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Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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19 mars 2017

Rue des livres #2

rennes2017a

C'est la deuxième année que tu te rends à Rennes... bien plus finalement pour rencontrer les autres blogueuses de l'Ouest que pour déambuler dans le festival Rue des livres. Ceci dit, l'occasion est belle ;). L'année dernière, tu avais montré ta bouille et celles des autres ici [clic]. Point de photo de groupe cette année, mais toujours un bonheur égal de se retrouver et de papoter, et le temps qui file si vite... Tu en profites en général pour arriver tôt sur Rennes et voir un ami, puis rendez-vous à midi sur les lieux du festival. Comme l'an dernier, tu as repéré Sylire en premier, puis la petite troupe composée de Sandrine, Canel (qui nous avait confectionné des badges), Fransoaz, Gambadou, Géraldine... Il y avait aussi Hervé, Iris et Laurence. Tu espères n'oublier personne... Après un repas animé, première halte pour écouter longuement Eric Vuillard évoquer son 14 juillet. Tu as trouvé passionnant et brillant son enthousiasme communicatif pour tout ce qui prend en compte les faits, et rien que les faits, et non les légendes que le temps retient... si bien que tu as acheté son livre, dédicacé, et que tu étais sacrément itimidée et sous le charme... si si.

rennes2017c

Deuxième halte un peu plus tard avec Dominque Manotti et Marin Ledun sur le thème "raconter c'est résister", pour un moment à nouveau passionnant... Quand l'écriture permet de dire ce qui se cache derrière les apparences, de montrer du doigt les disfonctionnements. Tu as eu envie de te mettre aux romans noirs... pour le coup.

rennes2017b

Ensuite, tu as profité de l'envie de Sandrine de craquer pour un nouveau titre de Anne-Laure Bondoux, pour échanger à ton tour avec l'auteure et repartir avec Et je danse aussi... Encore une journée riche, qui passe très vite. A bientôt Rennes !

 

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4 février 2017

N'oublie pas les oiseaux, Murielle Magellan

noubliepaslesoiseaux

Tu reconnais souvent tes coups de coeur à ce frémissement particulier qui accompagne la fin de ta lecture... ce sentiment profond d'avoir lu un livre essentiel pour toi, dont tu garderas la trace, l'écho, un souvenir marquant. Et voilà que tu viens justement de terminer un récit, avec cette sensation là, et quelques larmes au bord des yeux... Tu avais acheté N'oublie pas les oiseaux l'an dernier, lors de ton passage au Printemps du livre de Montaigu. On parlait alors partout des Indociles, cet autre titre de Murielle Magellan qui rencontrait un grand succès. Sur le stand blanc, on ne pouvait manquer sa couverture rose, et son titre intrigant. Toi tu avais choisi plutôt ce poche bleu, pour essayer la plume de l'auteure... et ne pas revenir à la maison en ayant trop dépensé... Rencontre brève et souriante, dédicace. Et puis tu as pris du retard dans tes lectures, et la semaine dernière tu avais besoin de glisser un format poche dans ton sac, tu devais aussi bientôt participer au comptage des oiseaux de ton jardin (voilà parfois comment on choisit un livre dans sa pile) et tu n'as ainsi ouvert ce titre qu'un an après... la semaine dernière, donc. Dès les premières pages, tu fais la connaissance de Murielle, 17 ans. Elle vient d'intégrer une Ecole artistique, elle est montée sur Paris pour ça, car elle aime écrire et interpréter ses chansons. Elle rencontre alors un de ses professeurs, dit le russe, ou l'homme slave, dont elle tombera petit à petit follement amoureuse, dont elle acceptera tout, qu'elle attendra avec effervescence, patience et impatience, jusqu'à partager enfin sa vie et avoir un enfant de lui. Autobiographique et revendiqué comme tel, lis-tu en quatrième de couverture... et toi tu as effectivement le sentiment de rencontrer quelqu'un, et de lire un récit qui tient de l'Amant de Duras... un récit sincère, troublant, qui ne cache rien de l'infidélité de l'un et de ce que l'autre peut donner par amour et certitude. Il y a pourtant une exigence particulière à lire ce récit qui fouille longuement les sentiments, les crises de manque, entrecoupe sa narration de morceaux de journal intime, parcourt les années, une exigence de proximité dont on ressort essouflée et vaincue... mais aussi profondément séduite.

Editions Pocket - février 2016

Georges l'a lu - Noukette aussi, qui emmène vers d'autres liens...

22 avril 2017

Après l'incendie, Robert Goolrick

apreslincendie

Il faut le dire, et la photo ci-dessus l'atteste, tu as passé tes vacances de Pâques à manger du sucré en famille... ce qui ne va certainement pas te préparer au mieux pour la plage cet été. Mais tant pis. Car tu as aussi beaucoup lu, et c'est finalement tout ce qui t'intéresse... Bref, après quelques lectures plutôt douces, et quelques oeufs en chocolat très très bons, c'est ce Robert Goolrick là qui t'a tendu les bras... Tu te souvenais en effet du captivant et terrible La chute des princes, et tu avais envie de retrouver ça, ce New York des années 80, violent et clinquant. Tu t'attendais à une ambiance similaire. Et re-bref, car il s'avère que tu ne lis jamais vraiment les quatrièmes de couverture, ou tu les oublies très vite, et tu t'es retrouvée bien surprise, parachutée ainsi dans les décors de Autant en emporte le vent... Quel dépaysement ! Au début du siècle dernier, Diana vit en effet dans une des plus belles maisons du Sud des Etats-Unis. Mais ce privilège est aussi une malédiction. La famille est criblée de dettes. Diana doit absolument trouver un mari riche pour sauver le domaine, assurer un avenir à Saratoga et perpétuer le souvenir des Cooke. Diana a été élevée pour ça, pour attirer le mari idéal. Elle le croise assez vite en la personne du Capitaine Copperton, amant idéal qui s'avèrera très rapidement un mari odieux. Mais Saratoga est sauvée... au moins pour quelques années, jusqu'à ce que le Capitaine Copperton décède, que leur fils soit enlevé à l'affection de sa mère, qu'elle soit de nouveau sans le sou, et que la décrépitude reprenne ses murs d'assaut. Et comme toi, lectrice, tu as finalement beaucoup aimé accompagner cette jeune femme à la fois pleine de caractère et fragile dans les pages de ce livre. Aimer à ce point une maison, en sacrifier autant pour elle peut sembler absurde. Mais tu as aimé dans ce roman les magnifiques descriptions, les détails des tissus, de l'ameublement, tous ces petits objets qui peuplent une vie. Tu as aimé aussi la sensualité de ce texte, que rien ne soit caché de ce qu'une femme ressent, redoute ou espère. Une lecture à la fois cruelle et très belle qui annonce dès les premières lignes sa dimension tragique. 

Une nouvelle suit le roman, Trois lamentations, qui n'a pas grand chose à voir avec le reste, et qui semble conter la jeunesse de l'auteur... Et même si elle est de bonne facture, et assez passionnante, j'ai trouvé dommage qu'elle soit ajoutée là. Le roman se suffisant largement à lui-même, de mon point de vue !

