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Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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20 mars 2017

Se résoudre aux adieux, Philippe Besson

seresoudreauxadieux

Tu te demandes toujours quel livre choisir pour ta lecture de PAL du mois... et finalement, depuis quelques temps, tu laisses faire le hasard. Là, tu avais croisé sur les réseaux sociaux une citation tirée de ce titre, que tu trouvais émouvante...  Choix tout trouvé alors ! Ce sera donc lui ton livre du mois. Ça fait mal d'apprendre à quitter ceux qui nous quittent, d'apprendre à les aimer en silence, le dos tourné, les yeux baissés. De devoir apprendre à son coeur la force de se vider tout en demeurant habité. Apprendre à pleurer en souriant, à s'en aller en aimant... Louise écrit à Clément des lettres. Elle est partie très loin pour oublier la rupture. Elle lui écrit de là-bas, sur sa souffrance, sur son amour, sur sa peine, sur la difficulté de tourner la page, de se résoudre aux adieux... Il faudra de nombreux mois, de nombreux voyages (La Havane, New-York, Venise), beaucoup de mots, et un retour à bord de l'Orient Express pour retrouver dans Paris le vide, intact. Rien n'a suffit. Il est parti pour une autre. Elle n'a pas été choisie. Elle méritait de l'être. Tout le monde le mérite. Tu es restée suspendue aux mots de Philippe Besson, qui parle si bien dans ce livre d'une voix de femme. Tu es tombée en empathie avec son personnage. Et tu trouves que chaque rupture, chaque convalescence d'amour, devrait pouvoir se vivre comme cela, en partance... si seulement. Se résoudre aux adieux est un magnifique roman épistolaire, rempli d'une sincérité forte et touchante, qui pourrait être une version moderne des Lettres portugaises, pourquoi pas. C'est en tous les cas, avec certitude, un livre qui a fait vibrer ton petit coeur tout mou...

Editions 10/18 - Janvier 2008

objectif pal

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1 avril 2017

Et je danse aussi, Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat

etjedanseaussi

Tandis que te reste un lointain souvenir de ces divins macarons ramenés de Paris [clic]... tu parles enfin de ce livre lu dans le train lors de ton voyage, et acheté à Rennes il y a peu (dédicacé par Anne-Laure Bondoux). Les lectrices se déplacent beaucoup en ce moment, écument les salons, et toi tu fais de même... Tu te faisais une fausse idée de ce roman depuis longtemps, tu le pensais destiné à la jeunesse (sans doute la couverture, et le fait que les auteurs sont des auteurs jeunesse ?). Mais en réalité pas du tout ! Ce roman épistolaire (quel est le nom pour la version e-mail ?), est bien un roman pour adultes. En effet, ce sont deux adultes qui commencent dès les premières pages une correspondance maladroite. Adeline Parmelan a envoyé une grosse enveloppe à Pierre-Marie Sotto, auteur. Elle cherche à savoir très vite si il va l'ouvrir. Pierre-Marie, auteur à succès, devenu un loup solitaire, n'est pas très enclin à le faire, ni à répondre à cette lectrice entreprenante. Il tient à l'informer qu'il ne lit jamais les textes qu'on lui envoie. D'excuses pour le dérangement en politesses joviales, une correspondance se noue, intime et amicale, laissant peu à peu entrevoir entre ses lignes quelques secrets et vérités. Peu importe si les deux protagonistes ne se connaissent pas, viennent de deux mondes très différents et accusent une belle différence d'âge. Et toi tu as passé un délicieux moment en compagnie de ce livre, au ton enjoué et alerte. Lire des romans épistolaires est toujours un plaisir. Depuis toujours, tu aimes cette forme d'écriture... Et là il est intéressant de suivre un échange qui distille à la fois le rire et l'émotion. Bref, tu as été conquise, et tu as laissé les personnages de ce livre avec regret !
[Message à Anne-Laure Bondoux : ayé tu fais à ton tour partie de la bande, damned !]

Pocket - Février 2016

Sandrine l'a lu aussi

 

22 février 2017

Shangril La, M Bablet

shangrila

Tu avais déjà repéré cette couverture chez Noukette... Ayant lu son avis enthousiaste, tu étais donc plutôt disposée à choisir un jour cette BD sur les étagères de ta bibliothèque. Et justement, voici que l'occasion se présente... Chic ! Au départ, tu es un peu surprise. Malgré de très belles planches, tu trouves les visages un peu laids et les bulles indéchiffrables quand ce n'est pas les dialogues grotesques... Et puis tu changes d'avis (très vite) et tu te prends au jeu d'un univers d'anticipation étouffant et symptomatique de notre époque. Ce qu'il reste de l'humanité vit à bord d'une station spatiale dirigée par une multinationale, Tianzhu Entreprises, qui ne cesse de proposer à ses habitants de nouveaux téléphones derniers cris. Tout le monde travaille dur pour pouvoir se les offrir, et les dirigeants tiennent ainsi les travailleurs dans un calme relatif et à leur merci. Le contrôle est total et la consommation le seul idéal commun. Une race d'animaux humains (des animoïdes) a été créé à une époque dans ce sens, créer une minorité qui subira les brimades des autres, afin de canaliser les pulsions humaines et conserver la paix. Mais la révolte gronde, une résistance s'organise. Les dirigeants viennent d'annoncer qu'ils étaient en passe de créer de toutes pièces une nouvelle race, un programme qui verra le jour sur Shangri-la, la région la plus hospitalière de Titan. Deux frères, que tout oppose, vont se retrouver mêlés à une enquête pour le compte de l'entreprise, mais également à un réseau de résistance bien décidé à empêcher Thianzu Entreprise de conserver le pouvoir... Si l'album, très beau, réserve quelques petites surprises inventives (par exemple quand les personnages sont de dos, leurs visages sont représentés près des bulles), le tout est en réalité une curiosité bourrée d'émotion et de rebondissements, parfois assez terribles et violents. C'est un album qui ne t'a pas laissé indifférente, tu en fais même un coup de coeur particulier... Tu n'avais pas ressenti ce frisson là depuis longtemps... et ce que c'est chouette !

Editions Ankama - septembre 2016

Leiloona l'a lu aussi

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Ceci est ta BD de la semaine, tous les autres liens sont aujourd'hui chez Mo' du Bar à BD

11 mai 2017

Hier encore, c'était l'été, Julie De Lestrange

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Hier encore, on passait notre temps ensemble, un temps d'enfance à partager les baignades, l'été et l'insouciance... et puis, tout à coup, on se retrouve à la vingtaine, avec des études à terminer, un job à trouver, une vie d'adulte à commencer. Le cadeau de la majorité. C'est ce qui arrive à Alexandre, Guillaume, Marco, Sophie, Anouk et les autres, liés par l'affection ou le lien du sang. Ils se connaissent depuis toujours, depuis que les deux chalets d'été de leurs aïeuls ont été construits côte à côte et que l'amitié est née de cette proximité. Mais la jeunesse n'empêche pas les désagréments et les peines. Entre choix amoureux, expériences décevantes, et orientations à décider, il est surtout question de la vie en général dans ce roman, avec ses petits pas matériels, ses ratages, ses arrangements et ses belles rencontres. Et comme toi lectrice, tu as aimé suivre ainsi dans leurs hésitations et égarements ce petit groupe, le suivre au fil du temps, sur une décennie. Tu as trouvé que leurs expériences ressemblaient à la vie de chacun de nous dans ce qu'elle a de plus variée. Et comme c'était intéressant d'accompagner ces jeunes adultes dans leurs recherches d'appartement, leurs déboires amoureux, leurs disputes et réconciliations. Bien entendu, il y a aussi de la légèreté dans ce titre de Julie de Lestrange, mais beaucoup moins que tu t'y attendais. Souvent les personnages s'amusent, passent des soirées ensemble, boivent un peu, vont au cinéma, vivent une vie citadine ou l'argent n'est pas tout à fait un problème, bien sûr. Cependant, rien ne leur est épargné non plus de la réalité, des maladies des plus âgés, de la mort et de la solitude. Et tu as aimé cela, que rien ne soit acquis, ni facile, parfois très laborieux. Ce roman se lit comme une fresque et avec son style ample donne naissance à toute une galerie de personnages terriblements attachants ! Si vous avez un poche à choisir pour cet été... n'hésitez pas. 

