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Les lectures d'Antigone ...

Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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5 octobre 2009

L'homme que l'on prenait pour un autre, Joël Egloff

l_hommequel_onprenaitpourunautre"Voilà comment, d'une heure à l'autre, quand on a la tête que j'ai, on se retrouve époux, père et chef de famille sans avoir rien demandé à personne. Même si ce n'est que le lendemain au réveil que je m'en suis rendu compte, que j'ai pu en mesurer toutes les conséquences, quand les enfants m'ont sauté dessus aux aurores en dansant sur le lit, sur l'air de Papa est revenu. J'aurais dû y penser, à eux, pourtant, j'aurais dû m'en souvenir. Je les entendais quelquefois depuis chez moi, je les avais déjà croisés dans l'escalier. Ils n'étaient que deux. Un garçon et une fille. Mais ils s'agitaient tellement et faisaient tellement de bruit, qu'il m'a semblé, sur le coup, qu'il en venait de partout, qu'ils étaient au moins cent, une armée, un essaim, tandis que leur mère, à mes côtés, s'étirait comme une chatte, en souriant tendrement. Ils avaient tous l'air content de me voir. Ils n'étaient pas rancuniers pour un sou. Ni même le chien qui me léchait le visage avec beaucoup d'affection. Je faisais très bien l'affaire pour tout le monde, apparemment."

Notre narrateur a un visage très commun. En conséquence, on le prend toujours plus ou moins pour quelqu'un d'autre. Bizarrement, cette méprise s'étend facilement à sa porte d'entrée, ou à sa boîte aux lettres. Son facteur ayant la fâcheuse tendance d'y déposer du courrier qui ne lui est pas destiné.
Sa principale occupation est d'aller voir une tante, ou peut-être une grand-tante, ou une cousine de sa tante - il ne sait plus très bien - dans un foyer logement éloigné, un dimanche sur deux.
Tout dérive lorsque fatigué de lutter contre ces vies inconnues qu'on lui assigne, il commence à laisser les évènements se dérouler comme ils le souhaitent. Une spirale dangereuse dans laquelle notre homme, un peu las, risque bien de se perdre tout à fait...

Voici un titre qui était dans mes intentions de lecture (LAL pour les initiés) depuis fort longtemps. Je ne savais plus très bien où, ni pourquoi, je l'avais noté. Je n'avais aucune idée de ce que j'allais y trouver.

Il y a du Kafka dans le récit de Joël Egloff, ou le sentiment de croiser un personnage à la Sartre, errant dans les rues, les escaliers, vivant dans un monde un peu flou, proche de la nausée. Mais cette histoire de méprise, répétitive à l'excès, est à prendre largement au second degré, au risque d'être terriblement déçu par l'intrigue. L'homme que l'on prenait pour un autre est en fait une fable, au lecteur je suppose d'en comprendre la morale. 
Je me suis surprise à sourire à plusieurs reprises aux trouvailles verbales de l'auteur, aux quipropos rocambolesques des situations. A un moment seulement, j'ai eu le sentiment de retrouver les paroles d'un scketche de Bigard (celui qui parle d'une chauve souris intelligente, vous voyez), alors j'ai un peu tiqué, mais sans plus.
Joël Egloff a un talent d'écriture certain. Cet exercice de style particulier qu'est ce roman en est la preuve. Il possède également un goût de l'ironie et de la loufoquerie assez délectable. Cette lecture est plaisante mais pas inoubliable, comme un goût de déjà-vu, ou de déjà lu.
En fait, j'aimerais beaucoup lire "autre chose" de cet auteur...pour voir.

"C'est à mon physique très ordinaire que j'attribue cela. Avec un visage aussi commun que le mien, on ne passe pas inaperçu. Deux yeux, un nez, une bouche, ça rappelle forcément toujours quelqu'un à quelqu'un."

bouton3 Note de lecture : 3.5/5

ISBN 978 2 266 18431 1 - Pocket - SEPT2009

Un grand merci aux Edtions Pocket pour l'envoi, et à Blog-o-Book pour la proposition !