Editions Anne Carrière - Janvier 2017

20 mai 2017

L'original de Laura, Vladimir Nabokov ~ Objectif Pal de mai

laura

Vladimir Nabokov est dans ta vie depuis cette année de maîtrise de Lettres où tu as eu l'audace de t'attaquer à sa production... Ce qui t'intéressait alors était le thème de l'exil en littérature et comme, à l'époque, tu aimais particulièrement la littérature russe tu t'étais penchée sur cet auteur, qui a subi à la fois l'exil (de la Russie vers Paris puis les Etats-Unis) et a écrit en plusieurs langues (russe et puis américaine). Le mémoire ne s'est pas fait, pour diverses raisons, et notamment par le fait que ton maître de mémoire voulait que tu te concentres sur Lolita ou Ada (sa période américaine plus sulfureuse), et que toi tu préfèrais justement ses romans russes... Et puis à l'époque tu travaillais déjà en librairie, la vie réelle prenait le pas sur les études... Bref, tout ça pour dire que tu as, à l'époque, sans doute tout lu sur et de Nabokov et que quand L'orginal de Laura est paru en 2010, tu as sauté dessus... sans t'expliquer pourquoi tu as tant tardé à l'ouvrir ensuite. Nabokov est mort en 1977. Mais qu'est-ce donc que ce texte posthume ? Ce sont en réalité des fragments d'une oeuvre en gestation, des notes, un projet de roman, tout cela préfacé et édité par son fils Dimitri Nabokov, alors que son père souhaitait que tout fut brûlé après sa mort. Tout l'intérêt de ce livre tient dans sa préface, dans laquelle Dimitri explique le projet, et dans les fulgurances d'écriture de son père, la photographie des fiches de l'auteur. Tu n'es cependant pas persuadée, après ta lecture, que cela nécessitait forcément une publication, et tu restes un peu déçue et frustrée du résultat, qui n'apporte pas grand chose narrativement parlant, puisqu'il est impossible de trouver réellement un sens aux extraits présentés. La quatrième de couverture résume pour autant l'intrigue, celle d'une jeune femme, Flora, sorte de nymphette, capricieuse et frivole, ayant épousé un vieux professeur, collectionneuse d'amants, dont un auteur de roman l'ayant prise pour modèle pour son personnage principal prénommé Laura. Te voici donc un peu déçue mais heureuse en même temps de t'être replongée dans les écrits de cet auteur dont tu avais apprécié le talent incontestable. Et puis, tu as appris depuis que Fayard allait publier à la rentrée Les lettres à Véra du même Nabokov et tu as hâte de lire cette correspondance là, par contre. Hasards et coïncidences de la vie et de l'enchaînement des lectures. Comme quoi il était sans doute temps que tu sortes ce titre de ta PAL.

Gallimard - Avril 2010

objectif pal      laura1

16 avril 2017

A ma source gardée, Madeline Roth

amasourcegardee

Parce que dans la vie il faut parfois être un peu folle, tu joues encore à des jeux pour gagner des livres... oui mais là tu avais des excuses puisqu'il s'agissait de gagner une des pépites jeunesse de Noukette et Jérôme pour fêter les trois ans de leur collaboration. Les cloches ont été en avance cette année et ont apporté ce cadeau là dans ta boîte aux lettres cette semaine !! Merci à eux pour cet excellent choix que tu as dévoré presque dès réception !! Car ton petit coeur a vibré, effectivement, pour Jeanne, pour son amour non réciproque pour Lucas, pour ce bébé dans son ventre qu'elle devra oublier et tout ce qu'ils ont vécu ensemble et qui semble n'avoir eu d'importance que pour elle. Tu es plongée dès les premières pages dans LA scène, avec Jeanne, jeune lycéenne qui débarque par surprise à ce bal, voulant rejoindre Lucas qu'elle n'a pas vu depuis longtemps, et qui se retrouve face à ce baiser échangé entre lui et Tom. Elle ne comprend pas. Elle se souvient. Elle n'a pas pu se tromper pourtant, même si il n'assumait pas devant les autres, les amis de vacances, leur relation. On est juste amis, parce quand on se voit, on se fait la bise, mais en vrai on est amoureux. Elle se souvient qu'ils ont fait l'amour, à plusieurs reprises, de leur complicité évidente et discrète, et combien c'était fort entre eux. Le gouffre dans lequel Jeanne tombe est immense, malgré l'été, ce mois passé à s'occuper des vestiaires à la piscine, loin de lui. Ce court roman jeunesse est un poignant monologue qui porte toute la détresse de l'amour non partagé, des renoncements et de la cruauté de la perte. J'ai adoré ! 

Editions Thierry Magnier - 2015

La lecture de Noukette, et celle de Jérôme... grand merci !

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29 avril 2017

Avec mon corps, Nikki Gemmel

"Vous savez maintenant quel est le plus grand gouffre qui puisse exister entre deux personnes, de tous les gouffres qui s'élargissent, vous aspirent et vous submergent.
C'est la retenue de l'amour, chez un parent.
Si vous voulez faire souffrir quelqu'un au plus haut point, l'abîmer en profondeur, c'est ce qu'il faut faire. Si vous voulez le voir guérir comme par miracle, essayez le contraire. Retenir son amour peut bloquer une vie. Saborder la confiance, l'estime, la force."

avecmoncorps

Te voilà bien embêtée au moment d'écrire un billet coup de coeur pour ce titre... car tu as rarement ressenti autant de sentiments différents à propos d'un livre. Oui, mais, avant tout, tu as été chamboulée. Tout d'abord, situons un peu les choses, il faut que tu avoues connaître Nikki Gemmel depuis très longtemps, bien avant son succès de librairie La mariée mise à nu [clic]. En effet, tu avais adoré déjà lire étudiante ses Noces sauvages [clic] et son Love song. En ouvrant les premières pages de ce titre là, aujourd'hui, tu te retrouves plongée avec la narratrice dans une vie de famille un peu sclérosée. Atteignant la quarantaine, elle ne s'épanouit pas dans le tourbillon d'occupations vides de sens que requiert le fait d'avoir un mari médecin et trois garçons, malgré l'affection évidente. Son corps lui semble mort. Et puis, habitante étrangère d'une petite ville d'Angleterre, elle regrette la lumière de son Australie natale. Et tout à coup, Nikki Gemmel nous propulse dans l'enfance de cette narratrice, dans la chaleur de son Bush et tu découvres une autre personne, à la sensualité sauvage, qui cherche à vivre et à répondre à ses envies. Elle fait la connaissance d'un écrivain, solitaire, en mal d'écriture, qui va l'initier aux plaisirs les plus divers, ouvrir son corps, tout en la maintenant en retrait. Et tu as pensé à l'Amant de Marguerite Duras, et tu as été gênée par le jeune âge de l'héroïne, cette inconscience de présenter ainsi des relations sexuelles non protégées... Ton toi adulte a d'abord été un peu choqué par ça. Ce roman est sorti en version poche dans une catégorie érotique, et il est vrai que les scènes de ce roman sont à la fois explicites, presque brutales et très sensuelles. Mais tu as, personnellement, surtout été intéressée par la quête de cette jeune fille délaissée par son père, son désir d'être aimée entièrement, sa soif d'apprendre, son intérêt pour les mots et l'écriture. Et comme tu as aimé aussi retrouver la Nikki Gemmel australienne, sentir sous ses phrases la rudesse du Bush. C'est un roman qui ramène à l'adolescence, au temps de l'innocence et du passage à l'âge adulte. Et tu as aimé retrouver un peu de tes genoux écorchés d'enfant dans cette enfant perdue qui fuit la maison en appuyant fermement sur les pédales de sa bicyclette. Tu as aimé les dernières pages de ce roman à la fois dérangeant et plein d'espoir. Il montre qu'à tout âge la vie peut reprendre son sens. Lire Avec mon corps t'a procuré une palette d'émotions très diverses et tu apposes avec prudence, mais conviction, un coup de coeur sur ce roman dont certaines phrases vont sans doute rester gravées dans ta mémoire.

