Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

Ce blog a dorénavant une page Facebook...
https://www.facebook.com
/antigone.lectures

Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

Newsletter
90 abonnés
21 avril 2014

La Vie sauve, Lydie Violet & Marie Desplechin... objectif Pal d'avril

laviesauve

 "Imaginez ce que c'est que de traîner son gros malheur partout avec soi, sans jamais trop savoir qu'en faire : l'avouer entre deux portes, pour avoir la paix, ou le taire farouchement, pour avoir la paix. Un moyen malheur fait mieux l'affaire. Il se laisse oublier. Au mieux, il sert de refuge, ou de prétexte pour aller se coucher quand on en a marre du monde. Mais le gros, celui auquel on pense chaque seconde sans même se souvenir qu'on y pense, auquel on ne s'habitue pas, celui-là est terrible."

J'ai acheté ce livre en bouquinerie il y a peu, dans une petite boutique de St Gilles Croix de Vie qui donne sur la gare, simplement parce qu'il y avait le nom de Marie Desplechin sur la couverture, le mot vie dans le titre, et qu'au-dehors il faisait beau, la mer n'était pas loin. Elles sont assez obscures parfois les raisons de partir avec un livre... Je ne m'attendais pas spécialement à ce que le texte à quatre mains rédigé par Lydie Violet et Marie Despechin raconte la terrible maladie de cette première, et sa confrontation brutale avec sa prochaine disparition.

A la fin du mois d'Août 2001, Lydie Violet fait en effet un malaise, une tumeur est diagnostiquée, on lui donne huit ans. La vie sauve raconte cette révélation, le nouveau quotidien qui en découle, les galères, le combat, les rencontres. Loin d'être un récit misérabiliste il donne une envie très forte de vivre, et d'être dans la réalité de la vie, des sentiments, loin des faux-semblants. Lydie Violet n'a plus de temps à perdre. L'écriture de Marie Desplechin transfigure sans doute de nombreux passages aussi, mais lesquels ? Le tout est plus qu'un essai, un très beau récit, sans pathos, récompensé par ailleurs à l'époque par le Prix Medicis, et dont j'ai corné de nombreuses pages.

Un autre extrait...

"La bonté

L'humanité se divise en deux camps : le camp de ceux qui me blessent et le camp de ceux qui m'assistent. Ceux-là, je les aime et je les admire. Dans toute cette histoire, j'ai perdu le sens de la nuance. Je vis parmi les misérables ou je vis parmi les héros. Entre eux, je suis le mur, on ne passe pas si facilement.
Parfois, bien sûr, je me surprends à douter. Franchement, suis-je, moi, la mesure du bien ? (J'abuse, peut-être.) Je ne doute pas longtemps. C'est que je me fous d'être injuste. Je ne demande pas que l'on m'aime à l'égal de tout autre. Je veux que l'on m'aime davantage. Je veux que l'on me témoigne une affection inconditionnelle et du soutien à l'occasion, même en toute petite quantité. Je veux que l'on fasse des efforts pour m'épargner les égratignures, les vexations, les ennuis. Je suis égoïste, mais mon égoïsme a des vertus universelles : n'importe quel geste de bonté, de n'importe quel quidam, à l'endroit de n'importe laquelle des créatures, augmente la quantité de bonté globale présente dans le monde.
Je fais partie des éprouvés. Je ne vois pas de scandale à ce que l'expérience que je traverse suscite une forme de bienveillance. On en a sans réserve, après tout, pour des gens qui occupent un barreau au soleil sur l'échelle sociale, pour ceux qui ont le pouvoir, la santé, l'argent. Pourquoi pas pour les infortunés ?
Je n'ai rien contre la compassion. Je me demande même pourquoi il faudrait s'acharner si fort contre cette vieille vertu, qui entend que l'on s'efforce de partager (autant que faire se peut) la peine de l'autre. Compatir, sentir avec, éprouver avec, souffrir avec. Où est le mal ? L'indifférence est-elle plus jolie ? Connaît-on tant de gens abîmés par la compassion de leurs prochains ? Qu'ils se présentent, qu'on s'informe. Il y a quelque chose de très libéral à déconsidérer la compassion. La compassion n'est pas une vertu à la mode. Elle ne produit rien, ni affrontement ni spectacle. Dans l'idéologie du temps, elle a quelque chose de complètement superflu. Elle est dysfonctionnelle."

L'édition poche est épuisée - sorti chez Seuil grand format en 2005

Objectif Pal 2014 : 4/12 (#objectifpal2014)

objectifpal

Les sorties de Pal d'avril contiennent d'ores et déjà plusieurs belles lectures. Vous pouvez encore déposer votre lien mensuel sur le billet du mois d'avril qui se trouve [par là] !!

Publicité
28 février 2014

Objectif Pal de Février ~ Vos lectures

objectif pal

Nous sommes quelques blogueurs et blogueuses à prendre de bonnes résolutions... celle de réduire notre PAL (Pile A Lire) en 2014. Ce billet est un récapitulatif de nos lectures pour le mois de février.

Tiphanie, avec ses 4 livres lus, est encore une fois la grande lectrice incontestée de PAL du mois !! Talonnée de près par Praline et In Cold Blog avec leurs 3 livres lus. Il y a eu moins de coups de coeur pour cette session du mois, des déceptions même, mais aussi de belles lectures, profondes, exigeantes, intéressantes.

Pour vous, comme pour moi je pense, février a été un mois laborieux. Tenir le blog au quotidien relève parfois du défi, alors se pencher sur le sort de nos PALs, je n'en parle même pas... Merci pour votre motivation, intacte !

De mon côté, j'ai lu Et si on dansait ? d'Erik Orsenna, malheureusement une petite déception [mon billet ici].

Vous trouverez donc ci-dessous les lectures de février ! Bientôt, il y aura un nouveau billet en ligne pour déposer vos liens de mars... Et toujours, encore plein de trésors à sortir de nos PALs. Merci pour vos participations !

^ Eimelle a lu Novecento de Alessandro Baricco : "très joli moment de lecture!" [lien vers le billet complet]
                    La Voleuse de livres de Markus Zusak : "A conseiller aux jeunes découvrant cette période ! Et curieuse maintenant de voir le film...  " [lien vers le billet complet]

^ Belle de nuit a lu Le passage de Justin Cronin : "il n'a pas été facile à lire vu qu'il y a quelques longueurs mais une super découverte et il me tarde de lire la suite" [lien vers le billet complet]
                          Animale : la malédiction de Boucle d'Or de Victor Dixen :"Un conte revisité qu'il faut absolument découvrir. J'ai encore adoré l'écriture de Dixen mais les personnages ne sont pas en reste non plus. Je suis totalement fan !" [lien vers le billet complet]

^ Marilyne a lu Michael Kohlhaas de Heinrich von Kleist : "intéressante lecture et plaisir de replonger dans la littérature allemande ( avant de visionner l'adaptation cinématographique )" [lien vers le billet complet]
                  Le goût sucré des pommes sauvages de Wallace Stegner : "une savoureuse escapade à l'Ouest !" [lien vers le billet complet]

^ Anne a lu Confession d'un porte-drapeau déchu d'Andrei Makine : "Un roman plein de promesses..." [lien vers le billet complet]

^ Tiphanie a lu Une adolescence américaine de Joyce Maynard : "une lecture intéressante mais une petite déception pour moi." [lien vers le billet complet]
                      Londres par hasard d'Eva Rice : "Un très beau roman qui montre le contraste entre modernité (via la musique) et conservatisme (l'attachement aux maisons victoriennes)" [lien vers le billet complet]
                      Ronde de nuit de Sarah Waters : "un roman britannique sur des femmes pendant la seconde guerre mondiale, je n'ai pas accroché." [lien vers le billet complet]
                      La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette : "J'ai beaucoup aimé ce grand classique de la littérature française." [lien vers le billet complet]

^ Enna a lu La vie est belle malgré tout de Seth : "Je me suis un peu ennuyée, le personnage ne m'a pas passionnée mais j'ai plutôt aimé les dessins." [lien vers le billet complet]

^ ClaudiaLucia a lu Le château de Pictordu de George Sand :"C'est pour ses petites filles, Aurore (à qui le livre est dédicacé) et Gabrielle que l'écrivaine a imaginé cette histoire. " [lien vers le billet complet]
                            Europa Blues d'Arne Dahl : "Il m'a manqué un je ne sais quoi, un rythme - peut-être?- des personnages avec qui l'on soit véritablement en empathie pour être tout à fait passionnée par ma lecture." [lien vers le billet complet]

^ Praline a lu Une rançon de D. Malouf : "Une belle réinterprétation d'un épisode mythologique : coup de coeur !" [lien vers le billet complet]
                    Le petit livre des couleurs de Michel Pastoureau et Dominique Simonnet : "Un essai extra, qui pose quelques bonnes bases sur l'histoire et la symbolique des couleurs !" [lien vers le billet complet]
                    La crise de la culture d'Hannah Arendt :"Ce qui est extra, c'est que beaucoup de passages interrogent le lecteur sur son propre comportement, sur ses jugements. La partie sur la culture de masse est particulièrement passionnante à mes yeux et lit très bien les déviances possibles de la société de consommation." [lien vers le billet complet]

^ Aifelle a lu Dans le silence du vent de Louise Erdrich : "hormis un peu de longueurs, un roman fort et prenant qui m'a beaucoup appris sur la vie des Amérindiens de nos jours, dans le Dakota du Nord" [lien vers le billet complet]

^ Jack a lu Christine de Stephen King : "Fan et fou du film de Carpenter vient enfin de lire le roman du King " [lien vers le billet complet]

^ Val a lu Jusqu'au dernier de Deon Meyer : "Je poursuivrai ma découverte de cet auteur si sympathique rencontré au festival Etonnants Voyageurs." [lien vers le billet complet]
               Betty d'Arnaldur Indridason : "J'ai trouvé qu'il y manquait la poésie et la profondeur d'Etranges Rivages mais c'est indéniablement un exercice de style que je vous recommande." [lien vers le billet complet] (A ne pas manquer en commentaires les explications du traducteur, très intéressantes !)