Editions Le Livre de Poche - Mai 2017

Tu remercies Julie de Lestrange pour l'envoi de ce livre, sa dédicace et la rencontre, furtive mais intéressante et souriante, faite sur Paris, un certain jour, à l'Alcazar... ;) [clic] Grande hâte de lire le prochain ! 

Le carnet parisien recommande vivement cette école de la vie... [clic]

14 avril 2017

Ecoute-moi, Margaret Mazzantini ~ objectif pal d'avril

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Depuis quelques mois, tu essayes de choisir ta lecture de PAL en fonction de ce que te présente le hasard... Ainsi, tu as regardé il y a quelques jours ce film, emprunté à la médiathèque, Venir au monde, tiré d'une oeuvre de Margaret Mazzantini. Tout n'était pas parfait dans ce film, mais il t'a suffisamment marqué, et tu t'es suffisamment renseignée à son sujet pour te rendre compte que tu avais un autre roman de l'auteure dans ta PAL, acheté il y a longtemps en bouquinerie. Le choix était donc évident pour ce mois d'avril !! Margaret Mazzantini est une auteure très célèbre en Italie, elle a déjà remporté le Prix Goncourt italien (le Premio Strega). Comme pour Venir au mondeEcoute-moi a également été porté à l'écran, avec Penelope Cruz dans un des rôles principaux... Dans cet opus, tout commence par la chute de la jeune Angela, son accident de scooter, et son arrivée à l'hôpital. Son père y est chirurgien et comprend très vite que sa fille peut mourir. Alors il décide de lui raconter la passion qu'il a vécu avant sa naissance avec Italia, sa maîtresse, dans une tentative désespérée de pardon et de miséricorde. Qu'on ne s'y trompe pas, pas de feel-good book ici, Margaret Mazzantini décrit les débuts de cette passion telle une scène de viol terrible... Comme dans Venir au monde, l'amour - chez elle - semble se nourrir de détermination et de violence. Timotéo rencontre cette femme lors d'une journée de forte chaleur, alors qu'il est tombé en panne dans un quartier pauvre et qu'il cherche à joindre son épouse, Elsa. Italia lui propose de se servir de son téléphone, et l'accompagne chez elle. Timotéo abuse d'Italia alors que tout chez elle le repousse. Tout cela est d'une violence inouïe et d'une crudité vulgaire que tu n'avais pas croisé dans un roman depuis longtemps... Alors, comment expliquer le fait que tu as été très vite séduite et subjuguée par la qualité du texte de Ecoute-moi ? Malgré ta gêne et parfois ton dégoût. Parce que - sans doute - l'on sait quand on a à faire à un auteur de talent, et que le talent chez Margaret Mazzantini est ici évident. Elle nous emmène dans une Italie à deux vitesses, dans deux mondes que rien ne rapproche d'ordinaire et regarde ses personnages se débattre dans leurs contradictions, leurs émotions brutes et leurs misères. Un coup de coeur perturbant !!

Existe en 10/18 - juin 2005

objectif pal

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20 décembre 2009

Miel et Vin, Myriam Chirousse

miel_et_vin"La vie peut être un océan noir d'amères désolations, mais il peut aussi y avoir, au milieu des vagues sombres, des terres bénies où serpentent des fleuves de miel et de vin."

Deux enfants grandissent sans se connaître. heart
L'un, né bâtard, considéré par tous comme un enfant "maudit" créant autour de lui mort et désolation, accèdera tout de même à sa filiation et à son nom en devenant Charles de l'Eperay. L'autre, une enfant trouvée dans les bois, recueillie par une famille noble des environs, deviendra une jeune fille connue sous le nom de Judith de Monterlant.
Ces deux êtres se rencontrent lors d'un mariage, s'attirent avec une violence évidente.
Pourtant, Judith en épousera un autre.
Devenus amants, ils seront pris par les tourments de l'histoire et de la révolution française.

Miel et vin, outre d'être une fresque romantique époustouflante, ainsi que vous le donne (je l'espère) à penser mon résumé, a la particularité d'être parcourue d'une langue riche et originale. Et j'ai aimé en être surprise et en être bousculée... Voici un roman dont il est bien difficile d'expliquer la magie et le pouvoir d'attraction. A-t-on jamais aussi bien décrit les profondeurs de la passion, ce mélange de perte de soi et d'insuportable évidence ? Je suis loin d'être une adepte de romans historiques, et pourtant j'ai été ici happée et tenue en haleine jusqu'au terme d'une écriture pleine de modernité et d'inventivité, et quelle galerie de personnages ! Vous trouverez effectivement dans les pages de Miel et Vin des prêtres tyranniques, des mères éplorées ou maternelles, des enfants à la peau douce, des inventeurs géniaux, des femmes un peu sorcières, un libraire fantasque aux murs de livres, des révolutionnaires passionnés et des nobles accrochés à leurs privilèges...

Myriam Chirousse a pris le parti de donner dans son roman la parole à un des enfants de Judith. C'est donc elle qui raconte l'histoire et ces évènements qu'elle n'a pu connaître, sauf de l'intérieur du corps de sa mère, sauf en supposant une vie antérieure, un regard céleste difficile à concevoir...et c'est un des éléments forts de ce roman, qui vous donne une idée du talent de l'auteure... Et c'est toute la substance, et la richesse, de l'extrait que je vous livre ci-dessous... L'histoire d'une naissance. Chapeau Madame !

"Alors quelque chose m'arrive comme une noyade, comme un engloutissement dans des sables mouvants. Toutes les images du monde qui flottaient devant moi s'estompent l'une après l'autre et je tombe dans un trou sans mémoire. J'essaie de retenir quelques éclats de ce que je peux voir - je suis sur un cheval, je suis grande et je suis brune, je fume des cigares fins dans un salon aux fauteuils capitonnés, un jeune homme déclame de la poésie, on m'appelle comtesse et je distingue un port blanc, des eaux turquoise qui lèchent les roches rouges d'une île ensoleillée, je sens l'odeur des pins et la chaleur, je vois ma vie, des éclats de ma vie, de ce que sera ma vie... peut-être... ou peut-être pas... Je ne sais plus. J'ai mal et j'ai peur. Peut-être que tout n'était qu'un mirage et que je n'ai jamais pu voir ni le présent, ni le passé, ni le futur, ni rien. L'autre monde m'aspire et rien n'y est écrit nulle part. La lumière m'ébl..."

bouton3 Note de lecture : 5/5 (Coup de coeur oblige !)

