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Les lectures d'Antigone ...
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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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26 mai 2014

Une dernière danse, Victoria Hislop

unedernieredanse

 "Animée d'un instinct identique à celui qui vous fait retrouver le chemin de la maison, elle retourna jusqu'à la jolie place découverte la veille. Elle n'était pas uniquement attirée par l'excellence de son café con leche, elle avait aussi le sentiment qu'une partie de sa conversation avec l'aimable serveur attendait encore sa conclusion."

Sonia débarque de Londres à Grenade, accompagnée de sa meilleure amie, afin de suivre des cours de danse et de souffler un peu, loin d'un mariage décevant dont elle s'efforce vainement de ne pas voir l'effondrement. Elle découvre dans cette ville bien plus qu'une activité qui lui plaît de plus en plus un lieu où il lui semble être chez elle, enfin. Au détour d'une place, elle tombe sur un petit café attachant, et se prend d'amitié pour son serveur, un homme âgé qui lui raconte l'Espagne franquiste via l'histoire de la famille Ramirez, les anciens propriétaires du commerce qu'il tient. Sonia se passionne pour son récit sans se douter de l'écho qu'il va peu à peu produire en elle...

Une dernière danse est un pavé intéressant qui a occupé agréablement mes derniers jours de repos forcé. J'ai beaucoup aimé, en effet, suivre les péripéties de la famille Ramirez, comprendre mieux ainsi la guerre d'Espagne, ses enjeux, les drames et la terrible souffrance ressentie par un pays en son sein. Comment ne peut-on pas, aujourd'hui surtout, retenir ces leçons-là ? J'en reste étonnée. J'ai regretté peut-être une certaine légèreté dans le style, à contrario. Il m'a manqué une certaine force dans l'écriture, mais il s'agit là d'un goût essentiellement personnel. Victoria Hislop est de ces auteures qui peuvent plaire largement, et qui ont l'intelligence de mêler romance et Histoire. Ce titre fera un excellent livre de plage pour cet été !! 

Editions Les Escales - 21.90€ - 7 mai 2014

Un concours pour gagner ses livres sur la page Facebook de l'éditeur (jusqu'à ce soir) [par ici]

 

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19 mai 2014

Du soleil en boîte, Christine Leunens

dusoleilenboite "Nancy devait reconnaître que le gâteau marbré n'avait pas l'air mauvais du tout, dans le genre ying et yang en folie. La partie chocolat était due à Edith, alors que la vanille, c'était elle : elles avaient collaboré dans un véritable esprit d'équipe. [...] Pour le septième anniversaire de Chloe, Mike était encore là. Neuf ans plus tôt jour pour jour, il était à son côté à la maternité, il comptait les "inspiration" et les "expiration" à la manière d'un entraîneur, lui aspergeant le visage à l'aide d'un grand vaporisateur."

Edith est une belle-mère fantasque et envahissante, qui redoute plus que tout le passage du temps, et ne sait pas exprimer son affection sans excès. Un jour, alors que Nancy et Mike sont en vacances, elle débarque sur les lieux sans prévenir afin de "soi-disant" les décharger de la garde de leur petite fille et leur permettre de prendre du temps seuls tous les deux. Alors que Mike lui suggère de rentrer chez elle, Edith simule un malaise qui la conduit théâtralement à l'hôpital. Mike décédera brutalement dans un accident de voiture en allant la retrouver. Nancy soudain veuve aura à affronter dorénavant une vie plus compliquée, désertée par l'homme qu'elle aimait par dessus tout, et consacrée désormais à sa fille, et à cette étrange femme avec qui elle entretiendra au fil du temps une amitié irritée et malhabile...