Clarabel l'a lu aussi "ce petit roman étrange", et en fait je l'avais noté chez elle - L'auteur est en interview chez AuteursTv - Gambadou a été conquise - La lecture de Uncoindeblog...qui a préféré Kafka - Valdebaz n'a pas adhéré au comique de répétition - Xiane est bien malheureuse de sa déception - ... je remarque que, malgré tout, la qualité de l'écriture a été appréciée par tous, et qu'une certaine curiosité est titillée, tout de même ;o).

 

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4 octobre 2009

Toutes les réponses sont dans les livres...ou presque

Taguée par Levraoueg, me voici bien marrie devant tant de réponses à donner, mais je me lance, allons-y… Il me faut répondre aux questions posées par des titres de livres lus et chroniqués sur ce blog depuis un an, ou plus.
Envie de le faire à la manière d'un nuage, c'est parti !

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tagDécris-toi. Antigone 256   (assumons jusqu'au bout) Comment te sens-tu ? Sans blessures apparentes ( Oui, finalement ça va, merci.) Décris là où tu vis actuellement : Vue sur mer (enfin pas vraiment, mais elle n'est pas si loin) Si tu pouvais aller n’importe où, où irais-tu  ? Pieds nus dans le jardin (car ce temps est un peu terminé, du moins pour l'hiver) Ton moyen de transport préféré : Le bateau du soir (ou celui du matin, d'ailleurs, ça marche aussi) Ton/ta meilleur amie est : celle avec qui souvent nous contemplons Tout le chemin parcouru Toi et tes amis vous êtes : atteints du Vice de la lecture Comment est le temps ? Je crois que demain, Il pleut Ton moment préféré de la journée : j'en ai plein, mais j'aime particulièrement aussi quand je suis Tout d'un blog, dans ma bulle Qu’est la vie pour toi ? Pas encore tout à fait telle que je la voudrais (jamais contente, en somme), il y a Celle de ma vie, Celle de mes rêvesTa peur : j'ai peur Des vents contraires Quel est le meilleur conseil que tu as à donner ? Ecoute s'il neige (voir autrement, c'est toujours bien) Pensée du jour : On n'empêche pas un petit coeur d'aimer (pensée universelle, non ? et d'ailleurs pourquoi l'empêcher) Comment aimerais-tu mourir ? Pas très envie de mourir, drôle de question, mais à choisir ce serait dans Le doux murmure du silence La condition actuelle de mon âme : mon âme prendrait bien Un café viennois (l'heure et la lumière de ce dimanche après-midi d'automne s'y prête).

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Je tague à mon tour... Nanne, Sylvie et Gambadou, mais c'est seulement si elles le souhaitent !

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J'ai également été taguée par Lili Bohème, je fais donc d'une pierre deux tag !!lilitag

Il s'agit cette fois-ci de nommer 3 choses qui me mettent du baume au coeur...c'est facile, juste un choix à faire, forcément injuste pour les "choses" oubliées.

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Il s'agit donc...

1 - des bras de mes enfants autour de mon cou pour un câlin ; et quand petit dernier me dit, très sérieusement le doigt pointé vers moi : "toi, tu es une reine !",

2 - des gestes amicaux gratuits : des appels, des mails, des sourires, des attentions, du temps passé ensemble,

3 - et trouver le soir en rentrant du travail, après une journée pas toujours satisfaisante, les bras chargés de sacs et de cartables d'enfants (oui, je sais, ils devraient les porter eux-mêmes), ma boîte aux lettres pleine de livres.

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Et cette fois-ci, je tague Bel Gazou, Anne et Ptitlapin

3 octobre 2009

Coeur d'encre - DVD

coeurd_encre coeurd_encre1

Vous étiez toutes et tous déjà persuadés depuis longtemps du pouvoir des mots...mais après avoir vu ce film là vous ne considérerez plus la lecture à haute voix de la même manière...
Je vous prédis également un joli moment de cinéma, féerique, où le livre est à l'honneur comme jamais !
Ce film est fait pour nous, lectrices addictives que nous sommes, incontestablement.