Editions Au diable vauvert - janvier 2015

Un avis assez équivalent sur le blog de Blablablamia

6 juin 2017

Le passé aux trousses, Rebecca Scherm

lepasseauxtrousses

Tu as choisi ce roman par hasard au milieu des titres proposés par le dernier Masse critique de Babelio, sur la foi de son résumé alléchant, et tu ne le regrettes pas... Tu apprends dès les premières pages de ce livre que Alls et Riley vont sortir de prison, à Garland, et que Grace, réparatrice clandestine d'objets d'arts à Paris, redoute cet évènement. Ils sont tous les deux ses anciens amis, sont encore très jeunes, et ont été condamnés pour un cambriolage qui a mal tourné. Peu à peu, tu comprends pourquoi la jeune fille s'est décidée à quitter son Tenessee natal, sa communauté, et ce qui la reliait à chacun. Grace détient un lourd secret, et le poids de la culpabilité d'avoir été à la fois amoureuse, manipulatrice, menteuse et elle-même aussi voleuse. La construction de ce roman est assez originale et fine pour un premier roman car c'est la première fois que tu remarques cette manière de procéder, quand le présent explique peu à peu les silences du flash back... Cela donne un effet de suspens assez efficace.  Et tu as beaucoup aimé t'installer parmi cette bande de jeunes confrontés, dans une petite ville sclérosée des Etats-Unis, à la fin de l'adolescence, comprendre très vite que leurs illusions étudiantes, leurs espoirs d'un avenir brillant et surtout leurs fantasmes allaient les faucher en plein rêve. Si vous aimez les histoires d'amitiés, mais aussi celles à la Bonnie and Clyde et que l'art soit présent à foison dans les pages d'un livre... ce roman a toutes les chances de vous plaire ! A glisser sans hésiter dans son sac de plage...

Editions Stock - mai 2017

Lu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio

babélio

19 avril 2017

Dans l'ombre de Lena, Katarina von Bredow

danslombredelena

Tu aimes décidément beaucoup le choix éditorial des romans jeunesse de chez Magnard... et comme cette couverture est jolie, n'est-ce pas ?! Les tranches de leurs livres font également un bel arc-en-ciel dans ta bibliothèque. Tu prends décidément goût à cette littérature pour adolescents qui se dévore. Et puis, comme il est amusant d'imaginer dans ce titre ta propre fille (en seconde générale option Arts plastiques) à la place de cette jeune Elsa, également au Lycée, passionnée par la peinture et qui souffre de n'être qu'une pâle copie de sa soeur Lena, sa jumelle, plus lumineuse, plus vivante, plus populaire. Car Elsa flashe sur les yeux d'elfe d'Elliot, et pense n'avoir plus aucune chance quand sa soeur déclame en cours de théâtre que le jeune homme a des yeux trop sexy. Son sang ne fait alors qu'un tour, surtout qu'elle avait déjà fait de gros efforts pour passer une soirée entre amis contre ses cuisses, mis trois heures à rédiger un sms pour lui proposer de jouer seulement pour elle de la clarinette. Elsa est réservée, un peu coincée, et malgré les signes favorables envoyés par Elliot, elle est certaine que les garçons préfèrent Lena, plus extravertie. Peut-être est-il temps de briser cette répartition des rôles ? Elsa va choisir en une seule journée, de devenir elle-même, et de renoncer à l'amour naissant qui lui a mis depuis peu des papillons dans le ventre, puisqu'il le faut... C'est en toute conscience qu'Elsa va prendre les rênes de sa vie, surprenant sa famille, ses amis, mais se surprenant aussi elle-même... Le lycée est le moment où éclosent les personnalités des enfants. Elsa est seulement devenue celle qu'elle était depuis toujours... Un récit de naissance que tu as aimé, que tu as trouvé dynamique et vrai, et que tu vas poser ensuite entre les mains de ta fille (dont c'est la fête aujourd'hui), comme une évidence.

Editions Magnard - février 2017

Sandrine l'a lu aussi [clic]

10 avril 2009

A ne pas manquer...

on_n_est_pas_l__pour_disparaitre...une sortie "poche" chez Folio, d'un de mes coups de coeur de 2007 !

La présentation du site Gallimard :

Olivia Rosenthal

ON N'EST PAS LÀ POUR DISPARAÎTRE

FOLIO 240 pages - 6,00 €

 

« Le 6 juillet 2004, Monsieur T. a poignardé sa femme de cinq coups de couteau. Quand, lors de son interrogatoire, on a demandé à Monsieur T. pourquoi il avait agi de la sorte, il a été incapable de répondre.
Comment vous appelez-vous ?
Pas moi.
Quel est votre prénom ?
Il ne m'appartient pas. »

On n'est pas là pour disparaître part du portrait d'un homme atteint de la maladie d'Alzheimer pour saisir sur le vif ce qu'est la perte de la mémoire, de la parole et de la raison. Avec ce septième livre optimiste et désespéré, Olivia Rosenthal confirme son talent et son inventivité langagière.

 

ISBN 9782070379859. Parution : 02-04-2009.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Encore une lecture disparue avec mon ancien blog...!
Mon avis : Dans ce livre-ci, Olivia Rosenthal part à la recherche d'une pensée en perdition, éloignée de tout chemin connu et de toute logique. J'en ai aimé l'écriture, la sonorité, et malgré tout le sujet - qui m'était peu connu auparavant. L'auteure y dévoile, un peu aussi, quelques fragments de vie personnelle... A découvrir !!

 

heart

Un article Sur remue.net, suite à l'obtention du prix Wepler - L'avis de Télérama - Des extraits sur l'excellent blog de "lignes de fuite" - Laure n'a pas accroché plus que cela - Lily pense en dire trop tellement...mais non, c'est bien - Un roman fort et dérangeant pour la bibliothèque du Dolmen - Gambadou l'avait lu aussi mais son billet a disparu avec son ancien blog, zut !

 

9 octobre 2013

Nouons-nous ~ Emmanuelle Pagano ... Rentrée littéraire 2013 (coup de coeur !)

"Nous lisons toujours ensemble, et si nous nous manquons de quelques lignes, nous nous attendons."livre-nouons-nous

"Après son départ, comme si je n'étais pas assez triste encore, je me suis entourée de choses qui font pleurer. De musique en premier, parce que les larmes naissent près de l'oreille, du mineur à m'en noyer, et de promenades près de la rivière en soirée. J'allais au bord de l'eau, vers une lumière brisée, là où la végétation est si tassée que la lumière pour y tenir doit se coucher, oblique pour se glisser à travers les branches basses des arbres ficelant cent fois la rive, que la lumière ne peut être que celle de la fin du jour. J'avais besoin de choses comme ça, finissantes, altérées, déchirantes et fatiguées, pour aller tout au bout de mon chagrin."