ISBN 978 2 283 02367 9 - 24.50€ - JUIN 2009

J'en profite pour réduire ma PAL d'un exemplaire (50-5) - Je participe en même temps au challenge des coups de coeur de la blogosphère compilés par Théoma - Ce titre est un coup au coeur de Clarabel et je l'ai lu un peu aussi pour cette raison (donc merci !!) - Keisha l'a lu également et s'est retrouvée dans une ambiance nostalgique, sensuelle et bucolique - 500 pages avalées le temps de dire ouf chez Biblioblog - Une lecture détente pour Kathel qui émet quelques réserves judicieuses - ... n'hésitez pas à me confier vos liens !

Le blog de Myriam Chirousse

Objectif Pal : 5/50 objectif_pal   coeur_vs3

10 septembre 2015

Macadam, Jean-Paul Didierlaurent... Rentrée littéraire 2015

macadam "Depuis ce matin, les anges crient dans ma tête. C'est à cause du sparadrap."

L'auteur du Liseur de 6h27 a connu un grand succès avec ce drôle de petit roman, dont je vous parlais ici [clic]. Une version poche de son titre est d'ailleurs sortie chez Folio. La rentrée littéraire est une occasion pour son éditeur grand format, Le Diable Vauvert, de sortir ce recueil de nouvelles qui regroupe l'univers court de Jean-Paul Didierlaurent, et pour lequel il a reçu depuis 1997 de nombreuses distinctions, lauréat à plusieurs reprises du Prix Hemingway par exemple. 

L'univers de l'écrivain se dévoile ici plus sombre, comme souvent dans les nouvelles. Au détour de l'une d'entre elles pour autant, Sanctuaire, qui donne voix à une dame pipi, on comprend ce qui lui a inspiré plus tard son roman, démarche d'extrapolation d'ailleurs intéressante. Et puis, l'écriture est là, libre et sans fioritures, assez remarquable. Jean-Paul Didierlaurent maîtrise sans conteste l'art de la nouvelle, et de sa chute. La galerie de personnages est diverse et colorée, étonnante, nous permettant de rentrer dans l'intimité d'un confessionnal, d'un orchestre de corrida, d'une maison de retraite, et ce d'une manière originale. J'ai aimé me laisser surprendre, croiser une Game Boy, un fa dièse, des pneus qui chuintent, et découvrir une plume au prisme large. Espérons que l'auteur continue d'écrire, d'inventer, et qu'il ne perde pas le regard perçant, ironique et ludique, qu'il porte sur ses concitoyens.

Editions Au Diable Vauvert - 15€ - 10 septembre 2015

logo2015

Je participe au challenge 1% rentrée littéraire qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire (clic sur l'image pour plus de détails). Challenge : 6/6.

J'ai rempli mon challenge 1% avec succès mais pas de coup de coeur cette année (ce que je déplore), seulement de belles lectures ! Ou alors je suis sans doute devenue difficile ? Je ne tente pas le 2%. L'année dernière le tenter m'avait semblé de trop, et une manière d'étirer exagérément la rentrée littéraire alors que j'étais déjà passée à autre chose. Mes prochaines lectures de rentrée seront donc traitées dorénavant comme les autres, seul le Tag "Rentrée littéraire 2015" sera affublé en bas de billet à ces lectures, pendant encore quelques semaines... vous pourrez ainsi les retrouver en bandeau dans le menu.

1 septembre 2015

Dans les yeux des autres, Geneviève Brisac

danslesyeuxdesautres

 "Ecrire lui était déjà interdit avant. Lui avait toujours été interdit. Elle s'était bardée d'une obligation d'interdiction, alourdie d'un devoir de transgression, paralysée par la nécessité de l'empêchement. Mais elle ne s'en était pas rendue compte. C'est ainsi que souvent s'expliquent les courages : le courage des taupes. Elle voulait croire que l'on peut dire sans dire, écrire sans blesser. Les taupes ne savent pas ce qu'elles font."

Anna est écrivain. Elle et sa soeur Molly, à présent médecin, étaient très proches dans les années 70, attirées par le même idéal communiste, amoureuses, pleine d'idées et d'envies de solidarité. Elles ont d'ailleurs à l'époque suivi Boris et Marek, leurs amants, au Mexique, pour poursuivre le combat. Que Marek se soit fait arrêter, que les relations amoureuses aient pris entre eux tous un tour inattendu, que la mère des deux soeurs se soit mêlée à tout ça avec son exubérance sauvage, c'en était sans doute de trop pour Anna qui a décidé de tout déballer dans un livre à son retour en France. Le livre a eu du succès mais lui a fermé des portes, celle de la maison de sa soeur en particulier, mais également celle de sa mère, puis enfin du milieu littéraire parisien, aussi prompt à aimer qu'à détester ce qu'il a pu apprécier quelques années plus tôt. A-t-on le droit de tout écrire ? A-t-on le droit d'écrire sur sa famille ?

Voici un roman que j'avais abandonné au bout de quelques pages à la dernière rentrée et à qui j'ai donné une seconde chance en petit format, et bien m'en a pris. En effet, cette seconde lecture a été agréable, très fluide, sans envie d'abandon. J'ai aimé me laisser bercer par l'histoire de ces deux soeurs que tout oppose et rapproche, leurs velléités politiques, leurs renoncements, le constat de leurs vies bancales. Et puis, il y a le portrait chatoyant et contrasté de leur mère, finalement un être toxique, qui manipule et qui brise par mégarde, par trop de carisme, de présence et d'inconscience. Dans les yeux des autres est un roman au charme doux amer qui n'oublie pas de brosser le portrait d'une époque où le communisme embrasait le coeur des jeunes gens, et qui pose un regard assez ironique sur le désir d'engagement. Un roman intéressant.

Editions Points - 7.30€ - 20 août 2015

lautrerentree

Cathulu parle aussi de mélancolie, du regard sur les petites choses du quotidien, ainsi que de l'écriture ample de Geneviève Brisac... et elle a raison.

Il y a presque dix ans, Points lançait la rentrée littéraire parallèle, celle des poches ! Ils nous permettent de revenir cette année sur la Rentrée Littéraire précédente et sur les livres qui ont marqué l'année 2014 en sortant 7 titres le 20 août. [Toutes les infos ici]

 

 

 

7 septembre 2015

La Maladroite, Alexandre Seurat... Rentrée littéraire 2015

lamaladroite

 "Entre eux et moi, il y aura toujours elle. J'aimerais pouvoir dire que je l'aimais comme une soeur - mais elle n'en était pas une pour moi, puisqu'elle n'était rien, puisqu'on ne la voyait pas, qu'on n'avait pas le droit de jouer avec elle, qu'elle passait des journées entières dans sa chambre, et si elle pleurait c'était pire, parce qu'elle était punie, et elle était punie si elle se levait la nuit pour manger quand ils l'avaient privée de dîner, ou si elle faisait pipi au lit, parce qu'on ne lui permettait pas de se lever pour aller aux toilettes."

La Maladroite est tiré d'un fait divers réel, le décès suite à maltraitance de Marina Sabatier à l'âge de huit ans. Dans cette affaire, les parents ont été jugés, mais ce sont également les institutions qui ont été mises en cause, car elles ont à plusieurs reprises été contactées sans que rien n'aboutisse, soit par la grand-mère, l'institutrice ou la directrice d'une école. Marina Sabatier porte ici le nom de Diana, mais l'histoire reste la même, terriblement tragique. Une petite fille est maltraitée, mais elle se tait et garde le sourire pour protéger ses parents, qui eux trouvent toujours des explications et déménagent régulièrement. Chacun, dans le récit d'Alexandre Seurat, parle de Diana, du rôle qu'ils ont joué dans cette vie là, une vie de petite fille, de ce qu'ils ont tenté de faire, de leur tristesse, et de leurs regrets.