Nous sommes ici dans l'univers dépaysant du Fantasy. Meggie, jeune-fille de 13 ans est en voyage avec son père Mortimer. D'ailleurs, depuis son enfance, et le jour où la mère de Meggie a disparu subitement de leur vie, ils ne font que cela, voyager, fuir et chercher un livre rare intitulé Coeur d'encre, et ce dans toutes les bouquineries d'Europe. Ce que Mortimer n'a jamais expliqué à sa fille, c'est qu'il cache un secret, un pouvoir ; il est depuis toujours une langue magique, un lecteur capable de donner vie aux personnages des ouvrages qu'il lit à haute voix.
Il y a neuf ans, alors qu'il ignorait encore ce don, il a eu le malheur de commencer les premières pages d'un roman, Coeur d'encre...

La bande-annonce :

Plus d'infos sur ce film

Tiré du roman éponyme jeunesse de Cornelia Funke disponible chez Gallimard

1 octobre 2009

Ecoute s'il neige, Cathie Barreau

_coutes_ilneige"Ses yeux n'étaient pas clos. Ils étaient d'un bleu très pâle, éteint comme une pierre, une aigue-marine abandonnée. Ses paupières restaient immobiles et son sourire s'attachait à sa bouche, ses pommettes, son front. Le contact de ses mains fut si sensible que le souvenir ne me quitta pas. Quand ils me souhaitèrent le bonsoir et que je me décidai à entrer dans le jardin de nos hôtes, j'étais dans un rêve dont je ne distinguai pas la cause exacte : était-ce ma solitude soudain rompue ou la rencontre avec mes voisins, avec elle si belle, au regard absent ?"

heart Voici un coup au coeur qui m'a prise par surprise. Comme quoi, fureter dans sa PAL a parfois du bon...mais ce titre n'est pas si vieux, loin sans faut.

L'histoire ? Paul emménage dans une maison, au coeur d'un hameau, à présent seul, suite à un divorce dont il se remet doucement. Il cherche le calme et la tranquillité ; il espère se retrouver face à lui-même. Mais un matin, une femme apparaît à la fenêtre, chez ses voisins, nue, le buste offert au soleil, apparemment impudique.  Cette femme s'appelle Blanche et elle ne voit pas. Par le toucher et les sensations, un dialogue se noue entre ces deux âmes, tissant au fil des rencontres une relation amoureuse peu ordinaire.

Il est assez rare de lire un roman en ayant déjà entendu et vu l'auteure. Cathie Barreau a en effet dirigé pendant de nombreuses années le lieu de littérature dans lequel je me rends souvent, dans ma ville. Dans les premières pages de ma lecture, c'est donc une voix féminine que j'ai entendu, brouillant un peu les pistes, et puis la transposition s'est faite, le souvenir de sa dédicace, de ce qu'elle m'a dit, s'être mis ici aisément dans la peau d'un homme. Et l'émotion est venue, ensuite, de manière inattendue, dans ce rapport tactile peut-être entre deux êtres, dans tout ce que j'ai ressenti de connivence avec les personnages, dans ce rapport aussi avec la nature et les autres, dans cette facilité de lecture qui pour une fois et pour ce roman est un compliment.

bouton3 Note de lecture : 5/5 (le maximum, forcément, pour cause de frissons !)

ISBN 978 2 916010 37 3 - 15€ - AVRIL 2009

Les autres titres lus ... Trois jardins (2006) - Journal secret de Natalia Gontcharova (2006) - Visites aux vivants (2007), avec une préférence nette pour les deux derniers (mes billets ont disparu avec mon ancien blog).

objectif_palUn extrait différent sur remue.net - Une très jolie critique sur le blog des habitants de St Nazaire - et un élan d'admiration chez Poézibao -

Défi Objectif Pal : 3/50

30 septembre 2009

Cécile Mainardi

livremer"Je suis le capitaine qui sombre avec le livre qu'il écrit. J'écris le livre dont je suis le capitaine à y sombrer avec. Je suis le capitaine d'un livre écrit pour sombrer. Je suis sombre, vous le savez, et j'ai une âme de capitaine. Je sombre avec le livre que j'écris pour en être vraiment le capitaine. A en être éxagérément le capitaine, on peut faire sombrer un livre. Je suis le livre que le capitaine fait sombrer droit dans son axe de capitaine debout (car un livre sans capitaine ne sombre pas, ne peut pas sombrer). Je suis capitaine hélas, et j'ai fait sombrer tous les livres. J'écris sombrement un livre sur le capitaine que je suis, et l'eau commence à le recouvrir. J'écris un livre sur ta blondeur."