"Depuis que je l'ai rencontrée, des éléments manoeuvrent en moi. J'entends de temps en temps le déclic des pièces, dans mon corps, je ressens le souple roulement des engrenages, tout le lent et délicat travail de rouages que je ne soupçonnais même pas. Je ne sais pas quelles fractions de moi jouent, ni comment elles s'entraînent les unes les autres. Je suis à l'écoute de ces rénovations dans ma carcasse soudain docile. Ca bouge, mais qu'est-ce qui bouge ? Elle fait changer mon corps, le remue de fond en comble, sans violence. Elle modifie mon intérieur. Elle a juste gardé l'ossature et la peau, elle régence tout dedans. Je ne comprends pas ce qui se passe."

Dans Nouons-nous, l'amour est composé de petits détails. Et comme Emmanuelle Pagano sait si bien le faire (avec cette voix si unique qui m'enchante à chaque fois que je la lis), nous naviguons ici à fleur de peau, et près du moindre grain de poussière. Car la vie, les sentiments, sont dans les gestes du quotidien, ceux que l'on accepte de partager ou non, ceux qui nous manquent quand l'autre s'absente. Son texte est une suite de fragments qui nous racontent chacun une histoire différente, individuelle, qu'elle soit contée via un regard masculin ou féminin.
Comme toujours chez l'auteure, rien n'est caché, tabou, hors des mots. Et pourtant, rien n'est vulgaire non plus. Les corps réels avec leurs désirs et leurs disgrâces éventuelles, leurs langages particuliers, ont leur place.

L'amour se joue de nous, de ses personnages, noue entre deux êtres un lien fort, et puis parfois décide de le dénouer, ou de le consolider. Contre le pouvoir de l'attraction des corps, que pouvons-nous ? Emmanuelle Pagano, regarde, écoute, prend des notes, et laisse faire. Un tendre coup de coeur pour ce livre fortement poétique !!

Editions P.O.L - 16€ - Octobre 2013

Tout Emmanuelle Pagano sur ce blog - Un excellent billet ici !

Challenge 1% rentrée littéraire : 6/6

challengerentree2013

(clic sur le logo pour plus de détails sur le challenge)

Les coups de coeur des blogueuses

28 avril 2012

Les Leçons du Mal, Thomas H.Cook

lesleconsdumal"Bien entendu, la nature de ce que j'avais fait était tout à fait claire. Je ne pouvais me méprendre sur le sens de la surexcitation que j'avais perçue dans la voix du shérif Drummond lorsque je lui avais parlé d'Eddie Miller, de Sheila Longstreet, de la fourgonette marron, ni sur la promptitude avec laquelle il avait dû se croire obligé d'agir, et contre qui. Par mon appel téléphonique, j'avais fait d'Eddie le principal suspect dans la disparition de Sheila."

Professeur, Jack Branch tente avec emphase d'attirer l'attention des élèves de sa classe. Tous originaire Des Ponts, le quartier ouvrier de la ville, parfois en difficulté, ces jeunes gens ont en général peu d'intérêt pour ce qu'on leur enseigne. Il a choisi comme thème Le Mal et en profite pour brasser ainsi des pans entiers de l'histoire et de la littérature. Sa technique d'enseignement fonctionne visiblement et le professeur s'attache peu à peu à Eddie Miller, un de ses élèves prometteurs, qui se trouve être aussi le fils du "tueur de l'étudiante". Jack lui suggère pour son devoir de fin d'année d'enquêter sur son père, persuadé que cela aidera le jeune homme taiseux et solitaire à franchir une étape.

L'écriture de ce roman noir a su me séduire, et j'ai trouvé ses personnages plutôt attachants et largement brossés par l'auteur. Thomas H.Cook est agréable à lire.
Cependant, il faut bien dire que l'intrigue, à force d'être ponctuée de funestes prémices annonciateurs en devient lourde, le dénouement arrivant ensuite inévitablement en conclusion comme une déception jamais à la hauteur du terrible malheur attendu. Cette technique stylistique m'a assez agacée, ainsi que l'idée que des cours relativement glauques sur Le Mal puissent sortir des élèves en difficulté de leur voie tout traçée.
Une lecture en demi-teinte donc.

Editions Points - 7.50€ - Janvier 2012

Plus de lectures sur Babélio

12 avril 2014

L'Ecriture et la vie, Laurence Tardieu

lecritureetlavie

 "Ce qui s'est joué d'essentiel sur le plan du parcours d'écriture, une fois La Confusion des peines achevée, pourrait se formuler ainsi : maintenant que j'avais écrit ce texte, texte de libération, texte autobiographique, texte qui m'avait permis de re-naître en trouvant enfin ma voix, voix qui venait cette fois de mon corps entier et non plus seulement d'une partie de moi (il me semblait avoir "écrit à corps déployé"), maintenant que à l'issue de ce texte, j'avais trouvé ma liberté, en tant que femme mais aussi en tant qu'écrivain (puisque j'avais comme jamais jusque-là repoussé mes frontières, tordu la matière des mots pour en tirer un son qui soit le mien, précisément le mien), maintenant, donc, que soudain j'étais libre, où aller, et, d'ailleurs, pourquoi aller quelque part ?"

L'Ecriture et la vie est un journal de bord qui nous raconte une tentative de retour à l'écriture, le seul livre possible alors que la plume est sèche et le chemin perdu. Après avoir mis beaucoup d'elle dans La confusion des peines, et grandit avec ce titre, Laurence Tardieu a eu le sentiment que ses mots désormais sonnaient faux, étaient vains. Peu à peu, dans ce récit, elle s'aperçoit qu'au contraire une porte a été ouverte, déjà entrebâillée d'ailleurs avec Rêve d'amour, et que là est la nouvelle vérité de son écriture, ancrée plus que jamais dans le réel et la vie. En cela, elle sait suivre les traces d'autres grandes femmes écrivains comme Annie Ernaux, ou Camille Laurens. La voix de Jean-Marc Roberts, éditeur disparu de chez Stock, accompagne ce petit texte, en préface, et au fil du temps qui passe... Un coup de coeur évident !

Editions Des Busclats - 12€ - Janvier 2014

Comme je vous l'avais annoncé dans mon précédent billet, j'ai pu assister hier au soir à une rencontre avec Laurence Tardieu au sein de ma bibliothèque. L'écouter parler de son livre et de ses précédents écrits, expliquer ce qui s'était passé depuis le très fort La confusion des peines, a été pour moi la source d'une émotion assez inattendue. J'ai été très touchée, je pense, d'entendre à haute voix ce que j'avais lu, et compris d'elle, entre les lignes. Et puis, le chemin que Laurence Tardieu suit est tellement proche de celui que je voudrais avoir l'envergure de prendre (pfff). Je me suis présentée à elle lors de la dédicace (ce que je ne fais pratiquement jamais) et notre échange rapide m'a bouleversée (qu'elle connaisse apparemment ce blog m'a tellement surprise et troublée). Cette rencontre, dans son ensemble, était un moment que je n'oublierai pas et qui rajoute sa petite pierre aux autres moments vécus avec toutes ses femmes merveilleuses et pourtant si différentes... Emmanuelle Pagano, Brigitte Giraud, Jeanne BenameurCamille Laurens, Leonora Miano, etc...
Je souhaite à Laurence Tardieu un très beau et long nouveau chemin d'écriture, merci à elle !! Son prochain roman (récit ?) est presque terminé, j'ai hâte.

tardieu

(crédit photo Babélio.com)

D'autres lectures de L'Ecriture et la vie chez... Cathulu [clic] - Jack [clic] - Cuné [clic]

Tout Laurence Tardieu sur ce blog [clic ici]