^ In cold blog a lu Bohemian Flats de Mary Relindes Ellis : "Malgré ses imperfections, il n’en demeure pas moins qu’en présentant l’envers du mythe de l’American Dream, Bohemian Flats est un roman intéressant qui se lit sans déplaisir…[lien vers le billet complet]
                           N'oublie pas les oiseaux de Murielle Magellan : "Un beau moment de lecture ; un bel hommage à l’amour et à l’homme aimé." [lien vers le billet complet]
                           Mon nom est Dieu de Pia Peterson : "Mon nom est Dieu est une fable impertinente et divinement jubilatoire. " [lien vers le billet complet]

^ Nanou a lu Arrêtez-moi là ! de Iain Levison : "Un vrai plaisir, cette fois, contrairement à celle du mois de janvier." [lien vers le billet complet]

^ Caro a lu Anna de Colette Nys-Mazure : "Prix spécial vu l'enjeu de la collection, un public rétif à la lecture "
                 Tout corps plongé dans un liquide de Christian Daumas : "Une plus que bonne pioche, drôle, enlevé et écolo sans y toucher."[lien vers le billet complet]

^ Géraldine a lu Un peu de soleil dans l'eau froide de Françoise Sagan : "Sûr que je n'attendrai plus quinze ans avant d'ouvrir mon prochain Sagan, même si j'en ai déjà lu une palanque !!! " [lien vers le billet complet]

^ Marjorie a lu L'âme du Mal de Maxime Chattam : "J’ai été emballée par ce roman !  " [lien vers le billet complet]

30 avril 2014

Objectif Pal d'avril ~ vos lectures

objectif pal

Nous sommes quelques blogueurs et blogueuses à prendre de bonnes résolutions pour cette nouvelle année... comme celle de réduire notre PAL (Pile A Lire) en 2014. Ce billet est un récapitulatif de vos lectures pour le mois d'avril...

Praline avec ses 5 livres lus est encore une fois la grande lectrice de Pal du mois !! Ce mois d'avril se détache par ses nombreuses et belles lectures (je vous laisse fouiller ci-dessous), des romans dénichés pour le mois belge [clic ici pour le récap' chez Anne], du classique, du farfelu et quelques coups de coeur !!

Merci encore une fois pour votre constance et votre enthousiasme !!!

J'essaye, de mon côté, de laisser sur vos blogs un petit mot (pas toujours selon mes disponibilités) et je tente depuis peu de retweeter vos liens avec #objectifpal2014. Sinon, j'ai personnellement lu pour avril La vie sauve de Marie Desplechin et Lydie Violet, émouvant, intéressant et dont j'ai eu envie de garder tellement de passages en mémoire... [ma lecture ici]

Allez, vous trouverez donc ci-dessous les lectures d'avril ! Bientôt, il y aura un nouveau billet en ligne pour déposer vos liens de mai... Et toujours, encore plein de trésors à sortir de nos PALs !!

Caro a lu Peter Pan de James Matthew Barrie : "dérangeant, étonnant, à lire. un classique donc." [lien vers le billet complet]
 
                90 poèmes classiques et contemporains chez Magnard Lycée : "Une belle sélection"
                 Une photo de grand-mère de Esther Hautzig : "Un livre jeunesse intéressant et agréable à lire"
                 Vingt-quatre mille baisers de Françoise de Luca : "Un coup de coeur, quelle écriture... quels récits." [lien vers le billet complet] 

^ Belle de nuit a lu L'invisible de Robert Pobi : "Un thriller époustouflant où je n'ai rien vu venir. Un régal à découvrir d'urgence." [lien vers le billet complet]
 
                           La servante écarlate de Margaret Atwood : "Une dystopie adulte qui m'a déçue notamment parce qu'il y manque cruellement de l'action et le tout est assez brouillon. Moi qui aime les narrations chronologiques, j'ai été perdue bon nombre de fois. C'est dommage mais je pense qu'il faut malgré tout le découvrir par les messages qu'il véhicule." [lien vers le billet complet]
 
                           Plus fort que le destin de Pamela Clare : "j'ai beaucoup aimé (comme les tomes précédents d'ailleurs)" [lien vers le billet complet]

^ L'Or rouge a lu Les larmes de Tarzan de Katarina Mazetti : "Une lecture moderne, pas gnangnan pour un sou, décalé, drôle et caustique." [lien vers le billet complet]

^ Eimelle a lu Alex de Pierre Lemaitre : "un roman policier comme je les aime!" [lien vers le billet complet]
 
                    Lullaby de Jean-Marie Gustave Le Clézio : "Beaucoup de poésie, un livre qui donne envie d'arrêter le temps quelques instants ..." [lien vers le billet complet]
 
                    Le soleil des Scorta Laurent Gaudé : "A travers l'histoire de cette famille , ce roman nous raconte aussi l'histoire de cette région, économie, société, rapport hommes-femmes, immigration - émigration, religion... , de secrets de famille en vengeances, un roman très riche! " [lien vers le billet complet]

^ Enna a lu Loving Frank de Nancy Horan : "J'ai beaucoup aimé !" [lien vers le billet complet]

^ Anne a lu La Langue de ma mère de Tom Lanoye : "hommage d'un fils à sa mère frappée d'aphasie, homage à l'écriture et aux mots, un livre plein d'émotions..." [lien vers le billet complet]
 
                Un goût de biscuit au gingembre de Xavier Hanotte et Claude Renard : "Une autre émotion, celle de retrouver un auteur connu et aimé, accompagné d'unillustrateur hors pair, bref un livre qui sonne juste !" [lien vers le billet complet]
 
                Si tu passes la rivière de Geneviève Damas : "un premier roman d'initiation, avec des secrets de famille... mais rien de banal grâce à un "nigaud qui n'a que du vent dans la tête" tellement attachant !" [lien vers le billet complet]
 
                La jeune fille rebelle de Jean-Claude van Rijckeghem et Pat van : "Un roman historique, jeunesse, flamand à 100 % et un sacré caractère de rebelle !" [lien vers le billet complet]

^ Elodie a lu Mes petits guides de (sur)vie : bye bye les complexes : "Une bande-dessinée de développement personnel à lire pour se détendre" [lien vers le billet complet]
 
                 La plume empoisonnée d'Agatha Christie : "Une lecture agréable" [lien vers le billet complet]

^ Mrs Pepys a lu Les derniers planteurs de fumée de Guy Goffette :"ou comment évoquer la Belgique avec poésie et talent" [lien vers le billet complet]
 
                       La petite dame en son jardin de Bruges de Charles Bertin : "une subtile évocation de l'enfance autant qu'un bel hommage." [lien vers le billet complet]
 
                       Une vie de Pintade à Bruxelles de Elisabeth Clauss : "un appel à l'organisation d'un week-end, voire à l'émigration... " [lien vers le billet complet]

^ Tiphanie a lu Sweet Sixteen d'Annelise Heurtier : "C'est un roman jeunesse sur l'intégration des enfants noirs dans les lycées dans les années 50. J'ai beaucoup apprécié cette lecture mais ce n'est pas un coup de coeur." [lien vers le billet complet]
 
                     Le grand livre des Cons de Tonvoisin : "Je n'ai pas apprécié cette lecture, si l'on suit le raisonnement de l'auteur tout le monde est con ..." [lien vers le billet complet]
 
                     Voyage au Centre de la Terre de Jules Verne : "Un classique incontournable que j'ai beaucoup apprécié." [lien vers le billet complet]

^ Praline a lu Le Tour d'écrou d'Henry James : "Un classique virtuose, qui laisse le lecteur se forger sa propre opinion à partir de non-dits, d’ambiguïtés et... peut être de fantômes !" [lien vers le billet complet]
 
                   Et une seconde, Avec Tolstoi de D. Fernandez : " donne un éclairage sur l'oeuvre de l'écrivain. Une lecture en demi teinte, passionnante mais dont toutes les propositions ne me séduisent pas. On est un peu trop dans l'interprétation psychologique pour moi..." [lien vers le billet complet]
 
                   Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier : "c'est une belle réécriture de l'histoire de Robinson, qui joue sur les symboles, et propose une philosophie de vie proche de la nature." [lien vers le billet complet]
 
                   L'Invention de nos vies de Karine Tuil : "Un roman de notre société, qui questionne sur l'identité, l'apparence et nos rapports aux autres." [lien vers le billet complet]
 
                   Rêve de monuments : "Un livre à feuilleter autant qu'à lire !" [lien vers le billet complet]