Extrait de La blondeur, poème lui-même extrait de Poé/tri "40 voix de poésie contemporaine" chez Autrement, 2001

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28 septembre 2009

La Petite Fille du Bois Caïman (T6) ~ Bourgeon..."Les Passagers du vent" - BD

bourgeonC'est avec joie que j'ai appris il y a quelques mois le retour des Passagers du vent avec l'annonce de la parution en septembre 2009 d'un sixième tome, que voici.
J'ai une histoire particulière avec cette série. Comme le personnage d'Antigone, Isa et ses compagnons font partie intégrante de ma vie. Avec eux, j'ai rêvé adolescente de devenir moi aussi rebelle  - et dessinatrice de BD. (;o)
J'ai beaucoup admiré le travail de Bourgeon à l'époque, sa manière originale de mettre en scène les vignettes, son trait. Et j'aime toujours particulièrement sa vision de la femme, sensuelle, forte et intelligente, charismatique.

Dans cet opus là, nous sommes en Louisiane en 1862, en pleine guerre de secession. Zabo Murrait, la petite-fille Bois-Caïman, est contrainte de quitter la résidence Murrait pour rejoindre son frère à Lananette.
Y vit également une vieille femme centenaire qui se nomme comme elle, Isabeau, et qui va lui conter son histoire...

Mon avis ? Les planches de cet album sont superbes, les dessins d'une perfection, et d'une grâce, certaine. J'ai retrouvé avec bonheur l'espièglerie et le talent de conteur de Bourgeon. Cela dit, voilà, je suis un peu déçue... L'intrigue m'a semblé se traîner un peu, les bulles sont parfois trop bavardes, et avant que de retrouver Isa en fin d'ouvrage (la femme centenaire, c'est elle !), l'ennui était embusqué derrière chaque page. Ce qui est un peu dommage. Mais peut-être en attendais-je de trop ? Le Livre 2 de cette sous-série, à paraître en janvier 2010, me permettra sans doute de m'en faire une véritable opinion. Et je ne me priverai certainement pas de l'acheter... tout de même !

ISBN 978 2 35648 066 8 - 15€ - SEPT2009

Bois_41   Bois_30   bois1

Pour info, les anciens tomes des Passagers du vent ont tous été réédités chez un nouvel éditeur (12 bis), avec en prime, de nouvelles couvertures !!

L'auteur nous parle de son travail ici, et encore ici.

27 septembre 2009

Offrande

offrande1Je t’offre mes rides.
En voudras-tu ?
Celle surtout, verticale et épaisse, qui barre mon front, et qui me donne l’air sérieuse et sévère. Je sais sa raison d’être. Je l’aime.
Elle est une frontière irréelle entre moi et hier, indélébile.

Je t’offre mon crépuscule à venir, des promesses, et mes pulls en cachemire.
Deux bras, autour de ton cou, tous les jours, pour mieux t’embrasser.
Ou te tenir chaud.
Jamais te contraindre.

.

Je t’offre tendresse et doutes, emmêlés, noués.
Ces ombres qui voilent trop souvent le ciel de mes instants.
Ils te serviront de parapluie, de paratonnerre, d’arme ou de bouclier. C’est selon.

A toi l’usage. Pas la peur.

.

Je t’offre ce que je n’ai pas, ou plus, ou jamais eu.
Mes vides.

Tout ce que tu pourras combler de tes rêves, de tes envies, de tes projets.

Pas certaine d’être tout à fait terminée. Complète. Entière. Heureuse.

Pas certaine d’être - toujours - tout court.

.

Je t’offre mes joies, et les rires inutiles qui naissent dans ma gorge.
Le soleil dans ma maison, son désordre chaud.

Mes couleurs.
Le rouge de mes joues.