 

12 octobre 2014

Des brèves, du vrac et quelques déceptions

Aujourd'hui, exceptionnellement, je vous offre un billet fourre-tout BD, pour évoquer quelques titres reçus dans ma BAL mais dont je ne sais comment vous parler plus longuement.
Et je vais commencer par une heureuse surprise...

peupeur

lerisqueduperil

Car en effet, autant j'avais été un peu gênée par l'écriture du Mychtère du Château Dichparu [clic ici], bien que très séduite par le concept, autant ces deux nouveaux opus réalisés par la région centre qui allient documentaire et BD sont pour moi très réussis.
La collection Les mystérieux Mystères insolubles, série de docu-fictions a pour ambition de sensibiliser les jeunes lecteurs au patrimoine grâce à une approche ludique. Dans Peupeur sur la Viville (tome 5) vous retrouverez ainsi les châteaux d'Amboise, de Chaumont sur Loire, de Blois et de Chambord, alors que Le Risque du péril dangereux (tome 6) se situe dans la ville de Chartres et visite plus particulièrement sa Cathédrale.
Il y a beaucoup d'humour dans ces albums qui ne se prennent pas au sérieux, les personnages semblent gagner en densité... et l'esthétique de l'ensemble est réellement très sympathique, même si le choix de la typographie m'a laissée encore une fois souvent circonspecte. La partie documentaire reste légère mais suffisamment détaillée pour attirer la curiosité. Une idée originale et de beaux albums ! Une initiative de région à saluer.

N'hésitez pas à aller fouiner sur le blog dédié [clic ici]. Chaque album est à 15€. Editions L'Atelier du poisson soluble

Deux déceptions inattendues...

arsene

Arsène Lupin - Les origines. J'attendais beaucoup de cette évocation des premières années d'Arsène Lupin, où comment Arsène serait devenue Lupin, ce cambrioleur au grand coeur, roi des voleurs que l'on connaît.
Et j'ai été désorientée de me retrouver dans un bagne pour jeunes garçons, duquel le jeune Arsène est extrait par le Comte de la Marche, qui l'adopte. J'ai trouvé le traitement de cet album assez classique, cela m'a déçu, avec une organisation des cases très sage et à l'ancienne. J'aurais aimé je pense que ce soit l'Arsène Lupin adulte qui évoque son enfance, même si ce traitement là aurait été assez peu original également, mais il aurait permis au lecteur de faire le lien entre le futur et le présent. Rien n'évoque dans cette enfance ce qu'Arsène deviendra plus tard, et ce lien m'a manqué, ainsi qu'une certaine élégance que j'associais indubitablement au personnage. 
Monsieur Antigone, lui, a adoré, ravi de connaître enfin l'enfance d'Arsène Lupin, comme quoi.

Editions Rue de Sèvres - 13.50€ - 1er octobre 2014

journaldunchat

Journal d'un chat assassin - Véronique DEISS d'après Anne FINE. Le chat Tuffy ne comprend pas la colère de ses maîtres, ni qu'on l'accuse du meurtre du lapin des voisins. Enfin, lorsqu'il ramène souris et oiseaux sur le tapis du salon, il ne fait pourtant que son job de chat !!
Grande fille n'a pas aimé cet album que j'ai tenté à mon tour de lire. Nous ne connaissons pas à la maison la version petits romans des aventures de Tuffy. Sont-ils meilleurs ? J'ai pourtant ri beaucoup au cours de cette lecture mais je n'ai pas été séduite par les dessins de Véronique DEISS, et l'ensemble m'a paru un peu court. 

Editions Rue de Sèvres - 10.50€ - 1er octobre 2014

Malgré ces deux petites déceptions, qui restent très personnelles, je vous invite à continuer de suivre les publications des excellentes Editions rue de Sèvres... dont toute l'actualité est disponible sur leur page facebook 
https://fr-fr.facebook.com/ruedesevresBD

31 octobre 2014

On s'est juste embrassés, Isabelle Pandazopoulos

onsestjusteembrasses"J'ai gardé un souvenir très confus de toute cette période. Comme une douleur diffuse et continue. Il me semble que tout est arrivé en même temps, dans la même journée. Il me semble aussi parfois que ça dure encore aujourd'hui. Comme si le temps n'avait pas passé. Comme si j'avais grandi avec cette peur-là qui ne me quittera jamais.
Parce que c'est arrivé. En vrai. Je ne l'ai pas rêvé.
On m'a abandonné.
J'ai failli en crever."

Aïcha, jeune collégienne de quinze ans, vit seule avec sa mère, en banlieue parisienne. Elle passe beaucoup de temps chez sa copine Sabrina, et est fascinée par le frère de celle-ci, Walid. Un jour, Walid l'embrasse, et tout le collège la traite soudain de traînée, Sabrina en tête. Aïcha ne comprend plus rien, s'isole, sèche les cours, et la dépression qui atteint soudainement sa mère lui semble juste une tuile de plus dans un quotidien de plus en plus désespéré. Koto, son amoureux depuis la maternelle, son meilleur ami, la rattrape alors au vol, avant qu'elle ne s'écrase et sombre. Vigilant, attentif, il préfère être à ses côtés lorsqu'elle recherche la famille perdue de sa mère et tente de renouer des liens...

Ce petit livre, noté depuis un moment déjà, est une bien jolie découverte en matière de lectures pour ados... J'ai aimé son ton assez juste, son rythme, le personnage d'Aïcha, perdu et frondeur, la note d'espoir de la fin. Il est recommandé pour les plus de quatorze ans, je ne sais pas effectivement si ma fille de treize ans peut adhérer à cette histoire, elle a envie de l'essayer. Il traite assez bien, je trouve, de la solitude adolescente, de la perte de repères, des secrets de famille, mais aussi de cette énergie que l'on peut trouver en soi pour s'en sortir et atteindre d'autres repères, plus bienveillants. Une belle pioche de bibliothèque !

Gallimard jeunesse - Scripto - 8.90€ - juin 2009 - merci ma bibli !!

Un livre authentique, pudique et positif pour Clarabel [clic] - Karine a eu du mal [clic] - Une très belle lecture pour ados pour Théoma [clic] - Une belle découverte pour Cathulu également [clic] - ...

12 novembre 2014

Une vie à soi, Laurence Tardieu ~ Rentrée littéraire 2014

unevieasoi"Je m'appelle Laurence T., je suis écrivain, je viens d'avoir quarante ans. J'ai été au bord de l'effondrement pendant deux ans, incapable d'écrire une ligne, incapable d'accrocher le réel. Plus rien n'avait de sens, les mots n'avaient plus de sens. Les mots étaient vides. Et aujourd'hui j'écris ce livre."

Cela reste un étonnement constant l'inattendu de ce qui parfois nous réveille. Il suffit souvent juste d'un miroir tendu, d'une phrase, d'une rencontre. Pour Laurence Tardieu, rattrapée par une douloureuse panne d'écriture, ce fut cette exposition de Diane Arbus, ses photographies, un choc visuel, puis l'exploration d'un destin qui faisait tant écho au sien. Devant elle, il y a cette même enfance privilégiée qui se mure derrière des parois de verre, mais aussi le choix d'une vie différente, sincère, moins facile, moins tracée, honnête, et tous les sacrifices que cela engendre, le désordre que cela crée autour de soi, l'incompréhension et la solitude. Alors l'écrivain va se nourrir du parcours de la photographe, s'appuyer dessus, y puiser de la force, des impulsions, et peu à peu retrouver goût au jour qui se lève.

