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Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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1 mars 2015

Skim, Tamaki et Tamaki

skim

 "Aurais préféré plâtre noir, mais ai dû prendre blanc de base à la place.
Trouve points de suture carrément plus classe que fracture.
Aurais dû tomber sur bouteille de bière."

Le ton est donné d'emblée pour cette BD que je voulais découvrir absolument après mon coup de coeur pour Cet été-là, des mêmes auteures. Et je n'ai pas été déçue par cette seconde découverte, et ce nouveau duo amical et adolescent. Il manque peut-être de la grâce, celle qui m'avait profondément touchée dans l'autre album, les dessins sont peut-être moins beaux aussi, mais quel talent ! 

Nous retrouvons ici Kim et Lisa, deux collégiennes, à la fois un peu coincées et gothiques, intéressées par la sorcellerie et les arts divinatoires. Elles regardent de loin le chagrin de Katie, délaissée par un petit ami qui finira par se suicider. Son désespoir les atteint peu tant elles sont elles-même déjà perdues dans leurs propres émotions. Et puis, pour Kim, il y a cette relation étrange avec Melle Archer, le professeur de lettres, qui ne veut rien dire, et puis tout à la fois, et qui donne des remous dans le ventre. Est-ce que c'est ça l'amour ?

Un album doux amer à découvrir.

Casterman - 14.50€ - 2008 - Merci ma bibli !!

Cuné la tentatrice ! 

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9 mars 2015

Mon père (atelier d'écriture)

ateliermarion-pluss

De toi, je ne vois qu'un torse, celui contre lequel je rêve de me blottir dès que la vie sort ses couteaux. Peu importe alors que tu sentes l'alcool, la cigarette ou la transpiration. Pour moi, tu sens bon, tu sens la maison, tu sens l'homme. Je suis une petite fille qui aime irriter ses joues à ta barbe, qui aime se blesser aux clous de ton blouson, qui aime quand tu prends ma nuque doucement pour me rapprocher de toi.
Ce serait tellement mieux cependant si tu ne m'envoyais pas ensuite très vite jouer, d'un mouvement toujours trop brusque. Les adultes ont tellement de préoccupations, d'affaires sérieuses à régler, besoin d'espace, ouf laisse moi tranquille, leur vie à mener. 
Tu sais, les enfants sont rudes, surtout entre eux, et je ne suis pas la plus forte. Tu n'as pas idée des trésors qu'il me faut déployer pour survivre parmi mes semblables. Et puis je suis si malhabile, avec mes tresses, ma blondeur, la candeur dans laquelle vous m'élevez, mes vêtements de travers, et les mondes que je me fabrique tout bas. Heureusement, les livres sont là, et lorsque je plonge dans l'un d'entre eux je peux enfin devenir quelqu'un d'autre, ce garçon courageux qui découvre une île mystérieuse, ou bien cette jeune fille orgueilleuse et têtue qui tient tête à plus riche qu'elle. Et il y a tellement de pays à découvrir dans leurs pages, de vies à vivre, d'énigmes à résoudre, de rôles à jouer, que je ne me sens plus seule, mais entourée, protégée. Certains personnages de papier m'accompagnent parfois sur le chemin de l'école, je les laisse avec regret à la grille. Les cris de la cour de récréation les dispersent violemment.
Je vois bien cette moue courroucée dont tu couvres ton visage lorsque tu me découvres plongée dans un de ces volumes que j'emprunte avec gloutonnerie à la bibliothèque. Tu aimerais que je sorte plus, que je m'amuse, tu me voudrais entourée de poupées, tu ne comprends pas. Tu ignores ce que je picore dans mes livres. Tu ne peux pas savoir que j'y puise un espoir insensé, combien j'y attends impatiemment et avec avidité la fin de l'enfance, comment je m'accroche à eux. 
Un jour, je glisserai mes bras dans les manches de ton blouson. Un jour, je pourrai appuyer mon front contre le tien et te donner à mon tour de la force. Un jour, je serai grande. 

Une photo (de Marion Pluss), une inspiration, beaucoup d'imagination, et au final un texte... tout ça pour l'atelier d'écriture de Leiloona [clic].  Et comme un petit écho à ce texte là... [clic]. J'ai fait des progrès. ;)

11 mars 2015

"En revenir

pineau

Commencer par le titre, la désillusion et y aller. N'en pas revenir encore, faire marche arrière, en avant toute. Question de survie. La surprise est passée, la sidération reste. S'arracher de là. Soulever les pieds de pierre et pesamment scander le point de non retour. Ebranler les alentours, les [in]certitudes, le corps et sa mémoire, le temps - à en appeler à l'orage, à en attirer les foudres. Etre plus fort que cela, regarder, ça bouge, ça gronde, ça auréole d'éclairs. Avancer. La terre tremble, réjouissances, lever la tête, et marcher droit. N'en être pas moins lourd mais regarder ailleurs. N'attendre plus rien mais savoir comment tout a commencé et comment tout finit. Parce que revenir de ce loin. Etre presque mort mais plus fort que l'enfermement. Peser maintenant le silence. L'alléger en en portant les chaînes. Et bientôt savoir où les déposer. Creuser."

Extrait de Avec dessus dessous de Jany Pineau, éditions Gros Textes, 2015

Ouvrir le livre d'une amie. Avoir attendu le bon moment pour le faire, d'être un peu plus apaisée dans son quotidien... Et puis trouver avec émotion dans ces pages juste les mots qu'il faut à poser sur aujourd'hui. Etre heureuse de cela. Et des post-it égrenés sur d'autres textes... comme L'Indicible ou La Parenthèse. Bravo Jany ! Et merci pour ta poésie. [Pour commander c'est par ici]

 

12 avril 2015

Chroniques de la débrouille, Titiou Lecoq

chroniquesdeladebrouille

 "Je suis de semi-bonne humeur. D'une bonne humeur mitigée qui ne demande qu'à basculer vers l'outre-noir."

