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Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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31 mai 2017

Elle(s), Bastien Vivès

elles

Découvrir un nouveau Bastien Vivès sur les rayons de ta bibliothèque a quelque chose de magique... surtout que tu n'avais pas repéré cette sortie là, mais plutôt celle de Une soeur, que tu espères lire bientôt également. Bastien Vivès a l'art de croquer les détails du quotidien et de la jeunesse, et tu aimes depuis le début ce regard là chez lui, très présent dans ses premiers albums... Ici, nous suivons la jeune Charlotte qui, dès les premières pages, commence à s'agacer de croiser toujours le même garçon, dans le métro, dans la rue, les magasins, souvent penché sur son livre. Elle est persuadée qu'il la suit partout... Et tu as aimé comment Bastien Vivès traite là (à sa manière) du thème du destin amoureux... Parce que à force de croiser Renaud, elle et sa copine Alice finissent par l'inviter à une soirée, puis à un week-end en Bretagne. Charlotte est empêtrée dans des liaisons insatisfaisantes, Alice craque un peu pour le jeune homme, sans succès... Mais il faut croire que le destin avait raison de jouer les entremetteurs. Et même si tu as trouvé parfois ingrats les visages aux traits anguleux et aux bouches pulpeuses de cet album, tu as aimé infiniment ce récit plein de grâce et de finesse, que tu conseilles chaudement... Et puis tu aimes aussi quand Bastien Vivès utilise la couleur. Un délicieux coup de coeur, plein de poésie, qui a le goût parfait de l'inattendu !

Casterman - mai 2017

Ceci est ta BD de la semaine. Tous les autres liens sont chez Stephie aujourd'hui !

BD-de-la-semaine-saumon-e1420582997574             elles1

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2 juillet 2017

La Roche sur yon

expohorscadre

Tu ne te promènes pas souvent dans ta ville comme une touriste... Hier, pourtant, c'était le cas. Et tu as découvert sa richesse toute récente, de quoi s'occuper lorsque le temps est plus maussade sur les plages pendant les vacances (Pensez-y si vous venez en Vendée cet été, et tout cela est gratuit)... Il y a déjà Les animaux de la place, de grosses bestioles, imaginées par François Delarozière (Les machines de Nantes), à manipuler par tous (petits et grands) au milieu des bassins où nagent des poissons colorés... mais aussi les musées (un nouveau lieu impressionnant a été inauguré en janvier Le cyel)on peut admirer des oeuvres de Andy Wahrol ou Sophie Calle... et cette exposition Hors cadres qui parsème la ville de ses images impressionnantes... Bref, ta ville est devenue depuis peu un lieu à visiter. Qui l'aurait cru il y a à peine cinq ans de cela ? Toutes les infos ici [clic].

 

animaux

23 juillet 2017

Vacances

BREHAT
[Bréhat]

De retour de vacances en Bretagne (Finistère) où tu t'en es mis plein les yeux... et où tu as trouvé le moyen de gagner des livres grâce à la tournée estivale du #camionquilivre du Livre de Poche !! (tu en reparles prochainement). Bientôt, de nouveau des billets de lecture sur ce blog, et notamment ta lecture de PAL de juillet !! 

batz

[Batz]

picasso

[Expo Picasso - Landerneau]

lecamionquilivre

[Ploubazlanec - le camion qui livre]

 

19 août 2017

L'ancre des rêves, Gaëlle Nohant ~ objectif pal d'août

lancredesreves

Tandis que tu tricotais une écharpe aux couleurs de la maison Serpentard pour ta fille (Harry Potter)... tu t'es mise à rechercher dans ta vieille Pile A Lire, une idée de lecture pour ce mois d'août (tu es d'ailleurs bien heureuse de constater que ta PAL commence visiblement à diminuer un peu). Mais que choisir ? Et alors que l'on parle déjà beaucoup du dernier titre à paraître en cette rentrée de Gaëlle Nohant (Légende d'un dormeur éveillé), toi tu as exhumé son premier roman... Tu sais que tu as acheté cette version France Loisirs en compagnie d'une insatiable lectrice dans une bouquinerie sur Nantes [clic ici], sur ses précieux conseils tentateurs... et que tout cela date un peu. Mais il n'est jamais trop tard pour découvrir un récit, et peut-être est-il tombé à point ? Alors que tu reviens de vacances en Bretagne... Alors, te voilà plongée au sein d'une famille de quatre garçons, tous hantés la nuit par des cauchemars terribles, où il est question de noyades, de naufrages, de marins-pêcheurs, de sang, etc... Chacun garde pour soi ses terreurs nocturnes. Et pourtant, ils sont tous si jeunes, ces quatre garçons, et si aimés par leur mère... Samson, le dernier est encore un bébé. Benoît rêve chaque nuit d'une femme et de sa petite fille, plongeant dans la mer pour s'y noyer. Guinoux de chevaux ensanglantés aux yeux fous. Lunaire se retrouve lui dans chaque cauchemar sur le pont d'un bâteau, face au terrifiant capitaine Yvon Cardec, qui n'a de cesse de le houspiller et de lui montrer des horreurs... Comment se débarrasser de ces nuits terribles ? Lunaire entreprend de mener son enquête, il ne prend pas son bus pour le Lycée et part à la rencontre d'un vieux prêtre, d'Erb et d'Ardélia, tous dépositaires d'une certaine mémoire... une mémoire qui va peu à peu éclairer les nuits des enfants Guérindel et expliquer l'acharnement de leur mère à les éloigner de la mer... Et toi lectrice, tu as aimé cette intrusion dans un univers qui a réveillé quelques lectures enfantines (L'île au trésor de Stevenson par exemple...) et ouvert la porte du fantastique (tu as aussi repensé à quelques scènes un peu glauques du Pirate des caraïbes). Ici, dans ce récit, l'onirisme a la part belle, mais aussi le terrifiant et le merveilleux. Les légendes effleurent le présent et y imprègnent leurs marques. Il n'y a aucune frontière entre le monde des morts et celui des vivants, puisque le passage de l'un à l'autre est poreux... C'est une lecture qui remue et secoue, portée par une belle écriture, assez dans la veine de ma dernière lecture de PAL, La vierge en bleu de Tracy Chevalier... [clic ici] Et je conseille, bien évidemment.

Une belle version Livre de Poche vient de sortir en août 2017... 

lancredesrevesldp                          objectif pal

26 février 2012

Le garçon dans la lune, Kate O'Riordan

legarçondanslalune"Se demander si cela révélait trop de choses ou s'il fallait en révéler davantage et, dans ce cas, si on risquait de le regretter. Toutes ces suppositions se faisaient en silence, tandis que l'eau bouillait, qu'on posait les tasses sur les soucoupes avec un petit tintement. Julia était stupéfaite. Vingt ans à essayer d'apprendre aux gens à parler, alors que tout ce qui se disait dans les conversations se trouvait dans les silences."