Il est intéressant avec Du soleil en boîte de se pencher sur les émotions assez complexes de ces deux femmes qu'un deuil réunit mais que par ailleurs tout oppose. La Nouvelle Zélande est là en toile de fond, et les divers personnages nous attachent doucement par leurs caractères humains et imparfaits. De plus, sous les manières et les propos extravagants d'Edith se dissimulent de véritables questions, notamment sur l'âge et le passage du temps. En effet qui décide (de la décence, de la morale ou de l'envie ?), de ce qu'il est acceptable de faire ou non dans la vie, et du moment précis où l'on franchit forcément "la limite d'âge" ? Il m'a peut-être manqué "un petit quelque chose" pour faire de cette lecture une lecture vraiment enthousiasmante mais j'ai aimé tout de même vivre quelques jours dans les pages de ce roman sympathique. A découvrir !

Editions Philippe Rey - 18€ - 8 mai 2014

12 mai 2014

Autrefois le rivage, Paul Yoon

autrefoislerivage "Si un jour tu t'en vas, je me souviendrai de ton visage.
-Taeho.
- Et je le chercherai.
- Tais-toi, Taeho.
- Parmi des milliers de visages. Il y aura le tien, et le mien. Nous nous mettrons à la recherche l'un de l'autre. Et nous serons forts. Héroïques."

Le cadre des nouvelles du recueil Autrefois le rivage se situe sur une petite île, nommée Solla, au large de la Corée du Sud. Aujourd'hui fréquentée par la modernité, et les touristes, elle était auparavant le domaine des pêcheurs. Elle a connu aussi la guerre, recueilli de nombreux petits orphelins, été le théâtre de drames silencieux. Il y a cette femme âgée par exemple, veuve d'un soldat américain, et ce jeune serveur qu'une tragédie rapproche. Ce naufrage vers lequel se dirige calmement un couple à la recherche du corps de leur fils. Le retour tant attendu, et tellement décevant, de l'ami d'enfance. Cette amitié incompréhensible et indéfectible entre un enfant mutilé et une plongeuse solitaire. Le brouillard qui envahit la tête de Miya, bénévole à l'hôpital, et qui la laisse croire aux fantômes. Cet américain qui met en danger tout un village par sa seule présence. Et enfin cette ferme, qu'une petite fille ne veut pas voir vendue, et qu'une mère hante encore de sa présence nébuleuse.

Paul Yoon, jeune écrivain américain d'origine coréenne, a inventé de toutes pièces cette île de Solla, inspirée d'autres îles bien réelles. Et cela lui a permis de laisser libre court à son imagination, et de nous offrir de bien belles histoires, poétiques. Ce titre a été sélectionné par le New York Times comme l'un des meilleurs livres de l'année. Et j'en ai effectivement beaucoup aimé l'écriture, très fine mais également très maîtrisée. J'ai eu le sentiment d'accéder quelque peu à l'âme coréenne, îlienne, et eu l'impression de rencontrer de vrais personnages, habités par le courage et l'acceptation résignée de leur sort. J'ai été touchée par la générosité de Paul Yoon, par sa manière de déployer ses nouvelles sans en restreindre le propos. Il est évident que je serai attentive à la sortie en France de son premier roman Snow Hunters qui vient de paraître aux Etats-Unis. Un auteur à découvrir et à suivre, indubitablement.

Editions Albin Michel - 20€ - 2 avril 2014

 

10 mai 2014

Le Liseur du 6h27, Jean-Paul Didierlaurent

leliseurdu6h27

  "Non, tout ne va pas si bien que ça, eut envie de rétorquer Guylain. J'attends le retour d'un père mort depuis vingt-huit ans, ma mère me croit cadre dans une société d'édition. Tous les soirs, je raconte ma journée à un poisson, mon boulot me dégoûte à tel point qu'il m'arrive de dégueuler tripes et boyaux, et enfin pour couronner le tout, je suis en train de tomber sous le charme d'une fille que je n'ai jamais vue."

Tous les jours, Guylain prend le RER de 6h27 pour se rendre au travail. Il y pilonne des livres, les invendus de l'édition et y conduit une grosse machine aux mâchoires de fer, un mastodonte mécanique, la Zestor 500. Dès qu'il s'assoit sur son strapontin préféré, dans sa rame, il tire de sa poche quelques feuillets sauvés la veille et les lit à haute voix. Les passagers sont fascinés par ces morceaux de lecture, sans queue ni tête, mais Guylain ne prête guère attention à la fascination qu'il suscite. Ce rituel lui permet de se laver d'un travail qu'il exècre. Guylain mène une vie solitaire. C'est compter sans la détermination des adorables soeurs Delacôte, ou de la découverte bien étrange d'une clé USB, contenant les textes d'une mystérieuse inconnue...