Avant tout, pour comprendre le sujet de ce livre, il s'agit de savoir que Titiou Lecoq tient un blog (toujours alimenté) depuis des années (http://www.girlsandgeeks.com/), connu pour sa verve, sa non langue de bois, et sa fraîcheur insolente. Je la suivais très régulièrement à une époque, quand je fonctionnais encore avec un agrégateur de flux, et que mon temps semblait s'étirer lentement comme un chew-gum mâché toute la journée. La lire était revitalisant, parfois une expérience un peu incongrue et décalée, mais toujours un plaisir. En 2011, Les Morues sont sorties en librairie [clic ici] et Titiou Lecoq est devenue auteure. Puis, quelques temps plus tard, elle est devenue maman. 

Les Chroniques de la débrouille (sorti aux éditions Fayard sous le titre Sans télé, on ressent davantage le froid) sont la retranscription retravaillée des chroniques de son blog jusqu'à sa première maternité. J'ai reconnu certains passages que j'avais lu en direct. On y reconnaît cette jeune-fille de son temps, arrimée à internet toute la journée, bardée de diplômes inutiles et coincée dans un petit boulot qui la nourrit à peine, pleine de désirs, d'envies de devenir ce qu'elle souhaite devenir, et puis aussi maladroite, avec ses histoires d'amour un peu ratées, ses amis présents. Mais malgré ses hésitations et ses listes, sa volonté de devenir écrivaine, elle ne s'en sort pas si mal la jeune Titiou, puisque de pigiste, elle devient presque journaliste et finit par être invitée sur les plateaux de télé.

J'ai pris ce petit poche comme une parenthèse de bonne humeur. Je ne me souviens pas avoir autant ri avec un livre depuis longtemps. Car les aventures de Titiou Lecoq sont désopilantes, son regard sur son quotidien souvent juste et désarmant. Le langage est gouailleur et sans filtre, direct, mais j'ai aimé cette lecture, elle m'a fait du bien. Elle donne en filigrane beaucoup d'espoir, celui assez ténu qu'on peut avancer dans la vie, même avec ses fragilités en bandoulière, du moment qu'au fond de soi vit une certaine volonté. 

Editions du Livre de Poche - 6.90€ - Avril 2015

22 avril 2015

Mon gros dico des monstres à ratatiner, Catherine Leblanc et Roland Garrigue

mongrosdicodesmonstres

"Parfois, de gros ou de petits monstres viennent nous embêter. [...] Certains sont plutôt gentils et juste un peu gênants, d'autres sont méchants, et quelques uns sont... très méchants !
Ils vivent sur terre, dans l'air ou dans l'eau. Ils sortent le jour ou la nuit. Ils peuvent être microscopiques ou géants. Ils changent de forme et de couleur. Ils font des bruits étranges et sentent plus ou moins bons. En tout cas, plus on les connaît, moins ils font peur !"

A la maison, nous connaissons depuis quelques temps déjà les albums de Catherine Leblanc et Roland Garrigue, car ils rencontrent un succès certain auprès de petit dernier depuis de nombreuses années. En effet, le bac des Comment ratatiner... était bien souvent le premier passage obligé en bibliothèque quand il était plus petit, et la déception était grande quand il était vide. La preuve [ici], et [ici aussi]. (Catherine Leblanc écrit également pour les adultes, et les adolescents. J'en profite pour vous remettre en mémoire l'excellent L'avenir [clic ici].)

Lors du Printemps du livre de Montaigu [clic], nous avons donc été ravis de rencontrer Catherine Leblanc. C'était d'ailleurs une surprise car je n'avais pas repéré son nom dans la liste des auteurs. La discussion a été trop brève, et j'espère mieux gérer mon temps l'année prochaine. Cependant, petit dernier, quelque peu décontenancé de se retrouver tout à coup devant tous ces Comment ratatiner convoités depuis si longtemps a du faire un choix... Il a choisi ce Dico des monstres car ce qu'il préfère dans ces albums est l'humour de Catherine Leblanc, l'inventivité qu'elle déploie pour créer des monstres du quotidien, et le foisonnement des dessins de Roland Garrigue. Mon fils s'empresse d'ailleurs souvent après lecture de créer ses propres monstres, tout aussi improbables et burlesques, et nous devons ensuite les approuver en élisant notre préféré.  

 DSCF1851[1] DSCF1852[1]

Ci-dessus, vous pouvez voir les deux pages que petit dernier a choisi de vous montrer : la coupe transversale d'un monstre, et le Timidator, celui qui habite le plus souvent à l'école, et qui fait les gros yeux pour nous faire rougir et nous rendre muets quand on veut parler. Vous ne serez pas étonnés de retrouver quelques monstres qui hantent aussi nos vies d'adultes. Un album à lire avec nos enfants, donc, pour partager un peu nos peurs, et en rire beaucoup.

Editions Petit Glénat - 15.90€ - Septembre 2013

http://catherineleblanc.blogspot.fr/

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26 avril 2015

Un dimanche sous la pluie

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Se réveiller un dimanche matin de pluie, les yeux cernés, après avoir bricolé la veille au soir jusqu'à pas d'heure... Voilà à quoi s'occupent en effet mes mains quand elles ne tiennent pas un livre en ce moment. Je suis charmée depuis quelques semaines par les propositions de ce site là [Chouette Kit], et retrouve ainsi les gestes de l'enfance, ceux qui font du bien, qui ouvrent l'imagination et vident la tête. J'ai quelques lacunes, je me suis rendue compte que le crochet n'était décidément pas mon truc, j'ai transformé l'idée du doudou de laine en pochette pour ma fille, mais ce n'est pas grave, tant que je m'amuse (et ma fille est ravie).
Sinon, pendant ce temps, je lis quand même... A venir, ma lecture de Le roi disait que j'étais diable de Clara Dupont-Monod et de Kinderzimmer de Valentine Goby. Bon dimanche !
(Exceptionnellement, pas de texte demain pour l'atelier d'écriture de Leiloona, mais ce n'est que partie remise)

19 mai 2015

Je vous écris dans le noir, Jean-Luc Seigle

jevousécrisdanslenoir

 "Je m'appelle Pauline Dubuisson et j'ai été condamnée pour meurtre en 1953. Ce n'est qu'une petite phrase, grammaticalement correcte, qui ne vaut rien d'un point de vue littéraire et qui pourtant a plus d'implication que n'importe quelle phrase écrite par le plus grand des poètes."