Un drame est survenu dans la vie de Julia et Brian, un drame fait de culpabilité et de ressentiment violent. Leur fils, Sam, sept ans, a fait une chute mortelle. Brian est coupable de l'avoir mis en danger, de ne pas avoir su le retenir, Julia n'en peut plus de douleur. Comment continuer à s'aimer après cela, à vivre ? Déjà que leur couple ne savait plus très bien où il en était auparavant. Chacun doit s'éloigner l'un de l'autre pour apaiser ses souffrances. Julia part à la recherche de son fils auprès de son beau-père, taciturne et fier, tyrannique, Jeremiah. Brian, seul dans une maison qu'il doit se résoudre à vendre, cherche son fils en accrochant des photos partout.
Mais la terreur présente n'est que l'écho d'un évènement plus ancien qu'il faudra regarder en face pour enfin espérer renaître...

heart Voici le troisième roman que je lis de l'auteure (Pierres de Mémoire, Un autre amour). On retrouvera ici encore une fois ces thèmes qui semblent lui être chers, ceux de la famille, des secrets qui enferment et peinent, de la nature aussi, omniprésente, ici l'Irlande. Personne n'est parfait dans les romans de Kate O'Riordan, tout le monde a quelque chose à se reprocher. Violence et culpabilité sont au programme. Mais l'amour est là aussi, fort et imparfait, proche du réel.
Ah, ce roman m'a cueillie comme une débutante, les larmes ont coulé, fait assez rare pour le signaler. Il a sans doute quelques défauts ce texte, j'en suis même certaine en y repensant (allez quelques longueurs peut-être), mais je l'ai réellement beaucoup aimé. Emotion garantie.

Folio - 7.30€ - Juin 2009 - Merci ma bibli !!

Vous êtes nombreuses à avoir déjà lu ce titre, Cathulu ayant fait voyager son exemplaire à l'époque de sa sortie en grand format. Son billet et celui de Cuné se sont malheureusement perdus dans les limbes du net, mais j'ai pu retrouver d'autres lectures...
Amanda, Laure, Choco, Lily, Anne, ElfeClara

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23 septembre 2015

La terrible crue cruelle, Grégoire Kocjan et Julie Ricossé ~Tome 7

laterriblecruecruelle

"Gloire à lui ! Nous sommes sauvés ! Vive Barbichette !"

L'histoire contenue dans ce septième tome de la collection des "Mystérieux mystères insolubles" se déroule avant toutes les autres [clic ici] et [clic ici] et nous explique donc les prémices de la folle aventure des trois héros qui barbotent en couverture. Si vous vous souvenez bien, il s'agit avec ces bandes dessinées de faire découvrir le patrimoine français, et notamment les bords de la loire, aux plus jeunes, et ce d'une manière ludique et originale. Le procédé est le suivant : mêler une histoire, rocambolesque de préférence, imaginée par Grégoire Kocjan, et les dessins de Julie Ricossé, à des images d'archives. Une belle initiative de région qui dépoussière grandement les ouvrages sur le patrimoine. Elle permet une première approche, titille la curiosité, et donne envie d'aller plus loin, notamment sur ces lieux souvent méconnus des plus petits.
Avec ce septième tome, la collection touche à sa fin. J'ai encore une fois apprécié l'humour de l'ensemble, beaucoup appris, été intéressée. Bref, l'objectif est atteint.

Je laisse la parole à Bruno, grand connaisseur de BD, et ami, qui m'a donné son avis sur ce tome... Je précise qu'il découvrait la série avec.
"Alors tout d'abord, avant même de l'ouvrir, c'est le format atypique de l'album qui m'a surpris. Il est tout en hauteur, c'est assez rare pour être souligné. Certes il ne s'agit là que de la forme, ça n'a pas de réelle importance (en tout cas ici), mais c'est rigolo. 
Le titre ensuite : LA TERRIBLE CRUE CRUELLE. Ça en jette, j'aime bien les allitérations.
Ensuite, je me suis rendu compte qu'il s'agissait d'une BD de commande, commande fait par la région centre Val-de-Loire. Et là, tout à coup, j'ai été pris d'inquiétude... Habituellement, les BD de commandes réalisées par / pour des institutions, ben... c'est pas terrible... On obtient en général des choses au scénario indigent, avec un découpage de dilettante et un graphisme plutôt laid. 
Heureuse surprise, ce n'est pas le cas ici. Le trait est peu détaillé et non encré, mais reste agréable à lire, à défaut d'être joli. L'histoire est rigolote, il y a des rebondissements rocambolesques. Un peu trop rocambolesques d'ailleurs, on finit par se demander si les auteurs n'ont pas consommé des produits illicites. Mais tout se justifie dans un retournement de situation final que je tairais. Assez bien amené d'ailleurs, ce retournement de situation.
Petit bémol quand même, le scénario est parfois un peu rapide. On est jeté au milieu de l'histoire sans trop en comprendre les tenants et les aboutissants. La fin de l'histoire justifie cette rapidité, mais ça déroute un peu au début.
L'argument est simple (simpliste ?) : La Loire coule à l'envers car un tourbillon en aspire l'eau. Bon, clairement, le public visé est jeune, ce qui est d'ailleurs confirmé par le personnage principal, qui sait bien qu'il est dans une BD. On est carrément dans le néo-modernisme. Je le cite : " - Du calme, princesse ! Je vous rappelle que cette BD est plutôt destinée aux 8-12 ans." Comme ça on sait où on est...

Tout l'album est un prétexte pour se balader sur les berges de la Loire. Les bas de page de l'album sont d'ailleurs agrémentées de photos légendées et commentées, le but étant pédagogique. Et ça marche ! J'ai appris des choses que j'ignorais sur l'histoire et la géographie du Val de Loire, et j'ai surtout appris que si le bouchon de liège est probablement apparu en même temps que la bouteille, au 17ème siècle, le tire-bouchon n'est quant à lui apparu qu'au 18ème siècle. Quelle horreur, pendant 1 siècle on a mis le vin dans des bouteilles sans pouvoir les ouvrir ! 

Bon, au final, ça a été une lecture plutôt agréable. Pas inoubliable, loin de là, mais agréable. Ça me donnerait envie de jeter un œil au reste de la série, par curiosité. Ah, quand même, le prix du bouquin est élevé : 15 euros, c'est cher pour une BD qu'on lit somme toute assez rapidement, et à laquelle on ne reviendra pas... Pour ce prix je m'attendrais à quelque chose de plus dense..."

Merci Bruno ;)

 
Edition de l'atelier du poisson soluble ! - Collection les mystérieux mystères insolubles - 15€ - Septembre 2015
15 octobre 2015

Le Cas Eduard Einstein, Laurent Seksik

lecaseduardeinstein

 "Est-ce que l'on a toujours ce que l'on mérite ? Personnellement, je n'ai rien fait de mal qui puisse me justifier. Je ne suis pas comme toi. Toi, tu as un destin. Personne n'empruntera ta voie. Tandis que moi, j'ai l'impression qu'ils sont plusieurs."

D'Albert Einstein, on connaît bien souvent cette formule E=mc2 et puis cette photo, la langue sortie, impertinente. L'histoire intime du savant, et de sa famille, est assez méconnue du grand public. Dans Le cas Eduard Einstein, on apprend donc qu'il avait deux fils d'un premier mariage, et que le cadet a été diagnostiqué schizophrène. A l'époque, Albert Einstein vit déjà avec sa deuxième épouse Elsa, plus conforme aux souhaits de sa famille, il est resté à Berlin, tandis que Mileva est revenue en Suisse. Montée du nazisme oblige, Albert Einstein finit par quitter le vieux continent pour l'Amérique, non sans dire un dernier adieu à son ex-épouse, et à son fils, Eduard (la photographie en couverture du poche), ils ne se reverront plus.