.

Et tous ces creux où nous pourrons nous abriter ensemble,

Longtemps.

.

.

© Les écrits d'Antigone - 2009

Une petite réflexion sur le temps qui passe...;o), inspirée par une lecture de Florinette.
De plus, je commence à être très très fâchée par ces photos retouchées, vues sur les publicités de ELLE ou autres, qui ne ressemblent plus à rien. On nous fait croire que les actrices n'ont plus de rides (pfff on les a pourtant vues ailleurs) et les visages sont tellement lissés et transformés qu'ils finissent par faire presque peur en plus d'être franchement laids, vous ne trouvez pas ?
De grâce, montrez-nous de belles rides !

Un petit ajout, comme ça, une publicité lissée qui m'exaspère...pour l'exemple.


Uma Thurman - Ange ou Démon - Le secret de Givenchy
envoyé par Angelmugler. - Regardez plus de courts métrages.

25 septembre 2009

Ce que je sais de Vera Candida, Véronique Ovaldé (Rentrée littéraire 2009)

cequejesaisdeveracandida"[...] N'oublie jamais ta colère. Et si la colère s'effaçait en faveur d'un sentiment plus confus et plus paralysant comme la culpabilité alors il fallait la réactiver, et quel meilleur moyen que de se planter devant le miroir de la chambre, soulever son maillot et compter les traces laissées par le si grand amour mal exprimé de Violette Bustamente. Dans ces moments-là Vera Candida se collait au miroir pour sentir la fraîcheur d'hiver sur sa peau puis elle soufflait pour créer de la buée et dessiner sur la surface si lisse des formes rondes, des spirales et des volutes. Elle remontait ses cheveux et touchait la balafre blanche et soyeuse qu'elle avait sous l'oreille puis elle remettait sa chevelure en place.
Ces cicatrices là, mon sucre, sont des étendards, disait grand-mère Rose. Au fond c'est un avantage toutes ces coutures bien visibles. Quand le mal qui t'est fait est seulement à l'intérieur (mais sache, ma princesse, qu'il peut être aussi taraudant et violent que des coups de poing), alors ne pas perdre de vue ta colère et ta juste rage demande un bien plus gros effort."

Ce que je sais de Vera Candida est l'histoire d'une lignée de femmes.
En tout premier, il y a Rose, la grand-mère, ancienne prostituée, devenue experte en poissons volants, puis maîtresse de Jéronimo (inquiétant personnage oscillant entre l'iguane, le jetsetteur et le caïd) . Ensuite, il y a Violette, la fille de Rose, un peu spéciale, pas finie et bonne à rien, juste à courir les garçons et à donner naissance à une enfant, la troisième femme de ce roman, la seule à espérer enfin briser le destin qui semble planer sur leurs destinées à toutes, elle se nomme Vera Candida. En effet, cette dernière a l'impulsion juste de fuir l'île de Vatapuna, à quatorze ans, enceinte, lourde d'un secret inavouable. Elle atteint Lahomeria, livrée à elle-même puis recueillie dans un foyer alors qu'elle accouche de la quatrième fille du récit, Monica.
L'amour, comme bien souvent, sonnera le carillon de l'espoir, en la personne d'un journaliste obstiné et combattif, doux, Itxaga, amoureux fou de Vera Candida...

Encore une fois (ayant j'ai déjà lu Et mon coeur transparent et Toutes choses scintillant), me voici sous le charme de la manière bien personnelle de Véronique Ovaldé de mener un récit ! Nous sommes ici dans une amérique du sud imaginaire où le réalisme frôle sans cesse le légendaire et le féérique, et tout cela est terriblement bien fait, et maîtrisé, et passionnant.
Difficile pour moi de ne pas aimer non plus la délicatesse avec laquelle elle parle des femmes, de leurs corps, de leurs impulsions, de leurs doutes et de leurs choix, parfois maladroits, souvent tragiques. Ces personnages là me semblent toujours si familiers. Ils me donnent des envies de protection et de justice, d'abandon aux sentiments vrais.