Pauline Dubuisson, condamnée pour meurtre, puis relachée, fuit le pays en 1961 alors que passe sur les écrans un film inspiré de sa vie, La Vérité, avec Brigitte Bardot. Le film met en avant grossièrement sa culpabilité. Et en effet, elle a effectivement tué son ex-fiancé, mais personne ne peut deviner les raisons intimes de son acte, ce qu'elle peut aujourd'hui reprocher à son père, la violence qu'elle a subi à la libération, la perte de ses frères. Réfugiée au Maroc, devenue médecin, Pauline connue sous le prénom d'Andrée, file le parfait amour avec Jean. Mais celui-ci la demande en mariage, et Pauline voudrait qu'il connaisse sa vérité, qu'il ignore. Alors, elle lui écrit son histoire, sur un cahier. Ce sont ces pages que Jean-Luc Seigle a imaginé.

J'ai eu l'honneur, le bonheur et l'avantage de passer une soirée avec Jean-Luc Seigle il y a peu [clic ici], bien avant que ce livre-ci sorte. Il a surtout été question à l'époque de son titre En vieillissant les hommes pleurent, qui a été pour moi un gros coup de coeur de lecture. Je rentrais donc à tatons dans ce nouveau roman, avec l'envie qu'il me plaise, et la crainte qu'il me déplaise. Mais il fallait juste avoir confiance, car la plume de Jean-Luc Seigle sait, dès les premières pages, nous faire oublier que c'est un homme qui écrit. Nous entendons seulement la voix de Pauline, son envie que Jean comprenne, et son désarroi de porter en elle à vif cette réalité d'avoir tué. Ce roman est très beau, à la fois douloureux, doux, rythmé et juste. J'enchaîne en ce moment les merveilleux coups de coeur, en voici encore un à rajouter à mon escarcelle, avec émotion ! A lire, bien moins pour le fait divers qu'il relate que pour le troublant destin de femme qu'il décrit.

Editions Flammarion - 18€ - Janvier 2015 - Merci ma bibli !!

Un coup de coeur pour Sylire - Clara a été dans l'empathie... et n'en sort pas indemne !

1 novembre 2015

Livre #5

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Il n'est pas simple à assumer mon silence. Je sens parfois ton regard peser sur moi, rempli d'interrogations. Et plus le temps passe et plus je te suprends à me contempler ainsi. Hier, tu as aggripé mon bras, alors que je m'apprêtais à partir au terme d'une journée plutôt calme, une journée pendant laquelle nous avions travaillé l'un à côté de l'autre sans se parler. Tu voulais savoir pourquoi je passais mon temps à te fuir. Que se passe-t-il ? J'ai hésité à tout déballer à tes pieds, la vérité, mais si je te disais tout ce que mon coeur contient, ma colère serait telle qu'elle envahirait l'atelier, qu'elle te clouerait sur place, n'est-ce pas ? J'ai préféré dégager mon bras, te murmurer que tout allait bien, que ce nouveau travail me stressait un peu, qu'il fallait recommencer à zéro, que pour Marie qui me faisait confiance je préférais rester concentrée. Rien sur notre amitié. Rien sur ces mails que je ne t'envoie plus. Rien non plus sur ta présence si étonnante sur ce projet, une présence qui me questionne et qui me blesse. Commences-tu à ressentir quelques regrets ?

A la maison, mes cahiers et photographies ont finalement trouvé refuge dans mon antre. J'ai pris l'habitude de me terrer après le dîner au creux de mon lit, un crayon au coin de la bouche. J'ai repris l'écriture avec constance. Tom en profite pour regarder ses émissions bruyantes à la télévision. J'entends au loin les voix assourdies d'animateurs hystériques. Il vient ensuite me souhaiter bonne nuit, un oeil sur ce que je fais, un autre sur mon visage. Tout va bien maman ? Je sais qu'il s'inquiète. Lui aussi s'étonne de ton absence soudaine, et de ma nouvelle lubie. Je le rassure avec un baiser bruyant au creux de sa joue, un baiser qui le ramène instantanément à l'enfance, je le sais. Son gloussement amusé l'emporte avec légèreté vers sa chambre et vers le sommeil, tant mieux. Chaque soir je plonge dans mes souvenirs, j'extraie les scènes marquantes, je pose sur le papier des atmosphères, des moments. Tu n'y es pas. Et l'espace que je crée ainsi, qui existe et devient vivant sous ma plume, me permet de tenir le coup, de maintenir à distance l'angoisse de perdre de nouveau mon travail, me permet de te garder au loin. 

La librairie de Marie ouvre ses portes dans quelques semaines. Il est prévu que nous passions les prochains jours à monter des étagères, les livres commencent à arriver. J'ai reçu de gentils messages d'encouragements de la part de représentants que je connais bien. La confiance réciproque sur le travai fourni auparavant, la personnalité de Marie, son réseau, notre trio, tout semble aller dans le bon sens, aller de soi. Je vois des badauds commencer à s'arrêter devant la devanture pimpante de notre future lieu de travail, devant l'affiche colorée annonçant avec emphase l'ouverture prochaine. Tout est en place. Je me demande si Marie sait pourquoi tu es là, pourquoi tu ne m'as rien dit, et si elle se rend compte qu'elle bâti une forteresse sur des sables mouvants.