^ Sylire a lu Loving Frank de Nancy Horan : "un bon roman, inspiré d'une histoire vraie" [lien vers le billet complet]

^ Maryline a lu Max, en apparence de Nathalie Skowronek : "Très belle lecture après le grand coup de cœur pour son premier roman " Karen et moi ". [lien vers le billet complet] 

^ Aifelle a lu L'amour comme par hasard de Eva Rice : "Une lecture qui a répondu à ce que j'attendais d'elle : distraction, légèreté et humour. Un roman facile, mais avec suffisamment d'esprit pour ne pas ennuyer." [lien vers le billet complet]

^ Nanou a lu Le peuple d'en bas de Jack London : "Un récit d'une expérience d'immersion dans le quartier d'East End à Londres en 1902. Ça fait froid dans le dos, il faut le lire." [lien vers le billet complet]

^ Winniethepooh a lu Mma Ramotswe détective de Alexander mc Call Smith : "J’aime toute les séries d’Alexander Mc Call Smith : aussi bien les Chronique d’Edimbourg que le Club des Philosophes amateurs  (plus sérieux) donc il était évident que je débute la série des Mma Ramotswe. J’ai savouré… " [lien vers le billet complet]

19 mai 2014

Du soleil en boîte, Christine Leunens

dusoleilenboite "Nancy devait reconnaître que le gâteau marbré n'avait pas l'air mauvais du tout, dans le genre ying et yang en folie. La partie chocolat était due à Edith, alors que la vanille, c'était elle : elles avaient collaboré dans un véritable esprit d'équipe. [...] Pour le septième anniversaire de Chloe, Mike était encore là. Neuf ans plus tôt jour pour jour, il était à son côté à la maternité, il comptait les "inspiration" et les "expiration" à la manière d'un entraîneur, lui aspergeant le visage à l'aide d'un grand vaporisateur."

Edith est une belle-mère fantasque et envahissante, qui redoute plus que tout le passage du temps, et ne sait pas exprimer son affection sans excès. Un jour, alors que Nancy et Mike sont en vacances, elle débarque sur les lieux sans prévenir afin de "soi-disant" les décharger de la garde de leur petite fille et leur permettre de prendre du temps seuls tous les deux. Alors que Mike lui suggère de rentrer chez elle, Edith simule un malaise qui la conduit théâtralement à l'hôpital. Mike décédera brutalement dans un accident de voiture en allant la retrouver. Nancy soudain veuve aura à affronter dorénavant une vie plus compliquée, désertée par l'homme qu'elle aimait par dessus tout, et consacrée désormais à sa fille, et à cette étrange femme avec qui elle entretiendra au fil du temps une amitié irritée et malhabile...

Il est intéressant avec Du soleil en boîte de se pencher sur les émotions assez complexes de ces deux femmes qu'un deuil réunit mais que par ailleurs tout oppose. La Nouvelle Zélande est là en toile de fond, et les divers personnages nous attachent doucement par leurs caractères humains et imparfaits. De plus, sous les manières et les propos extravagants d'Edith se dissimulent de véritables questions, notamment sur l'âge et le passage du temps. En effet qui décide (de la décence, de la morale ou de l'envie ?), de ce qu'il est acceptable de faire ou non dans la vie, et du moment précis où l'on franchit forcément "la limite d'âge" ? Il m'a peut-être manqué "un petit quelque chose" pour faire de cette lecture une lecture vraiment enthousiasmante mais j'ai aimé tout de même vivre quelques jours dans les pages de ce roman sympathique. A découvrir !

Editions Philippe Rey - 18€ - 8 mai 2014

20 mai 2014

En cours de lecture...

edouardboubatrapho

"Je suis assise là au milieu du monde, avec cette impression étrange d'être là sans y être vraiment. Je suis peut-être celle que vous venez de croiser ; cette ombre que vous n'avez pas vue... et pourtant si vous aviez levé un peu les yeux, si vous m'aviez demandé ne serait-ce qu'un sourire je vous l'aurais donné si vite... C'est dur d'exister au milieu de la foule, mais moi je prends mon droit d'exister parmi vous et si vous saviez comme c'est beau... Devenir une femme c'est un hurlement permanent, ça me fait mal c'est vrai. On a beau dire ce qu'on veut être une femme c'est renoncer à soi, à ce petit bout de chair que l'on trimballe depuis l'enfance, "mon petit coeur insouciant". On ne m'a pas prévenue que pour être une femme il fallait du courage. Avant j'avais les cheveux en bataille, l'écharpe mal nouée, le manteau ouvert au vent, les mains pleines de terre, le visage gelé par le froid, mais j'étais déterminée, et j'en avais du courage. Maintenant je suis perdue dès que je me regarde dans la glace, c'est qui cette femme avec ces formes, ces creux ? Moi j'voulais pas que la puissance d'une femme ce soit sa beauté ou même sa féminité, non... moi je voulais être une femme avec un coeur d'amazone, je voulais qu'être une femme ce soit de prendre des poignées de boue dans mes mains fragiles et puis de me peindre le visage avec, d'en étaler partout sur mon corps et offrir au monde toute cette force, toute cette maladresse. Mais avec les années je me suis aperçue que ce n'était pas si facile que ça, parce que au creux de mon ventre de femme, c'est tellement fragile, il y a un besoin terrible de tendresse, d'amour, de douceur et c'est tellement précieux, parce que ça aussi c'est une force..."

Extrait de Paroles de femmes - La liberté du regard - Librio - 3€ - Sept 2007

© Crédit photo : Edouard Boubat/Rapho

Publicité
30 mars 2014

La Chine d'en bas, Liao Yiwu

lachinedenbas"Nous n'étions pas les seuls à avoir tout perdu. Des milliers de gens ont été dépossédés de leurs biens et ont vu leur familles brisées, parce qu'accusés d'être des propriétaires fonciers ou des contre-révolutionnaires."

Liao Yiwu est né au Sichuan en 1958, l'année même du "Grand Bond en avant" initié par Mao Zedong. Pendant la révolution culturelle, ses parents ont été arrêtés, accusés d'être des contre-révolutionnaires. Marqué par les évènements de la place Tiananmen, Liao Yiwu devient opposant au régime communiste en 1989. Ses écrits sont censurés, il séjourne en prison, et finit par traverser clandestinement la frontière sino-vietnamienne en 2011. Il vit aujourd'hui à Berlin.
La chine d'en bas retranscrit les divers entretiens (28 au total) qu'il a pu mener avant sa fuite avec des personnages emblématiques de la chine oubliée, des exclus, des marginaux, d'anciens prisonniers du régime. Tous ont quelque chose à raconter, notamment les horreurs et les tortures subies par les représentants de l'autorité sous Mao, mais aussi par leurs concitoyens, parfois leurs propres voisins. A travers ces témoignages, c'est une chine réelle, terrible, ignorée, qui nous est révélée. Une chine encore très influencée par les anciennes croyances, mais qui se tait, et qui porte tout son espoir sur les générations futures.

Ce titre est un témoignage passionnant sur la chine moderne. J'ai appris beaucoup en le lisant. Il donne une vision réaliste (non édulcorée) des évènements qui ont eu lieu, de la révolutions culturelle à Tiananmen, et voilà qui est rare et important. J'ai cependant un peu regretté la longueur du texte, et l'aspect un peu systématique des récits, à la longue. Pour autant, il me semble être de ces livres à lire absolument, et à transmettre, car au service de la Vérité et de l'Histoire.

Editions 13e note - 23.90€ - 26 mars 2014

 

31 mars 2014

Objectif Pal de mars ~ vos lectures

objectifpal

Nous sommes quelques blogueurs et blogueuses à prendre de bonnes résolutions pour cette nouvelle année... comme celle de réduire notre PAL (Pile A Lire) en 2014. Ce billet est un récapitulatif de vos lectures pour le mois de mars...

Praline avec ses 5 livres lus est la grande lectrice de Pal du mois !! Toni Morrison, l'auteure la plus lue, deux fois, par Patacaisse (Home) et par Nanou (Un don) !! Et j'ai été surprise, malgré le beau temps, vous avez posté beaucoup de liens ici. L'effet chaise longue ? Ou bien vacances ? Tant mieux en tous les cas, car mars a connu des lectures plus enthousiasmantes que février... je vous laisse le vérifier ci-dessous. 

Merci encore une fois pour votre constance et votre enthousiasme !!!

J'essaye, de mon côté, de laisser sur vos blogs un petit mot (pas toujours selon mes disponibilités) et je tente depuis quelques jours de retweeter vos liens avec #objectifpal2014. Sinon, j'ai personnellement lu pour mars La petite chartreuse de Pierre Peju, un délicieux petit livre sur le pouvoir de la lecture, mais assombri selon moi par son ambiance un peu sinistre... [ma lecture ici]

Allez, vous trouverez donc ci-dessous les lectures de mars ! Bientôt, il y aura un nouveau billet en ligne pour déposer vos liens d'avril... Et toujours, encore plein de trésors à sortir de nos PALs !!

