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Les lectures d'Antigone ...

Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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5 novembre 2015

Par bonheur, le lait ~ Neil Gaiman

Par_bonheur_le_lait

"Je ne m'étais jamais retrouvé dans la nacelle d'un ballon à air chaud. C'était très paisible là-haut."

Maman est partie pour quelques jours mais papa est là et a pensé à tout, ou presque. En fait, il n'y a pas de lait pour le petit-déjeuner. Ni une ni deux, papa ira à l'épicerie du coin. Cependant, il tarde à revenir et l'attendre semble prendre un siècle pour des enfants qui ont surtout hâte de tremper leurs céréales dans leur lait, comme d'habitude. Enfin de retour, papa leur raconte la fabuleuse aventure qu'il vient de vivre, et qui l'a malencontreusement retardé. Heureusement, et à aucun moment, il n'a perdu le lait !

Voici un petit livre que j'ai adoré, malgré sa vision pour moi un peu dépassée de la famille (le père lit le journal sur son fauteuil/la mère s'occupe habituellement de tout à la maison). Il convient à des lecteurs de tous âges mais est plus particulièrement destiné aux enfants. Joyeusement illustré par Boulet, c'est un véritable régal d'imagination et d'humour. On y côtoie de drôles de personnages, des pirates, des extraterrestres, des vampires, un volcan en éruption, des poneys multicolores... Le périple du père est décoiffant, amusant et complètement irréaliste. Un coup de coeur !
De Neil Gaiman, j'avais déjà lu et apprécié L'Océan au bout du chemin, un roman plus dense, magnifique récit fantastique, pour les adolescents. Ici, j'ai aussi pensé au curieux, mais également décoiffant, L'île du point Némo de Jean-Marie Blas de Robles, lu il y a peu. Il y a la même énergie, un peu les mêmes ressorts romanesques, absurdes et hétéroclites. Lire ce petit titre m'a d'ailleurs permis de réaliser que je gardais somme toute un bon souvenir de ma lecture un peu laborieuse du roman de chez Zulma.

Neil Gaiman a voulu ici donner le beau rôle aux pères, en faire des super héros du quotidien, et attend même en préface une gratitude internationale de leur part. Il peut, cette épopée est très réussie.

Editions Au Diable Vauvert - 15€ - 5 novembre 2015

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3 novembre 2015

Un vent de cendres, Sandrine Collette

unventdecendres

 "Ni laisser éclater sa rage, ni geindre en s'excusant."

Malo et sa soeur Camille débarquent au Domaine de Vaux pour aider aux vendanges. Camille a la chevelure d'un blond éclatant, presque blanc, et cette chevelure semble hypnotiser le maitre des lieux, Octave. Mais la jeune fille est également fascinée par lui, malgré sa claudication, sa balafre sur le visage, et son comportement étrange et réservé, au grand dam de Malo qui regarde cette attirance d'un mauvais oeil. Après une altercation entre Malo et Octave, le frère de Camille disparaît. Camille s'inquiète, continue pourtant de travailler avec acharnement, habituée au caractère ombrageux du jeune homme, et entrainée par le groupe à rester confiante. Elle cherche pourtant à entrer en contact avec le mystérieux Andreas, cet homme qui se cache à l'étage dans la maison du maître. Peut-il vraiment l'aider ?

Un vent de Cendres m'a tout de suite embarquée dans son ambiance très lourde de fin d'été, de sueur qui coule et de travail pénible et répétitif. Le drame est omniprésent dans cette histoire, dès les premières pages avec un accident terrible, et l'atmopshère tend très vite vers une autre catastrophe annoncée, ici la disparition de Malo. Je n'ai pas été très surprise par le dénouement, je m'y attendais, ni très emballée par l'écriture ou le portrait des personnages de cette histoire, mis à part celui du contremaitre Lubin, homme rassurant et serein. Pour autant, la peur était là, pendant la scène finale, et le dégoût aussi, au terme des dernières pages. Un thriller, pour moi un peu convenu, mais relativement efficace.

Editions Denoel - 18€ - Février 2014 (sorti en poche en janv 2015) - Merci ma bibli !!