(Les épisodes précédents ici :  Livre #1 - Livre#2 - Livre#3 Livre #4)

Un texte écrit sur une vignette dessinée par un ami, Laurent J, que je remercie. Il élabore en ce moment une BD... J'ai très envie qu'il réussisse à la terminer, et qu'il puisse trouver un éditeur.

laurentpage

 

20 juin 2016

Le pont des aventures de mon enfance

... et un peu plus loin ce joli lieu, La maison de la rivière et du pêcheur à Saint Georges de Montaigu (85). Tout l'été, exposition de photographies Land Art, petits ateliers et promenades en barques [clic ici pour plus de détails].

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Sinon, pendant ce temps, je lis Comme neige de Colombe Boncenne, et je me sens bien dans ce livre... Un billet bientôt ! 

14 septembre 2016

Challenge lecture Hugo Boris

hugoboris-001

Bonjour chers blogueuses et blogueurs !! Comme nous sommes quelques un(e)s à avoir envie de lire les titres de cet auteur pendant cette rentrée, je vous propose de regrouper ici vos lectures futures (et même anciennes), si le coeur vous en dit. Pas besoin de mettre le logo, c'est juste pour le fun. Je vais personnellement essayer de lire tous ses titres (après mon coup de coeur pour Police). Il suffit de mettre le lien vers vos billets en commentaires ci-dessous. Chers lecteurs, vous accéderez aux billets de lecture en cliquant sur le nom des blogueurs.

police   troisgrandsfauves   jenaipasdansedepuislongtemps 

ladelegationnorvegienne lebaiserdanslanuque 

Police (2016) - Antigone - Alex - Yv - Eimelle - Sandrine - Anne - Zazy - Sébastien - Kathel - Enna - Tilly - Une comète

Trois grands fauves (2013) - Sébastien - Anne - Jostein - Kathel - Sophie - Zazy

Je n'ai pas dansé depuis longtemps (2010) - Sébastien - Sophie - Antigone

La délégation norvégienne (2007) - Sébastien - Alex

Le baiser sur la nuque (2005) - Antigone - Sébastien


Pour aller plus loin (un grand merci à Sophie) :
Cinq questions à Hugo Boris [clic ici] et Pourquoi écrivez-vous Hugo Boris ? [clic ici]

8 octobre 2016

L'Objectif Pal est de retour !!

objectif pal

Et oui ! ;) Mais avec lui quelques changements...

1) Tout d'abord, je pars dans cette aventure avec Anne de Des mots et des notes que je remercie pour sa proposition et surtout de continuer chez elle le challenge, pour elle-même, depuis que je l'ai délaissé, faute de temps. Je suis ravie de cette collaboration.
2) L'Objectif Pal n'aura lieu cette fois-ci que sur un mois, nous avons choisi Novembre, après le flot de la rentrée et avant l'effervescence des fêtes.
3) L'inscription au challenge, validé par le premier lien déposé pour l'Objectif, vous permettra de jouer pour un petit colis surprise, une sorte de Trophée de Lecteur de PAL

Allez, c'est parti ! Je prends officiellement avec ce billet les inscriptions pour l'Objectif Pal de Novembre 2016. Vous pouvez également déposer votre inscription chez Anne sous son billet [clic ici]. Nous essaierons que chaque blog reflète autant que possible l'avancée du challenge. Un groupe dédié a été créé sur Facebook [clic ici]. Dans la mesure du possible, merci de déposer vos liens dans le document Facebook. Si vous n'êtes pas sur FB et ne voulez pas l'être, déposez vos liens soit chez moi soit chez Anne, et nous nous chargerons de les inscrire sur le document. Les mises à jour seront faites en fonction de nos emplois du temps respectifs.

Notre proposition pour ce challenge - qui a déjà fait ses preuves - est de prélever un titre de sa PAL ("Pile A Lire" pour les petits nouveaux). Il s'agit donc, pour que le challenge puisse garder tout son sens, de ne pas prendre des titres acquis après janvier 2016, empruntés en bibliothèque, les nouvelles acquisitions. Merci de respecter ce principe.

affichehergeok

Nous mettrons en place prochainement un autre billet sur lequel vous pourrez poster, en commentaire le titre et le nom de l'auteur de votre lecture de Pal de Novembre, ainsi que le lien vers votre billet, à tout moment et à votre convenance. J'aimerais également beaucoup que vous rajoutiez à tout ceci un petit commentaire tel que "coup de coeur", "déception", "bonne surprise", etc... à vous de voir, merci !! Le billet sera réédité fin Novembre avec vos liens et en une sorte de petit bilan. Quelques jours plus tard nous effectuerons le tirage au sort dont je vous parlais plus haut.

Le challenge peut tout à fait être ouvert aux non-blogueurs, et lecteurs de nos blogs, si ils le souhaitent. Dans ces cas là, merci de bien vouloir être un peu plus prolixe en commentaire en ce qui concerne votre avis sur le livre concerné (2-3 lignes), pour que votre participation au tirage au sort puisse être validée !!

L'exposition Hergé au Grand Palais du 28 septembre 2016 au 15 janvier 2017 m'a inspiré ce retour. Bon Objectif !!

Participants : Eimelle - Tiphanie - Aifelle - Kathel - Maryline - Sylire - Estellecalim - Jostein - Gambadou - Arieste - Lady Double H - Florence - Mimipinson - Chantal -  Mrs Pepys - Enna - CK - Anna - Dominette - Virginie - ...