J'ai eu du mal, je vous l'avoue, à me décider enfin à écrire ce billet. En fait, je ne suis pas très enthousiaste au sujet de ce livre. Comment l'être ? Partagée entre dégoût et tristesse. Et puis, je trouve que le style de l'auteur, l'enchaînement des témoignages, ne permet jamais de croire à la fiction, ou de se préserver derrière le rempart de la narration. La gêne est là, l'impossibilité du recul, le malaise d'assister à l'inévitable, comme une tragédie (parce qu'évidemment on connaît la fin de l'histoire), la colère. Et pourtant, je suis contente de l'avoir lu, d'avoir regardé vivre un peu cette petite Diane/Marina, d'avoir fait sa connaissance, appris son histoire intime, su qu'elle était regardée, malgré tout aimée, d'avoir compris que certaines personnes n'étaient pas dupes des faux-semblants, avaient réellement voulu la protéger. Notre système ne permet pas toujours de sauver ces enfants, empêtré qu'il est à protéger les parents, les règles, à ne pas vouloir intervenir mal à propos (et il a raison, quel parent ne serait pas anéanti d'être accusé à tort ?). Cependant, le fameux "bien de l'enfant" est trop souvent une grande supercherie. A se demander si parfois, il ne faut tout simplement pas hésiter à s'occuper des affaires des autres, quand même.

Editions Le Rouergue - 13.80€ - Août 2015

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Une lecture clinique mais qui résonne longtemps après avoir fermé le livre pour Alex - Un roman dont on ne ressort pas indemne pour Stephie - On ressort de ce roman abasourdi, nauséeux, et profondément secoué, dit Noukette - Un coup de poing et une tragédie moderne pour Leiloona - "Tout est dans l'ambiguïté et dans la difficulté  que ressentent les différents témoins à poser des mots justes sur une situation qui se dérobe." pour Cathulu qui l'a lu la gorge serrée.

Je participe au challenge 1% rentrée littéraire qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire (clic sur l'image pour plus de détails). Challenge : 4/6.

29 juin 2016

Ni terre ni mer, Anne Von Canal

niterrenimer"Maintenant, tout ne dépendait plus que de lui, de son jeu, de son art, de sa volonté."

A Stockholm le jeune Laurits rêve de devenir pianiste. Il lui suffit pour cela de réussir le concours d'entrée au Conservatoire. Mais il redoute le refus de son père, très autoritaire, qui espère que son fils suivra ses traces en embrassant une carrière médicale. Contre toute attente, son père accepte l'idée du concours d'entrée, à la condition que son fils s'inscrive à l'université en cas d'échec. Laurits est ravi, mais il échoue effectivement à son audition. Devenu gynécologue, marié à Silja, il mène une vie de famille tranquille, bien loin de la musique et des claviers auquels il ne touche plus. Devenu père à son tour, il lui semble même que la vie s'est apaisée. Ses parents sont devenus plus doux, semblent heureux de s'occuper de Liis. Cependant, lors d'un repas familial, un secret est révélé qui va chambouler la vie du jeune homme... et le propulser quelques années plus tard, en deux/trois terribles ricochets, sur un paquebot de croisière en costume de pianiste pour touristes blasés.

Ce livre est aussi beau que sa couverture. Il commence comme un journal de bord, celui d'un pianiste de croisière, puis nous emmène dans l'enfance d'un petit garçon riche mais solitaire à Stockholm. Ce roman parle de musique, bien sûr, mais également de la mer qui prend des vies, et permet aussi de fuir, d'oublier, de se recréer. Avec Ni terre ni mer, nous voyageons entre Stockholm et l'Estonie, puis sur l'eau, sur cette ville flottante qui permet de se sentir ni sur terre ni en mer, loin de tout, dans un temps suspendu. Il y a l'écriture de Anne Von Canal, la traduction de l'allemand d'Isabelle Liber, une ambiance douce et cruelle. Ce premier roman est un très gros coup de coeur ! Je suis heureuse de pouvoir vous l'offrir prochainement... Je vous donne rendez-vous le 1er juillet sur ce blog pour plus de détails.

Editions Slaktine - 18 € - Mars 2016

Je suis tombée sous le charme du logo, et de l'intention de cette toute nouvelle branche éditoriale du groupe Slaktine, créée en mars 2016... "Slatkine & Cie explore tous les champs éditoriaux mais choisit de ne publier qu’une dizaine de titres par an, pour le plaisir qu’ils donnent, le temps qu’ils dérobent et la douceur qu’ils prodiguent. La douceur est la traduction du mot russe Slatkine. C’est notre raison d’éditer." [clic ici]

SLAKTINE

22 septembre 2016

Rester en vie, Matt Haig ~ Rentrée littéraire 2016

resterenvie

 "La dépression est peut-être un prix sacrément élevé pour s'éveiller à la vie, et tant qu'elle a le dessus sur vous, rien ne semble valoir la peine de le payer."

Alors qu'il est dans un des lieux les plus propices à la fête et à la joie, à Ibiza avec son amie Andréa, Matt a une crise d'anxiété et de dépression phénoménale. Il n'a que 24 ans et c'est le début d'une grande lutte avec ce "chien noir" qu'il faut à présent apprendre à apprivoiser.

Rester en vie est le récit de la dépression qui a terrassé autrefois Matt Haig, mais aussi du combat quotidien de l'écrivain qu'il est devenu pour mener avec ce compagnon indésirable une vie normale. Dans ce livre, l'auteur explique très bien à quel point ce mal peut atteindre tout le monde, et n'importe qui, que personne n'est à l'abri. Outre sa propre histoire, il nous raconte celle de personnages célèbres qui ont su chacun à leur tour, transformer cet handicap en art, talent ou qualité. Le tout est plein d'un optimisme joyeux étonnant, de courage et de générosité, il n'est absolument pas larmoyant et défaitiste. Il donne goût à la vie, justement, en donnant quelques clés pour mieux vivre, voir, savoir ce qui compte réellement, faire de ce fardeau qu'est la dépression un atout et avoir envie de rester en vie

J'ai aimé ce titre, de nombreuses phrases ont fait écho en moi, et puis il y a ces très belles pages sur le pouvoir de la lecture, si réconfortantes. Matt Haig sait dire combien fuir dans les livres n'est pas se perdre mais au contraire se donner une chance de se trouver enfin. Matt Haig reste dans ce récit un écrivain, il ne livre pas un guide de survie mais bel et bien une magnifique réflexion sur notre façon d'être au monde. Ce livre a fait battre mon coeur à plusieurs reprises, par sa sincérité, et ses réflexions pertinentes. Je l'ai lu avec une grande émotion cet été et il est pour moi un gros coup de coeur de cette rentrée !

Editions Philippe Rey - 18€ - 22 septembre 2016

23 juillet 2016

Broderie... du fil et encore du fil

Aujourd'hui, je vous embarque pour un billet au pays du bricolage. Tout d'abord, il faut partir du principe que la broderie de nos jours peut aussi être moderne et attirante, et ne pas être réservée comme on le croit trop souvent seulement aux vieilles dames... Ensuite, je vais vous expliquer comment j'en suis arrivée à m'y intéresser.