"Il n'y a qu'en écrivant que je ne triche pas. Que je reste la même que moi."

Ce titre de Laurence Tardieu est véritablement dans la continuité de ses derniers livres, du choix d'écrire La confusion des Peines [clic] par exemple, au constat que l'écriture a disparu en même temps que le brouhaha créé par ce récit (L'Ecriture et la vie [clic]). On ne rentre pas dans Une vie à soi comme dans un roman confortable. C'est l'histoire d'une quête qui nous est donnée, via des fragments de souvenirs, des scènes du quotidien, une enfance retrouvée. Personnellement, je suis très touchée par le chemin d'écriture que prend Laurence Tardieu, par ses questionnements, par son courage, sa sensibilité aussi. Certaines phrases m'ont percutée violemment, la résonnance est évidente, et ouvre de nouvelles portes, des réflexions, sur l'exigence dans laquelle on tient soi-même son existence.

"J'aurais pu continuer ainsi, en écrivant des romans : "touchants", qui ne dérangent personne. Qui inventent des histoires."

Un très personnel coup de coeur que, je l'espère, vous partagerez.

Editions Flammarion - 18€ - 20 août 2014

challengerl2014

Je participe au challenge 1% rentrée littéraire de Hérisson... qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire [clic ici pour plus de détails] - et je suis en partance vers le 2% - n°10/12

Clara a été touchée-coulée [clic] - Un coup de coeur et au coeur pour Cathulu [clic] - Une plume délicate et lumineuse pour Leiloona [clic] - Bouleversant pour Mirontaine [clic] - Un coup de coeur pour Eimelle qui a la bonne idée de rajouter des photographies de Diane Arbus [clic]

30 juillet 2015

Le Caillou, Sigolène Vinson

lecaillou "Monsieur Bernard voulait tout connement mourir. Il préparait sa mort en la doublant d'une création : une statue du commandeur qui aurait mes traits. Je me dis que c'est à cause de la tête que je me trimballe."

La quatrième de couverture de ce roman résume l'intrigue comme suit : C'est l'histoire d'une femme qui voulait devenir un caillou. Alors, en ouvrant ce titre, on s'attend à un peu d'étrangeté (on sera servi) mais pas vraiment à tout ce panel de tendresse et de poésie que l'on y découvre. 

En fait, Le caillou, c'est au départ l'histoire d'une jeune femme qui se terre dans son appartement parisien, et ne sort que pour descendre ses poubelles et aller travailler dans un bar comme serveuse. Là-bas, elle y a rencontré un client, dont elle est tombée amoureuse. Mais leur amour, après une nuit d'ivresse, restera lettre morte. Le voisin de pallier de la jeune femme est un étrange vieux monsieur, qui traîne dans son sac une serpillière à l'odeur nauséabonde et aime l'art. Suite à un incident, ces deux solitaires deviennent très proches. Monsieur Bernard révèle ses ambitions de sculpteur acharné, il aimerait tant réussir le portrait de sa jeune voisine. Tout naturellement, à la mort du vieil homme, la demoiselle voudra aller à la rencontre de La Corse et du village où il séjournait régulièrement. Une manière de redonner un nouveau sens à sa vie, un élan. 

J'ai beaucoup aimé me perdre dans ce roman tout particulier à la gouaille tonique mais à l'univers assez onirique, et presque fantastique, minéral. Le caillou est un roman avec beaucoup de charme à l'intérieur, et de belles rencontres, avec des gestes doux et de la rudesse tendre. A lire pour sa beauté et sa singularité.

Editions Le Tripode - 17€ - Mai 2015 - Merci ma bibli !!

Un très beau billet enthousiaste chez CharlotteUn roman triste et beau, déstabilisant et viscéralement attachant… pour Noukette - Derrière l'étrangeté, la réflexion est là... pour AifelleUne liberté de ton et une originalité qui font mouche, incontestablement... pour Jérome

31 juillet 2015

Un coeur en silence, Blanca Busquets

uncoeurensilence

 "Anna, cette même Anna qui joue là, maintenant, avec moi, la même qui me balance un regard de haine chaque fois qu'elle le peut, une haine qui a une odeur, qu'on remarque, qui se perçoit, une haine qui brille dans ses yeux et qu'elle n'essaye même pas de dissimuler, une haine qu'elle met dans la musique alors que nous jouons ensemble, eh bien cette même Anna fut la meilleure élève que j'aie jamais eue."

Alors qu'un concert se tient à Berlin, en hommage à un chef d'orchestre réputé, dix ans après son décès, des tensions règnent en coulisses. Anna, Teresa, Maria et Mark sont tous liés à Barcelone et à la musique. Ils prennent chacun à leur tour la parole dans ce roman pour raconter leur version de l'histoire, pour expliquer ce qui les a amenés jusqu'ici dans cette ville, loin de chez eux, leurs liens. Au milieu de tout cela, au fil des années, se promène de main en main un Stainer précieux au son et aux pouvoirs magiques. Qui du fils, de la servante, de l'amie, de l'amante, en héritera ?

J'ai fait avec ce livre une petite incursion assez inattendue dans la littérature hispano-portugaise. L'histoire m'a semblé au départ assez classique, le tout facile à lire, mais j'ai été ensuite littéralement happée par les histoires individuelles des personnages, auxquels on s'attache rapidement. Il y a tout d'abord le mystère de ce violon qu'une petite fille trouve dans une décharge, et qui lui donnera sa vocation de violoniste, et puis Maria, qui se révèle pleine de talent sous sa condition d'employée de maison, et Anna la petite fille riche à l'âme perdue. Tout un tas de hasards et coïncidences, petites duretés de la vie qui éraflent, finissent par retenir l'attention, ou ce sont sans doute ces petites phrases en fin de chapitres qui promettent des réponses aux questions. Un roman qui se joue du lecteur, comme un doux thriller, lu d'une traite, sur une journée, autant dire... dévoré.

Editions Les Escales - 19.90€ - Avril 2015

Un livre gagné sur la page Facebook des éditions Les Escales ! [clic ici] - Grand merci à eux !