12 septembre 2016

Ma rebelle ~ Atelier d'écriture

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Tu avais décidé de prendre de la hauteur, de t'en moquer un peu de la solitude, d'enfreindre les règles non écrites, celles qui ressemblent vite à des habitudes de célibataires. Ces soirées pyjama qui s'éternisaient sur le canapé et qui te laissaient groggy, insatisfaite. Tu avais revêtu ce blouson en cuir que tu ne mets jamais, remisé depuis son achat dans un creux de ta penderie. Il sentait bien un peu mauvais, le bois, le neuf et le renfermé. Mais avec ta jupe fleurie, il te donnait cet air de rebelle dont tu avais besoin ce soir. Accord parfait. Ta liberté tu la trouvais dorénavant dans tous ces gestes anodins, ces petits pas de côté, ces manières d'être différente, de dire non, plus tard, peut-être, ou jamais. De ne jamais être là où l'on t'attendait. Une lutte continuelle. Tu ne cherchais pas la provocation. Non. Plutôt à faire entendre ta voix dans le brouhaha du monde, ta différence, ton identité. A ne jamais te laisser engloutir par cette norme que tout le monde cherche. Ce graal moderne. Être une Antigone. Partout. A la sortie de l'école, en prenant les mains de tes enfants. Au travail, en cherchant au-delà des fenêtres quelque chose, un détail, qui te ferait sourire, et t'extraire. A la maison, en laissant des tâches de côté pour attraper un livre, en pensant à une phrase au milieu du ménage, en laissant refroidir l'eau de la vaisselle pour vérifier une pensée. A donner un sens à tout. De l'air à ton esprit. Surtout depuis que tu savais combien ta vie t'appartenait. Surtout depuis qu'elle t'avait parue si fragile. Tu avais décidé que ce soir était le bon soir pour aller sentir le vent dans tes oreilles Place de la Concorde et peut-être monter sur la grande roue. Apprivoiser Paris la nuit. Même seule. Tes enfants chez leur père. Tu imaginais leur visage bleuté, reflétant la lumière de la télévision. Disney pour un soir. Le sucre et le miel qu'accordent les parents esseulés pour palier l'absence de l'autre. Et là, pour toi ce soir, le cuir sur ta peau nue. Tes cheveux pour une fois attachés en un chignon défait. Le tissu de ta robe frôlant tes cuisses. Et puis ce regard que tu te lances dans le miroir de l'ascenseur, souligné de noir. Le sourire que tu t'adresses. Encore un moment de gagné sur la course du monde, cette sortie. Encore un jour de gagné pour la joie. Oublié le temps des pleurs, de la séparation douloureuse, et du confinement qu'amène cette certitude de ne plus jamais être heureuse. Comme tu te trompais. Comme le temps arrange bien des choses, et surtout l'amour que l'on se porte à soi-même. Le couple, la famille, cet autre enfermement dans lequel tu t'étais laissée piéger. L'autre qui t'étouffe au point de ne plus savoir qui tu es. Alors que l'amour c'est seulement respirer mieux, plus fort, à deux. Et comme Paris allait être magnifique ce soir vu d'en haut. Comme tu te sentais belle, libre, enfin, ma rebelle.

Un texte écrit pour l'atelier d'écriture de Leiloona [clic ici]... une photo, quelques mots. 

23 octobre 2016

Tête de PAL

tetedepal1

Une petite PAL qui monte qui monte qui monte... et là de plus, je vous montre ce que je regarde quand je lis. ;) Un peu de pression ? Vous croyez ? N'oubliez-pas, bientôt, en Novembre, il s'agira chez moi et chez Anne, et pour ceux qui se sont déjà inscrits, de faire baisser cette PAL, justement, en posant chez nous, ou sur le groupe facebook dédié, vos lectures. Des petites surprises à la clé à gagner !! En attendant, n'oubliez pas de vous inscrire ici [clic].

22 novembre 2016

Au programme

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Prendre une année de plus aujourd'hui et la commencer par quelques projets très doux. Cette quatrième saison de House of Cards par exemple. Le kit à pompons sur lequel je lorgnais. Le concert de Julien Doré le 8 mars à Nantes. Et puis mes enfants qui m'offrent des bijoux qui brillent et me prennent pour une maman star !! Depuis le temps que je grandis avec ce blog, et eux aussi. Merci à ma petite famille de m'aimer comme ça, telle que je suis ! Et merci pour tous vos mots doux d'anniversaire sur facebook. Ils étaient très très nombreux. J'en suis toute chose. Merci.

17 avril 2017

Atelier d'écriture

cafe-fred-hedin

Immédiatement, il y a cette sensation de banquette brûlante sous mes cuisses. Ton regard bleu qui me transperce. Le reflet du ciel sur le verre de tes lunettes foncées. Je refrène le petit cri de surprise qui me monte à la gorge. Je suis assise à côté de toi, dans ta voiture, et tu voudrais que je ne sois pas là. Je te dérange. Tu es venu me chercher parce que je te l'ai demandé. Tu ne sais pas dire non. Tu m'as donc répondu oui, mais dans ta voix au bout du fil une cascade de réticence l'accompagnait. Il fait chaud. Ton front brille. Ta chemise colle à ton torse et la transpiration zèbre tes côtes. J'ai mis une robe légère qui vole sur mes jambes. Tu as relevé le toit ouvrant. Tu ne démarres pas tout de suite. Tu attends que je t'explique, ce que nous faisons là, tes roues à demi sur le trottoir, devant ce lycée où je travaille. Je sens ton impatience, ton agacement, et j'esquisse un sourire parce que tu ne sais pas combien tu es beau, là dans la lumière, blond, brillant et fragile. Je t'emmène dans ce café où il fera presque frais, loin du bruit et de la circulation. Je les emmène tous là. Ce n'est pas un piège, c'est une habitude, une superstition. Mes histoires d'amour ne peuvent éclore que sur le bois dur d'une chaise de bistrot, naître dans les bulles d'une limonade fraîche, sous le regard bienveillant de Virginie. Je lui demanderai son avis ensuite, sur nous, sur toi. Pour l'instant, je ne suis pas là-bas, je fais des gestes, je monte des échafaudages d'explications. J'espère que rien ne s'écroule, que mon plan pour te voler du temps te séduise, je réclame ton aide. Juste un moment, s'il te plaît. Tu regardes mes mains mouliner l'air, tu te détends un peu. Allons-y. Je regarde tes doigts attraper le volant, passer la première. Tes gestes pour te faufiler dans la circulation et m'emmener avec toi sont précis. Ils me rassurent. Ils augurent bon. Dans ma poitrine, mon coeur saute. Il va exploser avant le prochain feu rouge. Je m'aggripe fermement à ta portière. Tout fonctionne comme prévu. C'était donc possible ? Tu n'es pourtant pas si facile à kidnapper, mon amour.

