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Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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9 août 2013

Piochés en bibliothèque

MER 006

Je profite de l'été pour aller vers des lectures qui me tentaient depuis un moment, et je fais ainsi de jolies découvertes... Mais grande paresse oblige, et devant ce qu'il me reste encore à chroniquer, je vous livre aujourd'hui un billet bref et collectif.

Lorsque j'ai ramené ces deux livres chez moi, c'est tout d'abord vers Le bruit des clefs d'Anne Goscinny qu'est allée ma préférence, (sans doute parce que ma fille effectuait au même moment une colo sur le thème de la BD en Belgique ?!). Je connaissais déjà cette collection de chez Nil, surtout depuis la découverte d'un autre titre, L'autre fille d'Annie Ernaux (comment oublier ce livre ?). Pour mémoire, les auteurs sont invités dans cette collection à écrire la lettre qu'ils n'ont jamais écrite. Ici, Anne Goscinny raconte ce moment où elle a appris le décès de son père (le créateur d'Asterix), et comment le bruit d'un seul trousseau de clefs sur un guéridon pouvait tant signifier désormais, après une telle disparition. C'est donc d'une lettre au père qu'il s'agit, pleine d'émotion, de colère et de tendresse... à parcourir avec empathie. [Editions Nil - Sept 2012 - 7.50€]

Blandine Le Callet [La ballade de Lila K] avait parlé avec emphase, lors d'un rendez-vous de La Grande Librairie, de ce projet d'écriture qu'elle menait depuis longtemps autour des inscriptions funéraires, et qui lui avait permis d'arriver finalement à ces Dix rêves de pierre là. Dans ce recueil les épitaphes sont authentiques mais les scènes autour des dernières heures imaginaires. Et même si l'ensemble est plein de charme, et prenant, j'ai eu un sentiment partagé en tournant les dernières pages. Est-ce le procédé qui m'a au final un peu lassé ? Pourtant, j'ai aimé la plupart des destins dressés par l'auteure, souvent romantiques, ancrés dans leur époque, et dont la course folle s'est arrêtée au pied d'une mort soit injuste, violente ou prévisible. A lire avec curiosité. [Editions Stock - Janv 2013 - 18€]

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21 août 2013

Un coup de coeur en format poche ! Brigitte Giraud ~ Pas d'inquiétude

Alors que la présence en librairie du dernier roman de Brigitte Giraud, Avoir un corps, est annoncée pour aujourd'hui (mais je vous en parlerai plus tard), sort simultanément en format poche mon coup de coeur de la rentrée littéraire de 2011... Pas d'inquiétude. Je vous recommande donc chaudement aussi cette histoire intimiste qui nous conte le combat quotidien d'une famille confrontée à la maladie de leur fils. L'intrigue tourne son regard avec finesse non pas vers l'aspect médical mais vers les implications familiales d'un tel cataclysme privé. Et Brigitte Giraud y déploie tout le talent de sa belle plume !

pasdinquietudeUn extrait de mon billet d'alors...

"Pas d'inquiétude raconte l'histoire d'une famille ordinaire, qui vient tout juste de prendre possession d'une maison neuve, dans un lotissement tel qu'il en pousse partout aujourd'hui, après avoir vécu pendant des années dans l'exiguité d'un appartement trop petit pour quatre. Le couple a décidé de garder les finitions pour plus tard, pour eux, par soucis d'économie.
Le rêve est donc là, enfin à portée de main, mais c'est la maladie qui s'invite. Medhi, le plus jeune est atteint d'un cancer. Alors, les travaux attendront, il faut s'organiser, prendre des congés. La mère venant tout juste de commencer un nouveau travail où elle doit faire ses preuves, c'est au père qu'incombe de laisser le sien de côté pour faire face à l'urgence. Le présent prend tout à coup toute la place.

Ce roman est d'un charme discret et profond. Brigitte Giraud excelle encore une fois, après son magnifique Une année étrangère, à se mettre à la place d'autrui. Ici, le narrateur est un homme. D'habitude, en de telles circonstances, c'est la douleur d'une mère qui nous est offerte, placée immédiatement au creux du ventre. Un homme, lui, ne sait pas toujours quoi faire de son inquiétude, il n'a pas les codes, il réagit différemment. Alors il tait sa peur, son infini désarroi et offre ce qu'il peut, sa présence, ses initiatives, et parfois ses maladresses. [...]"

Le billet dans son intégralité par ici [clic] - Tout sur Brigitte Giraud sur ce blog [clic] - L'avis de Clara sur "Avoir un corps"

Editions J'ai Lu - 7.60€ - 21 Août 2013

28 août 2013

Une sortie en format poche ! Nos vies romancées ~Arnaud Cathrine

Alors que la présence en librairie du dernier roman d'Arnaud Cathrine, Je ne retrouve personne, est annoncée pour le 29 août (mais je vous en parlerai plus tard), sort simultanément en format poche ma lecture de 2012... Nos Vies romancées. Je vous recommande donc chaudement aussi ce titre qui explore avec intelligence la bibliothèque de l'auteur...

nosviesromanceespoche

Un extrait de mon billet d'alors...

"De sa découverte de Carson McCullers à sa tendresse pour la femme qu'était Jean Rhys, en passant par le personnage de Françoise Sagan ou Les fragments d'un discours amoureux de Barthes, c'est avec sensibilité et intelligence qu'Arnaud Cathrine nous présente ici ses choix littéraires. Il y mêle désir de liberté, retour sur lui-même, féminisme et exigence littéraire. Et le tout est véritablement passionnant.
Loin de me donner envie pour autant de découvrir ses auteurs fétiches, il m'a surtout incité à continuer de le lire lui, tant j'ai aimé à cette occasion retrouver son écriture. Je connaissais déjà La disparition de Richard Taylor ou Les vies de Luka, me reste encore bien d'autres titres à piocher dans sa production..."

Mon billet dans son intégralité par ici [clic].

"De l'enfant que j'étais, on a pu dire qu'il était "compliqué". Je pense plutôt qu'il est très "compliqué" de devenir soi-même quand la sacro-sainte norme nous souhaiterait tous identiques ; ça, je l'ai su très tôt. Le métier de vivre, ce n'est sans doute pas autre chose que ça : accepter sa liberté et, si tant est qu'elle ne nuise à personne, l'imposer sauvagement, obstinément, en serrant les dents tout d'abord, puis un grand sourire aux lèvres in fine. Cela prend sans doute toute une vie."

