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Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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27 septembre 2014

Peine perdue, Olivier Adam ~ Rentrée littéraire 2014

peineperdue

 "Tout est calme et lumineux. D'ici rien ne semble avoir eu lieu. Aucune trace ne subsiste. La baie intacte déploie son croissant parfait, étendue scintillante sous le ciel lessivé."

Une tempête inattendue ravage une station balnéaire de la Côte d'Azur, très calme habituellement en cette période de l'année désertée par les touristes. Et les incidents se multiplient, sans avoir semble-t-il de liens entre eux. Des personnes disparaissent, emportées ou non par les eaux, certaines sont sauvées, Antoine est frappé à la tête et tombe dans le coma, des vols ont lieu dans un entrepôt. Chacun cherche quelqu'un, ou attend quelque chose, s'attache comme il peut à son quotidien, à son travail, à son maigre salaire, aux personnes qu'il aime, tandis que la mer, indifférente aux drames qu'elle a créé, brille de mille feux sous le soleil du sud.

Olivier Adam laisse la parole à chacun de ses personnages, leur consacre un chapitre, et s'immisce dans leur vie, l'intrigue dénouant peu à peu sa trame en arrière plan. Ce livre a une ambiance assez sombre qui laisse peu d'espoir à ses protagonistes. Et pourtant, il possède malgré cela un charme lumineux, distillé via quelques phrases, quelques gestes généreux et des destins préservés. J'ai retrouvé avec plaisir l'écriture d'Olivier Adam, j'ai été touchée, mais je n'ai pas complètement rencontré ce qui m'avait subjugué dans Les Lisièresindubitablement pour moi le roman le plus fort de l'auteur. Peine perdue est pour autant un très bon titre de cette rentrée ! 

Editions Flammarion - 21.50€ - 20 août 2014

challengerl2014

Je participe au challenge 1% rentrée littéraire de Hérisson... qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire [clic ici pour plus de détails] - et je suis en partance vers le 2% - n°7/12

Le billet de Cuné [très tentateur] 

 

 

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21 septembre 2014

Le Quatrième mur, Sorj Chalandon

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 "Et voilà. Sans la petite Antigone, c'est vrai, ils auraient tous été bien tranquilles."

Le quatrième mur, c'est cette illusion créée par les acteurs sur scène, ce mur invisible, qui permet d'accepter le caractère fictionnel de la pièce et d'oublier la présence des spectateurs. Dans la pièce d'Anouilh, seul le personnage qui représente Le Choeur s'adresse au public, il brise l'illusion, présente les personnages, raconte, anticipe, est en marge, unique messager de la mort.

"Voilà. Ces personnages vont vous jouer l'histoire d'Antigone. Antigone, c'est la petite maigre, qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu'elle va être Antigone tout à l'heure, qu'elle va surgir soudain de la maigre jeune-fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son Oncle qui est le roi. Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout."

Samuel a eu comme projet fou de monter la pièce d'Anouilh à Beyrouth, et de faire de la petite maigre un étendard de paix, juste pour quelques heures. Il croit au pouvoir de ce personnage, qui a déjà fait ses preuves. Il a trouvé son casting, des acteurs prélevés dans chaque camp, parfois ennemis. Mais il est à l'hôpital, très mal, en France, incapable de mener son rêve à terme. Alors, il fait appel à son ami, son presque frère, et l'envoie là-bas en février 1982, juste avant que la guerre et les massacres n'éclatent et bouleversent à jamais le destin de ce père de famille tranquille.

Vous vous doutez sans peine que je me suis sentie à la maison dès la première page de ce roman. Et il est vrai que dans son livre, Sorj Chalandon a fait d'Antigone son fil rouge. Mais attention, il n'y est pas question que de théâtre. Le quatrième mur explore avec brutalité le thème de la guerre et de l'amitié, thèmes chers à l'auteur, et ce sont ces thèmes qui portent véritablement le texte et lui donnent une force à la fois émouvante et terriblement éprouvante. Je n'avais pas été très séduite par Mon traître, mais malgré un style similaire cette fois-ci le charme a pris. Les bombes explosent tout près de notre oreille, nous pleurons de désespoir avec les survivants devant des corps mutilés, la poussière assèche nos pupilles, la vie connue bascule et perd peu à peu de sa substance. Le monde entier semble tourner à la tragédie alors que s'entendre et se parler paraissait hier presque simple, réalisable. Pourtant, en France, la vie continue, docile et pâle. Aurore a peur, attend que le père de Louise revienne et s'installe dans leur quotidien étroit. Qui en serait capable ? Un livre de poche, troublant, qui laisse son lecteur exsangue. A découvrir, indubitablement.