Ceci est ta participation à l'atelier d'écriture de Leiloona, sur une photo de Fred Hedin...

22 mai 2017

Atelier d'écriture

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Vous parler de ça. Du j'aurais pu tomber plus bas. Du j'ai parfois laissé gagner le vertige. Et de ce quelque chose qui m'écrase encore. Comme la rambarde de cette mezzanine qui imprime sa dureté sur mon ventre. Quelque chose qui tient du dégoût et de la colère, de l'impuissance aussi. Quoi de plus mort que les objets que je contemple. Le mal que l'on m'a fait, et que l'on fait à d'autres, partout. Ces vies qui se roulent en boule et qui pleurent dans un coin. La méchanceté, la bravade et l'orgueil. La trahison. Tous ces gens que l'on regarde de haut, que l'on exclut, que l'on méprise et que l'on tue à petits feux. Et le retour souhaité de la bienveillance. Vous parler de ça. Du chaque jour devoir extirper de soi des mauvaises pensées pour commencer sa journée. Du sourire en façade. Du rire trop fort pour cacher tout ce qui tombe en soi et se déchire. De la vigilance qui occupe toute la pensée. De tout ce qui est inversé. De l'obligation de s'aimer un peu pour survivre. Du sentiment d'opression, d'enfermement, et de cette impression d'être dans une voie sans issue, une impasse. A s'en abîmer les poings à force de cogner contre des portes fermées. Puis de l'oxygène qui emplit tes poumons d'air quand enfin tout cela se retire, quand la marée descend et découvre la beauté de ce que tu es. Sans chichis ni trompettes. La beauté d'être humaine, fragile et de chair. Et le renouvellement possible de soi, que je n'imaginais pas. Vous parler des larmes qui sortent depuis, qui n'en peuvent plus de s'écouler dès que l'émotion surgit. Une source intarissable. A toi seule tu pourrais sauver un pays en sécheresse. Je n'avais pas les armes. Et c'est quand tu es à terre que tu t'en aperçois. Je n'étais pas armée pour ça, pour être la cible de la médisance, de la violence d'un prédateur. Je n'étais pas prête non plus pour les regards baissés, pour la lâcheté en cascade, pour la solitude et ceux qui s'amusent à te regarder sombrer. Je me penche au dessus du vide, et je sais la séduction du vertige. Rajouter du froid au froid, disparaître, devenir invisible, s'incruster dans le décor, être un objet, un élément de cuisine. Certains jours, mes phalanges agrippées sur le bois blanc il me faut du temps pour convoquer les rires amis, les paroles douces, la lumière, tout ce qui existe et qui sauve du désarroi. Qu'ils en soient remerciés. La lutte est longue, semée d'embûches, mais je peux parler de ça aujourd'hui. De ce quelque chose qui gagne. Chaque jour depuis deux ans. Et de tout ce qui est beau derrière chaque porte que j'ouvre depuis.

Ce texte est ma participation à l'atelier d'écriture de Leiloona... Une photo quelques mots [clic ici]

1 juin 2017

Objectif Pal de mai

Allez zou ! Il est temps que tu dévoiles les lectures de PAL (Pile A Lire) du mois des blogueuses inscrites au challenge. Petit rappel pour tes visiteurs, il s'agit de lire enfin tous ces livres qui dorment depuis trop longtemps dans nos PALs (au moins depuis plus de six mois). De quoi dénicher des trésors, et faire de la place pour de nouveaux livres... N'hésitez pas à cliquer sur les couvertures ci-dessous pour lire et commenter les billets des lectrices !! Un petit passage fait toujours plaisir...

lajeuneepouse       manchachevalier       septfemmes

       Cryssilda                            Enna                            Aifelle

levieuxqui       un-instant-d-abandon-pocket-livre-occasion-24794      loriginaldelaura

        Cryssilda                      Géraldine                        Antigone

lanuitderrièremoi      etoilesseteignent      lapetitelumiere

        Cryssilda                          Kathel                            Eimelle

une-langue-venue-dailleurs     operationnapoleon      refletsdansunoeildhomme

   Le livre d'après                      Aifelle                          Jostein

debeauxlendemains     refletsdansunoeildhomme      la-steppe

      Tiphanie                         Chantal                      Readingbibliophile

cuculapraline      bouraoui     objectif pal

         Alexielle                          Jostein

       

9 mars 2008

Concours de Nouvelles

Hier matin, je suis allée à une remise de prix...à Mortagne sur Sèvre, petite commune en frontière vendéenne. mortagne

marques_pagesLa-bas, la bibliothèque "Le marque page" organise depuis quelques années déjà un concours de nouvelles.
Ayant trouvé l'annonce dans un journal local, j'avais décidé cette année d'y participer. Tout est bon pour trouver de l'inspiration et s'entraîner !!

Le thème était "Cela n'arrivera jamais" (titre du dernier livre d'Eric Pessan, président du Jury).

Je ne vais pas garder le suspens plus longtemps, je n'ai pas gagné !!! Je dois avouer que je suis un peu déçue parce que j'y croyais presque un petit peu... Ah là là, cet égo mal placé. Mais rien de grave, l'accueil était chaleureux et simple, et nous avons tout de même eu un petit cadeau pour le déplacement...