lesescales

Un autre avis sur le blog de blablablamia

Un coup de coeur pour Camilla 

13 mars 2016

Rue des livres

rennesmontage

Rencontre de blogueurs et blogueuses hier à Rennes à l'occasion du festival Rue des livres. Pour ma part, cela a été l'opportunité de rencontrer enfin Enna, Gambadou, Claire (A propos des livres), Géraldine, Sylire, Sandrine, CanelYvon et sa femme Nicole. Gambadou avait organisé des navettes entre la gare et le festival (merci pour cette organisation !!). Comme je suis arrivée très tôt, j'en ai profité pour voir un ami (à qui je fais un petit coucou ici) et qui m'a conduite le matin sur les lieux. Petit moment de flottement à l'arrivée quand je me suis rendue compte que je ne connaissais visuellement qu'assez vaguement celles que j'allais rencontrer pour la première fois. Je pensais repérer facilement un groupe de filles (ah ah) et aussi qu'on me repérerait facilement avec mon écharpe orange (ah ah aussi, couleur en réalité grandement répandue). Ouf heureusement, Sylire m'a reconnue grâce à une photo mise dernièrement sur facebook. Nous avons ensuite déjeuné en pizzeria et c'est ce qui est magique avec les blogs, avec le fait que nous nous connaissons déjà, les conversations sont faciles et l'éventuelle gêne de la première rencontre s'envole rapidement. Ensuite, quelques unes d'entre nous sont allées écouter Sorj Chalandon, auteur intéressant et plein d'humour. Il était question surtout de son dernier livre, Profession du père, qui raconte son enfance, avec la distance nécessaire pour lui du roman... Il faudra que je le lise. Puis, Canel m'a entraînée à la découverte de Hubert Ben Kemoun. J'ai acheté La fille seule dans le vestiaire des garçons pour ma fille, mais j'ai en fait commencé le roman hier dans le train du retour (elle ne m'en voudra pas). Plus tard, je suis retournée voir l'auteur en compagnie d'Enna (nous nous sommes bien amusées). Toutes les deux, nous avons gâté nos fils avec un exemplaire de la revue Pop Corn (Star war for ever). Petit dernier était plongé dedans très tard hier soir (passionnant apparemment). Oh, il y a eu aussi ce mur couvert de post-it (coups de coeur de lecture), les photos de groupe rigolotes, des papotages... tout ce qui fait une rencontre réussie en somme.

19 mai 2016

L'enjoliveur, Robert Goolrick

lenjoliveur

 "C'est alors que la voiture avait bougé."

L'enjoliveur est un tout petit livre, minuscule même, dirais-je... dont on n'a guère envie de dévoiler l'intrigue de peur de trop en dire. Personnellement, il m'a suffit de savoir que l'auteur en était Robert Goolrick, celui qui avait écrit La chute des princes, que j'avais beaucoup aimé lors de la rentrée littéraire 2014, pour avoir envie de l'ouvrir sitôt reçu. Robert Goolrick est également l'auteur de Arrive un vagabond, que je n'ai pas lu, mais qui est un roman connu pour avoir eu Le Grand Prix des lectrices de ELLE en 2013.

A l'intérieur, vous trouverez des enjoliveurs, des garçons (très jeunes) qui font des expériences dangereuses, une Buick 1943, une maison coupée en deux, une grand-mère qui fume, la présence de Tom Barrett et les deux yeux de Betty Boop. Et ah j'oubliais... de bien jolis dessins de Jean-François Martin.

L'enjoliveur est une grosse nouvelle dont on a fait un livre. Mon petit doigt m'a dit que Robert Goolrick l'aurait écrit spécialement pour ses lecteurs français. Même si j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette nouvelle, et que l'objet livre est très soigné, il ne m'aurait pas déplu de lire un roman plus long. Je lirai de nouveau l'auteur avec enthousiasme. En attendant, il me reste à découvrir son Arrive un vagabond.

Editions Anne Carrière - 12€ - 19 mai 2016

 

19 juillet 2016

Dans mes boîtes

... il y aura aussi tout ça !! Très gâtée par les éditions du livre de poche, que je remercie chaleureusement pour leur générosité. Et puis des petites bricoles, chinées par ma grande fille (15 ans aujourd'hui) et moi. Oserais-je vous avouer que j'ai adoré faire ça ? Mais que maintenant il faut être sage et arrêter de remplir.

Il est toujours temps de jouer pour ces boîtes, une seule, ou les deux [en cliquant ici] !!!

A gauche, la boîte littéraire. A droite, la boîte bricolage/détente. Quelques surprises supplémentaires ne seront découvertes que par les gagnantes. Rendez-vous dorénavant début août pour les résultats du tirage au sort. Bonne chance ! 

NB : modification de la date de fin des inscriptions, le 30 juillet au soir minuit, pour un résultat le 31 juillet dans la journée.

Pictures19

2 juillet 2016

Et pour toujours ce sera l'été, Valentin Spitz

etpourtoujours

 "Je ne suis jamais parvenu à les aimer."

Fils d'un acteur célèbre, Lucas passe à dix-sept ans ses vacances d'été dans la superbe villa que ce dernier possède à Saint-Tropez. Pour autant, ses relations avec son père ne sont pas faciles. L'adolescent profite donc de l'extérieur, des plages, mais surtout de ce qui se passe la nuit, fait des rencontres, notamment cette jeune-fille, Manon, qui partage pour les vacances un appartement avec des jeunes de son âge. C'est à ce moment-là que débarque Marie-Baptiste, l'agent de Marc, que Lucas surnomme Darth Vader. Les deux adultes annoncent au jeune homme leur intention de se marier. Mais Lucas ne pense qu'à sa mère, disparue quand il était enfant, et l'insistance d'Alain Van Meks, un policier, ancien ami de Marc, pour relancer l'enquête, perturbe beaucoup le jeune homme...

Avec ce roman, je pensais rentrer dans une bluette d'été, sans doute un peu orientée par cette couverture estivale. Et puis, dans les premières pages, je me suis assez vite rendue compte qu'il n'en était rien. Ce que je préfère je crois. J'ai finalement surtout pensé très vite à ma lecture de Bonjour Tristesse de françoise Sagan, à cette atmosphère de paresse vaguement érotique que l'été et l'adolescence conjugués générent. Et puis, l'intrigue gagne peu à peu en étrangeté, la violence, le doute, le chagrin s'invitent, en même temps que cette future belle-mère, qui semble s'arroger des droits sur un adolescent visiblement en souffrance. Peu à peu, le lecteur se sent en danger, est troublé, frémit jusqu'au verdict final. Valentin Spitz est chroniqueur sur iTélé, il étudie par ailleurs la psychanalyse et travaille à la Maison de Solenn (une maison pour adolescents). Il est connu pour être l'auteur de deux biographies : une de Najat Vallaud-Belkacem et une de Arnaud Montebourg. Ce roman est son premier roman et il est plutôt réussi.

A glisser dans sa valise pour l'été et à rajouter à ma petite Sélection Plage qui s'étoffe [clic ici].

Editions Jc Lattès - 17.50 € - Juin 2016

26 janvier 2017

Encore faut-il rester vivants, Anne Ferrier

encorefautilrestervivants

Allez hop ! Un livre jeunesse, c'est toujours la perspective de rester en éveil... Alors tant mieux tant mieux, car il t'en reste encore quelques uns à lire dans ta Pile à Lire urgente. Dans celui-ci, que tu as ouvert pour sa couverture bigarrée (tu avais envie de couleurs), ça tombe bien, il s'agit justement de tout faire pour rester en vie... En ouvrant sa première page, tu prends le train en marche. (Fidèle à ton habitude, tu n'avais pas lu la quatrième de couverture)... La fin du monde a déjà eu lieu. Julia, Shawn, Mouette et leur chien sont en pleine course poursuite... Tu as le sentiment d'avoir déjà vu des scènes semblables quelque part, dans Divergente ou Hunger Games, ou au détour d'un des dédales du Labyrinthe... (Ah d'accord, voilà où nous en sommes) Une éruption solaire a dévasté le monde tel que nous le connaissons, une épidémie s'est répandue transformant en errants (sorte de zombies agressifs) les survivants contaminés au moindre contact humain. Toi lectrice, tu souris très vite à ce dépaysement garanti et t'attache aussi rapidement aux personnages, à ces trois adolescents courageux et fatigués qui vont n'avoir de cesse au fil des chapitres de se déplacer, de sauver leur peau, de se méfier des adultes, et de se débrouiller au mieux pour se nourrir, dormir et ne pas se laisser prendre. L'hostilité est partout, sauf dans leur trio, où confiance et sentiments s'éveillent rapidement... Mais comment aimer, avoir un avenir, dans ce nouveau monde où le moindre contact, la moindre marque physique d'affection est une condamnation à mort ?... Tendue comme un arc, tu n'as pas pu laisser courir sur les dernières pages ces enfants sans savoir si ils allaient effectivement s'en sortir... Tu as éteint la lumière un peu tard ce soir là, le soir où tu as terminé ce livre terriblement addictif et divertissant. Pfiou, quelle course !... Qui aurait dit que tu prendrais plaisir à lire une telle histoire ? Tu te surprendras toujours un peu...