Editions du Livre de Poche - 6.10€ - 21 Août 2013

29 août 2013

Le sommeil des poissons, Véronique Ovaldé

lesommeildespoissons"En temps normal, les madous-madous font partie de celles qui résistent le mieux à la maladie grise. Elles ont des trucs pour cela. Elles mettent plus de canelle et de gingembre dans leurs galettes et elles y ajoutent de petits graines dont elles seules ont la garde. Elles n'attendent rien des hommes, et se suffisent à elles-mêmes. Ce qui déjà leur épargne pas mal de tracas, mes belles. Elles font des bébés pendant la saison gaie et ont la main sûre et caressante. Elles sont évidemment de conseil savant-éclairé ; elles comprennent les crues, les mathématiques, les hommes et les fièvres."

A chaque belle saison, les hommes reviennent dans cet étrange village, tout en haut du mont Tonnerre, seulement peuplé de femmes. Elles, elles attendent leur venue sans impatience, en profitent pour mettre en route quelques bébés et les renvoient au loin dès que la mauvaise saison revient. L'une d'entre elles vit pourtant à l'écart, la Mano, plus loin dans sa triste maison. Elle est marquée pour toujours d'une tache au visage, et les hommes l'intéressent peu. Elle lutte seulement contre la maladie grise qui souvent cherche à la prendre, alors que les madous d'en bas se serrent les unes contre les autres, et s'entourent de couleurs et de parfums pour ne pas sombrer.
Lorsque Jo, le géant, apparaît, la revêche devient tout à coup tout sucre et tout miel pour ce grand gaillard, une ensorceleuse, et se prend à rêver de maternité...

Attention ! Ce premier roman de Véronique Ovaldé, que Points a eu la bonne idée de rééditer en poche, regorge de fantaisie lyrique. Comme un chant suave, ou un conte, il nous emmène loin de la réalité, dans un monde inventé, surnaturel où règne l'humidité, la gouaille des mots et l'envoutement. Voilà, il faut savoir en tant que lecteur où on met les pieds. Si tel est le cas, il suffit ensuite de se laisser porter par ces premiers pas d'une auteure à l'univers riche et à l'écriture toujours identifiable...
Une lecture hors du temps.

Editions Points - 5.90€ - 29 août 2013

30 août 2013

Meilleurs voeux de Mostar ~ Frano Petrusa (BD)

mostar"Vingt ans sont passés en un clin d'oeil... Les toits et les ponts sont toujours là mais ce sont mes amis qui me manquent..."

Frano Petrusa raconte dans cet album sa propre histoire, son retour dans la ville de son adolescence, à Mostar, vingt ans après son départ précipité. Il constate que rien n'a changé, tout est plus ou moins réparé, cicatrisé. Seules les ruines de son vieux lycée technique permettent de se souvenir qu'il y a bien eu une guerre dans ces lieux de toute beauté...

Lorsque l'on recherche sur le net des images associées au nom de Mostar, c'est sur son magnifique pont emblématique que l'on tombe, détruit pendant la guerre de Bosnie, puis reconstruit, et d'où de jeunes intrépides s'élancent de nouveau pour plonger, devant les yeux éblouis des touristes.

Mostar-11


Frano le croate s'était fait des amis à Mostar, un serbe et une bosniaque mais il y a toujours comme il le dit... des imbéciles fanatiques "pour t'expliquer, pour te rappeler, à quel point nous sommes différents."

Je lis beaucoup de BD, j'en emprunte régulièrement en bibli, mais assez peu emportent mon adhésion. Je ne parle ici que de mes heureuses découvertes. Meilleurs voeux de Mostar en est une. Les dessins sont réussis, les cases s'enchainent de manière dynamique, et à la fin de notre lecture, on a le sentiment d'avoir compris et appris. Que demander de plus ?

Editions Dargaud - 14.99€ - Septembre 2012

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1 septembre 2013

Je ne retrouve personne ~ Arnaud Cathrine... Rentrée littéraire 2013

jeneretrouvepersonne"Bon, je ne te demande pas ce que tu es venu faire ici. On ne sait jamais pourquoi on revient, n'est-ce pas ? On se noie dans tout ce qui est perdu et puis on s'en va."

Aurélien arrive de mauvaise grâce à Villerville, près de Deauville, pour régler la vente de la maison familiale. Nous sommes en début d'automne. Ses parents sont à Nice, son frère aîné très occupé, lui l'écrivain n'avait semble-t-il rien de mieux à faire. Pourtant, il est en pleine promotion de son dernier titre. Alors, il est déterminé à ne rester là que le week-end. Mais les évènements et son propre abattement en décideront autrement... Aurélien se surprend à s'éterniser, sous divers prétextes, dans cette maison dans laquelle il n'avait plus mis les pieds depuis cinq ans.
Son agent immobilier s'avère en effet être un de ses amis d'enfance, et il est soudain urgent d'avoir des nouvelles de cet autre ami perdu de vue, Benoît. Il reçoit aussi la charmante visite de la fille de son ex Michelle, puis son frère aîné débarque, tout à coup perdu.
La solitude tant chérie par Aurélien à Paris, lui semblera dans ces lieux hors du temps, de jour en jour de plus en plus une source d'interrogation...

Quelle drôle d'histoire de lecture j'ai eu avec ce livre ! Tout d'abord, j'étais extrêmement impatiente de m'y plonger. Le titre, ce que je connaissais de l'auteur, et même cette couverture de bord de mer, tout était fait pour me tenter. Et puis, patatras, dès les premières pages, j'ai eu peur. Le style ne me plaisait pas du tout, je n'y reconnaissais rien de ce que j'avais aimé d'Arnaud Cathrine auparavant. Toute peinée que j'étais, j'ai tout de même persévéré et le charme a opéré petit à petit, quand même, discrètement.
Je ne retrouve personne est un récit très mélancolique, un peu à la Olivier Adam, qui a quelques airs de déjà-vu ailleurs - malheureusement - mais aussi quelques moments délicieux. Les scènes que se partagent Aurélien et la toute petite Michelle sont par exemple exquises. A contrario, le retour sur l'adolescence, la confrontation avec un milieu parental plus modeste, moins cultivé, le séjour dans une maison d'enfance devenue maison de vacances où le temps semble s'être figé, les figures du passé qui réapparaissent et font tomber masques et auréoles, tout cela m'a semblé par trop relever du poncif.
J'ai refermé ce roman - lu pourtant presque d'une traite - assez partagée... Je crois que j'attendais d'Arnaud Cathrine une flamboyance, une originalité dans le propos, que je n'ai pas retrouvée ici... dommage.