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...une dédicace de Eric Pessan sur un petit livret/souvenir de félicitations !!
"Il n'y a pas de plus grande récompense pour un poète, que d'écrire un poème. DYLAN THOMAS"

J'ai, pour la bonne cause, commencé son roman, qui me demande un effort de lecture important. Je vais essayer de le terminer tout de même, car d'autres lectures enthousiasmantes m'attendent !!pessan

En cliquant [ici], vous pourrez lire les "nouvelles gagnantes" et, peut-être bientôt, voir les photos prises à l'occasion de cet évènement.
Attention...je suis sans doute dessus !! Etant peu photogénique, je m'inquiète un peu du résultat.

Je mettrai en ligne très très bientôt, voire juste après, ma nouvelle, nommée "Justine".

18 décembre 2007

Ecrire

ECRIRE   Ecrire…

…afin de tenter, vainement, de maîtriser ce flux qui émane de moi, bouillonnement d’émotions et de désirs, emmêlés.

Ecrire…

… pour déposer un mot, puis un autre, et les regarder s’aimer, tendrement, leur demander tant, toujours trop.

De ne plus me laisser seule, sur ce chemin.

Ecrire…

…tout ce que je ne peux te dire, surtout les frémissements.

Et puis les peurs.

Le reste est anodin et vit sans mes phrases.

Ecrire…

…des lettres pansements, apposées sur les pages froissées de ma vie,

Et poser le stylo,

Et ne plus avoir mal.

18 janvier 2008

Adolescence

(Conversation imaginaire...)

adolescente

Sois sage. Assied toi.

Tu t’agites. Tu t’affoles.

Tu fais du désordre.

Tu fais n’importe quoi.

Regarde autour de toi.

Allez, prends ce temps-là.

Non, ce n’est pas du temps perdu !

Rien ne l’est jamais.

Crois moi.

C’est une histoire de confiance.

De confiance, et d’abandon.

Alors ?

Où en es-tu ?

De toi, de ta vie, tout ça.

Bien sûr, que cela m’intéresse.

Qu’est-ce que tu crois ?

Je t’écoute.

Je vois bien que tu n’es pas à l’aise.

Que tu te dandines, d’une fesse sur l’autre,

Sur ce canapé.

Que tu voudrais être ailleurs.

Tu ne sais pas quoi faire de tes bras,

De tes jambes,

De tes pieds.

Je vois bien que tu n’oses lever les yeux sur moi.

Je vois bien que depuis quelques temps,

Tu m’évites.

Tes cils brillent.

Allez, prends mes doigts.

Oui, comme ça.

Serre les.

Fort.

Tu sais, j’ai été jeune,

Avant toi.

Je sais les larmes, la désespérance de ton âge,

La déception.

Oui, je sais que tu ne me crois pas,

Je connais ta révolte.

Tu me regardes à présent.

Tu hésites.

Allez, sois un tourbillon,

Si tu le souhaites,

Si cela te rend heureuse.

Car tu l’es, n’est-ce pas ?

Sois toi.

Sache seulement

Que je serai toujours là.

Qu’à chaque instant de ta vie,

Tu pourras venir,

Et serrer mes doigts,

Comme tu le fais à présent,

Si fort.

10 janvier 2008

Cauchemar

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N’aie pas peur.

Tu ne crains rien.

Je suis là.

Tes joues sont douces comme le miel.

Tes cils papillonnent délicatement.

Viens là. Oui. Tout contre moi.

Apaise les battements de ton cœur.

Pose ta tête dans mon cou.

Serre toi contre mon sein.

Je suis bien.

Je t’aime.

N’aie plus peur.

Tu as le temps, tout le temps.

De découvrir le monde, ses joies et ses peines, ses faiblesses.

Rassure toi.

Ton corps chaud, empli de sommeil, dégage les effluves douçâtres du bébé que tu es encore un peu, de temps en temps.

Ce soir.

Dans ma tête, je me raconte des histoires, de rencontres, de pluie, de courses folles.

Et tu es là.

Et je suis ton port d’attache, ton abri de fortune, au milieu des tempêtes.

Mon fils.

Tes petits bras m’encerclent. Je sens ton dos se détendre. Tu t’endors. La nuit gagne de nouveau doucement la partie. Tes paupières se ferment.

N’aie pas peur.

Tu ne crains rien.

Maman est là, debout et forte.

Debout,

Parce que tu vis.

1 janvier 2008

La Vierge froide et autres racontars, Jorn Riel

club

Voici le roman lu pendant les fêtes, pour le Club de lecture des blogueuses, qui m'a fait passer un très bon moment...mais n'anticipons pas !

Au fait, je vous souhaite encore une fois une bonne année 2008 !!

Résumé - Quatrième de couverture (critique de Michèle Gazier pour Télérama) : "Cap sur le Groenland avec Jorn Riel, écrivain baroudeur et conteur malicieux. De son long séjour en Arctique il a rapporté des anecdotes, des récits, des "racontars". En un mot, des histoires d'hommes seuls sur une terre glacée où le soleil, l'hiver, se couche très longtemps. Ces rudes chasseurs ont d'étranges faiblesses, des tendresses insoupçonnées, des pudeurs de jeunes filles et des rêves d'enfants. Les solitaires s'emplissent de mots tus et , ivres de silence forcé, ils quittent parfois leur refuge pour aller "se vider" chez un ami. Ces nouvelles de l'Arctique ont la rudesse et la beauté du climat qui les suscite. Souvent râpeuses, toujours viriles, parfois brutales, saupoudrées de magie et de mystère, elles nous racontent un monde où la littérature ne se lit pas mais se dit, où l'épopée se confond avec le quotidien, où la parole a encore le pouvoir d'abolir le présent et de faire naître des légendes."

heart  Avis d'Antigone : Je ne pensais pas ressentir autant de plaisir à lire ces "chroniques du froid" car la couverture de ce livre ne m'inspirait guère et je ne suis pas friande, d'ordinaire, de ce type d'univers. Mais quelle surprise délicieuse que cette lecture ! Ces racontars "cocasses" et drôles, souvent gravement profonds, toujours décalés et philosophiques, ont été un régal ! Dans la solitude de l'hiver arctique, la parole a un pouvoir énorme, celle de sauver les hommes, et un prix, comme n'importe quel bien précieux. Alors, le dire s'échange, se vend, se troque et son absence peut se vivre comme un drame car dans cette solitude du Groenland elle a autant de poids que l'air que l'on respire. A lire !!