Laurent Seksik instaure dans ce livre un dialogue sourd entre un fils prisonnier de sa maladie mentale, une mère, délaissée par l'amour de sa vie mais fière, et un père qu'une découverte fabuleuse a propulsé au firmament mais qui est rongé par la culpabilité et le découragement. Comment communiquer ? Comment parler de ce qui embarrasse au plus haut point ? Alors, l'Histoire s'en mêle, elle ruine le savant nobélisé, elle sépare les êtres, permet la fuite au loin, arrange les choses à sa manière. Laurent Seksik sait dans ce livre raconter les émotions et le passage du temps, l'infinie solitude, l'accablement et l'impuissance. Et j'ai aimé sa manière fine et subtile de nous en apprendre beaucoup tout en accordant tellement d'importance à la psychologie humaine. Un très beau livre, qui m'a rappelé une autre lecture, L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir de Rosa Montero [clic ici], mais aussi son Les derniers jours de Stefan Zweig dont je n'ai lu que la version BD [clic ici].

Editions J'ai Lu - 7.60€ - Janvier 2015

La lecture de Sébastien qui pose sur ce livre son brillant regard d'écrivain [clic]

15 septembre 2015

Le Chevalier d'Eon T2, Agnès Maupré

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 Je suis une grande adepte de ce que Agnès Maupré fait, et ce depuis ma découverte de son Milady de Winter [clic ici], pour lequel j'avais eu un gros coup de coeur. J'ai enchaîné naturellement à l'époque avec le tome 2, toujours en noir et blanc [clic ici].

Pour son Chevalier d'Eon, Agnès Maupré s'est emparée de la couleur [voir le tome 1 ici] mais reste toujours fidèle à ces ambiances de cour qu'elle affectionne, libertines et pleines d'intrigues. Décidément, j'aime son ton, son oeil moderne sur l'histoire, je me sens toujours bien dans les pages de ses albums, espiègles, fortes et pleines d'assurance.

Dans ce tome 2, encore très réussi, Charles a un peu vieilli et a laissé de côté ses robes et bustiers. Il a intégré la cour du roi d'Angleterre, s'est rapproché de Sophie, l'épouse du roi. Resté l'espion préféré du roi Louis XV, ministre, il mène grand train. Cependant, sa position est mise en péril par la jalousie du roi d'Angleterre qui voit d'un mauvais oeil cet homme passer son temps libre dans l'intimité de sa femme. Pour protéger son espion, le roi de France affirme qu'il est une femme et nomme un autre sur son poste, le reléguant ainsi à une place de secrétaire dangereuse et peu enviable. Le Chevalier d'Eon devra redoubler d'intelligence pour éviter de tomber en disgrâce.

Editions Ankama - 15.90€ - Mai 2015 - Merci ma bibli !!

Le blog d'Agnès Maupré

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31 octobre 2015

Histoires extraordinaires et poèmes - textes d'Edgard Poe - illustrations David Plunkert

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J'attendais le jour parfait pour vous parler de ce magnifique album/livre/recueil de poèmes édité chez Textuel. Aujourd'hui me semble bien, car c'est un des seuls jours de l'année où s'effrayer de la mort est réellement amusant. J'ai étudié les nouvelles de Poe lors de mes études universitaires, et je me souviens encore très bien de l'impression qu'elles m'ont laissées. Je vous conseille donc vivement cette lecture de textes, traduits pour la plupart par Charles Baudelaire, je vous promets que vous n'en sortirez pas indemnes.

Editions Textuel - 29€ - 30 septembre 2015

En extrait un poème...

Seul

Depuis l'heure de l'enfance, je ne suis pas
Semblable aux autres ; je ne vois pas
Comme les autres ; je ne sais pas tirer
Mes passions à la fontaine commune
D'une autre source provient
Ma douleur, jamais je n'ai pu éveiller
Mon coeur au ton de joie des autres
Et tout ce que j'aimai, je l'aimai tout seul.
C'est alors - dans mon enfance - à l'aube
D'une vie de tumulte que fut puisé
A chaque abîme du bien et du mal,
Ce mystère qui toujours me retient -
Au torrent et à la fontaine
Dans la falaise rouge de la montagne -
Dans le soleil qui roule autour de moi
En son or automnal
Dans l'éclair qui volait au ciel et passait
Près de moi pour s'enfuir,
Dans le tonnerre et dans l'orage
Et dans le nuage qui prenait la forme
(Alors que le reste du ciel était bleu)
D'un démon à mes yeux.

poe2


Ne pariez jamais votre tête au diable - Le coeur révélateur - Le chat noir - Bérénice - La Chute de la maison Usher - Le masque de la mort rouge - Le Puits et le pendule - Double assassinat dans la rue morgue - Hop-Frog - La Vérité sur le cas de M Valdemar - La Barrique d'Amontillado - L'ensevelissement prématuré - Tamerlan - Seul - Lénore - La Dormeuse - La Cité en la mer - Le Palais hanté - Le Ver vainqueur - Terre de songe - Annabel Lee - Un rêve dans un rêve - Les cloches - Le Corbeau

11 février 2016

Tout plutôt qu'être moi, Ned Vizzini

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 "A la maison, je faisais mon possible pour surmonter les passages à vide en restant allongé sur le canapé, à boire l'eau que mes parents m'apportaient, avec la couverture électrique branchée pour me réchauffer et me permettre d'éliminer les toxines en transpirant. J'aurais tant voulu pouvoir dire aux gens "désolé, ma dépression fait des siennes aujourd'hui" pour m'excuser du fait que je n'irais pas leur rendre visite, mais je ne suis jamais parvenu à cracher le morceau. Cela aurait pourtant été hilarant."

A force de travail, Craig, 15 ans, intègre une des prépas les plus prestigieuses de New-York. Cependant, petit à petit, il n'arrive plus à manger, à dormir, et même à travailler, paniqué devant l'amoncellement de devoirs, d'examens, de mails. Il est rapidement confronté à ses limites, ses carences, son manque de facilité, et malgré des notes correctes, se persuade de sa médiocrité. Par ailleurs, il est obsédé par la petite amie de son meilleur ami, Nia, persuadé là aussi d'être transparent et de n'avoir jamais eu sa chance avec elle. Et peu à peu, l'idée de sauter du pont de Brooklyn, d'en finir, se fait jour, comme une évidence, un acte banal à accomplir. Grace au soutien de ses parents et de sa jeune soeur, grace à sa lucidité, Craig consulte, attend le déclic qui lui sortira la tête de l'eau, prend des médicaments, fait ce qu'il faut. Un soir, la pression étant trop forte, il appelle SOS Suicide qui l'encourage à se présenter à l'hôpital le plus proche. Craig se fait interner dans un service psychiatrique pour quelques jours, quelques jours qui lui sauveront la vie...

