Nina, Frédéric Lenoir et Simonetta Greggio
"Je me souviens parfaitement, moi aussi, de la première fois que je t'ai vu."
La quarantaine venue, la vie semble bien vaine à Adrien. Il y a quelques mois il a perdu sa jument Lolita et depuis la mélancolie ne le lâche plus. C'est un peu comme si un dernier ressort avait été brisé. Il a décidé ce soir d'attenter à ses jours et prépare sérieusement la boisson qui l'emportera loin d'ici et de ses souffrances. Avant de l'avaler, il commence une lettre, destinée à Nina, son amour d'enfance. Ecrire cette lettre repousse d'un jour, puis de quelques autres, son acte insensé. Il se replonge dans les moments bienheureux des premiers émois et dans ceux moins glorieux où il n'a pas osé avouer ses sentiments. Nina n'a jamais répondu à un ancien courrier dans lequel le jeune Adrien avait enfin réussi à ouvrir son coeur. La missive du quadragénaire se transforme en roman et Adrien, recroquevillé aux tréfonds de sa solitude, est loin d'imaginer à quel point elle changera de nombreux destins...
C'est cette jolie couverture et le nom de Simonetta Greggio qui m'avait attiré vers ce petit roman. J'avais lu et aimé Les Mains nues de l'auteure [clic ici]. Avec Nina, l'émotion est présente dès les premières pages et prend intentionnellement le lecteur à la gorge. Captif, il ne peut alors que craindre pour Adrien, être soulagé qu'une jeune Emily prenne les choses en main, et espérer un signe de Nina. L'écriture à deux voix m'a semblé fluide et réussie. J'ai peut-être regretté une certaine raideur et candeur étonnante dans le style qui m'a empêchée d'être totalement émue par cette histoire qui croit à l'amour avec un grand A. Je n'ai pas vraiment adhéré non plus au succès de librairie du roman inattendu d'Adrien. J'ai cependant été séduite par les très belles images d'Italie, couleurs polaroïds, que les auteurs nous concoctent au fil de leur récit (j'ai pensé bizarrement au début du Grand Bleu) et par le caractère rafraichissant de certains personnages. Une lecture dont j'attendais pour autant un peu plus.
Editions du livre de poche - 6.90€ - 10 juin 2014