Editions du Livre de Poche - 7.10€ - 20 août 2014

D'autres lectures sur Babélio [clic ici]
14 septembre 2014

La Chute des Princes, Robert Goolrick ~ Rentrée littéraire 2014

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 "On faisait partie de cette espèce qu'on stigmatisait pour décrire les maux de la société contemporaine. On gagnait trop d'argent. On en dépensait trop. On ne levait pas le petit doigt pour aider les moins favorisés que nous, c'est-à-dire le reste de la planète. A la rigueur, on avait pitié des masses laborieuses. Je n'invente rien. On buvait trop. On abusait des drogues. On se faisait livrer la came en pleine journée par des gamins de dix-huit ans avec des dreadlocks. On avait à peine éteint nos ordinateurs le soir qu'on fonçait acheter du matos à Alphabet City. Le tout sans une once de remords. Bon sang, qu'est-ce qu'on s'éclatait."

A New-York, dans les années 80, certains jeunes gens, recrutés par de grosses firmes pour brasser beaucoup d'argent, deviennent les rois de monde, des princes selon Robert Goolrick. Tout leur semble facile et accessible. Riches, beaux, sans complexes ni peurs, la vie est pour eux un cadeau à saisir dans l'excès le plus total. Le narrateur du roman se fait le témoin de cette époque fastueuse et folle. La chute sera d'autant plus rude, quand la mort commencera à rôder et à rendre le sexe moins facile, avec l'apparition du sida, et quand la déchéance fera suite immanquablement à l'incandescence. Comment alors réussir à se réinventer un quotidien normal et banal ?

Je ne pensais pas prendre autant de plaisir à lire ce livre car je n'étais effectivement pas tout à fait séduite au préalable par le sujet. L'auteur avait pourtant reçu le Grand Prix des Lectrices de ELLE en 2013 pour Arrive un vagabond, son précédent roman, et elles ont en général bon goût les lectrices de ELLE, j'aurais du me méfier. Et effectivement, j'ai du me rendre à l'évidence que Robert Goolrick est un écrivain brillant qui sait nous rendre son personnage principal sympathique et attachant, malgré ses défauts. Nous avançons dans cette lecture, partagés entre répulsion et séduction progressive, percutés de plein fouet par certaines phrases qui tombent si justes, persuadés au final comme l'auteur sait si bien nous le démontrer de la vacuité du monde. Une très très bonne lecture de rentrée.

Editions Anne Carrière - 20€ - 28 août 2014

challengerl2014

Je participe au challenge 1% rentrée littéraire de Hérisson... qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire [clic ici pour plus de détails] - n° 6/6 (challenge 1% terminé, en partance donc vers le 2%)

Cathulu a aimé aussi ce livre [clic ici]

11 septembre 2014

Le Sermon du Tengu sur les arts martiaux

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"Il est stupide de penser que les choses en ce monde ne trouvent pas leur limite dans la vie et dans la mort, ou qu'il est préférable d'avoir de la chance, plutôt que de la malchance. Le Yin et le Yang, le Chi qui donne la vie ou qui tue, tous participent de la voie du ciel."

Le Sermon du Tengu reprend, via la forme originale du manga, des paraboles écrites par Issai Chozanshi, un ancien samouraï du XVIIIème siècle. Le principe est ici l'enseignement des arts martiaux, et l'état de pensée que ces disciplines impliquent. Toutes ces histoires mettent en scène un monde merveilleux et proche des animaux, dans une frontière symbolique se situant entre un réel à développer et un imaginaire culturel fort, source d'apprentissage et de leçons de vie.

Ce sont les somptueux dessins en noir et blanc de Michiru MORIKAWA que j'ai aimé d'emblée dans ce livre, et puis les petits textes des bulles - qui reprennent ceux de l'oeuvre d'origine - ont trouvé peu à peu leur chemin dans mon esprit. Plus qu'une BD, cet album est un livre philosophique qui tente, par l'image, de donner vie à une philosophie qui prône au plus haut point l'ascétisme.
Les éditions Budo se sont fait une spécialité du genre et ont déjà publié plusieurs titres [clic ici pour plus de détails].

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Editions Budo - 12.95€ - 21 juillet 2014

8 septembre 2014

L'Anthogrammate, Nicole Giroud

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"Jamais je n'ai été aussi vivante que maintenant."