Ce récit, inspiré d'une expérience réelle de l'auteur, a été une lecture très forte pour moi. J'ai été dès les premières pages très troublée par ce personnage, sa dépression, sa lutte lucide contre ce quelque chose qui prend son corps en otage. Et il faut parfois beaucoup de courage pour faire le compte de ses peurs, de ses inquiétudes, de la spirale d'anxiété, qui acculent et paralysent. Les adolescents connaissent de plus en plus de pression au cours de leurs études, mais cette pression est également un sentiment que des adultes peuvent ressentir alors que le poste qu'ils occupent leur semble compliqué à assumer, ou que leur entourage professionnel les opresse. Pour autant, ce roman est aussi plein d'un optimisme fou et réellement porteur d'espoir. Le titre en anglais me semble d'ailleurs plus coller à son contenu, It's a kind of a funny story. Car en effet, et dès lors que Craig franchit les portes du service psychiatrique, nous rentrons avec lui dans un monde parrallèle où la course du temps, l'extérieur n'a plus prise, et la différence, l'originalité, est de mise. Craig fait alors le ménage dans sa vie, se détache de ses relations toxiques, de ce qu'il croyait être la bonne manière d'agir, de se fabriquer son avenir, pour enfin devenir ce qu'il est. Un coup de coeur troublant. Il m'arrive très rarement de devoir poser un livre toutes les deux/trois pages pour respirer un grand coup avant de poursuivre ma lecture.

Editions Anne Carrière - Collection La Belle colère - 20€ - Janvier 2016

Malheureusement, l'auteur, Ned Vizzini, s'est jeté d'un immeuble de Brooklyn en décembre 2013, à 32 ans, alors qu'il luttait depuis des années contre la dépression. Il intervenait régulièrement dans des librairies et lycées pour expliquer comment l'art et la littérature peuvent aider à surmonter les problèmes psychologiques.

La lecture de Mélo [clic ici]

5 mars 2016

[Kokoro], Delphine Roux

kokoro

 "On a reconstruit le théâtre.
Les gens, semble-t-il, n'ont plus peur des fantômes."

Koichi tente de survivre depuis des années au décès de ses parents, il n'avait alors que douze ans. Des deux enfants du couple, il semble être celui qui a traversé ce deuil le plus difficilement. Sa soeur aînée Seki, peu présente, le houspille à l'occasion et l'encourage régulièrement à se bouger davantage. Koichi travaille en bibliothèque, mène une vie étroite dans laquelle il y a simplement un peu de place pour les visites à sa grand-mère et des douceurs culinaires. La vie suit son cours régulier, Seiki est loin, inatteignable dans son quotidien parfait, avec son mari et ses filles, ses responsabilités dans la ville, tandis que Koichi végète. Cependant, un jour Koichi apprend que sa soeur ne va pas bien, il sait alors qu'il est temps de se réveiller...

Ce livre est empreint d'une douceur mélancolique, japonaise et subtile, toute en retenue, agréable et touchante. L'écriture fragmentaire de Delphine Roux est idéale ici pour exprimer l'éveil à la vie d'un jeune homme retenu jusque là dans sa chrysalide, et dont les ailes de papillon ne demandent qu'à se développer. J'ai beaucoup aimé lire ce roman, sans en faire pour autant un coup de coeur. Après ma lecture précédente, il m'a sans doute manqué ici de la force, de l'émotion, et d'être transportée davantage par l'écriture de l'auteure pourtant extrêment fine et juste.

Editions Philippe Picquier - 12.50€ - Août 2015

 Un premier roman intimiste au ton juste pour Laure - Une belle découverte pour Clara - Une petite merveille pour MicMelo - Une magnifique découverte pour Jérome - Un premier roman émouvant, fragile et délicat comme les ailes d’un papillon pour Noukette - Une très belle rencontre pour Leiloona - Juste exquis pour Sabine - Il y a des papillons aussi pour Isabelle dans cette lecture...

7 mars 2016

Kermesse au paradis, Birgit Weyhe

kermesseauparadis

 "J'ai un drôle de travail à faire pour ma classe, un arbre généalogique..."

A la mort de sa grand-mère, Birgit constate qu'il ne lui reste que quelques objets, des photos, et qu'elle a oublié de poser des questions sur sa famille. Comment alors pouvoir aider sa fille Paula à faire son devoir pour l'école, cet arbre généalogique qui est un véritable casse-tête ? Elle décide donc de contacter sa mère sur le sujet, les proches encore vivants, de collecter des documents et d'inventer le reste... Le résultat est foisonnant, riche et absolument passionnant. Surgissent alors des personnalités féminines hautes en couleur, des amours impossibles, des grossesses non désirées, des débâcles, des couples qui se déchirent et tout un tas de violences et traumatismes cachés, Munich, Berlin et le parcours de ses grands-parents à travers une Allemagne tourmentée. Une chronique familiale riche, intime et épique, qui balaye aussi le XXème siècle.

J'ai pris cet album sur la foi de sa couverture (je suis un peu influençable question tricot) mais l'intérieur ne correspond en rien à cette charmante réparation de laine. L'histoire que nous conte Birgit Weyhe est sombre, elle déterre les pires heures de l'histoire allemande donc, et elle ne laisse aucune place à la mièvrerie. Kermesse au Paradis est de ces romans graphiques que j'aime lire... parce qu'il regarde la vie en face avec ses défauts et ses saletés, sans tabous, et qu'il nous fait grandir. De plus, j'apprécie toujours l'inventivité graphique, le jeu des images, la force de la mise en page au service de l'histoire qu'elle raconte. Ici, j'ai été servie, car le noir bave allègrement sur les pages, alterne finesse du trait et désordre, pour suivre les émotions de l'auteure et des personnages. C'est un album très réussi.

Editions Cambourakis - 22€ - Octobre 2013 - Merci ma bibli !!

 

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31 janvier 2016

J'envisage de te vendre (j'y pense de plus en plus), Frédérique Martin

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"Alors ? lui demanda-t-il, c'est quoi le programme, maintenant ?"

Frédérique Martin m'avait tenue en haleine dans Le vase où meurt cette verveine, roman qui mettait en scène un couple de personnes âgées contraintes de se séparer pour raisons médicales et qui entretenait une relation épistolaire des plus tendres jusqu'à ce que tout parte un peu en cacahuète... Dans ce recueil de nouvelles-ci, écrites avec un art certain, nous retrouvons la même angoisse sourde, le même déséquilibre désagréable et pourtant fascinant. Frédérique Martin envisage l'avenir de notre humanité sous un jour cynique, via des instants de vie acides et piquants, qui va bien au monde dans lequel nous vivons. Peut-être, en effet, dans un futur proche, pourrons-nous vendre une mère qui nous encombre (fauteuil compris) ? Choisir sa mort, ou bien laisser mourir son prochain pour un bon plan ? Forcer nos concitoyens à jouer, à regarder la télévision, à choisir son enfant sur catalogue ? Qu'en savons nous ?

Si vous souhaitez lire des nouvelles sans avoir l'impression de lire des nouvelles, il faut lire Frédérique Martin. Car elle a l'art de ne pas se coller au genre mais de distiller sa propre voix, de ne pas terminer ses récits par une phrase toute faite qui ferait retomber l'intrigue sur ses pieds. Elle questionne, ouvre des portes et les laisse ouvertes, en ferme certaines et nous laisse pantois, semble aussi à l'aise dans la dystopie que dans l'absurde. Et moi j'ai juste envie de dire chapeau !

Editions Belfond - 17.50€ - Janvier 2016

Jérome n'a pas boudé son plaisir Réjouissant pour Noukette ! - Saxaoul a ri jaune et a été touchée...

28 mars 2016

En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut

enattendantbojangles

"Heureusement, Maman reprit les choses en main."