Editions Verticales - 17.90€ - Août 2013

challengerentree2013

 

Challenge 1% rentrée littéraire : 2/6

(clic sur le logo pour plus de détails sur le challenge)

Les coups de coeur des blogueuses

1 décembre 2013

Cette année Noël sera couleur POP

noel 001b 

Je commence tout doucement mes petits bricolages...

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La boîte de Noël vient de chez [clic ici], ainsi que l'idée des étoiles de papier [clic ici]. L'idée des petites boules de Noël provient toujours du site How about orange [clic ici].

Sinon, côté lectures, j'ai pris, posé, puis repris Trop de bonheur d'Alice Munro. Et je me rends compte à la lecture autant de la portée ironique du titre que tu talent de cette auteure récemment nobelisée. Pourtant, je suis moins séduite à priori qu'avec son autre recueil de nouvelles Fugitives [lu ici en 2010]. Mon billet bientôt.

20 octobre 2013

Zita t1 ~ Ben Hatke

zita

Joseph a disparu, apparemment enlevé par cet étrange appareil que lui et Zita ont trouvé dans les bois près d'un énorme cratère. Zita décide de prendre le même chemin pour retrouver son ami et débarque dans un monde différent, peuplé d'êtres extraordinaires. Elle est sur une autre planète, la planète Scriptorius, menacée de destruction. Pour les habitants de ce monde inconnu, Joseph est le sauveur, celui qu'ils attendaient, son sacrifice pourrait permettre d'éviter le pire...

Grande fille a lu d'une traite cette BD pour enfants qui a le format agréable d'un gros manga. Elle a aimé l'espièglerie de cette petite fille perdue dans un monde parallèle, la multiplicité des personnages, l'histoire. "C'est drôlement bien", m'a-t-elle dit. Si bien que j'ai décidé de jeter un oeil moi aussi sur ce premier tome et de faire connaissance avec Zita. Et bien m'en a pris. Car voici effectivement une petite BD bien réussie, j'en ai aimé les dessins, le rythme et l'inventivité romanesque. Les caractères des protagonistes ne sont pas brossés à grands traits, mais complexes, les mimiques et émotions joliment inscrites sur les visages, et Zita une petite fille attachante. Un véritable succès en somme !

Longue vie donc à Zita, qui déclinera ses aventures sur plusieurs tomes !! Le 2 et le 3 sont d'ores et déjà prévus pour 2014. Recommandé à partir de 8 ans.

Un grand merci aux éditions rue de sèvres ! - 11.50 € - 16 octobre 2013

Egalement très réussi pour Leiloona [clic]

Zita-la-fille-de-l-espace-2 Zita-la-fille-de-l-espace-3 Zita-la-fille-de-l-espace-4

16 mars 2014

Un petit détour, et autres racontars... en BD - Un coup de coeur !

unpetitdetour

 ... par Jorn Riel, Gwen de Bonneval et Hervé Tanquerelle

"[...] où le placide Siverts prend conscience qu'une bonne colère peut avoir du bon, et qu'au bout du compte le hasard fait bien les choses."

Jorn Riel est connu pour ses célèbres racontars, que l'on peut trouver en format poche chez 10/18.
Ma première rencontre avec l'auteur et son univers date déjà de 2008 alors que La Vierge froide et autres racontars [clic ici] était au programme du club de lecture des blogueuses. A l'époque, je suis tombée littéralement sous le charme de ses chroniques du froid. Un coup de coeur ! "Quelle surprise délicieuse que cette lecture ! Ces racontars "cocasses" et drôles, souvent gravement profonds, toujours décalés et philosophiques, ont été un régal ! Dans la solitude de l'hiver arctique, la parole a un pouvoir énorme, celle de sauver les hommes, et un prix, comme n'importe quel bien précieux. Alors, le dire s'échange, se vend, se troque et son absence peut se vivre comme un drame car dans cette solitude du Groenland elle a autant de poids que l'air que l'on respire."

Et puis, j'ai lu la première BD créée par le trio infernal, intitulé La Vierge froide et autres racontars [clic ici], émue, enthousiaste, heureuse comme tout de retrouver intact l'univers qui m'avait tant plu dans la version livre. Re-coup de coeur ! "Aussi jubilatoire que sa version romanesque La vierge froide et autres racontars - version BD - a le charme de l'absurde et de l'onirisme brut. En effet, au pays du froid, des hommes et de la solitude, on ne perd pas une occasion de se divertir, de se raconter des histoires ou de passer du bon temps. Cela donne au lecteur des scènes assez cocasses. Les chasseurs de l'Arctique vivent dans des cabanes perdues, aiment par dessus tout les visites, se tiennent compagnie deux par deux... J'ai encore une fois adoré l'univers de Jorn Riel, et je me demande bien pourquoi je n'ai pas persévéré avec cet auteur à l'époque où je l'ai croisé pour la première fois, c'est tellement bien."

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Avec Un petit détour et autres racontars, troisième opus de la version BD donc, la magie opère toujours. Re-re-coup de coeur ! Trois nouveaux racontars trouvent leur place dans cet album parfait en tous points... La Balle perdue, Un petit détour et Ce qu'il advint d'Emma par la suite.

J'aime la gouaille de ces hommes croqués par Jorn Riel, leurs réactions (parfois bien étranges) face à l'adversité, l'importance qu'ils accordent à l'imagination et aux formes du récit. Je ris beaucoup à lire leurs mésaventures, elles me font étrangement du bien. Et puis, l'objet livre est beau, de ceux que l'on caresse, que l'on renifle (parce qu'il sent bon le livre neuf) et dont on admire même la qualité esthétique de la tranche !!

