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Les lectures d'Antigone ...

Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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22 octobre 2013

Gilgamesh, la quête de l'immortalité ~ traductions de Stephen Mitchell et Aurélien Clause

gilgamesh"Gilgamesh est prodigieux ! Je le considère comme l'une des meilleures choses pouvant arriver à quelqu'un.
Je m'y suis immergé et, à travers ces fragments colossaux, j'ai connu des formes et des mesures qui appartiennent aux plus suprêmes travaux que le Verbe ait jamais produits."
Rainer Maria Rilke

Ce n'est qu'en 1850 que les premiers fragments, de ce qui s'avèrera très vite la première grande oeuvre littéraire de l'humanité, ont été découverts parmi les ruines de Ninive. Les tablettes d'argile cuite sur lesquelles elle a été inscrite en caractères cunéiformes demeurèrent enfouies sous les décombres de cités du Proche-Orient antique pendant deux mille ans. Rainer Maria Rilke fut un des premiers à en reconnaître la véritable valeur littéraire. Le texte n'avait pu être déchiffré et traduit qu'après plusieurs décennies. 

Gilgamesh est l'histoire du roi d'Uruk, tyrannique et indomptable, et de sa rencontre avec son double envoyé par les dieux pour le contrer, Enkidu. Tout d'abord rivaux, il s'éprennent très vite d'amitié. Lancés tous deux à la poursuite d'un dangereux monstre, Humbaba, ils découvrent les plaisirs de la fraternité et les abîmes de la mortalité...

Ce récit mythique dont la nouvelle traduction de Stephen Mitchell a eu à coeur de restituer le souffle épique est véritablement prenant et moderne, accessible, et sensuel. La mythologie étant mon petit pêché mignon, j'ai goûté les péripéties d'une histoire qui rappelle sans peine les voyages d'Ulysse ou même quelques scènes de la Bible. Je ne me souvenais pas avoir déjà parcouru ce texte, j'en connaissais seulement vaguement le sujet. Pendant ma lecture, j'ai beaucoup pensé à ce travail créatif et courageux qu'est la traduction, dont la préface explique d'ailleurs très bien les choix, parfois très audacieux. 
Une lecture riche.

Synchronique éditions (merci !) - 19€ - Sept 2013


"[...] Endiku, tu es beau,
Tu es beau comme un dieu. Pourquoi vagabonder
A travers le désert ? Pourquoi donc vivre en bête ?
Laisse-moi te guider jusqu'aux grands murs d'Uruk,
Jusqu'au temple d'Ishtar, jusqu'au roi Gilgamesh
Qui opresse son peuple avec son arrogance
Et foule aux pieds les siens comme un buffle enragé."

Il comprend tous ces mots et acquiese en silence,
Car au fond de son coeur un désir vient de naître,
Un désir qu'il n'avait jamais connu avant -
Trouver un véritable ami."

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21 octobre 2013

Prix Wepler-Fondation La Poste 2013 - 16ème édition

Voici la liste des titres en lice pour ce prix dont j'affectionne en général les choix. L'année dernière, c'est Leslie Kaplan, avec Millefeuille qui l'avait emporté [mon billet].
Remise du Prix le 11 novembre à la brasserie Wepler.

Sylvie Aymard, C’est une occupation sans fin que d’être vivant, Grasset
Nicolas Bouyssi, Les rayons du soleil, P.O.L
Marcel Cohen, Sur la scène intérieure. Faits, Gallimard
Brigitte Giraud, Avoir un corps, Stock [ma lecture]
Emmanuelle Heidsieck, À l’aide ou Le rapport W, Inculte
Thierry Laget, Provinces, Atlas des amours fugaces, Arbre vengeur
Loïc Merle, L’esprit de l’ivresse, Actes Sud 
Céline Minard, Faillir être flingué, Rivages 
Philippe Rahmy, Béton armé, La Table ronde 
Tiphaine Samoyault, Bête de cirque, Seuil 
Marina de Van, Stéréoscopie, Allia 
Philippe Vasset, La conjuration, Fayard

Je note tous ces titres pour le plaisir de la découverte... 

