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Les lectures d'Antigone ...

Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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23 septembre 2015

La terrible crue cruelle, Grégoire Kocjan et Julie Ricossé ~Tome 7

laterriblecruecruelle

"Gloire à lui ! Nous sommes sauvés ! Vive Barbichette !"

L'histoire contenue dans ce septième tome de la collection des "Mystérieux mystères insolubles" se déroule avant toutes les autres [clic ici] et [clic ici] et nous explique donc les prémices de la folle aventure des trois héros qui barbotent en couverture. Si vous vous souvenez bien, il s'agit avec ces bandes dessinées de faire découvrir le patrimoine français, et notamment les bords de la loire, aux plus jeunes, et ce d'une manière ludique et originale. Le procédé est le suivant : mêler une histoire, rocambolesque de préférence, imaginée par Grégoire Kocjan, et les dessins de Julie Ricossé, à des images d'archives. Une belle initiative de région qui dépoussière grandement les ouvrages sur le patrimoine. Elle permet une première approche, titille la curiosité, et donne envie d'aller plus loin, notamment sur ces lieux souvent méconnus des plus petits.
Avec ce septième tome, la collection touche à sa fin. J'ai encore une fois apprécié l'humour de l'ensemble, beaucoup appris, été intéressée. Bref, l'objectif est atteint.

Je laisse la parole à Bruno, grand connaisseur de BD, et ami, qui m'a donné son avis sur ce tome... Je précise qu'il découvrait la série avec.
"Alors tout d'abord, avant même de l'ouvrir, c'est le format atypique de l'album qui m'a surpris. Il est tout en hauteur, c'est assez rare pour être souligné. Certes il ne s'agit là que de la forme, ça n'a pas de réelle importance (en tout cas ici), mais c'est rigolo. 
Le titre ensuite : LA TERRIBLE CRUE CRUELLE. Ça en jette, j'aime bien les allitérations.
Ensuite, je me suis rendu compte qu'il s'agissait d'une BD de commande, commande fait par la région centre Val-de-Loire. Et là, tout à coup, j'ai été pris d'inquiétude... Habituellement, les BD de commandes réalisées par / pour des institutions, ben... c'est pas terrible... On obtient en général des choses au scénario indigent, avec un découpage de dilettante et un graphisme plutôt laid. 
Heureuse surprise, ce n'est pas le cas ici. Le trait est peu détaillé et non encré, mais reste agréable à lire, à défaut d'être joli. L'histoire est rigolote, il y a des rebondissements rocambolesques. Un peu trop rocambolesques d'ailleurs, on finit par se demander si les auteurs n'ont pas consommé des produits illicites. Mais tout se justifie dans un retournement de situation final que je tairais. Assez bien amené d'ailleurs, ce retournement de situation.
Petit bémol quand même, le scénario est parfois un peu rapide. On est jeté au milieu de l'histoire sans trop en comprendre les tenants et les aboutissants. La fin de l'histoire justifie cette rapidité, mais ça déroute un peu au début.
L'argument est simple (simpliste ?) : La Loire coule à l'envers car un tourbillon en aspire l'eau. Bon, clairement, le public visé est jeune, ce qui est d'ailleurs confirmé par le personnage principal, qui sait bien qu'il est dans une BD. On est carrément dans le néo-modernisme. Je le cite : " - Du calme, princesse ! Je vous rappelle que cette BD est plutôt destinée aux 8-12 ans." Comme ça on sait où on est...

Tout l'album est un prétexte pour se balader sur les berges de la Loire. Les bas de page de l'album sont d'ailleurs agrémentées de photos légendées et commentées, le but étant pédagogique. Et ça marche ! J'ai appris des choses que j'ignorais sur l'histoire et la géographie du Val de Loire, et j'ai surtout appris que si le bouchon de liège est probablement apparu en même temps que la bouteille, au 17ème siècle, le tire-bouchon n'est quant à lui apparu qu'au 18ème siècle. Quelle horreur, pendant 1 siècle on a mis le vin dans des bouteilles sans pouvoir les ouvrir ! 