Marguerite vient de prendre sa retraite. Pendant quarante ans, elle a été cette institutrice, qualifiée de sévère,  dans cette petite école de banlieue, qui en a vu passer des destins gâchés et de rares réussites. Dans sa classe, la rigueur était de mise, le français impeccable, et les histoires du samedi matin la seule plage de liberté. Pour son départ, ses collègues ont mis le paquet, anciens élèves invités, fête grandiose, discours larmoyants, lâcher de ballons et gros cadeau cher et encombrant. Pourtant, Marguerite reste cynique et réservée, angoissée aussi par cette nouvelle vie qui l'attend, faite immanquablement d'une solitude sans fin. Marguerite n'a pas d'amis, et encore moins de famille à contacter. Un accident cardiaque l'emmène soudain à l'hôpital. Dans sa chambre, une vieille femme, qui reçoit beaucoup de visites, l'invite à se confier. Ce sera pour Marguerite les premiers pas vers une vie transformée, peu en importe les moyens, - même si elle doit pour cela faire du stop au bord de la route - loin des souvenirs d'une mère belle, rebelle et cruelle, et forte de sa connaissance du langage des fleurs.

Nicole Giroud a su trouver les mots pour éveiller mon intérêt pour son livre au cours de l'été. Un petit clic sur son blog (http://n.giroud.free.fr) vous laissera aisément supposer que son sourire a fait le reste. Allez, j'allais essayer ce roman au titre limite imprononçable, c'était acté, dès que mes lectures de rentrée seraient bien avancées. Il faut tout d'abord que vous sachiez qu'être anthogrammate signifie connaître et surtout comprendre le langage des fleurs, tous les codes subtils et compliqués de la carte du tendre et de l'amour courtois. Ensuite, il faut que vous sachiez que Nicole Giroud sait raconter des histoires, autant que son personnage, et que celle-ci n'est pas banale, parfois incongrue, et surtout infiniment tendre. J'ai aimé cotoyer Marguerite, la suivre avec son gros sac à la recherche d'inconnus avec lesquels discuter et s'offrir quelques moments d'humanité. J'ai aimé la place que les fleurs prennent dans ce roman et en apprendre beaucoup sur le sujet. Un bien agréable moment de lecture et une aventure à réellement tenter.

Vous pouvez vous procurer ce titre en cliquant [ici] - 16.49€ en broché et 4.99€ en version Kindle

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7 septembre 2014

La Langue des oiseaux, Claude Hunzinger - Rentrée littéraire 2014

LALANGUEDESOISEAUX

 "J'ai imprimé l'annonce tant elle semblait s'adresser à moi. Chaque samedi soir, il m'en arrivait une nouvelle. Cela en faisait déjà trois. Je me souviens de ma stupeur : il y avait quelqu'un, au loin, dans le Grand Vrac du consumérisme. Vivant."

Lorsque notre narratrice entre en contact avec Kat-Epadô sur internet, via son compte e-bay, elle est seule depuis quelques temps, dans une baraque isolée, au milieu d'une forêt. Elle a quitté Thomas, la ville, pris ses distances avec la sortie de son premier livre, et emporté avec elle des traductions à faire. Bien décidée par ailleurs à étudier la langue des oiseaux, elle s'est donnée une année pour vivre loin de tout. Elle ne s'attendait pas en cherchant un blouson d'occasion sur son écran, à tomber sur cette japonaise, maladroite et fascinante, dont les commentaires poétiques captivent la romancière. Un échange de mails s'installe, un danger semble rôder... Quand la réalité va-t-elle rejoindre le fragile refuge de ZsaZsa ?

J'ai commencé ce titre très enthousiaste, séduite par l'écriture de Claude Hunzinger, l'ambiance de retraite du personnage, et envoutée par un roman qui semblait avoir été écrit sous l'influence de la poésie d'Emily Dickinson. Le personnage de ZsaZsa est attachant, et on s'imagine très bien faire le même choix qu'elle, se retrancher quelques temps au calme, loin de tout, pour réfléchir et décider de son avenir. Cependant, très vite, la relation que la narratrice entretient avec sa jeune correspondante semble étrange, incompréhensible, moins captivante que dans les premières pages, et mon intérêt s'est distillé. Je suis cependant heureuse d'avoir rencontré par le biais de ce livre une auteure que je n'avais pas encore lue, car j'ai trouvé à ce roman malgré mes bémols un charme certain.