Un énorme merci à Priceminister pour l'opportunité et l'envoi !! - Et merci à Solenn d'avoir relayé l'info sur son compte twitter [clic]

banbd

Je vais réserver d'urgence Le roi Oscar et autres racontars à la bibli (le tome 2 de la version BD)... pas encore lu (mais pourquoi donc ?)

Editions Sarbacane - 22€ - Octobre 2013

2 avril 2014

L'or d'Eros ~ Arthur H et Nicolas Repac

Après un album intitulé "L'or Noir" consacré à la poésie de la Caraïbe francophone, Arthur H et Nicolas Repac se sont penchés sur la poésie érotique et ont concocté un petit album, intitulé lui "L'or d'Eros", deuxième volet de la collection Poetika Musika, à l'ambiance délicatement sulfureuse. La voix de Lou Doillon est également présente sur quelques titres de ce CD à part. Des poètes que j'aime s'y retrouvent, mais dans un registre inattendu, étonnant, comme Pierre Louys, Guillaume Apollinaire, Georges Bataille, mais aussi André Breton et Paul Eluard. 

Je connaissais déjà l'univers d'Arthur H, pour l'avoir notamment entendu en concert, avec sa manière toute particulière de chanter sur une musique mêlant rock, électro, et musique répétitive. Il y a une sorte d'hypnose à écouter cet album. J'aime particulièrement certaines chansons, comme "L'arbre" que je vous ai mis en écoute. Le moins que l'on puisse dire c'est que l'envoûtement fonctionne et que l'idée est bonne de mêler chant et mots, et de mettre ainsi en avant la poésie contemporaine. J'approuve. Mais attention, rien de doux ici, car les poètes peuvent passer en quelques vers du sentimental à l'image la plus sauvage, ou la plus crue.
Une collection à suivre.

 Editions naïve - paru le 31 mars 2013

"L'Or Noir" et "L'or d'Eros" pourront être entendus en concert le 20 et 21 mai au 104, à Paris. Une tournée est prévue pour présenter plus particulièrement l'album "L'or Noir" de mars à juin 2014, et écouter ainsi de la poésie de la Caraïbe francophone.

arthurh1 
(image - http://arthurh.skyrock.com/)

Un grand merci à Marika !!

 

12 février 2014

Du Sang sur Abbey Road, William Shaw

 

dusangsurabbeyroad

"Breen se demanda s'il aurait le temps d'aller chez le coiffeur avant samedi soir. Quoique... en y repensant, ce ne serait peut-être pas une mauvaise idée de se laisser un peu pousser les cheveux."

Dans le Londres des années 60, quartier Abbey Road, une jeune-fille est retrouvée morte dans un coin de rue, sous un matelas. Elle est complètement nue, et la première difficulté est de savoir qui elle est. Breen est chargé de l'affaire. Et pourtant, il est mal vu dans son service, surtout depuis qu'il a laissé tomber un de ses collègues lors d'une échauffourée. Et puis, il vient de perdre son père. Mais on lui adjoint quand même une jeune inspectrice stagiaire,Tozer, pour l'assister. L'enquête emmènera tout d'abord le duo vers le studio où enregistrent parfois les Beatles, à deux pas du lieu de meurtre. Et si la victime était une de leurs fans ? 

Du sang sur Abbey Road est un roman policier très séduisant. Les premières pages sont en effet pleines de vivacité, et le rythme ne faiblit pas au cours de la lecture. Le duo Breen/Tozer fonctionne bien. De plus, il est plutôt excitant de s'imaginer croiser un des Beatles au détour d'une page et de connaître mieux cette époque. Dommage, peut-être que l'intrigue soit peu originale - bien que ferrant intelligemment le lecteur, et que les dialogues soient parfois incompréhensibles. Allez, malgré mes quelques bémols, je n'ai tout de même pas boudé mon plaisir avec cette lecture légère et à l'ambiance pop.

Editions Les Escales - 21.90€ - 23 janvier 2014

Val est contente de l'avoir lu  - La lecture de Keisha

14 mars 2014

Dieu me déteste, Hollis Seamon

 

dieumedeteste

 "[...] récemment, ma mère a pris un congé dans ses deux boulots, quand l'expression phase terminale a commencé à fleurir partout dans mon dossier et que soins palliatifs est devenu mon adresse permanente."

Nous sommes à NewYork, hôpital Hiltop. Richard a presque dix-huit ans et une chambre dans l'unité des soins palliatifs. Son seul souhait est d'être considéré comme un adolescent ordinaire, et de pouvoir serrer dans ses bras Sylvie, l'autre adolescente de l'étage, qui lui demande d'ailleurs abruptement d'être son premier, avant que de... Forts de leur projet et de leurs sentiments naissants, les deux amoureux devront se confronter pourtant à l'hostilité des familles qui ne voient dans cette amourette que danger et sujet à colère.

Je ne suis pas très fan des récits qui miment le langage parlé, surtout quand ce langage mime un phrasé enfantin ou adolescent. Pourtant, j'ai aimé ce récit-là qui, dans son genre, est très bien fait et prenant. Hollis Seamon a, semble-t-il, voulu rendre hommage à la fougue et au panache des enfants rencontrés à l'hôpital, ainsi qu'au travail du personnel infirmier. Le résultat est enjoué et pudique à la fois, bien que rien ne soit caché des défaillances et des désirs de chacun. Il n'y a pas dans ce roman de pathos exagéré non plus, ni de larmes à l'oeil... juste du courage et du tonus à revendre, et quelques bêtises. Je salue la galerie de personnages (hauts en couleur) et le talent de l'auteure qui a su conserver un ton juste tout au long de son récit.
Un titre que l'on a envie de mettre dans d'autres mains après sa lecture. 

Ce roman est le fruit d'une nouvelle collaboration entre les éditions Anne Carrière (Stephen Bordes) et M Toussaint Louverture (Dominique Bordes).

Editions La Belle colère - 19€ - 13 mars 2014

Un coup de coeur pour Cathulu [clic] - Clara veut le mettre dans les mains des ados (je suis d'accord) [clic]

17 juin 2014

Le GROS livre du P'TIT COIN ~ Textes de Laurence Gillot et Didier Levy - Illustré par Magali Le Huche

legroslivredupetitcoin

"Sais-tu ce qu'est la chartasignopaginophilie, qui était l'inventeur du papier toilette, ou que les romains avaient un impôt pipi ?"