20 octobre 2013

Zita t1 ~ Ben Hatke

zita

Joseph a disparu, apparemment enlevé par cet étrange appareil que lui et Zita ont trouvé dans les bois près d'un énorme cratère. Zita décide de prendre le même chemin pour retrouver son ami et débarque dans un monde différent, peuplé d'êtres extraordinaires. Elle est sur une autre planète, la planète Scriptorius, menacée de destruction. Pour les habitants de ce monde inconnu, Joseph est le sauveur, celui qu'ils attendaient, son sacrifice pourrait permettre d'éviter le pire...

Grande fille a lu d'une traite cette BD pour enfants qui a le format agréable d'un gros manga. Elle a aimé l'espièglerie de cette petite fille perdue dans un monde parallèle, la multiplicité des personnages, l'histoire. "C'est drôlement bien", m'a-t-elle dit. Si bien que j'ai décidé de jeter un oeil moi aussi sur ce premier tome et de faire connaissance avec Zita. Et bien m'en a pris. Car voici effectivement une petite BD bien réussie, j'en ai aimé les dessins, le rythme et l'inventivité romanesque. Les caractères des protagonistes ne sont pas brossés à grands traits, mais complexes, les mimiques et émotions joliment inscrites sur les visages, et Zita une petite fille attachante. Un véritable succès en somme !

Longue vie donc à Zita, qui déclinera ses aventures sur plusieurs tomes !! Le 2 et le 3 sont d'ores et déjà prévus pour 2014. Recommandé à partir de 8 ans.

Un grand merci aux éditions rue de sèvres ! - 11.50 € - 16 octobre 2013

Egalement très réussi pour Leiloona [clic]

Zita-la-fille-de-l-espace-2 Zita-la-fille-de-l-espace-3 Zita-la-fille-de-l-espace-4

17 octobre 2013

L'âme chevillée au corps, Eve Lerner

lamechevilleeaucorps"Je n'avais aucune affection pour les impondérables car ils ont bien failli me faire devenir femme au foyer ou guichetière de banque. Si je les avais laissé faire, je serais restée rivée à ma ville natale et j'aurais, par leur faute, dépéri à vue d'oeil. Je me serais desséchée sur pied. Oui, c'est bien ce qui serait arrivé sans la vigilance du corps enseignant que je remercie de m'avoir aidée à lutter contre les impondérables, cet ennemi briseur de carrière, mangeur d'avenir, rétrecisseur de vie et saboteur de poésie."

Linguiste de formation, poète, Eve Lerner décortique ici les expressions populaires de son enfance, les met en perspective et en profite pour nous raconter sa vie. Et on se rend compte alors combien les mots, le langage, les images employées, ont eu un impact sur son imaginaire, comme plus généralement sur le comportement humain, la mémoire, les pensées. 

Véritable hommage aux mots et à la verve langagière, ce livre est véritablement passionnant. Le premier texte en prose d'Eve Lerner. Et j'ai aimé retrouver dans ses pages des phrases entendues fréquemment dans ma jeunesse, et m'étonner - comme l'auteure - d'en avoir bien souvent plus compris le sens que véritablement les mots. Et puis, Eve Lerner sait avec justesse toucher, en évoquant tout ce que son parcours a pu parfois avoir de chaotique et de riche.
Une heureuse surprise de lecture.

"Ma pauv' fille, tu ne sauras jamais rien faire de tes dix doigts ! Je n'ai pas échappé à cette malédiction maternelle assez bien partagée. [...] Mon frère m'avait un jour asséné un coup de planche sur l'annulaire droit, ce qui avait entraîné la douleur et la perte de l'ongle, suivi de sa lente repousse. Plus tard, un panaris tenace avait failli m'amputer de l'auriculaire de la même main. Foulure, entorses, bandages, coupures, brûlures vinrent prendre le relais comme pour m'assurer que je ne pourrais rien faire de mes dix doigts."

Un grand merci aux éditions Dialogues !! - 16.90€ - 10 octobre 2013

14 octobre 2013

Voyou et 4000 îles

... par FAUVE, un groupe découvert grâce à Bauchette [clic] ! Attention détonnant, étonnant, mais bourré de talent.