C'est l'amour fou, le coup-de-foudre de la fantaisie au premier regard. Tout de suite, entre eux, les mensonges ont été le lien. Depuis, il dansent sur Mr Bojangles de Nina Simone dans leur appartement parisien. Leur fils sait qu'il ne faut pas raconter tout ce qui se passe à la maison à l'école, et inversement. La vie quotidienne est une fête perpétuelle, les amis viennent boire des cocktails, danser, à peine dérangés par le grand oiseau exotique qui se balade parmi eux avec des colliers de perle, Mademoiselle Superfétatoire. Tout serait merveilleux si tout pouvait continuer ainsi, l'amour se vivre, la légèreté se poursuivre. Mais un beau jour la réalité rattrape cette famille qui entasse son courrier sans jamais l'ouvrir. Les impôts réclament beaucoup d'argent. La mère s'inquiète, exagérément, et montre de plus en plus des signes d'un dérangement plus profond, jusqu'à mettre le feu à leurs souvenirs, frôlant ainsi gravement un danger plus grand. Elle est alors internée. Le fils suit son père dans un appartement moins faste. Comment faire pour que la fantaisie, le rire, la joie, continuent malgré tout... ? Il suffit peut-être simplement d'y croire encore, et de continuer à danser.

Ce petit livre était sur ma PAL depuis la rentrée de janvier et attendait bien sagement mon bon vouloir, ou du moins une opportunité. Il aborde depuis fièrement un tas de bandeaux rouges qui démontrent oh combien ce titre a beaucoup séduit. Mais en fait c'est le sourire d'Olivier Bourdeaut, sa grâce discrète face au truculent Luchini dans La Grande Librairie, qui m'ont convaincue d'ouvrir enfin ce livre. J'étais curieuse de connaître cette histoire inventée, presque avec nonchalance, par cet écrivain là. Et je dois dire que j'ai été moi aussi séduite. J'ai beaucoup pensé en lisant ce titre à la folie de Gatsby le Magnifique de Scott Fitzgerald, une folie similaire, qui cherche à montrer son amour, qui cherche à envelopper l'être aimé dans l'illusion et la possibilité d'une fête perpétuelle. J'ai également été émue, touchée. Ce livre est un ovni littéraire d'une grande finesse, d'une grande classe, et il est tellement décalé qu'il interroge et étonne. C'est une très belle surprise.

Editions Finitude - 15.50€ - Janvier 2016

Une histoire d'écriture toute aussi rocambolesque racontée sur l'Express - Addictif, frais, drôle et bien rythmé pour Leiloona - Coup de coeur pour A l'ombre du noyer - Une belle invitation à la fête malgré les obstacles pour blablablamia - Tendre, émouvant, drôle et fou à la fois pour Noukette - Une très belle découverte pour Gwenaelle - Un roman qui fait du bien mais qui sait aussi être grave sans perdre sa légèreté pour George - La lecture de Keisha - C'est beau et triste comme la vie pour Jérome qui y a trouvé du Boris Vian aussi (suis d'accord) - Une très jolie surprise de cette rentrée de janvier pour Aifelle !! - Une petite pépite pour Sylire !

4 juillet 2016

Brillante, Stéphanie Dupays

brillante "Tu es sûre que ça va ? - Pas super. Je crois que je suis placardisée."

Claire et Antonin forment un couple moderne. Trentenaires performants, ambitieux et rationnels, ils mènent une vie parisienne à leurs yeux parfaite, la même que leur cercle d'amis. Claire aime travailler pour Nutribel, qui le lui rend bien. Sa supérieure, Corinne, vient d'ailleurs de la féliciter de l'avoir si brillamment remplacée au pied levé alors qu'elle était coincée avec ses jumeaux. Cependant, peu à peu, le vent semble tourner pour la jeune femme, qui se voit confier un projet par avance voué à l'échec. La placardisation se fait jour petit à petit, et le burn out n'est pas loin. Pourtant, Claire ne pensait pas se retrouver un jour dans cette situation, elle se retrouve désarmée, ment à tout le monde, en premier lieu à Antonin qui ne comprendrait certainement pas sa déchéance, et comble le vide avec un goût pour la lecture retrouvé.

J'avais, sur le même thème, déjà beaucoup aimé Les heures souterraines de Delphine de Vigan [clic ici]. Brillante sait surprendre par son ton léger, et sa couverture déroutante, faussement glamour. Car le contenu est bien différent du contenant. Il est intéressant dans ce roman de voir lentement le processus se former, de reconnaître des biais déjà rencontrés, de voir l'exploitation de l'humain, l'adhésion au groupe, montré comme une nécessité, le formalisme porté aux nues, et de constater encore une fois que le travail peut être la source d'une grande souffrance. On s'attache au personnage de Claire, on voudrait qu'elle s'éveille, et on porte avec une précaution de lecteur attentif et bienveillant ses premiers pas vers une certaine liberté. Un excellent premier roman, que j'ai lu d'une traite, réellement en apnée, et qui donne envie par contraste de pousser les portes des possibles.

Editions Mercure de France - 17 € - janvier 2016

Un livre lu dans le cadre du challenge Premier roman...

68premieresfois

Un premier roman réussi pour Arthémiss - Démonstration brillante pour Nicole - Beaucoup de réflexions chez Plumes Nacrée - Difficile lecture qui remue les tripes chez le petit carré jaune - Brillantissime pour Joelle - Un portrait impitoyable du monde de l'entreprise pour HCh Dahlem - Le billet de Deslireetdesmots - Une lecture sans plus pour Mon petit chapitre -  De la froideur se dégage de ce roman pour Tout ce qui se lit - Il manque une petite touche d'émotion pour Martine...

12 juin 2016

Les Grandes jambes, Sophie Adriansen

lesgrandesjambes

"La courbe du pédiatre est formelle : une fille de douze ans mesure en moyenne 153 centimètres."

Marion a des difficultés pour s'habiller, elle est trop grande, et tous les pantalons qu'elle essaye sont toujours trop courts. Avec sa mère, elles écument régulièrement les boutiques en quête du pantalon miraculeux qui s'arrêterait juste au niveau des chaussures, cachant ses chaussettes. Un jour, Marion rencontre Jim, le pantalon idéal, doté d'un revers qu'elle peut défaire. Mais le répit est de courte durée, sa croissance ne semblant jamais vouloir cesser. Au collège, il est toujours dangereux de se faire remarquer et la grande taille de Marion est évidemment un problème, comme le fait de renverser son plateau à la cantine, incident dont elle rougit encore de honte. Comment, dans ces conditions, plaire à Grégory, le garçon dont elle est secrètement amoureuse ? Un voyage à Amsterdam est organisé pour la classe, afin de visiter notamment un musée dont les oeuvres ont été étudiées en cours d'Arts Plastiques. Marion rêve que Grégory fasse aussi parti du voyage, et c'est ce qui arrive... Il suffirait que Grégory aime le même tableau que Marion et qu'elle trouve également un jean à sa taille au pays des grandes personnes pour que la vie devienne un véritable enchantement.