Parce que ce livre est complètement de ceux qui plaisent à mes enfants (adeptes de l'humour à trois balles des blagues carambars par exemple)... parce que cela ne vous est jamais arrivé à vous (?) d'aller faire un tour au P'tit coin pour y trouver une inspiration défaillante (ou alors par abus de thé sans doute)... parce que certains aiment y lire longtemps et y cacher des livres... parce qu'on peut lire ce livre ailleurs qu'au P'tit coin d'ailleurs (ouf heureusement)... et qu'une fois refermée la dernière page vous aurez plein de petites connaissances farfelues à sortir pour briller en société (ça peut servir)... et aussi parce que grande fille [13 ans] l'a dévoré dès qu'elle l'a aperçu et lu tout haut pour moi (et qu'en général c'est plutôt bon signe) !

Le GROS livre du P'TIT COIN contient donc des anecdotes (incroyables mais vraies), des devinettes, des blagues (à trois balles donc, mais hilarantes), des proverbes ridicules ou très sérieux, de véritables citations littéraires, des connaissances inutiles, et même des poèmes (bon choix d'auteurs d'ailleurs)... mais également tout un tas de révélations pas si bêtes et originales qui éveilleront l'intérêt des petits comme des grands. Si vous commencez (comme moi) à récolter déjà quelques idées pour occuper vos enfants pendant le trajet qui vous emmènera vers votre lieu de vacances... pensez à ce livre-ci ! Chez les Antigone, on l'emporte bientôt. 

De plus, comme toujours, les illustrations de Magali Le Huche sont excellentes !

Editions Tourbillon - 9.95€ - Avril 2014

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6 mai 2014

L'Avenir, Catherine Leblanc

lavenir "Agnès est partie découvrir le monde et moi, qu'est-ce que je fais ? Rien ! Je suis les rails, le chemin qu'on a tracé pour moi. J'attends, je me décompose. Comme tous les matins, je pars au dernier moment. Je marche à toute allure. Il faut qu'il m'arrive quelque chose ! Une rencontre, une aventure. Qu'il m'arrive quelque chose aujourd'hui ! Qu'il m'arrive quelque chose avant que je ne meure sur place, que je me déssèche et que ma tête se réduise comme chez les Jivaros."

Charlène a seize ans et vit avec sa mère et sa soeur aînée, Agnès. Cette dernière décide tout à coup de partir, sur un coup de tête, malgré les supplications de sa famille, pour suivre son amoureux jusqu'en arménie, où il trouvera certainement du travail. Pour Agnès, c'est l'aventure, la vraie vie enfin, un moyen de quitter un foyer sclérosé, mais pour Charlène c'est un abandon qui la laisse seule, en face à face avec sa mère. Son quotidien devient pesant, son avenir fermé. Elle souhaite ardemment que quelque chose vienne tout bousculer, donner du sens à sa vie. Ce sera Nathan, son charme incertain, et la découverte d'un nouveau monde, plus adulte, où les sentiments et la sensualité peuvent bouleverser une âme encore adolescente...

J'ai beaucoup aimé ce petit roman de Catherine Leblanc, le ton juste avec lequel elle évoque les émois d'un premier amour, le cataclysme qu'il peut provoquer dans une toute jeune vie, le passage à l'acte, l'affection à l'autre donnée sans retenue, les flèches de douleurs du doute et de la trahison. Ce livre est une grande réussite. A confier à des lecteurs adultes, autant qu'adolescents.

Editions de la Rémanence - 15.80€ - 14 avril 2014

Catherine Leblanc est un écrivain prolixe qui écrit sous divers formats. Petit dernier adore par exemple sa collection des Comment ratatiner... en jeunesse [clic ici] et [ici aussi]. J'avais adoré Viens, on va chercher un poème [clic] et lu également Fragments de bleu [clic] et Si loin, si près [clic].

http://catherineleblanc.blogspot.fr/

http://www.editionsdelaremanence.fr/l-avenir.html

19 décembre 2008

Deux jours à tuer

deux_jours___tuer

Antoine Méliot, la quarantaine, a tout pour être heureux : une belle épouse, deux enfants adorables, des amis sur lesquels il peut compter à tout instant, une jolie maison, de l'argent. Mais un jour, il décide de tout saboter en un week-end : son bonheur, sa famille, ses amis. Mais que s'est-il donc passé chez cet homme pour qu'il change ainsi de comportement ?

Il est rare de rentrer dans un film de front, comme l'on rentre dans "Deux jours à tuer". Sans explication, d'emblée, un homme saccage sa vie sous nos yeux. Assommés, on se dit que...tout de même cet homme exagère, cette femme n'a pas l'air si pénible, ni ces enfants si odieux, ni ces amis si inamicaux, ni ce travail si pénible, qu'à sa place...
...mais justement, personne n'est à sa place, personne ne sait ce qu'Antoine fuit, ce auquel il renonce.
Un film qui pose des questions sur le sens de la vie, le partage de la douleur, l'honnêteté... Un film qui s'avère être, au final, une immense déclaration d'amour, bourrée d'émotions.
Un film à voir, donc. Oreilles sensibles s'abstenir, éventuellement, car encore une fois, comme pour Conte de Noël, les dialogues décapent !


Deux jours à tuer - Bande annonce

12 janvier 2009

...

silenceJ'aimais m'éloigner du brouhaha des murs, m'asseoir sur cette marche basse, en béton, au dehors.
Et écouter le doux frôlement du vent dans les bouleaux.

J'aimais tout ce qui n'était pas contrainte du corps, tenir sa place, ne pas déranger, étroitesse des mouvements, frustration.
J'aimais rester là, immobile et légère, avec ce ciel silencieux au dessus de ma tête, la course des nuages, l'imprévisibilité du temps, des minutes.

Et je me levais, toujours, comme fautive, à peine assise, saisie sans doute par le froid du béton, par l'incongruité de ma position, par cette peur instinctive, absurde, que l'on vienne me chercher là, que l'on me questionne.

J'aurais du rester. Il aurait mieux valu. Qui m'en empêchait ? Briser les enchaînements huilés, n'être pas à sa place pour une fois, pas à l'heure, absente, pas là où l'on m'attendait. Voilà qui aurait été audacieux, fou, courageux.