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13 octobre 2013

La pluie, avant qu'elle tombe ~ Jonathan Coe

lapluieavantquelletombe"Ca peut sembler insignifiant, ce que ta grand-mère a pu subir dans son enfance. Et certes, partout dans le monde, il y a des enfants auxquels leurs parents infligent des choses bien pires, j'en suis consciente. Mais malgré tout, il me paraît important, il me paraît essentiel de ne pas sous-estimer ce qu'on doit ressentir quand on se sait mal-aimé par sa mère. Par sa mère, celle qui vous a donné le jour ! C'est un sentiment qui ronge toute estime de soi et détruit les fondements même d'un être. Après ça, il est très difficile de devenir une personne à part entière."

Rosamond vient de mourir. Et la vieille femme a été retrouvée inanimée, dans son fauteuil, un micro à la main. Gill, sa nièce, chargée de la succession, tombe sur des cassettes enregistrées, adressées à une certaine Imogen. Les recherches pour remettre en main propre les cassettes à l'intéressée se révèlent infructueuses, et Gill, découragée et curieuse, décide d'écouter les enregistrements en compagnie de ses filles. 
Il s'avère que ce sont vingt photos, qui balisent toute une existence, que Rosamond avait décidé de décrire à une Imogen non voyante, dans ces cassettes. Et petit à petit, c'est le récit d'une histoire douloureuse qui émerge, celle d'une génération de femmes mal aimées qui avancent dans la vie cahin-caha, semant le désordre autour d'elles, et parfois aussi le malheur...

Le ton qui règne dans La pluie, avant qu'elle tombe déconcerte un peu lorsque l'on a lu peu de temps auparavant Testament à l'anglaise [clic] (du même auteur), dont j'avais personnellement beaucoup goûté l'humour et la vivacité. Je dois avouer que les premières pages de ce roman-ci, plus sensible, ne m'ont pas emportées. J'ai eu le sentiment de ne rien lire de très nouveau, ni de très original. La description systématique des photos que Rosamond entreprend avec méthode m'a même un peu lassée. Et puis, je me suis laissée cueillir peu à peu par le thème, troublée par sa résonnance manifeste. Le désamour maternel est-il donc une émotion que l'on reçoit en héritage ? Y-a-t'il un moyen d'en arrêter le processus héréditaire ? Jonathan Coe tente des réponses et surprend encore une fois par sa propension à dénouer en fin de roman les fils d'une trame construite habilement au fil des chapitres précédents. Ses personnages - pour la plupart féminins - sont attachants, vrais, poignants. Les lieux, les demeures et les paysages, toujours grandioses (comme dans Testament à l'anglaise), jouent un rôle certain sur des destinés, sur lesquelles il apparaît très vite que personne n'a prise. Etonnante, par ailleurs, cette fin en mode pirouette !
Un très bon moment de lecture.

Editions Folio - 7.20€ - Avril 2010 - Grand merci à mes prêteurs !

D'autres lectures ... Magnifique pour George ! - Poignant, doux amer et presque magique pour Chiffonette - Val est restée perplexe - Clara a été captivée - Cathulu est restée un peu sur sa faim - Une belle lecture pour Liliba - Kathel a beaucoup aimé ! - C'est à l'époque le billet de Bellesahi (billet disparu avec son blog) qui m'avait tenté, "Un régal !" disait-elle enthousiaste !

Qui d'autre ? N'hésitez pas à me rajouter vos liens en commentaire. 

12 octobre 2013

Sortir ses bougies

... après avoir chiné un joli bougeoir à trois branches, qui risquait d'être mis au rebut pour un défaut très mineur à mes yeux. 
Se dire que le soleil que l'on met dans sa journée tient parfois à si peu de choses, à la beauté de quelques objets, au plaisir d'avoir enfin compris comment fonctionne le chauffage de sa nouvelle maison, et à la présence fourmillante - et collante - d'êtres tendres et aimants autour de soi.

bougies2

Allez, même si j'ai toujours du mal avec mon nouveau rythme, la fatigue semble moins me peser ce week-end... tant mieux.

11 octobre 2013

Bon week-end !

 (Merci B. !)