Voici un petit roman jeunesse que j'ai dévoré et dont je fais un délicieux coup de coeur pour diverses raisons, principalement parce que je l'ai trouvé très intelligent, très bien écrit, juste, et que j'ai beaucoup pensé à ma grande fille en le lisant. En réalité, ma grande fille est elle toute minuscule, et dégoter des vêtements en taille XXS à 15 ans n'est pas non plus chose aisée, je connais très bien donc la déception du shopping. De plus, l'an dernier, en colonie, elle est allée visiter comme l'héroïne de ce roman la maison d'Anne Frank, les canaux d'Amsterdam et la ville. J'ai retrouvé dans les lignes de ce livre les émotions de ma fille, bien retranscrites. Et puis, comme Marion, ma fille est assez douée en Arts Plastiques, c'est une matière qu'elle souhaite prendre en option au Lycée l'an prochain. Vous ne serez donc pas étonnés que Les Grandes jambes se soit retrouvé dans ses mains.

lectrice                        Badge Lecteur professionnel

Editions Slalom - 10.90€ - 9 juin 2016 - Conseillé à partir de 10 ans

 Sophie écrit mais lit aussi, retrouvez là ici [clic]

21 juillet 2016

Le secret du mari, Liane Moriarty

lesecretdumari "Je n'ai qu'un seul souvenir de votre fille."

Cécilia et John-Paul sont de ces couples que l'on envie ou déteste. Très organisés, parfaits, beaux et souriants, ils sont de toutes les actions bénévoles, sont impliqués dans l'école de leurs trois filles, dans la vie de la communauté. Cécilia organise des réunions Tuperware, activité où elle excelle. Elle rencontre ainsi Rachel, cette femme âgée et solitaire qui a autrefois perdu sa fille. Et elle croise de temps en temps également à l'école Tess, venue pour quelques mois soutenir sa mère accidentée avec son très jeune fils Liam. Mais sous la surface lisse, se cachent quelques désagréments. Le couple n'a plus de relations intimes depuis six mois, et pendant l'absence pour raisons professionnelles de John-Paul, les trois filles révèlent à leur mère le comportement étrange de l'époux de Cécilia, notamment ses pleurs sous la douche et ses regards tristes. De plus, Cécilia découvre par hasard une lettre à n'ouvrir qu'après la mort de son mari, de quoi éveiller une certaine curiosité, voire quelques soupçons, mais Cécilia est encore loin de l'affreuse vérité et de ses conséquences...

J'ai acheté ce poche lors de ma rencontre avec Le camion qui livre du Livre de poche à Morgat (29). C'est une lecture d'été idéale, un roman choral épais, de ceux qui décortiquent avec doigté les faux semblants des communautés bien pensantes, ici australiennes en l'occurence. Le secret du mari pourrait s'être inspiré de quelques épisodes de Desperate housewives, ce qui n'est pas forcément un défaut, bien au contraire. J'ai aimé ce livre, ses personnages attachants, le secret et la tension qui donnent au récit très vite des allures de thriller. Une lecture captivante.

Edtions du livre de poche - 7.90€ - Avril 2016

 

15 juin 2016

Le Monde entier, François Bugeon

lemondeentier

"La fille mangeait un quignon de pain, finalement."

Lorsque Chevalier rentre ce jour-là de l'usine en Mobylette, il découvre une voiture accidentée au bord de la route. Il fait noir, trois personnes sont à l'intérieur. N'écoutant que son courage, il les sort une à une, deux femmes et un homme, avant que la voiture ne flambe. Dans l'aventure, il se fait très mal à l'épaule et au crâne, mais le célibataire endurci du village a la satisfaction du devoir accompli. Il est seulement un peu chagriné quand on lui raconte qu'il n'y avait qu'une femme sur les lieux de l'accident, et que sa Mobylette, sa veste et ses papiers ont disparu. Chevalier a bonne réputation dans le village, on le sait amoureux secrètement de l'infirmière Claudie, des rituels se sont instaurés entre lui et quelques amis, le voisinage. La découverte d'une jeune fille, noire et mutique, à l'endroit où a été retrouvée finalement sa Mobylette deux jours plus tard, son installation provisoire dans sa maison, vont pour autant fondamentalement changer sa vie... et attirer la curiosité du village.

Voici un petit roman sans grands effets que j'ai beaucoup aimé. J'ai hésité à l'ajouter à ma liste des coups de coeur mais il s'en est fallu de peu, sans doute un peu trop de langueur ressentie avant le bouquet final. Cependant, Le monde entier est un très bon roman, délicatement écrit, qui aime ses personnages, une véritable bonne surprise de ce printemps. J'ai apprécié sa galerie de personnages, le fait que chacun sache avouer ses failles autour d'une bottes de haricots à équeuter, dans le silence d'une chambre d'hôpital, ou l'habitacle d'une voiture la nuit, que personne ne soit parfait dans cette histoire, mais un peu lâche, un peu fautif, un peu à côté. En fin d'ouvrage, le coeur est bouleversé, et l'esprit comprend qu'il faut sans cesse se méfier des apparences. Où avions nous donc la tête ? Un livre dont je conseille vivement la lecture, à tous les amoureux des taiseux, des âmes solitaires et des secondes chances.

Editions Le Rouergue - 17.80€ - Mars 2016

Un roman lu dans le cadre du challenge des premiers romans...

68premieresfois

Un roman plein de finesse et de tendresse pour Adèle - Lumineux pour Merlieux Lenchanteur - Un coup de coeur pour Enell Liraconteuse - Un régal pour Geneviève ! - Un livre bon qui fait du bien pour Christiane - Un très bon roman qui pourrait devenir le chouchou des 68 premières fois pour Nathalie !! [son billet ici]

27 juillet 2016

L'heure bleue, Elsa Vasseur

lheurebleue

 "Zoé fut saisie d'un vertige."

Juste après l'obtention de son baccalauréat, et alors que son été s'annonce vide de projets, Zoé se voit proposer par une amie du Lycée de jouer à la baby-sitter pour son neveu Ben tout en profitant d'un séjour en Grèce en sa compagnie. La jeune-fille a perdu autrefois son petit frère Nino, et est marquée par ce décès qui provoque chez elle régulièrement des troubles alimentaires, elle accepte cependant la proposition de Lise, plus par provocation envers son père qui a remplacé sa mère par une hôtesse d'accueil prénommée Karine que par véritable envie. La famille de Lise, installée pour l'été sur une île grecque privée, Dolos, s'avère à la fois intimidante et étrange. Adam, le père de Ben, peintre, trouble beaucoup la jeune-fille qui ne sait quoi penser par ailleurs de la défection de la mère de l'enfant confié à ses soins, ni des faux-semblants et mensonges de cette famille d'un autre milieu qu'elle...

Je n'aurais certainement pas lu ce premier roman d'une toute jeune fille s'il n'avait voyagé parmi le groupe du challenge des #68premièrefois. C'est une bluette d'été qui se lit très rapidement, il m'a fallu une demi-journée pour l'achever. J'ai aimé y croiser des souvenirs personnels, d'anciens étés à faire moi-même du baby-sitting chez des gens fortunés. La position délicate, entre intimité et rapports professionnels, est ici assez bien décrite même si Zoé ne reste pas un personnage transparent très longtemps, ce qui est généralement plutôt l'apanage des jeunes-filles au pair, denrée interchangeable et éphémère. Les évènements et tensions présentes dans la famille Stein donnent en effet très vite au récit une autre tournure, entre drame et mélodrame. J'ai cependant regretté que ce récit ne se départisse jamais vraiment de ses caractéristiques de roman romantique, son scénario me rappelant étrangement celui de Jane Eyre. J'ai eu par la même le sentiment de revenir à mes lectures adolescentes. Pour autant, les qualités de raconteuse d'Elsa Vasseur sont indéniables et L'heure bleue est rempli de jolis moments suspendus, de peinture, d'été et de couleurs. Un livre à glisser sans hésiter dans son sac de plage pour les amateurs de lectures sentimentales !