Bon, au final, ça a été une lecture plutôt agréable. Pas inoubliable, loin de là, mais agréable. Ça me donnerait envie de jeter un œil au reste de la série, par curiosité. Ah, quand même, le prix du bouquin est élevé : 15 euros, c'est cher pour une BD qu'on lit somme toute assez rapidement, et à laquelle on ne reviendra pas... Pour ce prix je m'attendrais à quelque chose de plus dense..."

Merci Bruno ;)

 
Edition de l'atelier du poisson soluble ! - Collection les mystérieux mystères insolubles - 15€ - Septembre 2015
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21 septembre 2015

Cette porte qui mène à toi... atelier d'écriture [Livre #2]

atelierribotjulienElle est facile à refermer cette porte qui mène à toi. Ce n'est pas comme si tu allais tambouriner derrière. Magie de l'écriture, de l'imagination. Il suffit que j'écrive ces mots pour que je t'entende frapper des petits coups sur ma porte imaginaire. Tu tambourinerais donc ? Mais je préfère tenir bon et cesser de me faire des illusions. Depuis que j'ai rompu notre conversation, l'idée d'écrire un livre a pris toute la place. Et j'essaye de ne pas me laisser influencer par tes réactions, ou ce que j'imagine percevoir de tes réactions. Lorsque je croise ton regard, à l'atelier, tes yeux se rétrécissent et ton sourire revenu semble poser mille questions. J'ai trouvé une technique, imparable, pour esquiver cette lumière qui émane alors de toi, et qui pourrait sans peine tout absoudre. Je fais semblant de chercher un point au dessus de ta tête, l'inspiration, puis je replonge dans mon travail.
Le travail m'aide à t'oublier, mais le travail m'inflige ta présence quotidienne. Comment s'en sortir ? 
Heureusement, il y a l'écriture. Mais n'est-ce pas encore conserver un lien tangible avec toi, cette conversation que je continue là ?

Le cahier ouvert il y a quelques jours, celui destiné à mon livre, est déjà bien rempli. J'ai décidé d'être mon propre personnage, les autres sont déjà pris. J'ai finalement fait l'impasse sur mes premières années, sur l'adolescence, sur tout ce pan de mon existence qui attendait seulement que la vie commence enfin.  A poser les faits sur la page, j'ai pris conscience de la fragilité de ces enfances sages et bruissantes qui espèrent avec passion et mutisme l'envol. Le premier essai vers ce qui brille est souvent rapide, brutal, et la chute inévitable. Moi aussi je me suis écrasée, je me suis brûlée les ailes, et j'ai connu la passion. La désillusion et la perte ont suivi, accrochées derrière en ribambelle. Sur un coin de la table de ma cuisine, j'ai empilé hier des photographies, celles colorées de l'enfance, ma bouille ronde, mes fossettes. Le regard naïf et confiant de la petite fille blonde qui se retourne à chaque fois vers l'objectif, étonnée, me blesse un peu. Je voudrais la couver à distance, lui prendre la main, la soulever et la prendre dans mes bras. Elle ressemble à mon fils. J'ai fait un autre petit tas avec celles qui ont capté furtivement mon corps de jeune fille, les yeux sont plus sombres, les vêtements aussi, les cheveux permanentés. Je devine les bras trop minces sous les manches longues, la clavicule près du col roulé, le sourire large qui tente de cacher le bouleversement. Il y a une photographie qui m'impressionne, j'avais oublié le maquillage de cette soirée là, et mes lèvres ouvertes écarlates sur mes dents blanches, le reste du visage qui semble disparaître autour. J'étais peut-être heureuse à ce moment là, réellement, et cette fenêtre, cette pause dans le bouleversement, dans la noyade, elle donne le sentiment sur cette image de moi qu'elle allait m'absorber entièrement. Parce que je sais combien tout était brutal alors et que disparaître sur pieds, ne pas prendre de place, oublier de manger, était aussi finalement presque facile. Je suppose que j'oscillais entre les deux, entre la peur et le bonheur, qu'il y avait bien souvent des journées joyeuses, et que cahin caha je grandissais. Est-ce que cette jeune fille était jolie ? Possible. En tous les cas, l'intensité donne à ses traits une ferveur perdue aujourd'hui, j'ai changé.

