mais pour ce faire, pour ne pas éveiller les soupçons, elle doit avancer cachée, s'inventer un faux profil et le pister sur le compte facebook d'un ami, qu'elle n'aura sans doute pas trop de difficultés à séduire avec une identité fabriquée, plus jeune, plus mystérieuse. Cependant, entre cet ami, Chris, et une Claire brune de vingt-quatre ans inventée, se tisse au fil des conversations un amour naissant. Comment se dépêtrer de cette situation ? Claire est en réalité une autre femme, blonde, professeur, plus âgée. Malgré l'insistance de Chris, une rencontre IRL (In Real Life) s'avère donc impossible. Claire est contrainte d'inventer encore un évènement pour mettre fin à cette conversation, et au désir fort qui s'était installé peu à peu entre eux deux...

Je vais essayer de vous parler de ma lecture sans trop en dire car il serait dommage de passer à côté des effets de texte que Camille Laurens nous fabrique dans ce roman étonnant. Je dois vous avouer cependant, et honnêtement, que la première partie du récit m'a laissée un peu froide. Je n'étais pas certaine de reconnaître ce qui m'avait déjà plu avant dans l'écriture de Camille Laurens. J'avais eu en effet un gros coup de coeur pour Romance Nerveuse [clic]. Mais voilà, alors que je pensais lire une histoire d'amour somme toute assez banale, quoique virtuelle, et racontée par une femme visiblement choquée, j'ai été cueillie en milieu de texte par un virage, bousculée dans mes certitudes, et finalement extrêmement troublée. Camille Laurens joue avec la vérité, avec nos nerfs de lecteurs, navigue dans la réalité comme certains naviguent sur la toile, avec des demi-mensonges, des quasi-vérités, et j'ai fermé ce livre pleine d'étonnements et de questions. En effet, l'histoire que je vous ai racontée plus haut n'est peut-être pas vraiment l'histoire que Camille Laurens raconte réellement dans ce livre. Mais réduire ce texte à un jeu serait injuste, car en filigrane il s'agit aussi de parler du vieillissement, du regard des hommes, du désir toujours présent, et de l'envie forte et entière de rester vivante, à tel point que l'écriture ne suffit plus à l'écrivain et que seul le contact des corps semble la solution. Quand se perdre pour l'amour d'un homme reste une façon comme une autre d'exister.

Editions Gallimard - 17.50€ - Janvier 2016 - Merci Nathalie !

Camille Laurens sera ce soir à La Grande Librairie (France 5) - Les avis de Clara et Cathulu !! Je l'avais repéré chez Cuné !

31 janvier 2016

J'envisage de te vendre (j'y pense de plus en plus), Frédérique Martin

jenvisagedetevendre

"Alors ? lui demanda-t-il, c'est quoi le programme, maintenant ?"

Frédérique Martin m'avait tenue en haleine dans Le vase où meurt cette verveine, roman qui mettait en scène un couple de personnes âgées contraintes de se séparer pour raisons médicales et qui entretenait une relation épistolaire des plus tendres jusqu'à ce que tout parte un peu en cacahuète... Dans ce recueil de nouvelles-ci, écrites avec un art certain, nous retrouvons la même angoisse sourde, le même déséquilibre désagréable et pourtant fascinant. Frédérique Martin envisage l'avenir de notre humanité sous un jour cynique, via des instants de vie acides et piquants, qui va bien au monde dans lequel nous vivons. Peut-être, en effet, dans un futur proche, pourrons-nous vendre une mère qui nous encombre (fauteuil compris) ? Choisir sa mort, ou bien laisser mourir son prochain pour un bon plan ? Forcer nos concitoyens à jouer, à regarder la télévision, à choisir son enfant sur catalogue ? Qu'en savons nous ?

Si vous souhaitez lire des nouvelles sans avoir l'impression de lire des nouvelles, il faut lire Frédérique Martin. Car elle a l'art de ne pas se coller au genre mais de distiller sa propre voix, de ne pas terminer ses récits par une phrase toute faite qui ferait retomber l'intrigue sur ses pieds. Elle questionne, ouvre des portes et les laisse ouvertes, en ferme certaines et nous laisse pantois, semble aussi à l'aise dans la dystopie que dans l'absurde. Et moi j'ai juste envie de dire chapeau !

Editions Belfond - 17.50€ - Janvier 2016

Jérome n'a pas boudé son plaisir Réjouissant pour Noukette ! - Saxaoul a ri jaune et a été touchée...

13 janvier 2016

La Femme au colt 45, Marie Redonnet

lafemmeaucolt45 "Désormais je ne pourrais plus dire que je ne connais rien de la précarité ni des dangers que court une étrangère en situation irrégulière."