Il y a quelques mois, je suis tombée par hasard, et un peu amoureuse, des broderies de Sarah K Benning. [clic ici pour accéder à son blog] J'ai adoré tout de suite ses petits tableaux de plantes grasses et me suis intéressée à son programme de tutoriels, sans pour autant succomber à la tentation (ne me sentant pas forcément capable de tant de talent). Puis, sur Facebook, une blogueuse au nom évocateur d'Albertine Proust [clic ici], est venue relancer mes envies avec les superbes kits et créations de Pascal Jaouen [voir ici] qu'elle adore. J'étais perdue.

sarahkbenning   eteglazig

Souhaitant tester un peu mes capacités (parce que tout cela reste cher), j'ai acheté un petit kit à la Casa dont je n'ai gardé que le tissu (retourné) et le tour en bois. J'avais déjà chez moi des fils DMC. J'ai cherché des dessins sur internet, je suis tombée sur un modèle qui m'a bien plu (un peu modifié) et puis voilà (résultat en cours de finition ci-dessous) !! Vous retrouverez les différents points de broderie de base, si jamais vous aussi vous souhaitez vous lancer, en cliquant sur le lien ci-contre [clic points de broderie]. Pour tout vous avouer, je prends beaucoup de plaisir à broder, j'ai l'impression de faire du coloriage, et la détente est la même que pour le tricot. Je pense craquer bientôt pour un kit plus conséquent. Si vous vous lancez à votre tour, amusez-vous bien !

broderie2

 [Pour les joueuses, dans ma boîte brico/zen s'est glissé un petit kit broderie]

13 avril 2017

L'avortement, Richard Brautigan

lavortement

De Richard Brautigan tu ne connaissais rien... mis à part son nom et sa réputation, ainsi que quelques citations et hommages. Et tu as eu envie de dépasser ça, cette faible connaissance, en découvrant un de ses romans. Ouvrir L'avortement par sa préface, c'est déjà tomber sur le regard de Pierre Reverdy sur ce texte. dans cette constatation que jamais personne à propos de ce livre, ou en général, ne dit le mot. Même Annie Ernaux, à propos de l'acte, préférera évoquer L'Evènement. Quand on parle de ce roman, dit Pierre Reverdy, il n'est question que de la bibliothèque, premier personnage évident de ce livre. Et il est vrai qu'elle est fascinante. On se croirait chez Jorge Luis Borges. Dans les premières pages, le narrateur évoque sa situation, sa vie de cloîtré dans ce lieu qui recueille nuit et jour des manuscrits. Les visiteurs sont invités à inscrire leur titre, jamais publié, dans le grand cahier et de le poser sur les étagères de la bibliothèque. L'accueil est chaleureux, bienveillant et respectueux, peu importe la qualité et le sujet des écrits. Un jour, Vida entre dans l'établissement, avec son texte et son corps sublime qu'elle porte comme un fardeau. Les deux solitudes se rencontrent, s'approchent et prennent soin l'une de l'autre, jusqu'à ce qu'advienne l'avortement, qu'il faudra pratiquer au Mexique. Cela signifie laisser la bibliothèque sous la garde de Foster, prendre l'avion et s'en aller dans des lieux inconnus. Et pour toi lectrice, c'est comme suivre un couple à la Boris Vian (L'Ecume des jours) dans une aventure à la fois triste et froide. Tout se passe bien, mais Vida sera dorénavant la plus adepte des pro-pilules, elle le jure. Et tu t'étonnes de la douceur de cette voix d'écrivain masculin sur ce parcours, du féerique qui ne cesse d'entourer cette histoire là du début à la fin, et de ce roman, posé (encore une fois par un homme) comme un acte militant. La première édition date de 1970. Tu ne t'attendais pas à ça... à toute cette douceur et à cette féerie, seulement à cette ironie qui parfois parcourt le texte. Quelle rencontre !

Editions Points - collection Signatures - 13 Avril 2017

Points réédite également d'autres titres de l'auteur en avril dans la collection Poésie. Le samedi 22 avril aura lieu une rencontre à La Maison de la poésie en l'honneur de Richard Brautigan. Toutes les infos ici [clic].

12 avril 2017

Juliette, Camille Jourdy

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Tu n'as pas beaucoup d'engouement pour la sélection BD du Prix Cezam de cette année (d'ailleurs tu n'en parles pas ici alors que tu as presque tout lu)... Juliette est le premier album qui te fait réellement vibrer. Et quoi de mieux que de lire au soleil, dans son jardin, avec le bruit des oiseaux en fond sonore et sur une pelouse parsemée de petites fleurs cet album délicieux ? Tu avais aimé déjà, Rosalie Blum, de la même auteure. Dans cet opus-ci, Juliette est une jeune parisienne qui vient passer ses quelques jours de vacances en compagnie de son père. Il est un peu mutique, mais elle ne lui en veut pas, elle se sent elle même un peu spéciale, avec ses angoisses récurrentes qui lui gâchent la vie et la rendent fragile. Elle profite de son séjour pour rendre visite également à sa soeur, à sa grand-mère qui perd la mémoire et à toute sa famille. Dans un café du coin, Monsieur Georges, quant à lui, essaye de noyer sa solitude. Tout ce petit monde va se croiser, se chamailler, s'entendre, discuter... et se trouver un peu... Et toi tu aimes quand les personnages se trouvent comme ça, assument leurs défaillances, te font rire de leurs bizarreries... Les petits dessins de Camille Jourdy fourmillent de petits détails amusants que tu as aimé chercher. Les rencontres entre la soeur de Juliette et son amant sont des moments surréalistes que tu as particulièrement goûtés, ainsi que tout ce qui concerne l'éducation du jeune Norbert, le canard. De larges vignettes prennent de temps à autre toute la page et arrêtent parfois le regard. Les couleurs sont vives et joyeuses. Tout fonctionne à merveille, et tu as quitté l'univers de Juliette à regret au terme de ta lecture. Un joli coup de coeur printannier, amusant, mélancolique et revivifiant !

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Editions Actes Sud - Février 2016

Ceci est ta BD de la semaine, tous les autres liens sont chez Noukette aujourd'hui

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29 juillet 2017

Le camion qui livre ~ Le livre de poche

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Tu as bien fait de partir à la rencontre du camion du Livre de poche pendant tes vacances dans le Finistère... car en postant la photo de tes achats (ci-dessus) sur Instagram avec le hashtag #lecamionquilivre tu as encore gagné dix titres supplémentaires !! Quelle chance, quelle joie (même si tu ne manques pas vraiment de lectures) et surtout quelle surprise !! Tu conseilles donc aux aoûtiens lecteurs d'aller faire un petit tour sur le site www.lecamionquilivre.com/ pour voir si il passe près de leur plage cet été... De nombreuses rencontres d'auteurs et ateliers d'écriture sont organisés autour de cette tournée. Tu l'as rencontré personnellement sur le port de Ploubazlanec ce jour-là (voir la vidéo ci-dessous), juste avant d'aller marcher sur l'île de Bréhat (magnifique) !! Plus bas, vous trouverez les photographies des livres de poche reçus cette semaine... De jolis billets en perspective !! Et merci encore aux éditions du Livre de Poche

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26 novembre 2010

Pluie, Kirsty Gunn

PLUIE"Ni ma mère ni mon père ne sortaient plus pêcher désormais. La pluie venait frapper la tasse en émail avec un infime bruit musical ; la pluie heurtait la tasse, la pluie la remplissait. Goutte après goutte, la pluie. S'il pleuvait suffisamment longtemps la tasse se remplissait à ras bord d'une eau renouvelée. Par delà la rivière la pluie tombait, arrivant de derrière les collines, la pluie. De la pluie dans l'eau, de la pluie sur les feuilles. De la pluie dégouttant des fleurs blanches des arbres à thé, de la pluie dévalant les rigoles boueuses qui sillonnaient la berge, de la pluie sur nos corps. Nous la laissions faire, nous la laissions nous recouvrir, le ciel pouvait pleurer. Mon petit frère renversa la tête en arrière pour offrir son visage aux derniers rayons de lumière et ferma les yeux. Sous l'eau il était transparent."