Editions Robert Laffont - 18.50€ - Mai 2016

68premieresfois Distrayant mais manquant d'intensité pour Joëlle - Agréable et estival pour Martine, qui est quand même un peu déçue - Un roman léger, pour l'été, au bord de la piscine ou dans une chaise longue au jardin pour Laure des Jardins d'Héléne ! 

... et c'est exactement là que je l'ai lu, sur une chaise longue, dans mon jardin.

24 août 2016

Police, Hugo Boris ~ Rentrée littéraire 2016

police

 "La voiture avance comme un cauchemar dans le silence retombé, à peine froissé par le battement du clignotant."

Virginie et son équipe ont ordre de reconduire à la frontière un migrant, afin qu'il retourne dans son pays d'origine, le Tadjikstan. Ils prennent donc la direction de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle tous les quatre, elle, le migrant, et Erik et Aristide, ses collègues. L'interpellation a eu lieu un peu plus tôt dans l'après-midi, à la suite d'un incendie dans un centre de rétention. Ce n'est pas la procédure habituelle, ils sont des flics en tenue peu habitués à ce genre de mission. Le trajet en voiture réveille tout d'abord les doutes de Virginie qui compulse sans autorisation le dossier du Tadjik. Elle se rend compte très vite qu'il risquera sa vie dès son arrivée chez lui. Elle est déjà elle-même chamboulée par l'acte qu'elle va accomplir demain, avorter de l'enfant qu'elle attend depuis peu de sa relation adultère avec Aristide. Mais comment renverser le cours de la journée ? Permettre la fuite ? Convaincre ses collègues masculins ? Prendre le risque d'enfreindre les ordres ? Un contre la montre tendu et bouleversant se met alors en place.

Quelle excellente surprise que de tomber sur une telle écriture inventive et un petit livre qui suscite des émotions de toutes sortes ! Police tient à la fois du roman policier et du roman intimiste, il est très très bien fait, et il m'a personnellement bouleversée. Il faut dire qu'Hugo Boris n'en est pas à son premier opus, il a déjà remporté quelques prix ou a été dans leurs sélections finales pour ses précédents romans. Pour moi, c'est une très belle découverte. Je vous engage à lire ce titre qui ouvre quelques portes, et surtout celles de l'empathie, et qui vous surprendra. Je l'ai aimé dès ses premières lignes, et du début à la fin. Un coup de coeur inattendu de cette rentrée !

Editions Grasset - 17.50€ - 24 août 2016

Badge Lecteur professionnelLu sur ma liseuse grâce à NetGalley... 

29 août 2016

Bianca, Loulou Robert

bianca

 "Ici, j'ai compris que ma sensibilité avait dilaté les pores de ma peau et laissé rentrer tout un tas de saletés. Je ne m'en suis pas rendue compte, mais les maux ont pénétré. Ceux de ma famille, de la terre entière. J'ai tout pris. [...] Peut-être qu'un jour je me réveillerai à la lumière du jour et qu'il aura arrêté de cracher sur mon coeur."

Bianca a tenté de se suicider, et puis elle est trop maigre, elle ne mange pas. Alors elle a intégré cette unité psychiatrique pour adolescents où elle séjourne longuement afin de guérir et de pouvoir retourner chez elle bientôt, quand elle sera prête. Dans l'enfermement de l'hôpital des liens se créent, qui bouleversent et attachent. Bianca reste calme et observe, avance petit à petit sur le chemin qui mène à elle, et tombe amoureuse. Elle tente d'oublier qu'à la maison son père est absent, sa mère alcoolique, et que parfois ses parents crient trop fort. Et pourtant ils l'aiment, avec tendresse, et il y a ce petit frère si affectueux qui lui manque beaucoup aussi depuis qu'elle ne vit plus à la maison. Plus le temps passe, plus Bianca constate avec philosophie et maturité que le chaos existe également à l'intérieur de l'hôpital, finalement partout où il y a de la vie, rien n'est sûr, rien ne protège, sauf parvenir à s'aimer soi, un peu mieux.

Ce livre, qui circule parmi les lecteurs du challenge des premiers romans, n'était pas celui que j'attendais le plus. Le passage de Loulou Robert dans l'émission de La Grande Librairie avait mis en effet en avant une jolie jeune fille, mannequin, fille d'un journaliste connu. Et je n'avais pas été séduite, il faut le dire, par sa prestation, sa moue boudeuse, et ses propos à fois timides et brusques. Et puis je crois que je n'avais pas compris alors l'intérêt de lire ce roman.  Quelle erreur ! Mon souvenir est aujourd'hui transformé par ma lecture récente de son livre. Car en effet, il est devenu pour moi au fil de sa lecture un gros coup de coeur !! Il met en scène un groupe d'adolescents, parle un langage jeune et direct, mais sait aussi distiller de grandes pages de réflexions, ne pas être unilatéral, être complexe, narrativement parlant très réussi et sensible. J'ai pensé au très bon Dieu me déteste et à toute cette collection si riche de La Belle colère. Une lecture enthousiasmante !

Editions Julliard - 19€ - Février 2016

Lu dans le cadre du challenge des premiers romans...

68premieresfois

 La liste des 23 romans du challenge du début de 2016 est disponible ici sur Babelio [clic]

 Les autres lectures sur ce titre disponibles sur la page du livre [clic]

24 octobre 2016

La Suture, Sophie Daull ~ Rentrée littéraire 2016

lasuture

 "Je vais tisser une étole à réchauffer mes mortes, composer une histoire à me repeupler, pour épaissir mon sang que l'absence du leur a rendu trop liquide, trop rapide - un torrent tout fou où ne battent que ces chiffres, plus jamais les saisons. Je vais inventer leurs hivers et leurs printemps, ranimer leur souffle éteint, repulper leurs lèvres aimantes dont j'aimais tant les baisers."

Sophie Daull nous a conté dans le très lumineux et douloureux Camille, mon envolée, le départ abrupt de sa fille de seize ans. Et cette absence fait face à une autre absence, celle de sa mère Nicole, disparue quand elle même n'avait que dix-neuf ans, emportant avec elle bien des secrets sur son passé. Alors, il est soudain question de partir en quête de cette mère méconnue, à partir de rien, seulement quelques photos, si peu de documents, d'inventer, de tisser, pour peut-être réussir à recoudre cette plaie que creusent ces morts trop précoces dans la vie de Sophie Daull.

Avec ce nouvel opus, dont je redoutais sans doute un peu la lecture, de peur d'être déçue par un récit qui manquerait de force après son premier livre, de décence (à tort), Sophie Daull confirme son talent d'écrivain. Et à l'instar d'Isabelle Monnin dans Les gens dans l'enveloppe ou d'Eloïse Lièvre dans Les gens heureux n'ont pas d'histoire, j'ai aimé la suivre dans sa recherche d'une vérité forcément subjective, dont les blancs sont repeuplés par le pouvoir de l'imagination ou du souvenir tronqué. Et il est tellement intéressant ce parcours, et il est tellement évident que derrière chaque visage se cache une histoire particulière, un roman, et que tout le monde a le sien à raconter. Les gens inintéressants n'existent pas. J'ai aimé lire ici le roman de vie de Nicole, qui existe à présent dans les livres auprès de Camille, sa petite fille. Et j'espère que Sophie Daull continuera d'écrire, car elle a sa voix en littérature, sa manière de construire des phrases luxuriantes et enveloppantes, et je souhaite pouvoir la lire de nouveau à la rentrée prochaine pourquoi pas. Un roman de rentrée sensible.