^ Mrs Pepys a lu Les vieilles de Pascale Gautier : "Ce drôle de roman farfelu, tantôt incisif tantôt compatissant, ne me laissera pas un souvenir impérissable, mais il m’a fait sourire à bien des occasions." [lien vers le billet complet]
 
                        La dame à la camionnette d'Alan Bennett : "Alan Bennett raconte cette relation bancale avec beaucoup de délicatesse et d'humour" [lien vers le billet complet]

^ Anne a lu Les Sept fils de Simenon de Ramon Diaz-Eterovic : "Comment résumer un peu ? Un roman chilien avec un détective déprimé mais amoureux de la littérature et avec un chat blanc dedans... Voilà !" [lien vers le billet complet]

^ Sharon a lu Tr@que sur le Web de Didier Fossey : "un premier roman policier très réussi." [lien vers le billet complet]

^ Patacaisse a lu Home de Toni Morrison : "J’ai été très émue par cette lecture que je vous recommande." [lien vers le billet complet]
 
                         Le club des incorrigibles optimistes de Jean Michel Guenassia : "je recommande à tout le monde" [lien vers le billet complet]
 
                         Hot de Julia Harper : "Pas indispensable à lire" [lien vers le billet complet]

^ Caro a lu  Des croix sur la route de Jeffery Deaver : "Une déception"
                  Le sang de la trahison d'Hervé Jourdain : "Une très bonne pioche"
                 
Œil ouvert et cœur battant de François Cheng : "Une valeur sûre" [lien vers le billet complet]

^ Praline a lu Ainsi résonne l'écho infini des montages de Khaled Hosseini : "Une belle histoire de destins croisés, sur fond d'Afghanistan en bouleversement permanent !" [lien vers le billet complet]
 
                  La Garçonnière d'Hélène Grémillon : "Un polar sympathique sur fond de tango et de psychanalyse !" [lien vers le billet complet]
                   Une histoire de la lecture d'Alberto Manguel : "Un essai très bien écrit, qui comblera les amoureux de la lecture par ses analyses fines, ses références percutantes et les horizons qu'il ouvre." [lien vers le billet complet]
 
                  La mort du roi Tsongor de Laurent Gaudé : "Un chef-d'oeuvre inspiré par les tragédies grecques porté par un souffle épique : un coup de coeur !" [lien vers le billet complet]
 
                  Bleu, histoire d'une couleur de M. Pastoureau :"un passionnant essai sur l'histoire, la symbolique, la sociologie des couleurs" [lien vers le billet complet]

^ Eimelle a lu Puisque rien ne dure de Laurence Tardieu : "J'ai ouvert le livre, lu les premières lignes... et ne l'ai plus lâché jusqu'à la dernière." [lien vers le billet complet]
 
                   Tango d'Elsa Osorio : "Un livre qui donne envie de rechercher des enregistrements des nombreux airs évoqués, et qui dessine de magnifiques portraits d'hommes et de femmes aux destins complexes." [lien vers le billet complet]
 
                   Oscar Wilde et le cadavre souriant de Gyles Brandreth : "l'ensemble est d'une lecture agréable. En revanche, pour l'aspect purement polar, je suis moins emballée, j'ai trouvé le début un peu long, avant les multiples rebondissements de la fin.  " [lien vers le billet complet]
 
                   Jardin blanc de Laura Alcoba : "A lire en écoutant Sinatra, et à prolonger en (re)visionnant au moins deux films d'Ava Gardner, Pandora et La comtesse aux pieds nus. " [lien vers le billet complet]

^ Elodie a lu  Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette de Madame Campan : "C'est un livre très intéressant si on s'intéresse à la vie de Marie-Antoinette même s'il ne brille pas par son objectivité" [lien vers le billet complet]
 
                   Le roman du café de Pascal Marmet :"une intrigue cousu de fil blanc mais un véritable documentaire sur une graine que nous connaissons mal" [lien vers le billet complet]

^ InColdBlog a lu The Days of Anna Madrigal d'Amistead Maupin : "Le plaisir de se replonger dans un énième tome des Chroniques de San Francisco s’apparente à celui qu’on éprouve à retrouver des amis de longue date." [lien vers le billet complet]
 
                         Animaux solitaires de Bruce Holbert : "L’intérêt d’Animaux solitaires dépasse largement la simple résolution de l’enquête. Et ce qui ne gâte rien, c’est diablement bien écrit, avec style." [lien vers le billet complet]
 
                         Des aveugles d'Hervé Guibert : "Une lecture déconcertante et dérangeante. " [lien vers le billet complet]

^ Tiphanie a lu Le récital des Anges de Tracy Chevalier :"intéressant mais parfois ennuyeux." [lien vers le billet complet]
 
                     Un secret de Philippe Grimbert : "une très belle lecture pleine d'émotion" [lien vers le billet complet]
 
                     Les souffrances du jeune Werther de Goethe : "j'ai peiné avec ce grand classique de la littérature allemande!" [lien vers le billet complet]

Marjorie a lu Spirales de Tatiana de Rosnay : "Un thriller psychologique que l'on ne peut pas lâcher !" [lien vers le billet complet]

^ Marilyne a lu Ainsi mentent les hommes de K.Kressmann Taylor : "immense coup de coeur, lecture bouleversante. Impressionnée !" [lien vers le billet complet] 

^ Sylire a lu Remonter les rivières de Liza Kerivel : "C'est un texte poignant et percutant, qui se lit d'une traite" [lien vers le billet complet]

^ Belle de nuit a lu La princesse maudite de Julie Kagawa : "C'est le premier tome de la série "Les royaumes invisibles" et j'ai adoré. Un voyage au cœur de la Faërie comme je les aime. Je le conseille fortement." [lien vers le billet complet]

^ Géraldine a lu Le libraire de Sélinonte de Roberto Vecchioni : "Jubilatoire" [lien vers le billet complet]

^ Nanou a lu Un don de Toni Morrison : "qui marque pour moi ma première découverte de cet auteur. Une lecture-choc." [lien vers le billet complet]

3 avril 2014

Le bonheur illicite des autres, Manu Joseph

lebonheurillicitedesautres"Elle aurait pu raconter à Mr Ousep Chacko quantité de choses sur son fils. Elle aurait pu avouer qu'elle se souvenait de lui comme si c'était hier. Unni debout, torse nu, sur le balcon tel un prince de tribu, svelte et puissant, longs doigts austères tenant une tasse de café. Unni souriant. Unni portant son frère sur ses épaules ou, à l'aide d'un stylo noir, dessinant une étoile sur le front de sa jeune voisine. Elle le voit clairement dans sa mémoire, elle le voit tous les jours."

Pourquoi Unni s'est-il jeté de leur balcon ? Pourquoi ce suicide ? Ce sont les interrogations qui remplissent les pensées des parents du jeune-homme. Ousep mène l'enquête, scrute les planches de BD que dessinaient son fils, interroge ses anciens camarades, ne laisse personne en paix. Le matin il est sobre, fait son travail de journaliste, oublie que sa femme parle aux placards de leur cuisine. Mais le soir, c'est une autre histoire, il est ivre et insulte ses voisins, de conventionnels employés de banque indiens. La vérité émergera-t-elle de tout le vacarme que fait ce père éploré ?

Ce roman, d'une grande vivacité, lumineux, m'a beaucoup plu. Il y a le contexte indien déjà. Mais le récit de Manu Joseph regorge également d'une psychologie des personnages fouillée, originale, qui donne la part belle à tous les petits détails de leur vie quotidienne. Le scénario tient la route de bout en bout. J'ai aimé cotoyer cette famille indienne, bancale, endeuillée, à la marge, qui cherche leur fils dans son acte insensé, une explication à l'inexplicable.
Une belle découverte ! 

Editions Philippe Rey - 19€ - 6 mars 2014

9 avril 2014

Elle marchait sur un fil, Philippe Delerm

ellemarchaitsurunfil

"Sans Le Fil, je serais tombée. Mais sans Le Fil je ne saurais même pas ce que c'est de tomber."

Marie se retrouve seule dans sa maison de vacances où avec Pierre, son ancien compagnon, ils avaient passé tant d'étés. Il l'a quittée depuis peu, et cette fraîche cinquantenaire cherche soudain un sens à sa vie. Son amie Agnès l'accueille à bras ouverts dans la galerie dont elle s'occupe. Mais Marie ne conçoit pas son quotidien sans réalisation littéraire et théâtrale. D'ailleurs, elle entretient aujourd'hui des rapports difficiles avec Etienne, son fils, qui a pris d'autres chemins. Lorsqu'elle rencontre un groupe de jeunes comédiens, installés eux dans la maison mitoyenne, son coeur s'emballe et elle prend alors conscience que tous ses rêves peuvent peut-être enfin se concrétiser...

J'attendais bien plus de ce roman que ce qu'il m'a donné, alors que suivre Marie dans ses hésitations et ses envies de réalisation artistique aurait pû être plutôt intéressant.
On comprend, par exemple, ce qu'elle attend de son travail d'attachée de presse littéraire, ses exigences dans le métier. On comprend également sa déception face à la carrière avortée de son fils Etienne, comédien talentueux devenu décorateur d'intérieur. On comprend moins sa manière de vouloir régenter son entourage, muée par ses certitudes, et en cela l'égoïsme brut qui semble l'habiter. La volonté de démonstration de l'auteur, son envie de transposer ici sans doute ses propres préoccupations m'a de plus gênée.
Gravitent autour de Marie, pourtant, des personnages attachants, comme Léa sa petite fille, Agnès qui tournoie autour de son amie avec sa tranquille et douce protection, ou bien André, son ancien voisin et ami, à la santé déclinante, avec lequel ils s'échangent des souvenirs communs de lectures proustiennes.
Cependant, l'attrait du roman ne pêche pas tant par son contenu, que j'ai trouvé bien trop léger, que par son style. L'écriture de Philippe Delerm y est juste, assurée, agréable, mais sans relief, dommage. Une lecture qui ne restera certainement pas longtemps gravée dans ma mémoire.