J'aimais terriblement cela. Le saviez-vous ?
M'asseoir sur cette marche basse en béton, au dehors.
Arrêter le temps.
Rêver d'autres mondes.

27 juin 2008

Manguel, suite...

alberto_manguel

Plutôt que de vous faire un compte-rendu détaillé de ce livre, toujours en cours d'exploration, difficile à résumer autant qu'à expliquer, je me suis dit que j'allais continuer à vous en égrener quelques extraits au cours des semaines qui viennent, que ce serait finalement plus adapté au thème de cette réflexion intime sur les livres et la lecture que Alberto Manguel mène dans son journal. Voici donc les extraits du jour...

"Nous lisons ce que nous avons envie de lire pas ce que l'auteur a écrit. Dans Don Quichotte, c'est moins l'univers de la chevalerie qui me captive que l'éthique du héros et sa curieuse amitié avec Sancho."

"J'écris toujours dans mes livres. Quand je les relis, je n'arrive pas, le plus souvent, à imaginer pourquoi j'ai pensé que tel passage méritait d'être souligné, ni ce que j'ai voulu exprimer par telle remarque. Hier, je suis tombé sur mon exemplaire du René Leys, de Victor Segalen, daté de Trieste, 1978. Je ne me souviens pas d'être jamais allé à Trieste."

"Passé la journée d'hier à réarranger les romans policiers. Nous les avons mis dans la chambre d'amis, qu'on appellera désormais la chambre du crime."

"J'explore ma bibliothèque à la façon d'un homme qui retrouverait son pays natal après une absence de plusieurs dizaines d'années. A chaque retour de mes tournées d'auteur, il me faut en retracer la géographie complète, rétablir des chemins de rayon en rayon, me rappeler des titres auxquels je n'ai pas pensé depuis des semaines."

"Au seuil de ma bibliothèque, j'ai inscrit une variation sur la devise de l'abbaye de Thélème : "LYS CE QUE TU VOUDRAS."

Mais en fait, de quoi parle ce livre, me direz-vous ? Un petit morceau de quatrième de couverture, pour le savoir mieux...
"Ayant décidé de relire, une année durant, ses livres de prédilection tels qu'ils lui semblaient susceptibles de refléter le chaos contemporain ou d'enrichir et d'éclairer son rapport personnel au monde, Alberto Manguel offre ici, entre carnet intime et recueil de citations, ce journal dont l'érudition à la fois sensible et subversive rend compte à merveille de l'infini du "dialogue" entre toute oeuvre et son lecteur."

A suivre, plus tard, et en plus bref, sans doute...

13 avril 2009

Effleurés - Isabelle Bathian et Sylvain Limousi

effleur_sComment se sent une Antigone qui a terminé ses lectures pour un prix bien connu ? Et bien, outre de parler d'elle à la troisième personne, elle déborde d'envies de toutes sortes : envie d'explorer des genres laissés pour compte depuis de nombreux mois (BD, poésie, nouvelles), envie de ne plus lire de policiers sanglants, ni de gros romans joufflus, envie de recommencer à écrire un peu...mais là bon voilà, c'est plus difficile.

Je vous parle donc aujourd'hui de Bande Dessinée... effleur_s1
J'avais repéré cet album chez Clarabel. Aussitôt vu, aussitôt emprunté, aussitôt lu.
Je m'étais un peu fourvoyée, il faut bien le dire, dans ma compréhension du sujet, j'avais compris à tort qu'il était question d'une histoire d'adultère entre Christophe, l'organisé, et Fleur, la hippie. Mais non, pas du tout.
Christophe, l'organisé donc, célibataire, tombe amoureux d'une petite secrétaire originale et drôle, qui travaille dans un service voisin. Il tombe amoureux d'elle, mais la prend tout de même, un peu, pour une idiote. Comment une trentenaire peut-elle en être arrivée là, à faire ce travail minable, sinon en ayant eu une vie dissolue auparavant ? Selon les proches du jeune homme, cette fille est jugée à peine fréquentable... Elle passe ses week-end dans des associations caritatives, répond effrontément aux parents de Christophe et ne semble pas avoir d'ambition professionnelle. Des vacances d'été passées séparément auront raison de leur relation sentimentale...

J'ai bien aimé la chute de cette histoire, dont je vous tairais le dénouement, qui remet avec finesse quelques a-priori en place. Les poils de mes bras se sont un peu hérissés à certains passages...mais c'est bien parfois aussi de se mettre un peu en colère, non ?

Les première pages chez Dargaud - Le blog d'Isabelle Bauthian

4 février 2009

Audace

J’aimerais savoir si tu me lis. comme_si

Je fais comme si.

J’aimerais savoir si tu m’aimes, aussi.

Je fais comme si.

J’aimerais que mes mots te troublent.

Le font-ils ?

Claire avait décidé que plus rien n’était grave. Elle jetterai ces phrases sur la toile, vers lui. Elle cliquerai avec force sur la touche « départ ». Le sort en serai jeté, une fois pour toutes, son sort à elle, sa décision à lui.

Elle n’en pouvait plus d’avoir froid, de l’attendre, d’espérer l’éclat de ses prunelles, de grappiller des miettes de lui. Elle n’en pouvait plus du manque.

Elle n’avait pas peur. Elle se savait capable d’assumer le regard des autres, les médisances, les ennuis. Elle avait le dos solide. Il ne fallait pas se fier à ses bras frêles.

Claire avait décidé que tout valait le coup, à nouveau, et tant pis pour ce qui se fait ou ne se fait pas, tant pis pour les cris.

Elle se planterai devant lui, les jambes tendues, l’obligerai à répondre, douterai d’elle, aurai le trac. Beaucoup.

Elle n’en pouvait plus du silence, de ces moments d’intimité pressante, de ces frôlements inutiles. Elle n’en pouvait plus de la patience.

Elle n’avait pas peur. Elle se savait capable d’assumer le bonheur, la folie d’un amour partagé, l’étourdissement de sa peau. Il ne fallait pas se fier à ses mèches sages.

J’aimerais savoir si je suis celle…

Je fais comme si.