Editions Grasset - 18€ - 27 août 2014

challengerl2014

Je participe au challenge 1% rentrée littéraire de Hérisson... qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire [clic ici pour plus de détails] - n° 5/6

La lecture d'Aifelle [clic]

31 août 2014

Les Indomptées, Nathalie Bauer - Rentrée littéraire 2014

lesindomptees

 "[...] Noélie est déjà debout, sur le seuil, dans l'entrée, dans le jardin, imaginant que l'obscurité éteindra, comme une flaque, le tison brûlant de ses pensées, aussi ne voit-elle pas Gabrielle se signer, n'entend-elle pas sa soeur expliquer le pourquoi et le comment de leurs batailles, l'existence de ce livre que, déjà, elle croit ne plus être à même d'écrire, ultime radeau à abandonner avec les autres rêves."

Gabrielle, Noélie et Julienne habitent toutes les trois le domaine familial, qui a vu passer bien des générations. Mais il est aujourd'hui au bord de la ruine. Noélie, qui a connu autrefois un certain succès littéraire, décide alors d'écrire un roman sur l'histoire de sa famille, dans l'espoir fou d'engranger ainsi quelques revenus. Tandis qu'elle rédige ses premiers feuillets, une jeune nièce, dépressive et sauvage, fait son entrée dans les lieux, invitée à s'installer chez elles par Gabrielle. Sa présence saura-t-elle faire revivre la demeure et ses habitantes ? 

Nathalie Bauer s'est inspirée de ses propres récits familiaux, et des photos qu'elle a pu dénicher pour construire cette saga familiale où les figures de femmes ont la part belle, surtout les plus modernes. Même si la grandeur et la décadence d'une famille sont des thèmes rebattus en littérature, l'auteur a su y apposer sa touche de profonde sensibilité et de féminité, dresser de beaux portraits de fillettes et de femmes âgées, mais également d'hommes habités par les traditions et le devoir.
J'ai passé un agréable moment avec ce livre de rentrée à la belle écriture qui se déguste doucement et n'oublie pas en toile de fond de brosser à grands traits l'histoire de l'évolution des moeurs, ainsi que l'histoire avec un grand H. 

Editions Philippe Rey - 20€ - 21 août 2014

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Je participe au challenge 1% rentrée littéraire de Hérisson... qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire [clic ici pour plus de détails] - n° 3/6

La lecture de Keisha [clic] 

22 août 2014

Big Brother, Lionel Shriver - Rentrée littéraire 2014

bigbrother

"Il n'est pas gros, c'est mon frère."

Pandora accepte de recevoir chez elle son frère pour quelques semaines. Il est, d'après un de ses amis, dans une mauvaisse passe. Pourquoi refuser de l'aider ? Pandora est une femme d'affaires que son propre succès ne cesse d'étonner. Elle a du temps et justement envie de nouveaux défis à relever. Mariée depuis quelques années à Fletcher, un père de deux enfants, elle se souvient de la dernière visite de son frère Edison, et combien sa suffisance avait agacée sa famille. Jeune prodige du jazz, Edison se vantait à la moindre occasion d'avoir joué avec les plus grands. Cependant, lorsqu'il débarque de son avion à l'aéroport le choc est grand pour sa petite soeur, bouleversant. Edison est devenu énorme...

Peut-on sauver malgré eux ceux que l'on aime ? Tel est la véritable problématique de ce roman, qui traite avec grand brio de l'obésité, et de son traitement toujours spectaculaire. Pandora cherche à sauver son frère, en s'attachant à retrouver en lui son essence, celui qu'elle a aimé et qui se cache sous des bourrelets, et cela au risque de mettre son couple en péril. Le dur combat de ce duo étrange pour l'amaigrissement, fait d'obstination et de complicité, amène le lecteur à rester en haleine et subjugué. J'ai aimé ce livre - par ailleurs léger dans son traitement - car il m'a tenu comme un bon thriller et sa fin quoique étonnante est véritablement d'une grande intelligence. Un bon titre de rentrée.

Editions Belfond - 22.50€ - 21 Août 2014

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Je participe au challenge 1% rentrée littéraire de Hérisson... qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire [clic ici pour plus de détails] - n° 2/6

 Un grand merci à Babélio et à Belfond pour l'envoi de ce titre !

tous les livres sur Babelio.com
21 août 2014

Jusqu'ici et pas au-delà, Joachim Meyerhoff - Rentrée littéraire 2014

jusquicietpasaudela"Il y a des jours tellement remplis de grands évènements que les mailles du filet de la mémoire se resserrent de plus en plus et finissent par ne ramener que des choses insignifiantes, d'ordinaire vouées à l'oubli."