Editions du Seuil - 17€ - Avril 2014

Pour une fois, en supplément, l'avis de Sophie [bienveillante lectrice de ce blog et prêteuse de livres] qui a bien voulu tester ce roman avant moi et qui m'a donné ses impressions par mail...

"Je vais être assez critique et n'espère ne pas être trop "snob"...Je trouve que ce roman se lit vite, que l'on a envie de connaître la suite un peu comme un feuilleton de M6, un après-midi de désœuvrement. Un feuilleton qui contiendrait du placement de produits d'ailleurs (figolu, dunhill, Ipod)... Peut-être est-ce un détail, mais cela m'a gênée : cela date le livre et on aurait compris avec le nom générique ! Le personnage d'André m'a touchée... Son attente souriante de la mort paraît assez juste (même si les références à la Recherche et Proust sont un peu appuyées et amènent une caution intellectualiste un peu lourde). Le personnage d'une femme qui doute à 50 ans, laissée par son mari, était intéressant mais je n'ai pas du tout aimé la fin. [...] On est dans le cliché total ! Bref,  la simplicité de l'écriture et du propos repose l'esprit, certainement trop malheureusement. Sur les choix de vie (imposés, réels..), Train de nuit pour Lisbonne de Mercier est cent fois plus puissant. Il apporte un questionnement qui est "écrasé" ici."

D'autres lectures... Certes pas le roman du siècle mais agréable pour George [clic ici] - Reste une sensation un peu brumeuse à Keisha [clic ici] - Sylire a le sentiment d'être passée à côté de ce livre [clic ici] - Val aurait aimé un peu plus de consistance [clic ici]

3 juin 2014

La Ballade d'Hester Day, Mercedes Helnwein

laballadedhesterday

 "Dans une certaine mesure, tout s'effondra dans ma vie lorsque je compris que j'étais davantage faite de chair et de sang que je ne voulais bien le croire."

Hester s'ennuie ferme dans sa vie de jeune-fille. Son originalité est un défaut énorme aux yeux de sa mère qui cherche à tout prix à la formater. Le reste de la famille se contente de la contempler en silence d'un oeil circonspect. Hester n'est pas intéressée par tout ce qui exalte les autres jeunes-filles de son âge, le bal de promo par exemple. Elle, ce qu'elle aime, c'est se poser des questions farfelues et décider par exemple, un beau jour, qu'elle adoptera un enfant après ses dix-huit ans. On lui suggère qu'il serait alors bon qu'elle soit mariée ? Ni une ni deux, elle saute au cou de ce garçon qu'elle croise souvent à la bibliothèque et qu'elle aime décontenancer, et lui demande de l'épouser. Sur un coup de tête, et suite à une dispute familiale, ils s'enfuiront tous les deux, accompagnés du petit cousin d'Hester, à bord du camping car du jeune époux...

Joli road movie déjanté, La Ballade d'Hester Day est une bien belle surprise de lecture ! J'ai aimé d'emblée la gouaille du jeune personnage, et sa manière très personnelle de tordre la réalité. Peu importe que l'ensemble soit une suite rocambolesque d'évènements improbables, on se laisse prendre au jeu. Et on pense même qu'Hester a finalement plus de bon sens que la plupart d'entre nous. J'ai dévoré ce titre. Je vous en souhaite la même découverte, et que vous serez animés du même appétit.

Editions La belle colère - 20€ - 14 mai 2014

Hester n'a pas laissé Noukette indifférente -  Jérome est passé à côté - Différent et percutant pour Karine - Stephie est moyennement séduite - Un excellent moment pour Cathulu ! ... surprenant comme les lecteurs sont divisés.

 

10 juin 2014

La Faille souterraine et autres enquêtes, Henning Mankell

lafaillesouterraine

 "Une femme était assise sur une chaise dans un lotissement à Arlöv, et elle était morte."

Qui était Wallander avant d'être Wallander ? Soit dès le premier tome de la série (Meurtriers sans visage) un homme de déjà quarante-deux ans, père divorcé, flic à Ystad depuis de nombreuses années. Ce recueil répond aux questions des lecteurs et permet à Henning Mankell de compiler les divers textes parus dans la presse et ceux qu'il gardait sans doute au fond de ses tiroirs. Après le point final posé avec L'homme inquiet [clic ici], dernière révérence de l'enquêteur, l'auteur effectue avec ce titre un retour aux origines rafraîchissant. C'est un Wallander jeune et déterminé que nous retrouvons, qui a soif d'apprendre, qui met trop souvent sa vie en danger mais qui préfigure évidemment le personnage qu'il deviendra.

Lire Henning Mankell est toujours pour moi un moment assez confortable. Encore une fois, je me suis délectée de ces nouvelles, qui m'ont permis d'oublier le reste, mais également que ce cher Kurt a bien vieilli dans ses dernières enquêtes. C'est un bain de jouvence que nous offre l'auteur et aussi une dernière occasion de se plonger dans l'univers familier du commissariat d'Ystad. J'ai savouré.

Editions Points - 8.20€ - Janvier 2014

 Cathulu s'est ennuyée - Tandis qu'Aifelle était ravie de retrouver Wallander !

27 avril 2014

Un petit goût de noisette, Vanyda

unpetitgoutdenoisette"On reprendra tout ça... plus tard.
- Quand ?
- Quand le noisetier aura donné des fruits."

Décidément, j'aime beaucoup la petite touche de Vanyda, son ton personnel, son regard sur les êtres humains que nous sommes, tous des enfants encombrés dans des corps d'adultes. Dans cet opus, une galerie de personnages attachants se croisent, s'échappent ou se rencontrent. L'amour est à chaque coin de rue, dissimulé derrière les mots anodins d'un sms, exprimé, tu ou suggéré. Chaque nouvelle suit une tranche de vie. Il y est question du moment parfait, des occasions râtées, de ce qui est ou n'est pas, de ce qui n'est plus ou n'a jamais été, et de ce qui pourrait être. Et puis, on s'aperçoit qu'il n'y a rien de plus beau finalement que de recevoir un beau jour par la poste un colis rempli de noisettes...

Oui, décidément, Vanyda suit un chemin intéressant, moderne, frais, qu'il est bien plaisant de continuer de suivre. Après sa trilogie de L'immeuble d'en face [clic] puis de Celle que je ... [clic] (à priori reprise aujourd'hui en six volumes sous le titre Valentine), j'avais lu aussi dernièrement L'Année du dragon [clic], trois tomes dévorés le temps d'un après-midi.
Ici, le noir et blanc est réhaussé de couleurs, mais subtilement, juste ce qu'il faut pour guider le regard.... C'est bien.

http://vanyda.fr/

Editions Dargaud - 17.95€ - Janvier 2014 - Merci ma bibli !!!

Noukette a été touchée coulée [clic] Un gros coup de coeur pour Stephie [clic] Une vraie réussite pour Jérôme [clic] - Lucie a adoré [clic]

unpetitgoutdenoisette1

 

16 juin 2014

L'argent a été viré sur votre compte, Dimitris Sotakis

largentaeteviresurvotrecompte

"J'avais beau avoir accepté la situation, ce monceau chaotique d'objets qui envahissaient le salon avait une allure franchement pénible."

Notre narrateur est à la recherche d'un emploi, et de tout ce qui pourrait le sortir de la précarité dans laquelle il se trouve. De plus, sa mère est malade et les médicaments coûtent cher. Il répond donc à cette annonce parue dans le journal - une société cherche un collaborateur - et se rend à l'entretien d'embauche auquel on le convie. Mais rien ne se déroule comme prévu, le recruteur souhaite connaître avant tout la superficie de l'appartement du jeune-homme. Perturbé notre narrateur est ébahi. On lui propose sans ambiguïtés de prêter son appartement pour y entasser des meubles, et d'être pour ce faire grassement rétribué... Après une nuit de réflexion, il est évident pour lui qu'accepter est la solution la plus raisonnable. Il s'imagine déjà acheter une maison avec cet argent, rendre Rissa heureuse. Cependant, les livraisons se succèdent, les meubles s'entassent et la situation devient de plus en plus inextricable.

Attention, ce roman est une drôle de surprise, où l'absurde devient petit à petit un personnage central. Le lecteur n'a plus qu'à se laisser submerger par l'angoisse d'une situation on ne peut plus rocambolesque, qui s'intensifie au fil des pages. Je ne vous en dévoilerai pas ici tous les tenants et aboutissants (ce serait gâcher la surprise) mais j'ai été littéralement prise à la gorge, tenue, et un peu axphixiée également, par ce récit. J'ai apprécié pour autant que l'auteur ne reste pas cantonné à la froideur que le genre en général privilégie mais sache faire la part belle à la tendresse et à la conscience. On pense à Martin Page, à Régis de sa Moreira... Une grande réussite.