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Pluie, c'est une histoire d'enfants, d'eau, d'été, de lac, et de parents négligents. Quand on a dit cela, on a presque tout dit sur ce roman, on oublie seulement de souligner à quel point le texte - magnifique - est fait de poésie, de matière, de sensations et de vie. Voici le genre d'ouvrage qui a tout d'une révélation inattendue, une de ces pépites que l'on garde quelques temps contre son coeur après lecture, étonnée.
Ensuite, qu'il y soit aussi question d'un petit garçon blond de cinq ans (comme le mien) et d'une grande soeur attentive (comme peut l'être ma grande fille parfois) a sans doute renforcé un certain degré personnel d'attachement, oui sans doute. Mais, en toute objectivité, Pluie, c'est beau, c'est violent (dans tout ce qui est supposé en creux, ce qui n'est qu'effleuré), et c'est écrit avec une plume délicate et forte qui m'a complètement séduite. Voilà tout.

bouton3Note de lecture : coup de coeur ! - Editions Points - 5.50€ - Nov 2005

Ce livre a été lu dans le cadre de l'Atelier Livres en Poche organisé par ma ville... Et ce roman est le choix de Brigitte Giraud, actuellement en résidence. Elle était à l'occasion une lectrice nous présentant un de ses ouvrages fétiches. La première fois qu'elle a découvert ce texte, grâce à une amie (et c'est important, nous a-t-elle dit, la manière dont les livres nous parviennent), elle l'a trouvé essentiellement lumineux, puis de plus en plus terrible à chaque nouvelle lecture. Le groupe de lecteurs rassemblé mercredi soir a été d'ailleurs plutôt enthousiaste, fasciné par la présence constante de l'eau, par la poésie de l'écriture, l'angoisse ressentie (Pluie se dénoue au fil des pages au rythme d'une tragédie) et cette perversion prégnante des adultes de l'histoire.

Il existe un film, Rain, réalisé par Christine Jeffes (2001) qui me semble assez différent du roman (Le lien vers la bande-annonce).
Du même auteur, j'ai lu Le garçon et la mer, qui m'avait bien moins plu.

6 août 2011

L'invitation à la vie conjugale, Angela Huth

invitation_lavieconjugale"La vie de famille lui avait révélé les charmes de la solitude. De petits espaces innocents mais privés sont essentiels à la santé mentale des couples mariés, avait-elle très vite découvert, et elle s'arrangeait  pour que ces parties de sa vie soient tout aussi prioritaires que ses devoirs envers Martin et les enfants."

Comme Frances ne sait trop quoi faire de ses journées, et que son mari est occupé à élaborer des programmes informatiques élaborés, quand il ne passe pas ses nuits à observer les blaireaux de son jardin, le couple a décidé de donner à nouveau une soirée dans leurs propriété. Les invitations sont lancées depuis plusieurs mois. L'organisation minutieuse que cela implique distrait par ailleurs cette femme énergique et désoeuvrée du fait qu'elle ne pourra jamais reconquérir, Ralph, son premier amour. Car ce dernier est obsédé par Ursula, mère de famille et épouse heureuse en ménage.
Rachel, elle, se réfugie des heures dans son lit, pour oublier l'extérieur. Thomas, son mari, infidèle et maladroit n'en devine rien, tout pris qu'il est par son nouvel élan envers une peintre au talent intimidant.
Bill et Mary, eux, savourent la paix de la nature, tout en taisant au fond de leur coeur, les craintes que procure l'âge.
Ce petit monde hétéroclite va se retrouver, le temps d'un bal, une occasion toute trouvée pour redistribuer quelques cartes émotionnelles...

Si vous avez aimé le récit des femmes au foyer désespérées de Rachel Cusk, vous aimerez à coup sûr Angela Huth. Il y a encore ici une description fine des pensées et des gestes du quotidien, ainsi que de nos petites défaites intimes. J'ai particulièrement été touchée par Rachel, cette épouse effacée qui trouve un refuge inattendu dans le cocon de son lit et ce à l'insu de tous, et qui se complait dans ces moments volés... Sinon, on aimerait vieillir, comme vieillissent Mary et Rosie, mais enfin vous verrez, si vous ouvrez ce livre... qui reste au final assez optimiste, ouf tant mieux.
Une lecture agréable et lucide.

bouton3 Je voulais absolument partager avec vous la couverture si délicieusement kitch de mon exemplaire mais vous pouvez trouver ce roman en format poche chez...
Folio - 8.40€ - Mars 2000

Pour Annie, c'est "caustique et très british"Mes_images40

Extrait de ma PAL

26 août 2015

Apprendre à finir, Laurent Mauvignier

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 "Mais c'était drôle, quand même, la persistance de ça.
Comme si j'avais oublié quelque chose et qu'à le ressentir comme ça, même vaguement, même très légèrement, ça pouvait dire que ça n'avait jamais disparu, que c'était juste caché, un peu enfoui mais pas disparu, non, pas totalement - on ne sait pas ce que ça a de force, tout ce qui fait mal. Et on croit avoir vaincu tout ça parce que juste on n'entend plus le vacarme que ça faisait avant."

C'est comme un seconde chance cet accident, l'opportunité pour elle de rattraper, de donner tout à l'homme qu'elle aime, des fleurs, sa présence, une multitude d'attentions. Il finira bien par s'apercevoir qu'elle s'occupe bien de lui, par ne plus pouvoir se passer d'elle, elle sera patiente. Il a voulu la quitter, elle et ses deux enfants, à cause de cette femme qu'il a rencontré, et puis de l'étouffement. Elle, elle croit à la magie du quotidien, des gestes sans cesse répétés, elle croit à la douceur du cocon qu'elle reforme autour de lui, sur lui, pour qu'il aille mieux. A la maison pour sa convalescence, il se laisse dorloter. Au début, à l'hôpital, il détournait des yeux pleins de colère. Maintenant, il accepte, il progresse pas à pas, sort faire un tour puis revient chez lui, mais pour combien de temps encore ?

Apprendre à finir est la longue plainte amoureuse et douloureuse d'une femme qui lutte comme elle peut pour préserver ce auquel elle tient par dessus tout, sa famille. Elle a décidé de ne pas se laisser faire et de saisir l'opportunité du destin, cet accident, la dépendance de son mari, pour tenter de réparer et de recommencer une relation qui était sur le point de se terminer. Avec une écriture magnifique, toujours sur le qui vive, Laurent Mauvignier décortique l'humiliation, la peine et l'obstination, le courage de cette femme. C'est un récit que l'on ne lit pas avec facilité tant la langue heurte à chaque paragraphe contre quelque chose, une pâleur, un lit défait, une chaise mal rangée. Mais c'est un roman très beau. Quoique éprouvant. Quoique désespéré.

Editions Minuit Poche - 6.50€ - Décembre 2003 - Merci Sophie !! ;)

Bouleversant de justesse et superbe pour Clara LA lectrice de Laurent Mauvignier ! - Le site de l'auteur [clic]

J'ai lu aussi Autour du monde (un coup de coeur !)

20 juillet 2015

Voir des baleines, Javier de Isusi

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 "Je peux dire en toute franchise que je donnerai n'importe quoi pour ne pas avoir fait ce que j'ai fait."