Joachim Meyerhoff, écrivain et acteur, a passé sa jeunesse entre les murs d'un hôpital psychiatrique. Son père, grand lecteur taciturne au charisme imposant, en était le directeur, et toute la famille de l'auteur était donc installée dans une partie du bâtiment qui jouxtait un immense parc. Fréquenter des êtres différents, entendre leurs cris au milieu de la nuit, était le quotidien et une normalité pour le jeune garçon qu'il était. C'est ainsi la chronique d'une enfance pas comme les autres qui nous est contée ici.

Ce roman est ma première lecture de rentrée littéraire. Mon choix s'est porté sur ce titre car j'ai été attirée d'emblée par sa très belle couverture et son sujet. Et j'y ai retrouvé avec plaisir ce ton qui me plaît souvent dans les romans allemands, un certain regard ironique, distancié, sur la vie. Ce ton a su me conduire jusque vers les dernières pages, même si je dois avouer que les aventures du jeune Joachim, assez ordinaires, cataloguées, m'ont bien souvent profondément ennuyées. La lumière de ce roman, le fait qu'il amène à penser que les malades ne sont pas toujours ceux que l'on croit, n'ont pas suffit à atténuer ma déception grandissante. Il m'a manqué je pense un réel moteur narratif, visiblement absent. Dommage.
L'histoire de cette enfance "parmi les fous" a selon la quatrième de couverture été la sensation littéraire 2013 en Allemagne.

Editions Anne Carrière - 22€ - 21 août 2014

challengerl2014Je participe au challenge 1% rentrée littéraire de Hérisson... (et je commence par une déception) qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire [clic ici pour plus de détails] - n° 1/6

 

3 août 2014

Ils désertent, Thierry Beinstingel

ilsdesertent "Elle dit : Ils désertent. Et toi, tu comprends "île déserte". C'est seulement quand tu t'attardes sur la silhouette de la femme qui a allumé sa cigarette de l'autre côté de la rue, appuyée d'un air las sur la carosserie d'un vieux break, indifférente aux enfants pourtant en plein soleil dans l'habitacle, scrutant l'immeuble "à vendre" ou "à louer", c'est seulement à ce moment précis que tu comprends le véritable sens. Ils désertent."

Elle est une toute jeune-femme, auparavant employée dans un grand magasin de sport. Elle arrive dans cette entreprise qui vend du papier-peint depuis quarante ans. Enfin, elle a l'espérance de pouvoir utiliser au mieux son diplôme de commerce. Elle a été nommée à la tête de l'équipe de ventes, et son salaire a presque triplé. C'est avec plaisir qu'elle est allée narguer son banquier, et a acheté un appartement dans un immeuble tout neuf.  Cependant, la première tache qui lui est attribuée n'est pas agréable, virer l'ancêtre, cet ancien VRP qui refuse de vendre des canapés, des "ambiances", et le quartier dans lequel elle habite désormais s'avère un brin sinistre...

J'avais été très impressionnée par ma lecture de Retour aux mots sauvages [clic ici]. J'ai retrouvé dans cet opus là de Thierry Beinstingel, la même écriture englobante et acérée, qui décrit tellement bien la rudesse du quotidien de certains travailleurs de l'ombre, sa pâle laideur commerciale, son éventuel non-sens. En effet, ici, la narratrice se voit dans l'obligation de licencier un VRP qui fait du chiffre, simplement parce qu'il ne correspond plus à l'image de l'entreprise. Quand notre société a-t-elle donc commencé à se marcher sur la tête ? Heureusement, Rimbaud est là, dans la valise du vieux commercial, avec sa poésie lumineuse, éclairant le spectacle désolant de mécanismes grippés. Et Hannad Arendt attend son heure, dans une chambre d'ami, chez la fraiche employée du groupe. Encore le pouvoir des mots.
Une lecture dévorée, bien moins percutante que Retour aux mots sauvages cependant.

Ce titre sort au Livre de Poche le 20 août 2014, date de sortie de Faux nègre, livre de rentrée de l'auteur. 

Editions Fayard - 19€ - Août 2012 - Merci ma bibli !!

D'autres lectures enthousiastes... Aifelle - Cathulu - Gwenaelle - Kathel - Véronique - Dasola

 

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