Editions Intervalles - 21€ - Mars 2014

Ce livre a reçu le prix Athènes de Littérature en 2010

10 mai 2014

Le Liseur du 6h27, Jean-Paul Didierlaurent

leliseurdu6h27

  "Non, tout ne va pas si bien que ça, eut envie de rétorquer Guylain. J'attends le retour d'un père mort depuis vingt-huit ans, ma mère me croit cadre dans une société d'édition. Tous les soirs, je raconte ma journée à un poisson, mon boulot me dégoûte à tel point qu'il m'arrive de dégueuler tripes et boyaux, et enfin pour couronner le tout, je suis en train de tomber sous le charme d'une fille que je n'ai jamais vue."

Tous les jours, Guylain prend le RER de 6h27 pour se rendre au travail. Il y pilonne des livres, les invendus de l'édition et y conduit une grosse machine aux mâchoires de fer, un mastodonte mécanique, la Zestor 500. Dès qu'il s'assoit sur son strapontin préféré, dans sa rame, il tire de sa poche quelques feuillets sauvés la veille et les lit à haute voix. Les passagers sont fascinés par ces morceaux de lecture, sans queue ni tête, mais Guylain ne prête guère attention à la fascination qu'il suscite. Ce rituel lui permet de se laver d'un travail qu'il exècre. Guylain mène une vie solitaire. C'est compter sans la détermination des adorables soeurs Delacôte, ou de la découverte bien étrange d'une clé USB, contenant les textes d'une mystérieuse inconnue...

Le liseur du 6h27 est de ces petits livres que j'aime, qui mêlent avec finesse, et tendresse, gouaille et poésie, et qui démontrent combien la littérature, le goût des mots, sont à la portée de tous. Qu'il est bon de trouver un amoureux du théâtre sous la guérite d'un garde-barrière, une apprentie écrivain sur le siège d'une dame-pipi et des lecteurs attentifs derrière les murs d'une maison de retraite banale !! Vous passerez très certainement un délicieux petit moment en compagnie de ce roman, de ceux qui font du bien, malgré peut-être un déséquilibre certain entre sa première et deuxième partie. En tout état de cause, un premier roman très réussi.

J'ai beaucoup pensé à l'univers de Regis de sa Moreira [clic] en lisant ce roman, un auteur singulier que j'aime particulièrement aussi, l'utilisation de l'absurde à profusion en moins, peut-être... 

Editions Au Diable Vauvert - 15€ - 5 mai 2014

Chez Clara on en redemande !! [clic]

27 juillet 2014

Le Verrou, Laetitia Kermel

leverrou

 "L'énigme est la suivante : la femme tente-t-elle de se soustraire à l'étreinte de l'homme qui, d'une main l'emprisonne, et de l'autre vient de pousser le verrou ? Ou retient-elle l'amant qui, sitôt l'acte consommé, s'apprête à tirer le verrou pour la quitter ?"

Chancelle est une tatoueuse reconnue. Orpheline, jeune-fille libérée, elle vit à Marseille, avec sa grand mère dans une vieille demeure regorgeant de reliques, l'Ousteau. Sa vie bascule lorsqu'elle accepte de rencontrer un homme, désirant se faire tatouer dans le dos la reproduction du célèvre tableau de Fragonard, Le Verrou, dont les deux femmes possèdent depuis toujours une gravure authentique. Les drames s'enchaînent, la grand-mère décède dans l'incendie de leur maison, la gravure disparaît, puis un vieux professeur est torturé à mort. Il est rapidement évident que Chancelle est poursuivie, qu'elle détient à son insu des informations brûlantes qu'une société secrète nommée Le Cabinet Blanc convoite. Elle ne sait pas qu'en tentant de comprendre les clés d'une énigme ancienne, datant du règne de Louis XV, et de sa liaison avec La comtesse du Barry, elle remonte également le fil de sa propre histoire... A Berlin, Hans s'inquiète.

Ce qui m'a amené à lire ce roman est la perspective d'en savoir un peu plus sur l'art, le tatouage et l'histoire, tout en me distrayant avec un thriller captivant. Comment ne pas être séduite par ce mélange original ? Et Le pari est gagné, j'ai appris beaucoup avec ce livre sur la tatouage, Fragonard (sa vie et son oeuvre), et l'histoire avec un grand H. De plus, malgré quelques ajustements en début de lecture (parfois certaines premières pages me résistent), je me suis peu à peu laissée embarquée dans une intrigue haletante qui ne ménage pas ses effets. Le roman est très documenté, les digressions historiques et artistiques sont passionnantes. Il est intéressant de comprendre par exemple combien le milieu libertin a eu ses entrées à la cour, ou comment la comtesse du Barry a vécu son ascension. Et puis, il faut dire que j'aime particulièrement que l'on m'explique le sens caché des tableaux. Chancelle, et son amoureux allemand Hans, deviennent par ailleurs très vite des personnages attachants. Un opus réussi donc, qu'il serait intéressant de lire, ou de re-lire, près des lieux emblématiques de Paris (Le Louvre, Versailles, etc...).

Editions Fragances - 17€ - Mai 2014

Lu également par Monsieur Antigone, conquis

 

27 mai 2014

Petits arrangements avec nos coeurs, Camille de Peretti

petitsarrangementsavecnoscoeurs "Ce fut le début de l'ennui. Tout était parfait. Il se levait tôt et m'apportait ma tasse de thé au lit. Dans la pénombre de la chambre, je le regardais s'habiller. Rituel du matin, bruit de l'eau de sa douche, du frictionnage intensif de son épaisse chevelure, parfums du savon Dove et du shampoing Head & Shoulders. Il fallait acheter les bouteilles par lot de quatre, pour en avoir toujours d'avance, Stanislas avait horreur de manquer. Rasage de près, T-Shirt blanc."

Lorsque Camille avait seize ans, il était facile pour elle d'être cruelle avec Stanislas. Elle savourait alors ce pouvoir immense d'être aimée et de choisir le moment exact où elle allait le quitter, juste avant l'insatisfaction. Plus tard, il serait le sujet de son deuxième livre, un personnage secondaire, victime innocente du couple qu'elle avait décidé de former alors avec son ami Julien, en imagination, des répliques étudiantes du vicomte de Valmont et de la marquise de Merteuil. Mais Camille vit aujourd'hui avec César et pense à Stanislas, cherche à le retrouver, lui envoie de nombreux mails, enveloppe sa méfiance. Ils tomberont de nouveau dans les bras l'un de l'autre, s'installeront ensemble à Londres, au coeur de la City, pour le meilleur et peut-être aussi pour l'ennui... Alors, il faudra imaginer un autre sursaut, un voyage, pour tenter d'endiguer une fin inexorable.

J'avais adoré ma lecture de Nous sommes cruels, acheté et dédicacé sur Bordeaux en 2008. [Ma lecture ici] Il faut dire que j'ai un amour (un peu pervers ?) pour Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos et que j'en avais apprécié réellement la parodie dans son roman épistolaire d'alors. On retrouve dans Petits arrangements avec nos coeurs Camille, et sa manière bien particulière de briser les coeurs, de s'ennuyer ferme rapidement et d'être pour autant affectée par le désordre qu'elle provoque. Ce roman-ci m'a sans doute laissée un peu plus indifférente dans les premières pages, entraînée vers le détachement, mais m'a cueillie littéralement dans sa troisième partie, alors que Camille se laisse prendre à son propre piège. J'ai eu le sentiment d'entendre là la véritable voix de l'auteure et que tout ce qui avait précédé, semblé un peu froid, n'était en fait que l'expression d'une grande pudeur. Et puis, ce qu'elle est agréable cette imperfection manifeste et vivante des personnages croqués par l'auteure ! On aime finalement détester Camille, la trouver frivole, peste et dangereuse, insupportable.

Editions Stock - 18.50€ - 30 avril 2014

Un coup de coeur pour le blog de Muze [ici]

12 juin 2014

L'immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes, Karine Lambert

limmeubledesfemmes

 "C'est toujours quand elles sont assises dans le canapé en velours rouge que la conversation devient plus intime."

Juliette est enfin tombée sur la perle rare, grâce à son amie Clara qui part quelques temps explorer d'autres horizons, un logement pas cher en plein coeur de Paris. Elle est heureuse, sait que les appartements de l'immeuble concerné sont tous occupés par des femmes, mais ne s'attend pas vraiment à ce qu'elle va découvrir là, une sorte de ruche "interdite aux hommes" au sommet de laquelle règne une reine, ancienne gloire de la danse. Autant les autres habitantes ont, semble-t-il, "renoncé à l'amour" que Juliette, elle, clame tout haut qu'il n'en est pas question. La nuit, elle compulse le net en recherche de l'âme soeur, et ravive peu à peu chez ses voisines d'anciennes blessures, des rêves évanouis et des désirs brimés...

Attention livre léger à déguster sans a-priori ! Si vous avez aimé par exemple Demain, j'arrête de Gilles Legardinier [clic ici] vous serez sans conteste séduit(e)s par les ingrédients de cette histoire-là. Tout est fait en effet pour nous tenir bien au chaud : un immeuble où des femmes sympathiques prennent le thé ensemble, une impasse où tout le monde se connaît, des commerces tenus par des jumeaux timides et des familles souriantes, un chat qui se prénomme Jean-Pierre, un ami Max qui sait voir les matins chagrins et nous prendre dans ses bras, une scène de piscine mémorable, et tout un tas de jolis moments doux comme des odeurs de printemps. J'y ai trouvé ce que j'avais envie d'y trouver.