Le liseur du 6h27 est de ces petits livres que j'aime, qui mêlent avec finesse, et tendresse, gouaille et poésie, et qui démontrent combien la littérature, le goût des mots, sont à la portée de tous. Qu'il est bon de trouver un amoureux du théâtre sous la guérite d'un garde-barrière, une apprentie écrivain sur le siège d'une dame-pipi et des lecteurs attentifs derrière les murs d'une maison de retraite banale !! Vous passerez très certainement un délicieux petit moment en compagnie de ce roman, de ceux qui font du bien, malgré peut-être un déséquilibre certain entre sa première et deuxième partie. En tout état de cause, un premier roman très réussi.

J'ai beaucoup pensé à l'univers de Regis de sa Moreira [clic] en lisant ce roman, un auteur singulier que j'aime particulièrement aussi, l'utilisation de l'absurde à profusion en moins, peut-être... 

Editions Au Diable Vauvert - 15€ - 5 mai 2014

Chez Clara on en redemande !! [clic]

6 mai 2014

L'Avenir, Catherine Leblanc

lavenir "Agnès est partie découvrir le monde et moi, qu'est-ce que je fais ? Rien ! Je suis les rails, le chemin qu'on a tracé pour moi. J'attends, je me décompose. Comme tous les matins, je pars au dernier moment. Je marche à toute allure. Il faut qu'il m'arrive quelque chose ! Une rencontre, une aventure. Qu'il m'arrive quelque chose aujourd'hui ! Qu'il m'arrive quelque chose avant que je ne meure sur place, que je me déssèche et que ma tête se réduise comme chez les Jivaros."

Charlène a seize ans et vit avec sa mère et sa soeur aînée, Agnès. Cette dernière décide tout à coup de partir, sur un coup de tête, malgré les supplications de sa famille, pour suivre son amoureux jusqu'en arménie, où il trouvera certainement du travail. Pour Agnès, c'est l'aventure, la vraie vie enfin, un moyen de quitter un foyer sclérosé, mais pour Charlène c'est un abandon qui la laisse seule, en face à face avec sa mère. Son quotidien devient pesant, son avenir fermé. Elle souhaite ardemment que quelque chose vienne tout bousculer, donner du sens à sa vie. Ce sera Nathan, son charme incertain, et la découverte d'un nouveau monde, plus adulte, où les sentiments et la sensualité peuvent bouleverser une âme encore adolescente...

J'ai beaucoup aimé ce petit roman de Catherine Leblanc, le ton juste avec lequel elle évoque les émois d'un premier amour, le cataclysme qu'il peut provoquer dans une toute jeune vie, le passage à l'acte, l'affection à l'autre donnée sans retenue, les flèches de douleurs du doute et de la trahison. Ce livre est une grande réussite. A confier à des lecteurs adultes, autant qu'adolescents.

Editions de la Rémanence - 15.80€ - 14 avril 2014

Catherine Leblanc est un écrivain prolixe qui écrit sous divers formats. Petit dernier adore par exemple sa collection des Comment ratatiner... en jeunesse [clic ici] et [ici aussi]. J'avais adoré Viens, on va chercher un poème [clic] et lu également Fragments de bleu [clic] et Si loin, si près [clic].

http://catherineleblanc.blogspot.fr/

http://www.editionsdelaremanence.fr/l-avenir.html

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2 mai 2014

Nous sommes jeunes et fiers, Solange Bied-Charreton

noussommesjeunesetfiers

 "Sophistication et simplicité, les deux ensemble, fondus, noués. Ils habitaient un merveilleux monde juste, euphorique et réconcilié, se tenaient sur la corde raide entre l'excès et l'équilibre, piochant ça et là ce qu'il y avait de meilleur pour le moral, pour le sommeil, pour les enfants, pour nous les femmes, pour la peau, pour les cheveux. Ils seraient toujours plus heureux, évoluaient dans une bulle surprotégée, ce monde-là de profusion, et qui se rêvait nu malgré son indigestion."