J'ai donc aimé cette lecture, vraiment. Et pourtant, je n'arrive pas à comprendre pourquoi il m'est impossible cette troisième fois encore, d'assigner un "petit coeur" à mon billet.
Il s'agit là simplement, sans doute, d'écriture et de distance, de ce fossé qui se creuse entre nous, étrangement, au fil des pages. Rien de grave, juste un sentiment d'éloignement qui me laisse moi, admirative, mais un peu sur le côté, tenue à l'écart, distanciée.
Voilà un effet bien mystérieux... ;o) 

bouton3 Note de lecture : 4.5/5

ISBN 978 2 87929 679 1 - 19€ - AOUT2009

Elles l'ont lu aussi : Amanda - Cuné - Jules - Albertine ...qui d'autre ?

Ce roman est en lice pour le 22ème Prix Goncourt des Lycéens parmi 14 titres.

Défi 1% littéraire 2009 : 6/7

22 septembre 2009

C'est l'automne !

Et pour le commencer en beauté, sans friser le nez vers le ciel gris au dehors, les chaises de jardin à rentrer pour l'hiver et les sandalettes à remiser, ci-dessous un dessin de Marie Desbons...
intitulé Soupe d'automne :

l_automne

Les dessins de Marie Desbons sont édités, entre autres, chez La Marelle mais vous pouvez la suivre aussi sur son blog, Mon grain d'selhttp://mariedesbons.canalblog.com/.
C'est frais, serein, un peu fouillis et gai, j'aime bien.

(Un petit parfum d'enfance sur ce blog, en ce moment...je sais.)

21 septembre 2009

La Planète des Alphas

laplan_tedesalphasVoici un album (idéal pour petit dernier, 4 ans), qui n'est pas réellement un livre comme les autres. Il a pour but de favoriser chez l'enfant le "déclic lecture".
Il contient un conte dans lequel les personnages sont des lettres (le peuple des alphas), et ces lettres ont la particularité d'émettre des sons correspondants à leur nature : la fusée fait "fffff", mademoiselle i fait "hihihi", monsieur o fait "ohohoh" et monsieur a "ahahah".

La méthode de base - puisqu'il s'agit vous l'aurez compris d'une méthode de lecture - est constituée d'un livre, d'un poster reprenant l'alphabet via les personnages de l'histoire et d'un CD indispensable à la compréhension du récit, car les images ne sont pas légendées.

Je craque généralement sur tout ce qui ressemble de près ou de loin à un abécédaire, mais je n'avais aucune idée de la réaction de mon fils à cet ouvrage. Je connaissais seulement son intérêt pour l'écriture depuis son entrée en Moyenne section. Je ne m'attendais pourtant pas à ce qu'il soit aussi emballé.
Il a très vite compris le principe, et l'histoire. Il a voulu écouter le CD deux fois dans la même journée, et a passé beaucoup de temps à parler des personnages, et ce à toute la famille... Ce livre est en passe de devenir son livre doudou préféré.blackfrm

J'ai apprécié également de le voir suivre avec les doigts la courbure des lettres, comme si il les écrivait. Cet album aurait-il donc des pouvoirs magiques ?

Nous en sommes tout de même qu'aux balbutiements car l'ouvrage contient des exercices et des approfondissements que nous allons avec plaisir étudier ensemble par la suite.

Pour avoir une petite idée du conte, vous pouvez visionner une vidéo en cliquant sur le lien ci-contre : http://www.dailymotion.com/video/x8jzof_le-dessin-anime-la-planete-des-alph_creation qui reprend les premières minutes du dessin-animé...
L'histoire ?
"Olibrius s'ennuie, seul dans sa chambre. Soudain, un personnage étrange apparaît devant lui. Il se nomme Cosmopolux. Il lui propose de le suivre pour un voyage vers la planète Alpha, tout en souhaitant éviter les désagréments de la planète des Bêtas, toute proche, aux mains de l'horrible sorcière Furiosa... "

ISBN 978 2 35366 056 8 - 19.90€ - 2008

Toutes les autres infos sont sur http://www.planete-alphas.net/.
Un grand merci à Marjorie de l'association "Le droit de lire" ! Cette rencontre livresque est un vrai succès !

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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