Editions Michel Lafon - 14.95€ - 7 mai 2014

19 août 2014

Quand on comprend que l'énergie ne se lit pas seulement dans le mouvement

patients

"[...] C'est peut-être un monde fait de décence, de silence, de résistance,
Un équilibre fragile, un oiseau dans l'orage,
Une frontière étroite entre souffrance et espérance,
Ouvre un peu les yeux, c'est surtout un monde de courage.

Quand la faiblesse physique devient une force mentale,
Quand c'est le plus vulnérable qui sait où, quand, pourquoi et comment,
Quand l'envie de sourire redevient un instinct vital,
Quand on comprend que l'énergie ne se lit pas seulement dans le mouvement.

Parfois la vie nous teste et met à l'épreuve notre capacité d'adaptation,
Les cinq sens des handicapés sont touchés mais c'est un sixième qui les délivre,
Bien au-delà de la volonté, plus fort que tout, sans restriction,
Ce sixième sens qui apparaît, c'est simplement l'envie de vivre."

Extrait de Patients par Grand Corps Malade - Editions Points - 5.70€ - Mai 2014

Ce témoignage (qui raconte comment la vie de Fabien a changé juste après sa chute, et sa lente ascension vers l'autonomie) m'a marqué par sa simplicité et sa sincérité, exemple de courage et de grande ténacité, à l'image de ce que le jeune artiste semble être à l'écran. 
Je vous renvoie vers l'article de Clara [clic ici].

[Et sinon, un petit retour tout doux par ici... avec pour bientôt, quelques lectures de rentrée.]

30 août 2014

Objectif Pal d'août - vos lectures ... bilan et petit clap de fin

objectif pal

Nous étions quelques courageux blogueurs et blogueuses en janvier dernier, décidé(e)s à réduire notre PAL (Pile à Lire) en 2014. Le principe était tout simplement de s'attaquer à tous ces livres (ceux acquis avant janvier 2014), qui végètent et forment parfois des piles immenses et oubliées au profit d'achats plus récents. 
L'objectif était pour ma part de lire un livre par mois et de faire en fin de mois un petit récapitulatif. 

Comme toujours, vous avez été nombreux(ses) parfait(e)s et enthousiastes, au-delà de mes espérances, et je vous en remercie.

Comme je vous l'avais déjà annoncé plus tôt, ce bilan est pour autant le dernier. L'énergie me manque pour persévérer. En ce qui concerne août, vous pourrez bien entendu déposer vos dernièrs liens de lectures jusqu'à demain soir ici. Si vous le souhaitez, et à la demande de quelques unes, le challenge peut continuer chez vous. Libre à vous d'utiliser le logo et le principe du défi jusqu'à la fin de l'année !! 

Sharon est incontestablement la plus grande lectrice du mois avec 7 livres lus !!! Ci-dessous, vos lectures...

^ Anne a lu Les Débutantes de J. Courtney Sullivan : "un joli coup de coeur pour ce roman étudiant et féministe" [lien vers le billet complet] !
               
14 de Jean Echenoz : "un roman court mais très complet sur les aspects "techniques" et humains de la guerre de 14." [lien vers le billet complet]
 
              A l'ombre de la fête de Marie-France Versailles : "encore un coup de coeur pour un recueil de nouvelles tout en délicatesse sur une famille nombreuse" [lien vers le billet complet] 
 
              Breaking the Wall de Claire Gratias : "une belle évocation romanesque des deux Allemagne et du Mur de Berlin" [lien vers le billet complet]

^ Nanou a lu La Rabouilleuse d'Honoré de Balzac : "j'ai bien aimé cette histoire de famille et d'héritage menacé." [lien vers le billet complet] 

^ Praline a lu Le bonheur de l'imposture de Nyssen : "Une histoire agréable à lire sur les liens d'un écrivain entre la fiction et la vie." [lien vers le billet complet] 
                    Contes et légendes inachevés. Le Premier âge de Tolkien : "Deux récits de Tolkien qui complètent ma connaissance de la Terre du Milieu. Mais à lire plutôt après le Silmarillion !" [lien vers le billet complet]
 
                   La chorale des maîtres bouchers de L. Erdrich : "mérite amplement son succès : un roman prenant et bien mené !" [lien vers le billet complet]
 
                   Le Guépard de Tomasi di Lampedusa : "Là, je suis clairement restée en dehors de ce roman sur la décadence de l'aristocratie en Sicile..." [lien vers le billet complet]

^ Eimelle a lu L'Embellie d'Auður Ava Olafsdottir : "un joli conte dépaysant" [lien vers le billet complet]
 
                   Complètement cramé de Gilles Legardinier : "Moins drôle que  Demain j'arrête mais tout à fait efficace dans son genre! " [lien vers le billet complet]

^ Sharon a lu Le retour des Highlanders tome 1 : le gardien de Margaret Mallory : "une romance historique sympa, sans plus." [lien vers le billet complet] 
                    Certains l'aiment chaud et Marilyn de Tony Curtis et Mark A Vieira : "ou le journal très libre de ton du tournage d'un film devenu mythique." [lien vers le billet complet] 
                     Le journal du colonel Brandon d'Amanda Grange : "un an dans ma PAL !" [lien vers le billet complet] 
 
                    Les yeux de Lisa de Karine Reysset : "un court roman qui traite de thèmes forts." [lien vers le billet complet] 
                     Exit music d'Ian Rankin :"un excellent roman policier" [lien vers le billet complet] 
-                    La maison de la nuit, tome 1 : Marquée de PC et Kristin Cast :"un sympathique roman sur les vampires." [lien vers un billet complet
                     Oscar Wilde et les crimes du Vatican de Gyles Brandreth : "Un roman historique plein d'esprit." [lien vers le billet complet]
 

^ Géraldine a lu La demi-pensionnaire de Didier van Cauwelaert :"une leçon de vie, pleine d'energie, et contre les apparences !" [lien vers le billet complet]
^
 Enna a lu Le chagrin du roi mort de Jean-Claude Mourlevat : "Un très beau roman jeunesse, très fort qui plaira aussi aux adultes." [lien vers le billet complet] 
 
                Les échos invisibles de Tony Sandoval (dessin) et Grazia La Padula (scénario) : "Beaucoup de délicatesse dans les dessins et dans les sentiments exprimés" [lien vers le billet complet]
                 L'eau et la terre de Sera : "Cet album met magnifiquement en lumière cette période très noire et introduit un sujet très lourd." [lien vers le billet complet]
 
                Wonder de R.J Palacio : "Un roman plein d'émotion et d'optimisme aussi" [lien vers le billet complet]
 
                Les lisières de Olivier Adam : "c'est un coup de coeur pour ce roman que j'ai trouvé vraiment juste." [lien vers le billet complet]

^ Mrs Pepys a lu La maison du professeur de Willa Cather : "une jolie réflexion sur le temps qui passe." [lien vers le billet complet]
                         Chercher Proust de Michael Uras : "un clin d'oeil amusant aux proustiens passionnés" [lien vers le billet complet]

^ Chroniques littéraire a lu Pauline de George Sand : "un court roman qu’on dévore d’une traite, tant son intrigue est captivante." [lien vers le billet complet]

^ Tiphanie a lu La ligne noire de Jean-Christophe Grangé : "un thriller qui tient en haleine jusqu'à la fin" [lien vers le billet complet]
                      Révolution de Jennifer Donnelly : "un roman jeunesse qui nous plonge au temps de la révolution, une petite déception pour moi" [lien vers le billet complet]
 
                     Petits poèmes en prose (Le spleen de Paris) de Charles Baudelaire : "un grand classique de la poésie française à côté du quel je suis malheureusement passée" [lien vers le billet complet]

^ Caro a lu Le temps dans l’art de Alfred Jarry : "Coup de coeur"
                 Les violences faites aux femmes en France – une affaire d’état par Amnesty International : "Une lecture difficile et nécessaire. Pas de pathos, des faits, des analyses, des préconisations. Un document exhaustif. Pour les militant(e)s. Et aussi et surtout les autres." [lien vers le billet complet]

 

31 août 2014

Les Indomptées, Nathalie Bauer - Rentrée littéraire 2014

lesindomptees

 "[...] Noélie est déjà debout, sur le seuil, dans l'entrée, dans le jardin, imaginant que l'obscurité éteindra, comme une flaque, le tison brûlant de ses pensées, aussi ne voit-elle pas Gabrielle se signer, n'entend-elle pas sa soeur expliquer le pourquoi et le comment de leurs batailles, l'existence de ce livre que, déjà, elle croit ne plus être à même d'écrire, ultime radeau à abandonner avec les autres rêves."

Gabrielle, Noélie et Julienne habitent toutes les trois le domaine familial, qui a vu passer bien des générations. Mais il est aujourd'hui au bord de la ruine. Noélie, qui a connu autrefois un certain succès littéraire, décide alors d'écrire un roman sur l'histoire de sa famille, dans l'espoir fou d'engranger ainsi quelques revenus. Tandis qu'elle rédige ses premiers feuillets, une jeune nièce, dépressive et sauvage, fait son entrée dans les lieux, invitée à s'installer chez elles par Gabrielle. Sa présence saura-t-elle faire revivre la demeure et ses habitantes ? 