Aifelle a été happée Une ambiance opressante qui va crescendo pour Sandrine - Un peu lent mais quand même prenant pour l'autre Sandrine - Un roman noir captivant pour Canel

1 novembre 2015

Livre #5

laurentBDvignette1
Il n'est pas simple à assumer mon silence. Je sens parfois ton regard peser sur moi, rempli d'interrogations. Et plus le temps passe et plus je te suprends à me contempler ainsi. Hier, tu as aggripé mon bras, alors que je m'apprêtais à partir au terme d'une journée plutôt calme, une journée pendant laquelle nous avions travaillé l'un à côté de l'autre sans se parler. Tu voulais savoir pourquoi je passais mon temps à te fuir. Que se passe-t-il ? J'ai hésité à tout déballer à tes pieds, la vérité, mais si je te disais tout ce que mon coeur contient, ma colère serait telle qu'elle envahirait l'atelier, qu'elle te clouerait sur place, n'est-ce pas ? J'ai préféré dégager mon bras, te murmurer que tout allait bien, que ce nouveau travail me stressait un peu, qu'il fallait recommencer à zéro, que pour Marie qui me faisait confiance je préférais rester concentrée. Rien sur notre amitié. Rien sur ces mails que je ne t'envoie plus. Rien non plus sur ta présence si étonnante sur ce projet, une présence qui me questionne et qui me blesse. Commences-tu à ressentir quelques regrets ?

A la maison, mes cahiers et photographies ont finalement trouvé refuge dans mon antre. J'ai pris l'habitude de me terrer après le dîner au creux de mon lit, un crayon au coin de la bouche. J'ai repris l'écriture avec constance. Tom en profite pour regarder ses émissions bruyantes à la télévision. J'entends au loin les voix assourdies d'animateurs hystériques. Il vient ensuite me souhaiter bonne nuit, un oeil sur ce que je fais, un autre sur mon visage. Tout va bien maman ? Je sais qu'il s'inquiète. Lui aussi s'étonne de ton absence soudaine, et de ma nouvelle lubie. Je le rassure avec un baiser bruyant au creux de sa joue, un baiser qui le ramène instantanément à l'enfance, je le sais. Son gloussement amusé l'emporte avec légèreté vers sa chambre et vers le sommeil, tant mieux. Chaque soir je plonge dans mes souvenirs, j'extraie les scènes marquantes, je pose sur le papier des atmosphères, des moments. Tu n'y es pas. Et l'espace que je crée ainsi, qui existe et devient vivant sous ma plume, me permet de tenir le coup, de maintenir à distance l'angoisse de perdre de nouveau mon travail, me permet de te garder au loin. 

La librairie de Marie ouvre ses portes dans quelques semaines. Il est prévu que nous passions les prochains jours à monter des étagères, les livres commencent à arriver. J'ai reçu de gentils messages d'encouragements de la part de représentants que je connais bien. La confiance réciproque sur le travai fourni auparavant, la personnalité de Marie, son réseau, notre trio, tout semble aller dans le bon sens, aller de soi. Je vois des badauds commencer à s'arrêter devant la devanture pimpante de notre future lieu de travail, devant l'affiche colorée annonçant avec emphase l'ouverture prochaine. Tout est en place. Je me demande si Marie sait pourquoi tu es là, pourquoi tu ne m'as rien dit, et si elle se rend compte qu'elle bâti une forteresse sur des sables mouvants.

(Les épisodes précédents ici :  Livre #1 - Livre#2 - Livre#3 Livre #4)

Un texte écrit sur une vignette dessinée par un ami, Laurent J, que je remercie. Il élabore en ce moment une BD... J'ai très envie qu'il réussisse à la terminer, et qu'il puisse trouver un éditeur.

laurentpage

 

31 octobre 2015

Histoires extraordinaires et poèmes - textes d'Edgard Poe - illustrations David Plunkert

poe1

 

J'attendais le jour parfait pour vous parler de ce magnifique album/livre/recueil de poèmes édité chez Textuel. Aujourd'hui me semble bien, car c'est un des seuls jours de l'année où s'effrayer de la mort est réellement amusant. J'ai étudié les nouvelles de Poe lors de mes études universitaires, et je me souviens encore très bien de l'impression qu'elles m'ont laissées. Je vous conseille donc vivement cette lecture de textes, traduits pour la plupart par Charles Baudelaire, je vous promets que vous n'en sortirez pas indemnes.

Editions Textuel - 29€ - 30 septembre 2015

En extrait un poème...