Je ne parle pas forcément de toutes les BD que je lis... mais cela me semble impossible de ne pas vous présenter celle-ci qui, contrairement à ce que peut laisser penser sa couverture, n'a rien d'un récit maritime, et m'a profondément touchée. Elle raconte la rencontre improbable, dans une prison du sud de la France, entre deux personnages qui n'auraient jamais du se croiser, et surtout sympathiser : Josu, anciennement membre de l'ETA, et Emmanuel, ex-membre du GAL. Un peu plus loin, Anton est tiraillé par les souvenirs de la mort de son père, tué par l'ETA, sa fonction de prêtre, et l'aide que lui réclame sa soeur, enceinte d'un homme marié. Ces trois là vont tisser au fil des années un dialogue riche, apaisant et psychologiquement fort, bouleversant de remise en question. 

J'ai beaucoup aimé cet album, un petit bijou aux pages grises et jaunes, dans lequel on rentre à tâtons mais dont on ne regrette pas du tout la lecture. Vous n'y trouverez pas de baleines, enfin pas vraiment, mais une bien belle histoire... 

Editions Rakham - 22€ - Octobre 2014 - Merci ma bibli !!!

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14 mars 2016

Après le silence, Didier Castino

apreslesilence "Il n'y a plus de règles, plus aucun ordre. Plus personne ne travaille, on se masse autour de l'accident, les ouvriers, les bureaux, les patrons, il y a du sang, il y a la mort."

Louis Catella se raconte à son fils, l'usine, le syndicat, la brutalité du quotidien, le combat, les vacances en famille, ce qui le lie à Rose, aux autres, à lui-même, à ses enfants. La vie est rude, mais sincère. Et puis le 16 juillet 1974, il y a l'accident, et l'arrêt violent d'une vie d'ouvrier qui laisse tout le monde sidéré, et met en lumière l'insécurité qui règne dans ces entreprises là à cette époque là. Le décès de Louis fera exemple, son souvenir sera érigé en légende, Rose restera inconsolable. Alors le plus jeune de ses fils, celui qui a décidé de raconter son père, de le faire parler en inventant sans doute beaucoup, continue le dialogue, s'interroge sur l'héritage qu'il a conservé de ce passé, sur son deuil impossible et sur ses trahisons.

Je n'ai pas continué mon cycle de lectures par un livre très joyeux. Cependant, j'ai beaucoup aimé avec celui-ci rentrer dans l'histoire d'une famille, ouvrière et communiste, militante. Ce roman donne réellement le sentiment d'être convié dans une intimité, comme si nous étions assis nous aussi dans la cuisine des personnages. Nous parcourons sous la plume inventive de Didier Castino plusieurs décennies. Il y a des pages très fortes qui font chavirer le coeur, et d'autres qui interrogent sur l'engagement politique, la croyance, l'utilité des combats. J'ai aimé l'écriture de l'auteur, même si il utilise à foison un tu assez troublant qui ne permet pas toujours de situer le narrateur réel de l'histoire, brouillant sans doute intentionnellement le lecteur, mais troublant aussi un peu la lecture. C'est un livre qui se lit lentement, très riche, à la fois émouvant et détaché, humble et orgueilleux. Un bien intéressant premier roman.

Editions Liana Levi - 18€ - Août 2015 - Merci ma bibli !!

Un billet, beaucoup plus long et complet que le mien, chez Le bruit des livres [clic] 

3 mai 2016

Nous dînerons en français, Albena Dimitrova

nousdineronsenfrancais

"Nous vacillons, tous radars coupés."

Alba est admise à l'hôpital du gouvernement bulgare pour une paralysie de la jambe. Là-bas, elle rencontre Guéo, cinquante cinq ans, alors qu'elle n'est encore qu'une adolescente. La complicité est tout de suite évidente, l'attirance physique également, mais guère facile à vivre au grand jour. Alors, Alba emménage avec le fils de Guéo, un compagnon plus conforme, de son âge. Guéo est un membre important du Polituburo. Il doit rendre un rapport que tout le monde attend. il a une femme, une maîtresse officielle, des enfants un peu partout. Mais l'attirance entre les deux amants est trop forte, peu importe les risques encourus, les dommages collatéraux... ils ne peuvent faire autrement que de la vivre passionnément.

Ce premier roman est un récit, écrit en français, qui possède une langue réellement suave et poétique, mais qui peut sembler étrange. En effet, j'ai buté à plusieurs reprises en début de lecture sur quelques phrases incongrues avant de comprendre que c'était là sans doute l'effet de la langue avec accent évoquée en quatrième de couverture, et puis je me suis faite à l'enchevêtrement des mots, et de la chronologie, pour apprécier la sensualité du texte. Il n'est pas si aisé de rentrer dans ce roman, il faut accepter sans préjugés la différence d'âge des protagonistes, ne coller qu'à l'amour improbable qui les rapproche et va accélérer leur perte. Il faut accepter de ne pas toujours savoir à quelle date nous sommes, quelle époque, se laisser porter par un récit désordonné. Mais, ce qui est certain est qu'en toile de fond le communisme vit ses derniers instants, et Alba, réfugiée à Paris, compare le capitalisme faussement libérateur au communisme empêtré dans les contradictions de ses élites. Quelles leçons en tirera donc l'histoire ? Pour les destins particuliers, la vie se charge de faire le tri. Un livre que j'ai refermé encore pleine de cette ambiance, amoureuse et particulière, et au final assez charmée par ma lecture. 

Editions Galaade - 18€ - Septembre 2015 - Merci ma bibli !!

Un roman bouleversant à l'aura politique pour Choco - Un premier roman d'une force incroyable pour Leiloona 

11 avril 2016

Très vite ou jamais, Rita Falk

tresviteoujamais

 "Dis donc Nils, ce serait cool que tu te remues un peu les fesses !"

Jan et Nils ont 21 ans, la jeunesse pour eux, l'amitié. Et puis, un jour, alors qu'ils sortent en moto, Nils rate un virage. Après la chute vient le coma profond. Jan décide alors d'écrire des lettres à son ami, et de les lui lire lors de ses longues visites à l'hôpital. Il croit au retour de Nils parmi eux, très vite. Par ailleurs, Jan travaille au "Nid de coucous", une clinique psychiatrique où il effectue son service civil, l'occasion de belles rencontres, inattendues. Mais le retour de Nils à la vie se fait attendre, et malgré quelques progrès, ses amis, ses parents, son amoureuse, commencent à vivre ailleurs leur vie. Seul Jan veut y croire encore, ne lâcher aucun espoir !

Ce roman est le premier roman ado de la collection M de chez Magnard. Pour moi, Magnard est un éditeur de livres scolaires, j'ai donc trouvé cela plutôt sympathique qu'ils se lancent dans la littérature pour adolescents et j'ai découvert à l'occasion tout un catalogue de livres jeunesse, qui va sans doute s'étoffer [clic ici]. Ce roman, traduit de l'allemand par Florence Quillet, est apparemment un best seller en Allemagne. J'ai retrouvé dans ce livre la lenteur et l'attention aux détails que j'aime retrouver dans la littérature allemande en général, ce quelque chose d'assez indéfinissable mais de particulier, et de reconnaissable, qui mêle étrangement froideur et passion. Le quotidien a beaucoup d'importance dans Très vite ou jamais, un quotidien ponctué de visites à l'hôpital, de jours de garde au "Nid de coucous", une vie pleine de responsabilités pour un jeune homme comme Jan. Heureusement, il est entouré d'une galerie de personnages qui vont l'aider à aller de l'avant et à grandir. J'ai beaucoup aimé ce petit roman épistolaire, à ranger dans la catégorie Young adults. Ma fille de 14 ans peut sans soucis le lire, d'ailleurs je le dépose juste après mon billet sur l'étagère Ado que j'ai commencé à remplir pour elle, pour quand elle aura envie, le temps, etc....