Editions Magnard Jeunesse - Octobre 2016

Hérisson l'a lu aussi

31 mai 2009

Pense

pensePense au bleu, au vent, à l'air
A tout ce qui n'est pas lui
Pense aux livres, à la poussière
Au vent dans tes cheveux

Au souffle chaud que promène
Le soleil sur ton visage, là

Pense à l'herbe
A tes doigts
A la rugosité des arbres
A ce qui te rapproche de l'enfance

A ce qui t'appartient
A ce qui est à toi, aujourd'hui

Cesse de croire à la transparence
Reprend le goût des sensations
Qui t'aidaient à te construire
Avant

Avant que tu ne penses à lui
Tous les jours
Avant que tu ne te détruises
De l'aimer tant

Pense à la mer
Aux ricochets des vagues
A la lumière
A Dieu même, si il le faut

Mais ne t'enferme plus dans son souvenir
Laisse le rêver de toi, un peu
A son tour
Maintenant

© Les écrits d'Antigone - 2009

24 avril 2010

Quand tu es parti, Maggie O' Farrell

quand_tu_es_parti"Qu'est-on censé faire de tout l'amour qu'on éprouve pour quelqu'un s'il n'est plus là ? Qu'advient-il de tout cet amour qui reste ? Doit-on le refouler ? L'ignorer ? Ou le donner à quelqu'un d'autre ?
Je n'avais jamais imaginé qu'on puisse penser à quelqu'un tout le temps, qu'on puisse avoir constamment quelqu'un en train de faire des bonds d'acrobate dans vos pensées. Tout le reste était une discrétion mal venue entre moi et ce à quoi je voulais songer."

Alice a été mariée à John. Un amour fou et absolu les liaient, et puis la mort l'a fauché, lui, injustement, dans l'explosion d'un immeuble, à deux pas de son bureau. Depuis, la vie est difficile, la solitude pesante pour la jeune femme. L'envie de continuer à vivre est infime et fragile. Pourtant, il y a sa famille, ses soeurs qu'elle aime et ses parents. Même si avec sa mère les heurts sont fréquents, l'incompréhension totale, elle peut compter sur eux, et sur le souvenir affectueux de sa grand-mère Elspeth.
Bien entendu, tout n'était pas rose dans sa vie avec John, la rupture avec son beau-père, juif intégriste qui ne supportait pas que son fils épouse une goy, avait failli briser son couple à plusieurs reprises.

Sur un coup de tête, quelques temps après le drame, elle décide un beau jour de retrouver ses soeurs, et débarque à l'improviste gare d'Edimbourg. Ce qu'elle voit alors dans le miroir des toilettes, le lecteur ne le saura qu'à la fin de sa lecture, mais cela est tellement fort, opressant, qu'Alice reprend le premier train-retour pour Londres.  Ce coup d'oeil est tellement bouleversant que le fil fragile qui la retenait encore au désir de vivre se brise...et que c'est d'un coma profond, entouré des siens, qu'elle nous raconte son histoire.

heart Ouch, que dire...quelle rencontre avec Maggie O'Farrell ! Je suis sous le charme absolu.
Ce titre est son premier roman. (Elle est peut-être plus connue comme étant l'auteure de L'étrange disparition d'Esmé Lennox, que je n'ai pour ma part pas encore lu.)
Ici, la construction se fait par touches de lumière et le temps n'a plus de chronologie. J'ai aimé que la vie n'y soit pas si simple, qu'elle soit si proche de la vie réelle, si proche de la mienne parfois. On suit Alice de sa naissance à sa vie d'adulte, en passant par son adolescence rebelle en quête d'absolu et de liberté. On suit également la vie d'Ann sa mère, celle de ses soeurs, de son père et de sa grand-mère Elspeth...et on découvre peu à peu des secrets, des clés, des moments remplis de tendresse et d'émotion. On veut savoir ce qu'elle a vu, absolument. On ne pense plus qu'à ça. Mais qu'a-t-elle donc vu dans cette gare d'Edimbourg ?
Voilà, et j'ai versé ma petite larme en tournant la dernière page. Pour de vrai.
Une lecture lumineuse et émouvante.

bouton3 Note de lecture : Coup de coeur ! - 10/18 - mai 2003 - 8.60€Biblioth_que_et_LAL

L'avis de Cuné : "Ca faisait longtemps que je n’avais pas été scotchée à ce point par une intrigue, mais il faut dire que Maggie O’Farrell sait y faire (et c'est un premier roman !)" - L'avis d'Aifelle : "L'histoire va crescendo, nous comprenons petit à petit ce qui a amené Alice sur ce lit d'hôpital, je dois avouer que j'ai lu les dernières phrases en frissonnant .. un excellent moment de lecture." - Avis de coup de coeur pour Angelica !

11 juin 2011

Comme une mère, Karine Reysset

COMMEUNEMERE"Elle n'est plus là. Le drap du berceau a gardé l'empreinte de son corps en boule. Notre rencontre aura été de courte durée. Je n'ai même pas eu le temps de lui parler. Je vais me préparer et partir, je n'ai plus que ça à faire maintenant. Sur ma main, il y a encore son odeur de bébé. Une odeur de lait et de cassis, ou de mûre."

Emilie est trop jeune, trop seule, trop peu capable d'élever cet enfant qu'elle va mettre au monde dans quelques minutes. Il naîtra sous X, sera élevé par une famille d'accueil aimante, loin d'elle, et voilà tout. Mais rien ne se passe comme prévu, ni l'attachement subtil qui attache la jeune femme à sa petite fille dès qu'elle l'aperçoit, la sent, l'entend, ni la présence de cette autre femme dans la maternité qui profite d'un moment d'inattention pour enlever le nourisson, tellement pleine de désir d'enfant et de cette douleur absolue d'avoir encore une fois perdu le sien...

Entre Paris et l'espace Thalasso de Saint-Malo, c'est le destin d'une petite Léa née pour susciter l'amour d'une mère que l'on suit. Et c'est avec une émotion à fleur de peau que l'on rentre dans ce récit de Karine Reysset. Je dois avouer que des larmes ont coulé. Dans ce roman, il est surtout question du lien maternel et de la possessivité qui en découle, mais aussi de cette possibilité courageuse d'une vie recommencée loin des orages du passé, et puis de folie.
Voici le troisième roman que je lis de l'auteure, en peu de temps. Après avoir lu A ta place et Les yeux au ciel, je pense cerner à présent l'ambiance de ses textes, son univers littéraire. Il me plait beaucoup. Je vais sans doute attendre, cependant, avant d'en lire un quatrième... Point trop n'en faut pour conserver le plaisir !

bouton3 Editions Points - 6€ - Avril 2009

Merci Clara !! 

La lecture d'Amanda - Celle de Laure - Valérie l'a lu... - Cathulu aussi !! 

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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