Contrainte de fuir son pays sous le joug d'une dictature, comme tant d'autres femmes, ancienne comédienne reconnue, Lora se retrouve sur une barque à destination de Santarie, avec pour tout bagage son sac à main et son colt 45. Malheureusement, elle sait ce qu'elle quitte mais pas vraiment vers quoi elle se dirige. En Santarie, le danger est à chaque coin de rue, surtout pour une femme seule. Son colt, légué par son père, est une maigre sécurité. Pour autant, même quand son exil devient de plus en plus difficile, avec la perte de ses papiers, la vente de son colt, et la concupiscence des hommes, Lora sait reconnaître les belles rencontres, l'espoir...

J'ai lu ce petit livre d'une traite, assez impressionnée par le style particulier, la distance que l'auteure garde avec son personnage en une sorte de dialogue a posteriori, poétique, et assez impressionnée aussi par les épreuves traversées par elle. J'ai pensé bizarrement à une ancienne lecture, Skoda d'Olivier Sillig, qui contient pour moi la même violence extérieure mêlée de tendresse intérieure. Il y a cette même brieveté du récit, et il y a ces mêmes lieux, impossibles à situer géographiquement, et qui participent de l'universel... un pays sous le joug d'une dictature, une population qui n'a d'autre choix que de prendre un bateau vers l'inconnu, l'arrivée douloureuse et dangereuse, la perspective d'une vie meilleure qui s'amenuise de jour en jour, l'obsession de la survie. Une fable à portée politique.

Editions Le Tripode - 15€ - 7 janvier 2016

Un texte précieux pour Mirontaine Keisha recommande cette découverte intéressante - Puissant et évocateur pour Gwenaelle !

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12 janvier 2016

La Déesse des petites victoires, Yannick Grannec

ladeessedespetitesvictoires "Un dernier ménage pour Kurt. C'est tout ce que j'aurai fait pour lui dans ma vie. Ranger le monde pour empêcher cette maudite entropie de l'engloutir. Toutes les femmes ont-elles le même destin ? S'appareiller, par amour ou par besoin de sécurité, pour finir par tenir à bout de bras celui qui était censé être le rocher. Est-ce notre lot à toutes ? Ces frères, pères, amants, amis, sommes nous là pour les repêcher ?"

Anna est diligentée par l'Université de Princeton auprès d'une vieille femme afin de récupérer les archives de Kurt Gödel, un fameux mathématicien. Mais la tâche s'avère difficile, en effet la femme du logicien est acariâtre et accueille bien froidement la requête de la jeune documentaliste. Dès la première rencontre, elle voit venir cette petite jeune fille discrète et désorientée de loin. Mais un lien étrange se crée, au fil des rencontres, une complicité respectueuse et malhabile, qui permet à Anna de connaître tout de la vie de la vieille femme, ainsi que de celle de son mari, qui luttait périodiquement contre la folie, mais également de cette longue amitié que le mathématicien a eu avec le célèbre Albert Einstein. Nous passons d'une Vienne des années 30 à une ville de Princeton figée et frileuse, dans laquelle l'ancienne danseuse, devenue femme de scientifique s'ennuiera beaucoup et verra peu à peu ses illusions se dissoudre dans le quotidien...

Le roman de Yannick Grannec est un pavé que je n'ai pas été loin de trouver parfois indigeste. Cependant, j'ai aimé le lire et partir longuement à la découverte de ses personnages féminins, Kurt Godël étant lui un homme assez agaçant. L'intérêt principal de cette histoire est sans conteste ces portraits hauts en couleur, du passé et du présent, ainsi que tout ce que j'ai pu apprendre sur la vie américaine d'Albert Einstein après ma lecture de Le cas Eduard Einstein par Laurent Seksik [clic]. Une lecture très intéressante, donc, instructive, bien qu'un peu longue, et qui s'avère dans ses dernières pages, subtile et plutôt émouvante. 

Editions Pocket - 8.10€ - Janvier 2014 - Prix des libraires 2013

Lu en grand format - merci Sophie !

Anne a beaucoup aimé malgré son peu d'attrait personnel pour les mathématiques - Bien écrit et agréable à lire pour Keisha - Il est tombé des mains d'Aifelle

[En ce moment, la plateforme Canalblog connaît quelques ratés. Vous avez pu le constater aujourd'hui. Le blog était indisponible. Une maintenance aura lieu du 14 au soir au 15 janvier midi. Merci de votre compréhension.]