Editions Magnard - 13.90€ - Avril 2016

7 mai 2016

Ahlam, Marc Trevidic

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"Farhat, avec sa chemise à fleurs, droit comme un i sur le pont de son bateau. Farhat toujours là, inchangé, dans un monde qui s'écroule."

Paul débarque un beau jour sur l'archipel de Kerkennah en Tunisie. Il est venu y chercher une paix perdue à Paris. Et le lieu qu'il découvre est un paradis. Cette découverte est un véritable soulagement. Le peintre, très célèbre, a d'ailleurs envie de s'établir quelques temps dans ce lieu qui l'inspire. De plus, il s'est pris d'affection pour un pêcheur, Farhat, et sa famille. A la mort de Nora, l'épouse, très belle femme que Paul aimait en secret, le jeune homme s'occupe de l'éducation des enfants du couple, Issam et Ahlam, doués tous les deux, l'un pour la peinture et l'autre pour la musique. Un rêve émerge, alors que les enfants grandissent, l'idée d'un spectacle qui pourrait leur amener la célébrité et l'aisance financière, la liberté que Nora souhaitait pour les siens. Mais rien ne se passe comme prévu. L'islamisme gagne du terrain en Tunisie. Issam se laisse séduire par le discours radicaliste de Nourdine. Ben Ali est chassé du pouvoir. Ahlam, devenue une belle jeune fille, regarde avec colère et désespoir son frère devenir un fanatique. Elle s'engage avec beaucoup de ferveur pour la démocratie dans la révolution du jasmin. L'affrontement entre l'univers d'Assim et d'Alham sera brutal.

Ahlam commence comme un joli conte, presque un peu candide. Et puis tout à coup tout change, et l'on retrouve ce que le juge Marc Trevidic connaît bien et a déjà beaucoup observé, le terrorisme et ses mécanismes souterrains. Autant j'ai été séduite en début de lecture par l'histoire imaginée par l'auteur, affective et artistique, autant cette deuxième partie, qui coïncide avec la radicalisation d'Issam m'a profondément intéressée, ainsi que tout le contexte de la révolution du jasmin, largement évoquée. Ce premier roman a peut-être quelques défauts, il n'est pas parfait, il pêche parfois par quelques longueurs explicatives et quelques candeurs sentimentales, mais c'est un roman fort, généreux, original, qui donne et promet beaucoup. J'ai aimé la place de l'art dans ce récit, et que la violence n'y soit pas édulcorée mais abordée de manière réaliste. Une lecture très utile, pour savoir et comprendre.

Editions JC Lattès - 19€ - Janvier 2016

Lu dans le cadre du challenge des 68 premières fois... qui met en avant des premiers romans sortis en ce début d'année 2016

68premieresfois

Les autres lectures de la fine équipe... Nicole à moitié convaincue - Instructif et nécessaire pour Joelle - Un coup de coeur pour Céline ! - Instructif et poétique pour Dominique - Agréable à lire pour Anita - Une belle histoire pour Gloria (pas de blog) - Violaine a été surprise - Saisissant pour Nathalie - Plutôt réussi pour Bénédicte !

17 mars 2016

Méditer pour avoir confiance

flowmediter

12 méditations guidées pour surmonter peur, angoisse et découragement... par Fabrice Midal

Alors que le dernier Flow sort tout juste des presses et se retouve comme par magie sur ma table de salon le jour de sa sortie, me vient à l'idée de vous parler enfin de l'ouvrage qu'Audiolib a eu la gentillesse de me faire parvenir, en lieu et place d'un roman (romans que je n'arrive toujours pas à écouter en version audio). 

J'avais déjà testé chez Audiolib des séances de sophrologie [Explorer vos cinq sens pour vous relaxer intensément]  qui m'aident toujours régulièrement à dissiper crispations et maux de dos. Et j'avais déjà l'impression avec ce CD d'être dans l'extrêmité du lâcher prise. Je ne connaissais pas encore la méditation. 
Et puis dernièrement, j'ai eu besoin de m'apaiser, de faire taire mes émotions, ou du moins de les amadouer un peu, de dissiper toute tension, j'ai donc décidé d'écouter enfin la voix de Fabrice Midal, un casque sur les oreilles. A la première écoute, il m'a fallu une bonne demi-heure pour que le procédé fasse effet, et puis j'ai multiplié les écoutes (surtout depuis quelques jours), j'ai même fait des infidélités à Fabrice Midal avec les quelques séances que Christophe André propose sur Youtube (celles que je préfère durent à peine 1/4 d'heure). Et j'ai eu le sentiment que cela me procurait quelque chose, de l'ordre du bien-être, de la sérénité, du souffle et de l'éveil au présent retrouvé... et que la méditation, que je ne pensais pas pour moi, au final fonctionnait réellement. 

Je vous conseille donc tout cela vivement, la revue Flow, la sophrologie, la méditation... être dans le moment présent, être bienveillant avec vous-même, profiter de ce qui est beau, doux, lumineux, gentiment pétillant et réconfortant.

Méditer pour avoir confiance - Editions Audiolib - 21.90€ // Flow - n° 8 - Mars Avril 2016 - 6.95€

28 mai 2016

Albédo, Sébastien Fritsch

albedo

 Une fois n'est pas coutume, je vous parle de la sortie d'un livre avant sa sortie. Il faut dire que Sébastien Fritsch est devenu depuis notre rencontre à Bordeaux en 2008 (fichtre ça date !) un ami sur la blogosphère, un ami écrivain, qui a créé sa propre maison d'édition pour publier et distribuer ses livres... Je suis très admirative de sa démarche, de sa pugnacité et de son talent pour raconter des histoires. 

Dans Albédo, son nouvel opus qui sort le 11 juin, il excelle encore à distiller une ambiance tendue et pleine de suspens. Ici, il est question surtout d'amitié. Mock a disparu, après avoir laissé Nil tout seul à Ti-Gwern dans cette grande maison qui a abritée autrefois leur jeunesse, et des fêtes inoubliables. Lorsqu'ils étaient encore des jeunes gens insouciants, Nil était alors amoureux de Maud, la soeur de Mock. Mais la présence du groupe à Ti-Gwern était tout juste tolérée par le propriétaire des lieux, Richard, qui un matin les a tous chassés. Depuis, Nil a épousé Belem, a eu des enfants, a divorcé, et chacun a fait sa vie de son côté. Ils étaient venus tous les deux, Mock et lui, après des années sans se voir, épandre les cendres de Richard sur la plage. Nil rentre chez lui, désappointé et un peu agacé par le départ inexplicable de son ami pendant la nuit. Mais quand Maud vient chercher Nil pour retrouver son frère, inquiète d'une absence qui se prolonge étrangement, Nil laisse tout tomber pour rechercher Mock à ses côtés.

Albédo se révèle au fil des pages un véritable page turner, qui n'oublie pas de semer ici et là de belles plages de tendresse. Merci Sébastien !

Editions Fin mars début avril - 18€ - 11 juin 2016 (précommande possible)

Toutes les infos sur le blog de l'auteur ici [clic] Mes autres lectures de Sébastien Fritsch sur ce blog !

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