Extrait : "Tournée de visites

...où Herbert en viendrait presque à préférer Lodvig quand il fait la gueule...

Une violente envie d'entreprendre une tournée de visites envahit Herbert. Ce genre de chose peut vous tomber dessus n'importe quand dans l'année, mais choisit le plus souvent l'hiver, quand l'obscurité bloque toute perspective aussi bien dans la tête des bonhommes que dehors. Assumer seul l'absence d'Alexandre lui était pénible. Herbert trouvait que la solitude était totale après le décès du coq, même s'il lui restait encore la compagnie du chien Pjosker. Il s'abandonnait à de sombres méditations et commençait à avoir des palpitations en entendant des bruits qu'il ne pouvait pas immédiatement identifier. C'est à ce moment-là qu'il commença à entrevoir des formes là où, de toute évidence, il n epouvait rien y avoir. Il avait l'impression qu'on l'observait, qu'il était sous surveillance dès qu'il mettait le nez dehors. Une nuit qu'il était couché sous la tente, il entendit chuchoter. La situation était grave. A cela un seul remède une tournée de visites."

Merci aux "blogueuses" pour cette découverte !!

24 mars 2008

Leslie Kaplan

"la littérature ça n'est pas raconter sa vie
comme les émissions
soi-disant littéraires
de la télévision
voudraient le faire croire
la littérature c'est penser, essayer, avec des mots
c'est une recherche, concrète, vivante
avec des personnages,
qui sont toujours des porte-questions,
avec des histoires, des récits,
avec des lieux
avec de l'espace, avec du temps
la littérature, c'est :
"quelque chose se passe, et alors, quoi ?"
c'est à l'intérieur du réel le plus réel
trouver, creuser, inventer, de l'ouvert
de l'écart
du décalage
du jeu
du possible
c'est entrer en contact avec le monde"

Extrait de "Les mots, qu'est-ce que c'est ?" - à lire en intégralité ici

Sur Leslie Kaplan : http://remue.net/cont/kaplan.html - http://www.inventaire-invention.com/index_auteurs/kaplan.htm - http://www.pol-editeur.fr/catalogue/ficheauteur.asp?num=104

J'ai lu Les amants de Marie, Folio

1 avril 2008

Paul Eluard

merbateauxLa courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,

Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.

Extrait de Capitale de la douleur

15 mars 2008

Ruptures, Gisèle Fournier

rupturesL'installation de Jean-Marie dans une maison abandonnée d'un hameau perdu intrigue les habitants du village : pour venir vivre là en ermite, il a forcément quelque chose à se reprocher... Faisant fi des menaces et des intimidations, Jean-Marie mettra toute son énergie au service de ce projet de rénovation. Plus qu'une maison, c'est bien sa propre vie, hantée par de lourds secrets, qu'il tente de reconstruire...(extrait de la quatrième de couverture).

heart Ce roman commence étrangement, par trois points de suspension...et je n'étais pas certaine au tout départ de tenir le fil de cette écriture, rapide et dense, remplie d'adjectifs, un peu déconcertante. Et bien si, j'ai tenu, et je me suis régalée... Je ne sais pas vous mais j'adore quand les personnages construisent leurs petits abris, à la manière d'un robinson, et il est plaisant de suivre Jean-Marie dans son installation, aux côté de son chat adoptif, Chalilas. Et puis, il y a ces passages, extrêmements forts, ceux qui expliquent l'exil : la femme qu'il a quitté, sa vie terne et surtout son ancien métier qui menait des centaines de personne à une mort certaine. Gisèle Fournier met ainsi le doigt sur un des grands danger de notre société, ce mal qui nous ronge, la modernité, le profit au détriment de la santé de milliers de personnes, et elle le fait très bien. Il y a encore d'autres mystères qui parsèment ce récit, dont je vais garder le secret ici. Alors, effectivement, les allers et retours entre présent et passé, les changements de focalisation inattendus (Jean-Marie puis Adrien le cafetier puis à nouveau Jean-Marie) peuvent dérouter le lecteur de ce roman, mais le voyage est bien intéressant !!

Le début du roman : "...sa main ne tremble pas lorsqu'il pousse la porte entrebâillée, une de ces vieilles portes faites de planches noueuses, par endroits fissurées, reliées par des traverses déjointées qui, dira-t-il plus tard, laissent voir le jour et même deviner le mouvement oscillant des branches du figuier lors des matins venteux et, plus tard encore, celui des roses trémières qu'il plantera le long du mur de pierres sèches séparant le jardin de la route, une main ferme malgré les gonds qui gémissent, le heurtoir qui claque et d'où s'échappent des particules brunes, de la rouille peut-être qui se fond dans la poussière grisâtre recouvrant le sol. Dedans, une odeur de vieux."

Et cette citation, judicieuse, en incipit...à méditer
"Ce qu'il y a de bien quand on quitte un endroit pour un autre, c'est qu'on pense que le nouveau sera mieux. Mais il n'y a pas de solution, et on le sait, on sait que ce sera la même chose. Pourtant, on a beau le savoir, savoir que tout sera fichu à peine aura-t-on mis pied à terre, on s'imagine que ce qui est nouveau sera différent. Le résultat, c'est que ce n'est ni nouveau ni différent. C'est exactement la même chose, un nouvel acte de la même pièce sur une autre scène." CARLOS LISCANO

bouton3 Note de lecture : 5/5 (parce qu'il le vaut bien !)

Les lectures de Clarabel et de Lily

Caroline qui m'a transmis ce livrevoyageur avec une carte-tapis qui fait le bonheur de ma fille !

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Les lectures d'Antigone ...
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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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