30 décembre 2015

Acquanera, Valentina d'Urbano

acquanera

 "Elsa avait souhaité de tout son être que sa fille ne lui ressemble pas. Mais en vain : Onda était victime de la même malédiction qu'elle."

Il y a tout d'abord ce lac, qui semble attirer la mort au fond de ses eaux profondes. Et puis ces femmes, elles sont quatre et forment quatre générations de médiums aux pouvoirs mystérieux et troublants. Enfin, il y a ce village, Roccachiara, qui a vu naître Fortuna, la dernière de la lignée, celle qui fera tout pour le quitter, ainsi que sa mère, Onda, qui ne l'aime pas. Mais partir de Roccachiara, c'est également abandonner Luce, sa meilleure amie, sa soeur, la seule qui n'a pas eu peur des dons de sa famille. Alors quand après dix ans d'absence, elle apprend que le corps de Luce, disparue depuis son départ, a sans doute été découvert, elle revient. Elle retrouve alors Onda, leur maison inchangée, ses souvenirs...

De l'auteure, j'avais lu Le Bruit de tes pas, qui est tout à fait différent, dur, citadin, et plus contemporain. Ici, nous sommes dans un univers villageois italien et mystérieux, sombre, où le brouillard généré par la présence du lac voisin encombre le paysage et l'esprit des habitants. Je ne suis pas dérangée par les ambiances un peu mystiques. Dans ce roman, il s'agit d'adhérer aux dons des protagonistes, c'est le parti pris. Ainsi, on peut rentrer dans cette histoire, aussi bizarre qu'étrangement agréable à lire, assez macabre, mais féminine. 

Editions Philippe Rey - 20€ - Février 2015

Le blog de blablablamia parle de tout ce qui hante dans ce roman, comme dans un conte - Jérome reconnaît la plume mais est moins séduit par le côté surnaturel - Trop de tristesse et de lenteur pour Clara - Un bon moment de lecture pour Sylire - Ce n'est pas la tasse de thé de MicMélo !

25 décembre 2015

A l'origine notre père obscur, Kaoutar Harchi

aloriginenotrepere "Ce courage-là, le courage de faire le compte des mots, des caresses, des baisers qu'on attend, parfois toute une vie, et qui ne viennent pas, je l'ai eu. Et à la première occasion que m'a offerte la vie - je veux parler de la mort de la Mère - je me suis enfuie."

D'aussi longtemps qu'elle se souvienne, elle habite ici, dans la maison des femmes bannies, avec sa mère, seule enfant parmi d'autres mères, punies par la rumeur, et qui attendent docilement l'autorisation de leur époux de rentrer chez elles. Elle ne voit le Père qu'occasionnellement, quand il vient apporter un peu de nourriture, et qu'il reste là à écouter la Mère l'assurer de son innocence, lui demander de la reprendre. Elle grandit avec l'image des mains du Père qui déposent des paquets, avec la distance que sa mère met entre elles deux, petit à petit... avec tout ce qui lui manque, l'étouffe, et vide son corps frêle d'adolescente.

Ce roman, que j'ai dévoré, est une très belle fable dont j'ai apprécié je crois l'esprit tragique, sensuel et universel. On peut trouver à redire à son style lyrique, mais c'est ce qui m'a plu je pense en fait ici, justement, ce lyrisme enveloppant des phrases de Kaoutar Harchi. Dans la recherche du père, dans ces pages, il y a un peu de l'Antigone de Bauchau, il y a un peu de l'amour maternel du Au nom de la mère d'Erri de Luca aussi. Un doux moment de lecture... donc.

Editions Actes Sud - 17.80€ - Août 2014

Sylire a beaucoup aimé l'écriture de l'auteure mais a été frustrée par ce roman - La grosse claque de la rentrée 2014 pour Noukette - On touche au beau, au sublime même, pour Leiloona - Stephie a été gênée par l'incohérence du style/origine sociale des protagonistes

22 décembre 2015

Un bref billet BD

Lors de mes passages en bibliothèque, je prends quelquefois un petit tas d'albums... sachant pertinemment que je ne vous parlerai pas de tout. J'adore piocher comme ça au hasard, au vu d'un titre, d'un auteur reconnu ou d'une couverture. Lire des BD, c'est ma petite méthode pour éviter les pannes de lecture et avoir l'impression de faire un joli pas de côté, une manière de me laver de l'atmosphère du roman précédent. Voici, ci dessous, le petit tas pris dernièrement. Il se dégage de cette pile au final deux BD, dont je vous parle brièvement aujourd'hui... même si les autres n'étaient pas inintéressantes hein, loin s'en faut.