Crois-tu que cela puisse faire un livre cette oscillation, cette jeunesse qui s'interroge et la douleur des premiers émois ? A relire mes essais, les quelques pages déjà griffonnées, j'ai envie de tout déchirer, de renoncer. Il faudrait savoir mieux écrire, amener les évènements à tâtons, ne pas ennuyer, parsemer le tout d'humour et de gaieté. C'est un peu mal parti. Et puis je songe à la lumière qui émanait de toi tout à l'heure dans l'atelier, à ce qui m'attire en elle. Ecrire un livre lumineux, voilà une meilleure idée. 

(Ce texte se veut la suite du dernier rédigé livre#1 Notre conversation, mais je trouve que le passage entre les deux manque de fluidité, que le ton n'est pas le même, bref ce n'est pas facile d'écrire long, dites donc.)

Une photo (de Julien Ribot), une inspiration, beaucoup d'imagination, et au final un texte... tout ça pour l'atelier d'écriture de Leiloona [clic].  

 

20 septembre 2015

Pas pleurer, Lydie Salvayre

paspleurer

 "Montse a le sentiment de découvrir à quinze ans la vie qu'on lui avait cachée. Et elle s'y jette. Et elle s'y ébroue. Et c'est une joie pure. Ce qui l'amène à déclarer, soixante-quinze ans plus tard, avec une emphase toute ibérique, que si la guerre des armes a été perdue par les siens, l'autre (guerre) reste à jamais invaincue, escuchame !"

Nous sommes en 1936, en Espagne, c'est l'été. Montse a quinze ans. Sa mère vient de la présenter à Don Jaime Burgos qui souhaite engager une nouvelle bonne. Le notable trouve que la jeune fille a l'air bien modeste, mais ce compliment blesse Montse dans son orgueil, la rend folle. Heureusement, la révolution vient à son secours, elle n'aura pas besoin de faire la bonne. Elle quitte quelques jours plus tard la maison familiale avec son frère José, emportée par le vent communiste qui flotte dans ses paroles et dans celles des jeunes gens qui l'entourent. Ailleurs en Espagne, le catholique Georges Bernanos tremble devant les exactions de son propre camp. Des deux côtés, les esprits s'exaltent, s'enferment et tuent. Montse, elle, découvre l'amour physique avec un français de passage, poète et inconnu, et puis elle se découvre enceinte... 

Lydie Salvayre a déposé dans ce livre la mémoire de sa mère, le souvenir de cet été intense qui changea sa vie. Et j'ai aimé que s'entrecroisent le présent, le langage tronqué de la vieille femme, celui imaginé de Georges Bernanos, et puis l'Histoire. L'écriture de Lydie Salvayre est originale, et cela aussi est véritablement un plus. Je ne m'explique donc pas pourquoi je me suis quelque peu ennuyée dans ce livre, pourtant intéressant par bien des points. Peut-être que le récit de Montse aurait suffit à mon bonheur ? D'ailleurs, la manière de l'auteure de reprendre doucement les erreurs de français de sa mère est véritablement touchante et croustillante. Mais ai-je réellement apprécié cette caution littéraire et érudite, parfois malvenue, qu'est ici le personnage de Bernanos ? Comme si le reste ne suffisait pas. Avais-je réellement envie de comprendre les franquistes ? Pour autant, Lydie Salvayre a eu raison de balayer ainsi tous les points de vue au sein de cette guerre d'Espagne complexe. Il est à noter que la conclusion du livre qui relate l'exode, la retirada, de toutes ces familles fuyant les violences m'a bien sûr replongée encore une fois dans l'actualité. 