Seul

Depuis l'heure de l'enfance, je ne suis pas
Semblable aux autres ; je ne vois pas
Comme les autres ; je ne sais pas tirer
Mes passions à la fontaine commune
D'une autre source provient
Ma douleur, jamais je n'ai pu éveiller
Mon coeur au ton de joie des autres
Et tout ce que j'aimai, je l'aimai tout seul.
C'est alors - dans mon enfance - à l'aube
D'une vie de tumulte que fut puisé
A chaque abîme du bien et du mal,
Ce mystère qui toujours me retient -
Au torrent et à la fontaine
Dans la falaise rouge de la montagne -
Dans le soleil qui roule autour de moi
En son or automnal
Dans l'éclair qui volait au ciel et passait
Près de moi pour s'enfuir,
Dans le tonnerre et dans l'orage
Et dans le nuage qui prenait la forme
(Alors que le reste du ciel était bleu)
D'un démon à mes yeux.

poe2


Ne pariez jamais votre tête au diable - Le coeur révélateur - Le chat noir - Bérénice - La Chute de la maison Usher - Le masque de la mort rouge - Le Puits et le pendule - Double assassinat dans la rue morgue - Hop-Frog - La Vérité sur le cas de M Valdemar - La Barrique d'Amontillado - L'ensevelissement prématuré - Tamerlan - Seul - Lénore - La Dormeuse - La Cité en la mer - Le Palais hanté - Le Ver vainqueur - Terre de songe - Annabel Lee - Un rêve dans un rêve - Les cloches - Le Corbeau

28 octobre 2015

Philosophie amoureuse d'une carpe empaillée, Marie-Hélène Ferrari

philosophieamoureuse

 "Quand il est gavé, il se répand, c'est logique, c'est la vérité de l'assiette. Verre après verre, plat après plat. Roméo a mangé les rêves de Juliette.
Ce matin, elle a changé de couleur de cheveux, mais lui qui ne connaît que le tic-tac de son horloge biologique n'a pas songé à lever son nez vers la main qui le sert. Alors la tête... Trop loin de l'assiette, trop loin de ses préoccupations. Max n'est pas content. Elle n'est pas à l'heure."

Adolphe rencontre Faustine lors d'un cours d'Anglais pour adultes, discussion, bavardage dans un café... il se surprend à lui avouer qu'il a depuis peu renoncé à sa part animale. Faustine, qui mène auprès de Max une vie invisible, est charmée par cet homme différent, postier de son état, qui vient régulièrement la chercher à son travail pour des pique-niques improvisés. Peu importe qu'il discute chez lui philosophie avec une carpe empaillée, peu importe sa lenteur, peu importe qu'il n'ose la toucher, Faustine se met à rêver à une vie différente, loin des "Folles journées" où elle travaille et des personnes âgées qui y séjournent, loin de Max son mari, avachi sur le canapé et devant la télévision. Clafoutis, sa collègue, regarde avec envie cette relation qui transforme peu à peu son amie, et se met à rêver elle aussi au grand amour. Mais qui a dit qu'il fallait se fier aux beaux parleurs ?

J'appose sur cette lecture un coup de coeur enthousiaste, toute heureuse de cette découverte !! Je ne suis pourtant pas une grande adepte des bons sentiments ni des histoires contant les aventures d'un groupuscule d'amis. Mais parfois les coups de coeur surgissent de l'étonnement bienheureux. Et comment résister au charme de l'écriture de Marie-Hélène Ferrari, qui en est à son 26ème livre ? Comment résister à cet humour constant, à cette absence bienvenue de mièvrerie, à son regard bienveillant sur ses personnages ? Car la galerie en est assez caustique. Il n'est pas possible de ne pas se régaler en lisant cette philosophie amoureuse d'une carpe empaillée, de ne pas aimer ensuite son prochain très fort, de ne pas être tout heureux d'avoir en tant que lecteur contribué à l'existence de cette histoire amusante et chaleureuse ! Un titre à côté duquel il ne faut pas passer et qui mérite réellement un franc succès !