Côté lecture, j'ai enfin ouvert La pluie avant qu'elle tombe de Jonathan Coe, que l'on m'a gentiment prêté dernièrement, et que j'ai lâchement laissé de côté au départ pour me précipiter sur le dernier Emmanuelle Pagano. Y règne une ambiance feutrée à laquelle je ne m'attendais pas après le pétillant Testament à l'anglaise... Je m'y sens pour l'instant comme un éléphant dans un magasin de porcelaine... ;) Mon billet certainement très bientôt !

10 octobre 2013

Brève : Alice Munro ~ prix nobel de littérature 2013

Je suis toute fière d'apprendre cette info toute fraîche aujourd'hui. Car Alice Munro est très aimée sur ce blog.

Canadienne anglophone, Alice Munro est la treizième femme du palmares, et a surtout publié des nouvelles. C'est apparemment la première fois que le genre est récompensé, il était temps.

alice munrophoto © evene

Mes lectures : Fugitives [clic]  - Un peu beaucoup pas du tout... [clic]  et j'ai encore d'autres titres d'elle sous le coude, chic.

9 octobre 2013

Nouons-nous ~ Emmanuelle Pagano ... Rentrée littéraire 2013 (coup de coeur !)

"Nous lisons toujours ensemble, et si nous nous manquons de quelques lignes, nous nous attendons."livre-nouons-nous

"Après son départ, comme si je n'étais pas assez triste encore, je me suis entourée de choses qui font pleurer. De musique en premier, parce que les larmes naissent près de l'oreille, du mineur à m'en noyer, et de promenades près de la rivière en soirée. J'allais au bord de l'eau, vers une lumière brisée, là où la végétation est si tassée que la lumière pour y tenir doit se coucher, oblique pour se glisser à travers les branches basses des arbres ficelant cent fois la rive, que la lumière ne peut être que celle de la fin du jour. J'avais besoin de choses comme ça, finissantes, altérées, déchirantes et fatiguées, pour aller tout au bout de mon chagrin."

"Depuis que je l'ai rencontrée, des éléments manoeuvrent en moi. J'entends de temps en temps le déclic des pièces, dans mon corps, je ressens le souple roulement des engrenages, tout le lent et délicat travail de rouages que je ne soupçonnais même pas. Je ne sais pas quelles fractions de moi jouent, ni comment elles s'entraînent les unes les autres. Je suis à l'écoute de ces rénovations dans ma carcasse soudain docile. Ca bouge, mais qu'est-ce qui bouge ? Elle fait changer mon corps, le remue de fond en comble, sans violence. Elle modifie mon intérieur. Elle a juste gardé l'ossature et la peau, elle régence tout dedans. Je ne comprends pas ce qui se passe."

Dans Nouons-nous, l'amour est composé de petits détails. Et comme Emmanuelle Pagano sait si bien le faire (avec cette voix si unique qui m'enchante à chaque fois que je la lis), nous naviguons ici à fleur de peau, et près du moindre grain de poussière. Car la vie, les sentiments, sont dans les gestes du quotidien, ceux que l'on accepte de partager ou non, ceux qui nous manquent quand l'autre s'absente. Son texte est une suite de fragments qui nous racontent chacun une histoire différente, individuelle, qu'elle soit contée via un regard masculin ou féminin.
Comme toujours chez l'auteure, rien n'est caché, tabou, hors des mots. Et pourtant, rien n'est vulgaire non plus. Les corps réels avec leurs désirs et leurs disgrâces éventuelles, leurs langages particuliers, ont leur place.

L'amour se joue de nous, de ses personnages, noue entre deux êtres un lien fort, et puis parfois décide de le dénouer, ou de le consolider. Contre le pouvoir de l'attraction des corps, que pouvons-nous ? Emmanuelle Pagano, regarde, écoute, prend des notes, et laisse faire. Un tendre coup de coeur pour ce livre fortement poétique !!

Editions P.O.L - 16€ - Octobre 2013

Tout Emmanuelle Pagano sur ce blog - Un excellent billet ici !

Challenge 1% rentrée littéraire : 6/6

challengerentree2013

(clic sur le logo pour plus de détails sur le challenge)

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