Editions Points - 7.30€ - Août 2015

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Impression d'ensemble très positive pour Aifelle - Alex a été gênée par la différence entre les deux voix du livre - Gambadou a ressenti le même retrait que moi

Il y a presque dix ans, Points lançait la rentrée littéraire parallèle, celle des poches ! Ils nous permettent de revenir cette année sur la Rentrée Littéraire précédente et sur les livres qui ont marqué l'année 2014 en sortant 7 titres le 20 août. [Toutes les infos ici] 

15 septembre 2015

Le Chevalier d'Eon T2, Agnès Maupré

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 Je suis une grande adepte de ce que Agnès Maupré fait, et ce depuis ma découverte de son Milady de Winter [clic ici], pour lequel j'avais eu un gros coup de coeur. J'ai enchaîné naturellement à l'époque avec le tome 2, toujours en noir et blanc [clic ici].

Pour son Chevalier d'Eon, Agnès Maupré s'est emparée de la couleur [voir le tome 1 ici] mais reste toujours fidèle à ces ambiances de cour qu'elle affectionne, libertines et pleines d'intrigues. Décidément, j'aime son ton, son oeil moderne sur l'histoire, je me sens toujours bien dans les pages de ses albums, espiègles, fortes et pleines d'assurance.

Dans ce tome 2, encore très réussi, Charles a un peu vieilli et a laissé de côté ses robes et bustiers. Il a intégré la cour du roi d'Angleterre, s'est rapproché de Sophie, l'épouse du roi. Resté l'espion préféré du roi Louis XV, ministre, il mène grand train. Cependant, sa position est mise en péril par la jalousie du roi d'Angleterre qui voit d'un mauvais oeil cet homme passer son temps libre dans l'intimité de sa femme. Pour protéger son espion, le roi de France affirme qu'il est une femme et nomme un autre sur son poste, le reléguant ainsi à une place de secrétaire dangereuse et peu enviable. Le Chevalier d'Eon devra redoubler d'intelligence pour éviter de tomber en disgrâce.

Editions Ankama - 15.90€ - Mai 2015 - Merci ma bibli !!

Le blog d'Agnès Maupré

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14 septembre 2015

Notre conversation... atelier d'écriture [Livre #1]

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J'ai interrompu il y a quelques jours notre conversation. Je me suis mise à douter de toi. Et puis, tu m'as demandé où j'en étais de mon livre. Il n'était pas commencé. Je n'avais pas encore réussi à dépasser le frein de la première page, forcément blanche. Mais je ne t'ai rien dit, j'ai décidé que si je continuais à te parler dorénavant ce serait ailleurs, sur un cahier, celui par exemple que je tiens à l'instant sur mes genoux, déjà bien griffonné. Une manière de faire de toi mon interlocuteur silencieux, mon secret, celui à qui je parle. 
Est-ce que tu crois que cela peut faire un livre ?
Ce n'est pas évident de commencer. Je n'ai pas de but, pas vraiment de personnages, pas d'idées. Juste l'envie d'écrire. Et il est évident que cela ne suffira pas. Pourtant, j'ai de la matière à raconter. La matière à raconter ce n'est pas vraiment ce qui manque. Des choses à dire.
Pour bien faire, il faudrait commencer par l'enfance. Tout le monde commence par là. Le début. Mais du haut de mes quarante ans, elle me semble soudain seulement pleine de lumière l'enfance. Et elle ressemble drôlement aux quelques photographies décolorées que j'ai conservées. La mémoire s'arrange avec elle même, reconnecte les événements avec les souvenirs tangibles, fait le tri, s'adapte à notre point de vue. En fait, de l'enfance, je ne retiens à présent que des broutilles. Cette brosse à cheveux que je passais mon temps à perdre, à chercher, et à retrouver. La moquette drue et marron de la chambre que je partageais avec ma sœur. Le bruit du linge mouillé qui claquait sur le fil. La rivière. La mer comme un rêve lointain. Et puis les promenades à vélo. L'importance des livres, leur odeur, et le temps passé le corps dans l'herbe à observer les nuages. De l'enfance, j'ai le sentiment de n'avoir vécu que l'été, comme si les autres saisons n'existaient pas. Ni cours, ni cour de récréation, ni camarades. Seulement l'été, le ciel et moi.
Crois-tu que cela puisse faire un livre ? Ce bonheur de se retrouver le temps de quelques semaines en tête à tête avec soi-même, les genoux écorchés, mes cheveux châtains dans les yeux, ma solitude ?
Ce n'est pas facile de vivre avec cette certitude que nous pourrions tellement nous entendre, et ta froideur, ta distance, la chaleur sporadique que tu m'octroies, puis tes craintes. J'ai donc interrompu depuis quelques jours notre conversation.
Et puis il y a ce livre que je voudrais écrire.