Récemment mis à jour4

Tonight de Nine Antico (image en haut à droite)... D'elle, j'avais déjà lu Girls don't cry [clic] qui évoquait l'adolescence, la futilité, la drague et les garçons. Ici, nous sommes à la veille du 1er de l'an et Pauline s'inquiète, se pose dix mille questions, s'apprête à passer le réveillon seule, alors qu'elle a officiellement un petit ami. Et puis, elle imagine des scènes, se voit en rêve aller à des soirées, repartir avec un autre, rêvasse à ce qu'elle ressentirait alors... J'ai aimé retrouver dans cet album le regard particulier de Nine Antico. Malgré le fouillis des dessins, de la narration, ressort de cet opus une étrange mélancolie, assez liée aux périodes des fêtes... difficiles à vivre pour les solitaires. Mais heureusement, il y a les copines, heureusement...

Glénat - 13.90€ - Avril 2012

 

Dans Fun home [clic], Alison Bechdel avait exploré son enfance particulière, et sa relation avec son père. Dans C'est toi ma maman ? (les deux images du bas) nous suivons plutôt ses aventures de jeune femme, l'élaboration de son premier album à succès et ses relations présentes avec sa mère. J'avais fait un coup de coeur de Fun home, cet opus là est aussi très réussi, bien que différent, très documenté. Alison Bechdel essaie de comprendre sa mère, et loin de l'accuser, cherche surtout à savoir l'impact qu'elle a pu avoir sur sa vie, s'interroge aussi sur les effet de l'analyse qu'elle a entrepris, en s'appuyant sur le journal de Virginia Woolf, les écrits de Winnicot et ceux d'Alice Miller. J'ai beaucoup aimé tout cela, son cheminement, ses réflexions sur l'acte autobiographique et ses conséquences, mais j'ai aimé également l'attitude de sa mère, au final très touchante. Loin d'approuver tout ce que sa fille fait ou est, elle la laisse utiliser leur vie comme matière, tente de lui expliquer qui elle était, reste dans les parages... n'abandonne rien, et ne cherche pas non plus à excuser ses actes. Un album très optimiste qui prend en compte les points de vue et envisage la réparation.

Editions Denoël - 24€ - Octobre 2013

21 décembre 2015

La Vie amoureuse de Nathaniel P., Adelle Waldman

lavieamoureusedenat "Hannah agrippa la bouteille de vin avec ses deux mains. Une petite ride se creusa entre ses sourcils. Un instant, Nate la vit sous un jour inconnu - vulnérable, en manque d'affection. Sa culpabilité se teinta d'agacement. Pourquoi en faire un drame ? De quel droit ? Pourquoi devrait-il se sentir mal à l'aise juste parce qu'il n'était pas d'humeur à se plier à un rendez-vous romantique un mardi soir ? Il avait envie de lire. Ou de s'amuser en ligne. Et alors ?"

Nate est devenu un auteur reconnu dans le milieu littéraire très fermé de New York. Mais sa vie amoureuse est un échec. Cependant, il ne s'en formalise pas. Ce n'est pas comme si il n'avait pas déjà essayé, avec Kristen ou dernièrement avec Elisa. Il ne comprend pas vraiment d'ailleurs pourquoi cette dernière s'accroche encore à lui. Leur essai d'amitié est de toute évidence un échec et Nate vit avec désagrément ce sentiment de culpabilité qu'elle provoque chez lui. Il est bien mieux seul, dans son appartement négligemment entretenu, à écrire son livre, et à voir à l'extérieur ses amis de temps en temps. Séduire est distrayant, le reste, la vie à deux, provoque très vite l'ennui chez lui. Mais pourtant, et si Hannah était différente ? La jeune femme, qu'il vient de rencontrer, le bouscule dans ses certitudes.

Il est assez étonnant de prendre du plaisir à la lecture d'un titre dans lequel le héros est à ce point irritant, cynique et franchement antipathique. Mais il vend très bien au lecteur cette hypothèse qu'il l'est seulement à son corps défendant, trouvant normal de traiter les femmes qu'il fréquente avec distance, et un brin d'arrogance, n'est-ce pas ? Je ne sais pas ce qui m'a plu dans ce roman, le fait peut-être d'aimer détester Nathaniel P. Et puis c'est un peu comme regarder un vieux Woody Allen. Le héros d'Adelle Waldman, est en effet bavard, un peu imbu de lui-même, mais également un observateur minutieux et critique de ses contemporains.

Editions Points - 7.50€ - Septembre 2015

Une lecture pénible sur le blog de blablablamia - Cathulu a manqué d'empathie mais a pris du plaisir avec l'humour vachard de ce roman !

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