Ivan et Noémie ont tout pour être heureux, parisiens aisés, jeunes adultes, beaux et fiers, intelligents, ils mènent une existence sans heurts. Ils sont de ces êtres que la vie a épargné. Forts de leurs certitudes, remplis de principes qu'ils suivent au mieux, leur seule véritable crainte est de déroger au bon goût ou d'être pris en défaut de vulgarité. Ivan est un mannequin très sollicité qui se targue de ne choisir de représenter que des produits à l'éthique impeccable, Noémie est professeur de français en ZEP, et prend quotidiennement sa dose de bonne conscience en enseignant à des élèves de banlieue nord. Rien ne les préparait donc à l'accident d'Ivan, à son handicap ponctuel, et surtout à cette chute lente et inexorable vers un futur inconnu rempli d'incertitudes.

Quel drôle de roman ! J'ai aimé au tout départ son ton critique sur une société élevée désormais à coups de discours publicitaires, apprécié sa forme pyramidale qui amorce une descente lors de la chute d'Ivan, mais moins compris sa fin, qui n'est rien moins qu'étrange. En refermant les pages de ce livre, j'ai songé à l'impression similaire que m'avait fait L'Ecume des jours de Boris Vian lorsque je l'avais lu plus jeune, cette même chute d'un couple beau, jeune et fier. Ici, le malaise ressenti se rapproche d'un autre sentiment très fort, presque contradictoire, celui d'être passé tout près d'une certaine vérité - bien qu'exposée allégoriquement - totalement affolante à imaginer. L'écriture de Solange Bied-Charreton est cela dit remarquable, presque enivrante. En somme, une lecture déconcertante qui m'a laissée intriguée et un peu sur le carreau aussi (dois-je dire).

Editions Stock - 18€ - Janvier 2014

Un roman mordant pour Clara la tentatrice !! [clic] 

24 avril 2014

Changer de vie, Géraldine Barbe

changerdevie"To be, being, c'est comme ça que j'appelle mon manuscrit pour le moment. [...] To be, c'est l'enfance. C'est engranger. C'est ne pas choisir encore, attendre et désirer. Ce n'est pas nul, ce n'est pas vain, c'est le rêve libre avant le mouvement, choisir sa vie, entrer dans le being."

On a demandé à Géraldine Barbe d'écrire sur des changements de vie, et pour ce faire on lui propose de passer des annonces. Mais Géraldine s'y refuse. Elle trouvera autour d'elle, via un faisceau de connaissances, les personnes qu'elle cherche, ses candidats. Ils ont tous le sentiment de n'avoir rien fait d'extraordinaire et pourtant, tous, à un moment donné de leur vie ont bifurqué, pris un autre chemin, pour aller vers eux-même et une certaine transformation...
Goldie Goldbloom, écrivain australienne, qui après un mariage de convenance qui durera vingt ans divorce, rencontre une femme mais reste dans le monde orthodoxe. Lise, qui change radicalement de profession et devient professeur de yoga. Irina, qui se pensant en danger, quitte la Géorgie en catastrophe en 1995 où elle était médecin pour être après bien des combats aujourd'hui infirmière à Paris. Phillis, qui décide un beau jour d'exister comme la femme qu'elle est réellement. Et tous ces autres hommes et femmes qui ont simplement pris la route qui mène vers l'équilibre entre soi et sa vie, que ce soit en allant vers les planches, en changeant de pays ou en quittant un quotidien trop calme.

Sortant du cadre du catalogue et de la juxtaposition de portraits (ce qui m'aurait rapidement ennuyé), Géraldine Barbe sait disséminer ici et là dans son récit des anecdotes personnelles, confronter les parcours, apporter des réflexions pertinentes, souriantes. J'ai aimé l'écriture de Changer de vie, bien plus que son thème - pourtant intéressant sur de nombreux points. J'ai eu le sentiment en effet de rencontrer une véritable auteure via ce titre, et aussi un être humain vivant, sincère, qui se penche vers les autres avec empathie et patience. Une bien jolie surprise.