Une photo (de Leiloona cette fois-ci, nostalgique de son passage en Vendée), une inspiration, beaucoup d'imagination, et au final un texte... tout ça pour l'atelier d'écriture de Leiloona [clic]. 

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12 septembre 2015

Blouson noir

[Aaron... encore] Cette musique sombre me fait penser au générique de la série que j'ai commencée à regarder tout doucement, True Detective. Vous l'avez vue ? J'ai hâte aussi de pouvoir replonger dans House of Cards ou Homeland. Addiction quand tu nous tiens. Sinon, pendant ce temps, je lis Pas pleurer de Lydie Salvayre... mais je n'ai tourné que quelques pages pour l'instant, trop tôt pour se faire une idée sur le Goncourt de l'an passé. Après un début de journée pluvieux le soleil est là. Le temps ne sait plus ce qu'il fait. Plaisir de n'avoir rien de prévu et de lire quelques BD, plaisir de prendre son temps, de relire son texte pour l'atelier d'écriture de Leiloona lundi. Bon week-end !

10 septembre 2015

Macadam, Jean-Paul Didierlaurent... Rentrée littéraire 2015

macadam "Depuis ce matin, les anges crient dans ma tête. C'est à cause du sparadrap."

L'auteur du Liseur de 6h27 a connu un grand succès avec ce drôle de petit roman, dont je vous parlais ici [clic]. Une version poche de son titre est d'ailleurs sortie chez Folio. La rentrée littéraire est une occasion pour son éditeur grand format, Le Diable Vauvert, de sortir ce recueil de nouvelles qui regroupe l'univers court de Jean-Paul Didierlaurent, et pour lequel il a reçu depuis 1997 de nombreuses distinctions, lauréat à plusieurs reprises du Prix Hemingway par exemple. 

L'univers de l'écrivain se dévoile ici plus sombre, comme souvent dans les nouvelles. Au détour de l'une d'entre elles pour autant, Sanctuaire, qui donne voix à une dame pipi, on comprend ce qui lui a inspiré plus tard son roman, démarche d'extrapolation d'ailleurs intéressante. Et puis, l'écriture est là, libre et sans fioritures, assez remarquable. Jean-Paul Didierlaurent maîtrise sans conteste l'art de la nouvelle, et de sa chute. La galerie de personnages est diverse et colorée, étonnante, nous permettant de rentrer dans l'intimité d'un confessionnal, d'un orchestre de corrida, d'une maison de retraite, et ce d'une manière originale. J'ai aimé me laisser surprendre, croiser une Game Boy, un fa dièse, des pneus qui chuintent, et découvrir une plume au prisme large. Espérons que l'auteur continue d'écrire, d'inventer, et qu'il ne perde pas le regard perçant, ironique et ludique, qu'il porte sur ses concitoyens.

Editions Au Diable Vauvert - 15€ - 10 septembre 2015

logo2015

Je participe au challenge 1% rentrée littéraire qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire (clic sur l'image pour plus de détails). Challenge : 6/6.

J'ai rempli mon challenge 1% avec succès mais pas de coup de coeur cette année (ce que je déplore), seulement de belles lectures ! Ou alors je suis sans doute devenue difficile ? Je ne tente pas le 2%. L'année dernière le tenter m'avait semblé de trop, et une manière d'étirer exagérément la rentrée littéraire alors que j'étais déjà passée à autre chose. Mes prochaines lectures de rentrée seront donc traitées dorénavant comme les autres, seul le Tag "Rentrée littéraire 2015" sera affublé en bas de billet à ces lectures, pendant encore quelques semaines... vous pourrez ainsi les retrouver en bandeau dans le menu.