28 mai 2009

Sur Rodin, Rilke

sur_rodin

En 1900, Rainer Maria Rilke épouse Clara Westhoff, sculptrice et ancienne élève de Rodin. Il entreprend en 1902 un essai sur le maître et se rend donc sur Paris avec l'intention de le rencontrer. Rilke a alors 27 ans, et il est rempli de doutes sur son écriture et sur son art. Malgré la barrière de la langue et la froideur de l'artiste, le dialogue s'installe...le regard sur la création, le travail, devient un sujet de conversation fort entre les deux hommes. Rodin engagera plus tard Rilke en tant que secrétaire, et le logera dans sa maison de Meudon. Ils se sépareront brutalement, sur un malentendu, Rodin congédiant Rilke, mais le lien qui unit les deux créateurs restera réel. Ils se réconcilieront finalement quelques années plus tard...

Ce petit livre contient, outre un essai de Rilke sur la création d'après Rodin, quelques lettres envoyées par le poète à sa femme Clara ou à Lou Andréa Salomé. amour_coeur_passion_selon_rodin
J'ai éprouvé beaucoup d'intérêt à parcourir les pages de ce livre qui tient dans une poche... Ayant visité il y a quelques années le musée Rodin, j'ai retrouvé ce regard particulier que l'on ne peut s'empêcher de porter sur les oeuvres du sculpteur, cette fascination, ce trouble, cette force de la beauté des corps. Rilke note plus spécialement la démarche du maître, sa manière de partir des points de contact pour créer un ensemble, la technique qu'il a utilisé pour faire de la statue de Balzac, par exemple, l'oeuvre magistrale qu'elle est. J'ai aimé, également, retrouver la voix du poète, rencontrée ici et ici, reconnaissable par sa douceur, son enthousiasme et sa fragilité manifeste. Il m'a manqué, peut-être, de pouvoir contempler en même temps, au fil de ma lecture, les oeuvres citées...celles que je ne connais pas, mais c'est un livre que j'emporterai sans conteste si je retourne visiter le musée Rodin, juste pour sentir au mieux la présence de Rilke dans ses murs...

Un extrait...
"Il a plusieurs ateliers ; les uns, plus connus, où le trouvent les visites et les lettres, d'autres, perdus, dont personne ne sait rien. Ce sont des cellules, des pièces vides et pauvres, pleines de poussière et de grisaille. Mais leur pauvreté est pareille à cette grande pauvreté de Dieu où, mars venu, les arbres s'éveillent. Il y a en eux quelque chose d'un début de printemps : une discrète promesse et une gravité profonde."

bouton3 Note de lecture : 4/5

ISBN 978 2 87495 033 9 - 5€ - 2009

La fiche du livre sur le site déditeur (www.andreversailleediteur.com) Grand merci à Anne Wuilleret !!

Un docu-fiction a été diffusé sur Arte-Tv, intitulé "Rilke et Rodin"

Cette petit collection, toute récente, contient également des nouvelles d'auteurs tels que Maupassant, Barbey D'Aurevilly, Claudel, Nerval, etc... à suivre, donc !! Leiloona a lu un titre de Kipling !

30 septembre 2011

A Single man

... ou comment Colin Firth peut être aux antipodes de Bridget Jones, parfois.

asingleman

Voici un film réalisé par Tom Ford (issu du milieu de la mode) qui m'a réellement scotchée.
(Sorti en DVD en septembre 2010)

Nous sommes à Los Angeles en 1962. George Falconer est professeur de Faculté. Il a perdu il y a peu son compagnon dans un accident de voiture et a du mal à trouver aujourd'hui un sens à sa vie. Sa meilleure amie, Charley, est toujours là pourtant, tendre et nostalgique, mais il est bien difficile de continuer à aimer après Jim...

D'excellents acteurs, une image léchée, parfaite, très esthétique, un rythme lent mais envoûtant, tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce film un petit bijou. Sensualité et grâce sont au rendez-vous pour aborder le thème de l'homosexualité, mais surtout ceux plus universels de l'amour et du deuil. J'ai aimé.

4 août 2011

Vivre encore un peu, Christophe Donner

vivreencoreunpeu

Elias a 104 ans et voudrait vivre "encore un peu". Sa femme n'aspire elle qu'à être débarrassée de cet homme irrascible que sa famille lui a imposé autrefois comme époux. Mais le vieillard s'accroche. Il reste par ailleurs pour ses enfants une figure de Beyrouth, forcément immortelle... Son gendre, Christophe, le narrateur et le mari de sa fille Dora, cherche à percer le mystère de cette longévité et assiste, impuissant, à l'attente du "dernier souffle".

Ce titre est une déception. Je ne sais plus trop pourquoi j'ai eu envie de le lire en janvier d'ailleurs, époque à laquelle je l'ai acheté. Une chronique élogieuse vue quelque part, sans doute. J'ai eu le sentiment je pense que j'en saurai à sa lecture un peu plus sur le désir de vie d'un homme très âgé. Oui, bon, le résultat n'est pas probant.
Allez, pourtant, il se lit très bien - je l'ai même terminé assez rapidement - tout en m'attachant à quelques personnages féminins au passage. C'est un récit cruel et familial, en forme d'autofiction, assez réussi tout de même. 
Seulement, je crois que je ne supporte plus ce type d'auteurs, se regardant un peu trop le nombril, prenant tellement de hauteur sur les gens et les évènements que cela leur permet d'oser quelques réflexions dont je me serais bien passé. C'est sans doute un ton, une pose d'écrivain, je n'adhère pas.
Me reste au final de cette lecture un sentiment de malaise et d'antipathie... Bon, bref, dommage.

"-Je vous aime beaucoup, Monsieur Christophe.
- Elias ! Monsieur Elias ! Vous êtes un sacré coquin.
Moi aussi, je l'aimais beaucoup, mais ça n'est plus ça. Il aurait plutôt tendance à m'exaspérer, à présent. C'est son âge que je déteste, ce record absurde qui fait l'admiration de tous et qui le conduit peu à peu à cette ruine désolante que la mort ne veut pas soulager. Je voudrais bien l'accompagner gentiment vers la mort, il me tiendrait le bras comme on sortait de l'église, il mourrait en s'enfonçant dans la question de Dieu. Mais il ne veut pas."

bouton3 Editions Grasset - 14€ - Janvier 2011

Une très juste critique de David Vauclair par ici 

15 avril 2012

Pôles magnétiques, Anne Révah

pôlesmagnétiques"Mais il s'était passé quelque chose entre eux. Clarisse n'avait rien remarqué, rien compris, pas décelé la moindre couleur en elle qui soit un signe. Pourtant il s'était passé quelque chose, et ils ne l'identifiaient pas encore. Léonard l'avait peu regardée. Leurs phrases avaient peu compté, elles avaient habillé ce qui se déroulait, une parure, rien d'autre. Mais il lui avait donné un texte qu'il venait d'écrire. Cet acte-là était d'importance, livrant un indice aussi massif qu'aveuglant [...]."