Editions Plein jour - 16€ - Avril 2014

Histoires de renaissances qui font chaud au coeur pour Cathulu [clic] ! 

9 avril 2014

Elle marchait sur un fil, Philippe Delerm

ellemarchaitsurunfil

"Sans Le Fil, je serais tombée. Mais sans Le Fil je ne saurais même pas ce que c'est de tomber."

Marie se retrouve seule dans sa maison de vacances où avec Pierre, son ancien compagnon, ils avaient passé tant d'étés. Il l'a quittée depuis peu, et cette fraîche cinquantenaire cherche soudain un sens à sa vie. Son amie Agnès l'accueille à bras ouverts dans la galerie dont elle s'occupe. Mais Marie ne conçoit pas son quotidien sans réalisation littéraire et théâtrale. D'ailleurs, elle entretient aujourd'hui des rapports difficiles avec Etienne, son fils, qui a pris d'autres chemins. Lorsqu'elle rencontre un groupe de jeunes comédiens, installés eux dans la maison mitoyenne, son coeur s'emballe et elle prend alors conscience que tous ses rêves peuvent peut-être enfin se concrétiser...

J'attendais bien plus de ce roman que ce qu'il m'a donné, alors que suivre Marie dans ses hésitations et ses envies de réalisation artistique aurait pû être plutôt intéressant.
On comprend, par exemple, ce qu'elle attend de son travail d'attachée de presse littéraire, ses exigences dans le métier. On comprend également sa déception face à la carrière avortée de son fils Etienne, comédien talentueux devenu décorateur d'intérieur. On comprend moins sa manière de vouloir régenter son entourage, muée par ses certitudes, et en cela l'égoïsme brut qui semble l'habiter. La volonté de démonstration de l'auteur, son envie de transposer ici sans doute ses propres préoccupations m'a de plus gênée.
Gravitent autour de Marie, pourtant, des personnages attachants, comme Léa sa petite fille, Agnès qui tournoie autour de son amie avec sa tranquille et douce protection, ou bien André, son ancien voisin et ami, à la santé déclinante, avec lequel ils s'échangent des souvenirs communs de lectures proustiennes.
Cependant, l'attrait du roman ne pêche pas tant par son contenu, que j'ai trouvé bien trop léger, que par son style. L'écriture de Philippe Delerm y est juste, assurée, agréable, mais sans relief, dommage. Une lecture qui ne restera certainement pas longtemps gravée dans ma mémoire.

Editions du Seuil - 17€ - Avril 2014

Pour une fois, en supplément, l'avis de Sophie [bienveillante lectrice de ce blog et prêteuse de livres] qui a bien voulu tester ce roman avant moi et qui m'a donné ses impressions par mail...

"Je vais être assez critique et n'espère ne pas être trop "snob"...Je trouve que ce roman se lit vite, que l'on a envie de connaître la suite un peu comme un feuilleton de M6, un après-midi de désœuvrement. Un feuilleton qui contiendrait du placement de produits d'ailleurs (figolu, dunhill, Ipod)... Peut-être est-ce un détail, mais cela m'a gênée : cela date le livre et on aurait compris avec le nom générique ! Le personnage d'André m'a touchée... Son attente souriante de la mort paraît assez juste (même si les références à la Recherche et Proust sont un peu appuyées et amènent une caution intellectualiste un peu lourde). Le personnage d'une femme qui doute à 50 ans, laissée par son mari, était intéressant mais je n'ai pas du tout aimé la fin. [...] On est dans le cliché total ! Bref,  la simplicité de l'écriture et du propos repose l'esprit, certainement trop malheureusement. Sur les choix de vie (imposés, réels..), Train de nuit pour Lisbonne de Mercier est cent fois plus puissant. Il apporte un questionnement qui est "écrasé" ici."