Editions Philippe Rey - 17€ - 25 Août 2016

4 novembre 2016

Le dernier gardien d'Ellis Island, Gaëlle Josse

lederniergardien

"Avec le temps, avec les années et les nuits sans sommeil, j'ai essayé de reconstituer ce qu'avait pu être son histoire."

Nous sommes à New York, en 1954, sur l'île d'Ellis Island, ce lieu par lequel ont transité pendant des décennies les aspirants immigrants venus d'Europe. Dans ce centre, ils ont été triés, parfois retenus, la plupart du temps libérés vers Manhattan, et très rarement refusés (environ 2%). Mais en 1954, le dernier gardien d'Ellis Island doit quitter cette île qui ne sert plus. Sur son journal, il se souvient de son arrivée, de son épouse Liz trop tôt décédée, et de Nella, cette immigrante pour laquelle il a eu une folle passion et des gestes déplacés. 

Ce roman de Gaëlle Josse est de prime abord fascinant par le sujet qu'il évoque, cette île dont j'ignorais tout et dont je n'avais jusque là que vaguement entendu parler. Et puis, il y a ce personnage, John Mitchell, le dernier directeur de l'établissement, dont Gaëlle Josse imagine les émotions, la ferveur et la rigueur, les silences et les muettes passions. Au delà des premières pages du roman, plus documentées, on suit alors avec grand intérêt sa vie, au fil de son écriture on réalise les difficultés du poste, et la violence de ces débarquements successifs. J'ai frémi à imaginer ce que tous ces pauvres gens ont pu vivre, le déchirement et l'espoir mélangés, et les corps en vrac, une seconde naissance en somme, américaine, dans les cris et parfois le sang.  

J'ai lu - 6€ - Janvier 2016 - Merci ma bibli !!

Quelques autres lectures enthousiastes - Sur le blog de blablablamia - Chez Sabine - Chez Géraldine - Gambadou - Sylire - Clara - Aifelle - ... et j'en oublie certainement car ce titre a beaucoup été lu sur la blogosphère. Bonne nouvelle il est désormais aussi en poche !!

2 janvier 2017

Je suis une fille de l'hiver, Laurie Halse Anderson

jesuisunefilledelhiver

Tu as aimé ce livre... parce que quand tu rentres dans ses premières pages tu sais déjà que tu vas retrouver l'univers adolescent un peu rude de Laurie Halse Anderson (que tu avais déjà apprécié précédemment dans Vous parler de ça). Et que quand tu démarres ta lecture, c'est de ça, et de seulement de ça dont tu as envie, d'adolescence (et tu penses que c'est seulement ainsi que tu pourras enfin sortir de ton affreuse panne de lecture, via l'adolescence)... Tu ouvres alors les portes du roman, et tu découvres Lia, jeune fille de 18 ans. Et puis, tout de suite, à peine le temps de faire connaissance, il y a un décès, il est question d'une tragédie. Cassie, une autre adolescente, est morte, seule, dans une chambre d'hôtel. Lia et elle avaient été proches autrefois, mais en réalité elles ne se parlaient plus depuis longtemps. La veille de la tragédie, pourtant, Cassie avait appelé Lia à de nombreuses reprises, 33 fois, et Lia n'avait pas répondu... Comment gérer alors la culpabilité ? Comment gérer ce fantôme qui vient hanter ses nuits ? Comment continuer ce combat contre la faim que Lia mène en secret alors que ses parents la croient guérie ? Et que sa petite soeur Emma lui fait confiance ? Parce que Lia et Cassie partageaient ça avant (on l'apprend peu à peu au fil des paragraphes), cette course effrénée vers la maigreur, cette manière de disparaître de son vivant, en allant inexorablement vers la mort, et toutes les astuces et cachotteries pour y parvenir. En tournant les pages de ce livre, toi lectrice, ancienne jeune fille de 46 kilos, qui a connu la maigreur mais pas le fait de s'affamer, tu frémis de plus en plus, sur cette nourriture qui pèse, ce mécanisme mental qu'est l'anorexie. Tu n'as pas très envie de confier ce roman à ta fille adolescente, pas encore... On ne ressort pas indemne d'une telle lecture, des tentatives désespérées d'une jeune adulte pour trouver des raisons d'exister. Et puis tu refermes ce livre sur ces mots... je suis là, carresse sa couverture en relief, si soignée, et tu te dis que cette collection de La belle colère, c'est vraiment quelque chose... et que Je suis une fille de l'hiver t'a bien chahutée, mais qu'il t'a remise aussi mine de rien sur le chemin un peu perdu de la lecture (ouf).

Editions Anne Carrière - Octobre 2016

7 janvier 2017

Ce Coeur changeant, Agnès Desarthe

desarthe

Tu as entendu deux fois la même histoire... Agnès Desarthe qui prépare les bagages de sa famille avec difficulté, son mari qui débarque au milieu des pulls et des chaussettes, et qui au lieu de lui apporter son aide lui demande quel livre elle va écrire bientôt... Tu vas être surpris... Et Agnès Desarthe invente alors un prochain livre, qui sera historique, et dans lequel deux femmes s'aimeront... Tu as entendu deux fois la même histoire, puis des anecdotes différentes, tout d'abord à La Roche sur Yon l'an dernier puis là à Fontenay Le Comte, dans cette sublime et étrangement figée dans le temps Salle des mariages... qui donne si bien en photo. Si bien que tu l'as acheté ce livre, dont le thème a effectivement surpris le mari, Ce coeur changeant, pour satisfaire à ton tour ta curiosité. Et tu as aimé ce petit échange avec l'auteure qui a suivi (sous l'oeil sérieux de Marianne), et cette dédicace qui dit... au plaisir de partager la lecture avec vous, et l'écriture aussi... Là, après ta monstrueuse panne de lecture, ce livre te semble donc un enchaînement évident, puisque tu as passé une très bonne journée à Fontenay le Comte et qu'il conte les aventures tumultueuses d'une jeune naïve au début du XXème siècle. Rose débarque à Paris, elle a vingt ans. Elle vient de quitter le Danemark. Mais toi lectrice, avant de suivre ses pas, tu avais déjà assisté en préambule à la rencontre de ses parents et à la description assez impressionnante de sa grand-mère, déformée physiquement par une trop grande absorption de sucre (plus jamais tu ne mangeras de sucre c'est promis). Agnès Desarthe a avoué avoir tenté de tremper son personnage (Rose) dans plusieurs bains (situations) pour voir comment elle réagissait. Et il est peu de dire que Rose ne réagit pas très bien. Elle se laisse ballotter par les évènements et les rencontres, met sa vie en danger, mais elle vit également de merveilleuses aventures humaines, sensuelles et littéraires. Lire Ce coeur changeant est une expérience romanesque qui s'avère au fil des pages de plus en plus intéressante, burlesque et dépaysante. Bien entendu, lors de ta lecture, tu as entendu la voix de l'auteure, raccordé quelques éléments, mais surtout surtout tu as eu envie que l'on continue à te raconter des histoires... Chiche.

Editions de l'Olivier - Août 2015

Festival littéraire La mer est loin - Fontenay le Comte - 24 25 26 27 novembre 2016

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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