Clarisse est dans cet avion qui file vers l'Arizona. Et elle cherche, comme toujours lorsqu'elle voyage ainsi, de distraire sa crainte par une conversation avec son voisin de voyage. Leonard est ingénieur, peu bavard mais amical. la jeune-femme le regarde peu, pense seulement l'utiliser comme faire-valoir, et l'oublier dès leur débarquement. Cependant, quelque chose est arrivé entre eux. Il lui laisse un des textes qu'il a rédigé - il écrit depuis toujours - et son numéro de téléphone. Elle le rappelera.
Pourtant, il y a Gabriel et son fils, laissés à Paris, et l'amour fusionnel qu'elle éprouve pour eux. Pourtant, ce n'est pas un voyage romantique. Une cousine éloignée avait décidé de tout léguer à son père à sa mort. la jeune-femme le représente courageusement malgré la chaleur suffocante, vient assister à l'enterrement d'une inconnue et récupérer un chèque.

Je connaissais d'Anne Révah son Manhattan qui m'avait plutôt émue en 2009. J'ai donc été enchantée de découvrir son nouveau roman, sorti cette année chez Arléa.
Je suis tombée ici sous le charme des premiers chapitres, intéressée par la rencontre originale que l'on me proposait. Et j'ai bien aimé aussi suivre le personnage de Clarisse dans la situation particulière dans laquelle elle se trouve soudain, bouleversée dans ses sentiments, victime du décalage horaire, l'hôte d'une famille dont la manière de vivre la désarçonne, un peu à côté de ses pompes, loin de chez elle et perdue sans son téléphone portable. Les retranscriptions des écrits de Léonard - que Clarisse lit par à coups - m'ont cependant semblé bien trop longs, de moindre qualité, et ont coupé le fil de ma lecture. Etaient-ils nécessaires ? Ah mais c'est que j'aurais tellement aimé que l'ensemble soit au niveau des réelles belles fulgurances d'écriture que contient ce roman ! Je reste donc partagée mais c'est un roman à découvrir, bien sûr, si vous avez aimé Manhattan (nous avions été nombreuses à le plébisciter à sa sortie).

"On ne lit pas le texte d'un inconnu rencontré dans un avion sans penser à lui, intensément. Chaque phrase est une forme de rébus, entrainant une succession de divagations, dont certaines recèlent de la douceur, d'autres de l'excitation. Biens sûr, on peut lire en se tenant en retrait, mais une tentation naturelle porte vers des fantaisies qui s'égrènent. Il est probable aussi que le décalage horaire, par la faiblesse et le désarroi qu'il suscite, contribue au cortège des fantaisies."

Editions Arléa - 18€ - 12 avril 2012

3 mai 2012

En ce moment, je lis...

... Je voulais te dire de Louisa Young. C'est un livre, édité chez BakerStreet, qui sortira en librairie le 16 mai. Malgré son style assez commun, je passe un très bon moment en compagnie de ce roman. Comme quoi, j'aime toujours autant que l'on me raconte des histoires. Mon billet bientôt !

Dernièrement, j'ai commandé deux petites merveilles chez Zü, mais chut c'est pour un cadeau, pour quelqu'un que j'aime... j'espère qu'elle sera contente !

Et puis, ma fille (10 ans) découvre enfin le plaisir de la lecture... Elle vous présente ci-dessous les deux titres qui ont su trouver un chemin vers elle ses derniers temps : La machine à noeuds de mots d'Arthur Ténor et Le Drôle de Noël de Scrooge d'après l'oeuvre de Charles Dickens. Elle a pouffé, elle avait hâte de les terminer et en même temps aurait voulu qu'ils soient plus épais, je confirme ils lui ont plu.

mai2012

Parfois, la vie peut s'avérer bien douce.

24 mai 2012

L'album de Milo, Carolyn Parkhurst

albumdemilo"Je pense à Bettina, dans ce restaurant au dernier soir de son existence, tout juste fiancée, le coeur brisé. Si j'avais été présente dans la vie de Milo d'une façon significative, aurais-je fait quelque chose pour empêcher que cet instant se produise ? J'imagine une réalité alternative, dans laquelle je prends d'autres décisions et où ces quatre années de brouille n'existent pas."

Octavia Frost est écrivain. Elle s'est mise en tête dernièrement de reprendre les fins de tous ses livres, de les remanier, de leur donner ainsi une nouvelle vie. Elle appelera ce recueil l'abum de nulle part, un moyen avoué de retenter un lien desespéré vers son fils Milo, chanteur à succès d'un groupe de rock, qu'elle n'a pas vu depuis des années.
Mais tout se précipite. La petite amie de ce dernier est assassiné dans leur villa et Milo est accusé. Octavia s'envole vers lui, certaine que sa présence aura une utilité...

Mêlant thriller et virtuosité stylistique, Carolyn Parkhurst produit un roman sur la perte, et la force des liens familiaux. Et voici ce qui m'a surtout intéressé dans cet opus, bien plus que la retranscription des fins de romans remaniées par Octavia.
La quête de cette mère, avide des moindres signes d'amour de son fils est touchante, ainsi que sa manière sincère de regarder son passé en face. La mort accidentelle de son mari et de sa petite fille autrefois ont été le fil ténu qui a parcouru toute son oeuvre jusque ici mais elle est soudain prête à envisager un avenir différent, incluant Milo et son monde.
Une lecture, douce et maternelle, qui n'oublie pas d'être aussi captivante.

Editions Philippe Rey - 21.50€ - Avril 2011

D'autres lectures... Cathulu la tentatrice - Cuné - Amandaun coup de coeur pour Lucie !

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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