D'autres lectures... Certes pas le roman du siècle mais agréable pour George [clic ici] - Reste une sensation un peu brumeuse à Keisha [clic ici] - Sylire a le sentiment d'être passée à côté de ce livre [clic ici] - Val aurait aimé un peu plus de consistance [clic ici]

7 avril 2014

Les Fleurs d'hiver, Angélique Villeneuve

lesfleursdhiver"Le plus bel amour est celui qu'on se fabrique avec de la pitié. Voilà ce que les autres disent, ce qu'ils pensent peut-être. Elle n'y arrivera pas."

Toussaint est soudain de retour, après des années de guerre, et un long séjour à l'hôpital du Val-de-Grâce. Il est une gueule cassée. Nous sommes en 1918. La guerre est terminée mais les stigmates sont là, présents tout à coup avec leur violence contenue, dans un quotidien que les femmes restées au foyer avaient pris l'habitude de garder pour elles seules depuis quatre ans. Jeanne et sa fille font une place dans leur intérieur sommaire à ce grand homme silencieux et inutile qui porte jour et nuit un bandeau sur le visage. Le chemin à parcourir entre Jeanne et Toussaint, deux être devenus des étrangers l'un pour l'autre, se fera à tâtons, avec pudeur...

J'avais beaucoup aimé Un territoire, l'excellent précédent roman d'Angélique Villeneuve [clic ici], séduite par l'écriture de l'auteure et la minutie de son regard. Dans Les fleurs d'hiver, j'ai retrouvé ce même style qui m'avait déjà plu et l'émotion ressentie a été encore plus forte. Le thème n'y est pas pour rien, sans doute, mais c'est surtout cette lente approche entre deux personnes - les petits pas que Jeanne fait vers son homme - qui m'ont extrêmement touchée.
Un très beau coup de coeur pour cette lecture d'une grande subtilité et d'une douce et élégante sensualité !

Editions Phébus - 15€ - 3 avril 2014

Lu avec des frisson d'émotion par Clara !![clic] - Poignant pour Aifelle ! [clic ici] - Un coup de coeur aussi pour Cathulu ! [clic ici] - Une grande réussite pour Gwenaelle ! [clic ici]...

3 avril 2014

Le bonheur illicite des autres, Manu Joseph

lebonheurillicitedesautres"Elle aurait pu raconter à Mr Ousep Chacko quantité de choses sur son fils. Elle aurait pu avouer qu'elle se souvenait de lui comme si c'était hier. Unni debout, torse nu, sur le balcon tel un prince de tribu, svelte et puissant, longs doigts austères tenant une tasse de café. Unni souriant. Unni portant son frère sur ses épaules ou, à l'aide d'un stylo noir, dessinant une étoile sur le front de sa jeune voisine. Elle le voit clairement dans sa mémoire, elle le voit tous les jours."

Pourquoi Unni s'est-il jeté de leur balcon ? Pourquoi ce suicide ? Ce sont les interrogations qui remplissent les pensées des parents du jeune-homme. Ousep mène l'enquête, scrute les planches de BD que dessinaient son fils, interroge ses anciens camarades, ne laisse personne en paix. Le matin il est sobre, fait son travail de journaliste, oublie que sa femme parle aux placards de leur cuisine. Mais le soir, c'est une autre histoire, il est ivre et insulte ses voisins, de conventionnels employés de banque indiens. La vérité émergera-t-elle de tout le vacarme que fait ce père éploré ?

Ce roman, d'une grande vivacité, lumineux, m'a beaucoup plu. Il y a le contexte indien déjà. Mais le récit de Manu Joseph regorge également d'une psychologie des personnages fouillée, originale, qui donne la part belle à tous les petits détails de leur vie quotidienne. Le scénario tient la route de bout en bout. J'ai aimé cotoyer cette famille indienne, bancale, endeuillée, à la marge, qui cherche leur fils dans son acte insensé, une explication à l'inexplicable.
Une belle découverte ! 

Editions Philippe Rey - 19€ - 6 mars 2014

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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