9 septembre 2015

Nous serons des héros, Brigitte Giraud... Rentrée littéraire 2015

nouseronsdesheros

 "La première nuit dans la maison fut particulière. J'étais isolé sous le toit, je voyais le ciel par le velux ouvert, la petite chambre était une fournaise. A ce moment là de l'année, il y avait beaucoup d'étoiles, je les observais depuis mon lit, j'avais l'impression que le ciel bougeait, que mon matelas tanguait. Ma tête tournait, se vidait, se remplissait d'images trop vives, celles du Portugal sous le soleil. Je voyais mon père sur un cargo, qui flottait sur l'océan, toujours cette même image. Je me surprenais encore à demander quand il allait rentrer. Puis j'entendis ma mère et Max qui parlaient en bas. J'avais envie de faire un sac et de partir dans la forêt, vivre avec Oceano, j'étais fatigué."

Olivio et sa mère fuient la dictature portugaise, redoutant des représailles. Le père d'Olivio a été arrêté et est mort en prison. Mais le jeune garçon l'ignore, alors que le train l'emmène du Portugal vers La France. Il s'imagine le revoir, il ne sait pas ce qui l'attend dans ce pays inconnu vers lequel il roule, et il sert contre lui son petit chat Oceano. En France, aidés par des compatriotes, ils sont confrontés à une nouvelle langue, doivent refaire leur vie modestement. La mère d'Olivio trouve enfin du travail, rencontre Max, s'installe avec lui dans un pavillon de banlieue. Le quotidien devient morne, souvent tendu et inconfortable pour le jeune Olivio qui se réfugie le plus souvent possible auprès de son ami Ahmed. En effet, Max préfère visiblement son fils Bruno qu'il reçoit en garde alternée. La mère d'Olivio est partagée, passe son énergie à apaiser et composer, à se faire sa place dans cette nouvelle vie. Un jour pourtant, la révolution des oeillets a lieu, et revoir Le Portugal redevient une possibilité.

J'ai retrouvé dans ce roman la voix tranquille et posée de Brigitte Giraud qui sait ici très bien se mettre dans la peau d'un petit garçon confronté à l'exil, au déracinement, puis à l'enracinement. Les petits garçons sont capables de supporter beaucoup de chamboulements du moment que l'amour est là, l'affection. Dans cette histoire, la solidité des adultes n'est pas acquise. Heureusement, Olivio peut compter sur l'attention de son chat et de son meilleur ami Ahmed, mais cela semble tellement peu. Nous sommes des héros ne fait pas dans le tapage et la grandiloquence mais met réellement en lumière l'actualité de cette rentrée par le prisme d'anciennes migrations. C'est certainement un hasard, mais cette coïncidence m'a émue et touchée.

Editions Stock - 17.50€ - Août 2015

Un grand merci aux Ediitons Stock chez qui j'ai gagné ce titre qui me tentait en cette rentrée !!

 

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Cathulu a été très émue par le portrait d'une mère "à la fois volontaire et discrète, blessée mais digne, qui se forge discrètement une place dans la société française du début des années 70 et laisse sous le boisseau ses chagrins et sa détresse" - Laure a beaucoup aimé, et aime de toutes façons l'écriture simple mais pourtant si juste de l'auteur

Je participe au challenge 1% rentrée littéraire qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire (clic sur l'image pour plus de détails). Challenge : 5/6.

7 septembre 2015

La Maladroite, Alexandre Seurat... Rentrée littéraire 2015

lamaladroite

 "Entre eux et moi, il y aura toujours elle. J'aimerais pouvoir dire que je l'aimais comme une soeur - mais elle n'en était pas une pour moi, puisqu'elle n'était rien, puisqu'on ne la voyait pas, qu'on n'avait pas le droit de jouer avec elle, qu'elle passait des journées entières dans sa chambre, et si elle pleurait c'était pire, parce qu'elle était punie, et elle était punie si elle se levait la nuit pour manger quand ils l'avaient privée de dîner, ou si elle faisait pipi au lit, parce qu'on ne lui permettait pas de se lever pour aller aux toilettes."