Editions Clémentine - 17€ - Septembre 2015

La page chez l'éditeur !! [clic ici]

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26 octobre 2015

Retour à Little Wing, Nickolas Butler

retouralittlewing

 "Quand je n'avais nulle part d'autre où aller, je revenais ici. Quand je n'avais rien, je revenais ici. Je revenais ici et je créais quelque chose à partir de rien. Je pouvais vivre pour trois fois rien ; il n'y avait rien où dépenser de l'argent, personne à impressionner. [...] J'étais revenu ici et j'y avais trouvé ma voix, comme un truc qui serait tombé de ma poche, comme un souvenir depuis longtemps oublié. Et chaque fois que je revenais, j'étais entouré de gens qui m'aimaient, qui tenaient à moi, qui me protégaient sous une espèce de cloche de tendresse. C'est ici que j'entends tout [...]."

Ils sont un petit groupe d'amis qui se connaissent depuis l'enfance dans cette petite bourgade du Winconsin. La trentaine bien sonnée voit les mariages se multiplier. Certains sont partis de Little Wing puis revenus. Kip a racheté la fabrique, fort d'un projet qui redonnera de la vie à la petite ville, du moins il l'espère. Lee, devenu un chanteur à succès et le fiancé d'une actrice connue, n'imaginait pas se marier ailleurs que dans le pays qui l'a vu naître. Mais l'amitié n'empêche pas les secrets, les disputes et les rivalités, les jalousies. Ronny, victime d'un accident, ancien alcoolique, ne sera pas officiellement invité au mariage de Kip. Le groupe aura du mal à oublier cette trahison, ainsi que la foule de paparazzi se ruant sur Lee. Ce dernier d'ailleurs n'est pas en reste, il a toujours été amoureux de Beth et cache depuis des années à son meilleur ami Hank qu'ils ont eu une courte liaison il y a dix ans. Heureusement, l'alcool, la fête et l'attraction puissante de Little Wing peuvent réparer bien des défaillances. Et puis, peut-on réellement quitter Little Wing ?

Voici un titre au charme évident qui vous bercera doucement au son de l'amitié et de la country. J'ai beaucoup aimé son atmosphère et les caractères à la fois forts et tendres de ses personnages. Ecrit en forme de roman choral, chacun prenant la parole à son tour, il sait nous raconter une certaine Amérique, aux deux visages, à la fois celle de la campagne profonde, avec ses traditions rassurantes, et celle foisonnante et moderne des grandes villes. Un délicieux moment de lecture.

Editions Points - 7.95€ - Août 2015

Un coup de coeur pour MicMelo - Un très bon roman sur l'amitié pour Clara - Une découverte comme elle les aime pour Kathel - De l'attachement et de l'émotion chez Un autre endroit - Un roman attachant pour Sylire qui ne s'est pas sentie captivée pour autant par les affres de ces trentenaires - Un roman choral qui ne laissera pas un souvenir impérissable à Jérome - Tiphanie l'a beaucoup apprécié ! - Une merveille pour Ptitlapin qui l'a lu également en poche !

 

24 octobre 2015

Tête de PAL (Pile A Lire)

... et il ne s'agit que de la PAL urgente (je précise), moins les quelques titres (cinq après enquête) chipés par monsieur. Mouarf.

tetedepal

22 octobre 2015

Les filles ont dans le coeur une boule à facettes

[Zazie - Nouvel album !] Sinon, pendant ce temps, je lis Retour à Little Wing de Nickolas Butler, tandis que de courtes vacances commencent, déjà bien chargées. Je fais une petite pause écriture, mais je reprendrai la plume en vous parlant aussi d'un ami, qui élabore en ce moment une BD d'envergure, de style roman graphique. Il est doué, et je vais écrire sur une de ses vignettes, bientôt. Je ne vous avais pas raconté ici le passage de Vincent Lindon dans ma ville. Il est apparu en début de séance du film, homme charmant, simple, sensible et sincère, puis est revenu en fin de séance, faisant fi de l'heure et du planning, nous parler longuement. Je suis heureuse d'avoir pu assister à ce joli moment, c'était bien. 

18 octobre 2015

L'île du Point Némo, Jean-Marie Blas de Roblès

liledupointnemo

 "Toute phrase écrite est un présage. Si les évènements sont des répliques, des recompositions plus ou moins fidèles d'histoires déjà rêvées par d'autres, de quel livre oublié, de quel papyrus, de quelle tablette d'argile nos propres vies sont-elles le calque grimaçant ?"