La Maladroite est tiré d'un fait divers réel, le décès suite à maltraitance de Marina Sabatier à l'âge de huit ans. Dans cette affaire, les parents ont été jugés, mais ce sont également les institutions qui ont été mises en cause, car elles ont à plusieurs reprises été contactées sans que rien n'aboutisse, soit par la grand-mère, l'institutrice ou la directrice d'une école. Marina Sabatier porte ici le nom de Diana, mais l'histoire reste la même, terriblement tragique. Une petite fille est maltraitée, mais elle se tait et garde le sourire pour protéger ses parents, qui eux trouvent toujours des explications et déménagent régulièrement. Chacun, dans le récit d'Alexandre Seurat, parle de Diana, du rôle qu'ils ont joué dans cette vie là, une vie de petite fille, de ce qu'ils ont tenté de faire, de leur tristesse, et de leurs regrets.

J'ai eu du mal, je vous l'avoue, à me décider enfin à écrire ce billet. En fait, je ne suis pas très enthousiaste au sujet de ce livre. Comment l'être ? Partagée entre dégoût et tristesse. Et puis, je trouve que le style de l'auteur, l'enchaînement des témoignages, ne permet jamais de croire à la fiction, ou de se préserver derrière le rempart de la narration. La gêne est là, l'impossibilité du recul, le malaise d'assister à l'inévitable, comme une tragédie (parce qu'évidemment on connaît la fin de l'histoire), la colère. Et pourtant, je suis contente de l'avoir lu, d'avoir regardé vivre un peu cette petite Diane/Marina, d'avoir fait sa connaissance, appris son histoire intime, su qu'elle était regardée, malgré tout aimée, d'avoir compris que certaines personnes n'étaient pas dupes des faux-semblants, avaient réellement voulu la protéger. Notre système ne permet pas toujours de sauver ces enfants, empêtré qu'il est à protéger les parents, les règles, à ne pas vouloir intervenir mal à propos (et il a raison, quel parent ne serait pas anéanti d'être accusé à tort ?). Cependant, le fameux "bien de l'enfant" est trop souvent une grande supercherie. A se demander si parfois, il ne faut tout simplement pas hésiter à s'occuper des affaires des autres, quand même.

Editions Le Rouergue - 13.80€ - Août 2015

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Une lecture clinique mais qui résonne longtemps après avoir fermé le livre pour Alex - Un roman dont on ne ressort pas indemne pour Stephie - On ressort de ce roman abasourdi, nauséeux, et profondément secoué, dit Noukette - Un coup de poing et une tragédie moderne pour Leiloona - "Tout est dans l'ambiguïté et dans la difficulté  que ressentent les différents témoins à poser des mots justes sur une situation qui se dérobe." pour Cathulu qui l'a lu la gorge serrée.

Je participe au challenge 1% rentrée littéraire qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire (clic sur l'image pour plus de détails). Challenge : 4/6.

6 septembre 2015

Tandis que le temps file...

brigittegiraud

Mon dernier billet sur ce blog remonte au 1er septembre. Entre temps, j'ai pourtant lu, notamment La maladroite, un récit sur lequel je m'interroge beaucoup, et essaye de trouver les mots pour exprimer au mieux dans un prochain billet le malaise que j'ai ressenti. Peut-on aimer un livre qui nous met en colère ? Peut-on aimer ce livre malgré son sujet, et le traitement de son sujet ? Et là je suis dans Nous serons des héros, tellement d'actualité... Bref, je lis et m'interroge, laisse décanter l'actualité, le quotidien, un quotidien extrêmement présent (rentrée oblige) qui laisse peu de place à la rêverie, et puis je tricote, parce que le mouvement des aiguilles est relaxant. Hâte d'être moins occupée en somme, et de vous retrouver. Bon dimanche !

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