Epopée burlesque et fantaisiste, l'île du Point Némo emmène ses lecteurs dans une étourdissante machinerie de l'imaginaire mettant en scène des personnages dignes de Jules Verne. Un fabuleux diamant ayant été volé à Lady MacRae, nous partons en effet avec Holmes, Canterel et Grimod à la poursuite de l'Enjambeur No, tout d'abord à bord du transsibérien, puis par divers moyens de transports délirants. Par ailleurs, une fabrique de cigares, dans laquelle s'entretenait une tradition de lecture à haute voix, est en faillite, et reprise par Monsieur Wang, fabricant de liseuses électroniques.

J'écris ce billet alors que je viens tout juste de terminer ma lecture de ce titre. Il faut vous avouer que je l'ai tout d'abord lâchement abandonné page 79. Quelques copinautes m'ayant encouragée à le reprendre et à dépasser la page 100, je l'ai repris, décidée à le terminer cette fois-ci. Ce livre est tout de même assez spécial, très foisonnant, dispersé, disparate, parfois cru et parfois poétique, particulier. Il contient de belles pages sur les mérites de la lecture à haute voix, et j'ai aimé ces pages là, ainsi que les multiples références à cet univers de Jules Verne dans lequel a baigné mon enfance. Combien de fois n'ai-je pas lu effectivement Le Tour du monde en 80 jours ou bien Cinq semaines en ballon (qui reste sans doute mon préféré) ? J'ai aimé aussi l'imagination un peu folle qui règne dans ce titre et le croisement d'éléments incongrus qui s'éclairent peu à peu au fil de la lecture. J'ai moins aimé être souvent perdue, avoir cette impression que le fouillis était un acte d'écriture à part entière et les scènes érotiques assez gratuites. Un voyage, en somme, assez étonnant.

Editions Zulma - 22.50€ - Août 2014 - Merci ma bilbli !!

Estelle a trouvé ce roman étrange et dissèque scrupuleusement sa lecture L'avis de Keisha, à la fois critique et enthousiaste - Un roman d'aventures foisonnant et passionnant pour Hélène - Un vrai roman d'aventures pour Yv - Roman foisonnant, érudit, à l'imagination débridée, chant d'amour à la littérature et à la lecture pour Papillon

15 octobre 2015

Le Cas Eduard Einstein, Laurent Seksik

lecaseduardeinstein

 "Est-ce que l'on a toujours ce que l'on mérite ? Personnellement, je n'ai rien fait de mal qui puisse me justifier. Je ne suis pas comme toi. Toi, tu as un destin. Personne n'empruntera ta voie. Tandis que moi, j'ai l'impression qu'ils sont plusieurs."

D'Albert Einstein, on connaît bien souvent cette formule E=mc2 et puis cette photo, la langue sortie, impertinente. L'histoire intime du savant, et de sa famille, est assez méconnue du grand public. Dans Le cas Eduard Einstein, on apprend donc qu'il avait deux fils d'un premier mariage, et que le cadet a été diagnostiqué schizophrène. A l'époque, Albert Einstein vit déjà avec sa deuxième épouse Elsa, plus conforme aux souhaits de sa famille, il est resté à Berlin, tandis que Mileva est revenue en Suisse. Montée du nazisme oblige, Albert Einstein finit par quitter le vieux continent pour l'Amérique, non sans dire un dernier adieu à son ex-épouse, et à son fils, Eduard (la photographie en couverture du poche), ils ne se reverront plus.

Laurent Seksik instaure dans ce livre un dialogue sourd entre un fils prisonnier de sa maladie mentale, une mère, délaissée par l'amour de sa vie mais fière, et un père qu'une découverte fabuleuse a propulsé au firmament mais qui est rongé par la culpabilité et le découragement. Comment communiquer ? Comment parler de ce qui embarrasse au plus haut point ? Alors, l'Histoire s'en mêle, elle ruine le savant nobélisé, elle sépare les êtres, permet la fuite au loin, arrange les choses à sa manière. Laurent Seksik sait dans ce livre raconter les émotions et le passage du temps, l'infinie solitude, l'accablement et l'impuissance. Et j'ai aimé sa manière fine et subtile de nous en apprendre beaucoup tout en accordant tellement d'importance à la psychologie humaine. Un très beau livre, qui m'a rappelé une autre lecture, L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir de Rosa Montero [clic ici], mais aussi son Les derniers jours de Stefan Zweig dont je n'ai lu que la version BD [clic ici].

Editions J'ai Lu - 7.60€ - Janvier 2015

La lecture de Sébastien qui pose sur ce livre son brillant regard d'écrivain [clic]

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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