Nathalie Bauer s'est inspirée de ses propres récits familiaux, et des photos qu'elle a pu dénicher pour construire cette saga familiale où les figures de femmes ont la part belle, surtout les plus modernes. Même si la grandeur et la décadence d'une famille sont des thèmes rebattus en littérature, l'auteur a su y apposer sa touche de profonde sensibilité et de féminité, dresser de beaux portraits de fillettes et de femmes âgées, mais également d'hommes habités par les traditions et le devoir.
J'ai passé un agréable moment avec ce livre de rentrée à la belle écriture qui se déguste doucement et n'oublie pas en toile de fond de brosser à grands traits l'histoire de l'évolution des moeurs, ainsi que l'histoire avec un grand H. 

Editions Philippe Rey - 20€ - 21 août 2014

challengerl2014

Je participe au challenge 1% rentrée littéraire de Hérisson... qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire [clic ici pour plus de détails] - n° 3/6

La lecture de Keisha [clic] 

29 juin 2014

Objectif Pal de juin ~ vos lectures... le bilan un peu en avance

objectifpal

Nous sommes quelques blogueurs et blogueuses à prendre de bonnes résolutions pour cette nouvelle année... comme celle de réduire notre PAL (Pile A Lire) en 2014. Ce billet est un récapitulatif de vos lectures pour le mois de juin. Je suis un peu en avance (question d'organisation), vous pourrez continuer à déposer vos liens ici jusqu'à demain soir bien entendu, ils seront pris.

Marilyne et Praline sont à l'heure où je rédige ce billet nos grandes lectrices de PAL du mois avec 5 titres lus !! Le mois anglais a eu un certain impact dans le choix de vos livres. Marilyne a beaucoup lu pour le mois de la nouvelle. Mais il y a surtout eu beaucoup de très très beaux romans pour ce mois de juin. J'ai lu de nombreux titres pour lesquels votre coeur de lectrices de PAL a fondu également. Lecteurs occasionnels ou fidèles de ce blog, il ne faut donc pas hésiter à aller fouiller dans ce mois de juin, il est hautement passionnant et recommandable !!! 

J'ai personnellement lu pour juin Partir de Tahar Ben Jelloun, un très beau roman... [ma lecture ici]

Allez, vous trouverez donc ci-dessous les lectures de juin ! Bientôt, il y aura un nouveau billet en ligne pour déposer vos liens de juillet... Et toujours, encore plein de trésors à sortir de nos PALs !!

^ Mrs Pepys a lu   Intrigue à Giverny d'Adrien Goetz : "une nouvelle enquête jubilatoire avec Pénélope et Wandrille, entre Giverny et Monaco" [lien vers le billet complet]

                         Le Journal secret d'Amy Wingate de Willa Marsh : "amusant et touchant" [lien vers le billet complet]
 
                        Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? de Jeanette Winterson :"un récit autobiographique très touchant." [lien vers le billet complet]

^ Marjorie a lu Le Crime parfait de Peter James : "Un petit bijou de cynisme et d’humour." [lien vers le billet complet]

^ Enna a lu The memory keeper's daughter ("L'enfant de tous les silences") de Kim Edwards : "J'ai trouvé les thèmes très intéressants mais quelques longueurs." [lien vers le billet complet]
 
                The terrible privacy of Maxwell Sim ("La vie très privée de Mr Sim") de Jonathan Coe : "Un avis mitigé même si j'y vois des choses intéressantes" [lien vers le billet complet]
 
                The hand that first held mine ("Cette main qui a pris la mienne") de Maggie O'Farrell :"J'ai beaucoup aimé cette histoire aux personnages touchants." [lien vers le billet complet]

^ Tiphanie a lu L'enfant du Titanic de Leah Fleming : "un presuqe coup de coeur" [lien vers le billet complet]
 
                     La dame en blanc de Wilkie Collins : "Un grand classique de la littérature britannique que j'aurais bien fait de découvrir plus tôt!" [lien vers le billet complet]
 
                     Caresser le velours de Sarah Waters : "J'ai passé un agréable moment de lecture, bien victorien avec une héroïne attachante." [lien vers le billet complet]

^ Anne a lu Secrets de Polichinelle d'Alice Munro : "J'ai vraiment aimé ce mélange de portraits féminins mêlés à du sauvage, du sensuel, du secret. Une belle découverte !" [lien vers le billet complet]
 
                La Souris Bleue de Kate Atkinson :"Voici une belle sortie de PAL ! Ce roman date de 2004 en français et je crois que je l'ai depuis... pas loin de 10 ans ! J'ai retrouvé avec bonheur l'humour, le brio de Kate Atkinson, et surtout un héros très attachant, Jackson Brodie" [lien vers le billet complet] 
 
                Infidélités de Vita Sackville-West : "Je m'y suis globalement ennuyée... pas retrouvé le brillant féroce de la romancière !" [lien vers le billet complet]

^ Marilyne a lu Brèves rencontres avec Che Guevara de Ben Fountain : "nouvelles écrites avant le roman que j'ai dévorées" [lien vers le billet complet]
 
                     Gibier d'élevage de Kenzaburô Oé :"Un très beau texte pour qui veut découvrir l'oeuvre de Kenzaburo Ôé, l'un de ses premiers dans lequel se lit déjà la force de sa plume et son engagement pacifiste, son attention à l'enfance qui n'occulte pas la violence sourde de la société." [lien vers le billet complet]
 
                     Le collaborateur d'Aragon : "On y lit l'engagement de l'auteur sans discours politique malgré les convictions communistes d'Aragon à l'époque." [lien vers le billet complet]
 
                     Attente en automne de Charles Juliet : "Comme dans chaque recueil de nouvelles, tous les textes ne répondent pas à la sensibilité du lecteur. Le premier, éponyme, furent les retrouvailles avec la plume et les thèmes, le second -Maria - sera celui qui restera tant il m'a touchée, c'est peut-être pour cette raison que je n'ai pas apprécié le troisième qui m'a semblé convenu." [lien vers le billet complet]
 
                     La femme d'un autre de Dostoïevski : "J'avoue, j'ai pouffé, autant pour le comique de la situation que pour l'humour glissé dans les répliques des personnages.Une drôle de lecture, lire Dostoïevski autrement." [lien vers le billet complet]

^ Géraldine a lu Deux Etés d'Erik Orsenna : "Un bijou !!!" [lien vers le billet complet]

^ Praline a lu  La flèche d'or de Mary Webb : "une lecture pas terrible. Comment dire... C'est un peu La Mare au diable dans la campagne anglaise avec cinquante ans de retard." [lien vers le billet complet]
 
                    Testament à l'anglaise de Jonathan Coe :"une très chouette découverte. Mettez dans un roman une famille prête à tout pour s'enrichir, un écrivain dépressif et quelques éléments policiers et politiques et vous obtiendrez un livre prenant, bourré de second degré !" [lien vers le billet complet]
 
                    Manners for women de C.E. Humphry : "Indispensable pour bien se tenir en société !" [lien vers le billet complet]
 
                    Le Pays du dauphin vert d'E. Goudge :"C'est un roman pour les amateurs de triangle amoureux, de grands espaces et d'aventures." [lien vers le billet complet]
 
                    Mrs Dalloway de Virginia Woolf :"J'ai apprécié cette écriture par vagues, ces passages d'une intériorité à une autre..." [lien vers le billet complet]
 
                    Du bout des doigts de S. Waters : "Une aventure aux multiples rebondissements dans l'Angleterre du XIXe siècle. Au programme, un héritage, deux jeunes filles, une bibliothèque très particulière et des voleurs !" [lien vers le billet complet]

^ Aifelle a lu La femme aux pieds nus de Scholastique Mukasonga :"un récit poignant pour recouvrir le corps de sa mère d'un linceul de mots. Magnifique." [lien vers le billet complet]
 
                  Toute passion abolie de Vita Sackville-West :"un délicieux roman typiquement british" [lien vers le billet complet]

^ Eimelle a lu Un avion sans elle de Michel Bussi : "Un livre sorti de la PAL et dévoré très vite ! Une lecture détente, où l'on s'attache à cette quête d'identité aux nombreux rebondissements." [lien vers le billet complet] 
 
                    Les revenants de Laura Kasischke : "Des personnages denses, bien croqués, les liens se dévoilent peu à peu, d'un point de vue à l'autre, on s'interroge, un suspens efficace!" [lien vers le billet complet]
 
                    Miséricorde de Jussi Adler-Olsen : "Couronné par les prix scandinaves les plus prestigieux, de La Clé de Verre aux Golden Laurels des libraires, le thriller de Jussi Adler-Olsen, première enquête de l'inspecteur Mørck, est un véritable phénomène d'édition mondial." [lien vers le billet complet]

^ Sylire a lu Prodigieuses créatures de Tracy Chevalier : "Voilà un très joli roman,  riche et passionnant, y compris (et même peut-être surtout), pour des non-scientifiques." [lien vers le billet complet]

^ Sharon a lu Femme qui tombe du ciel de Kirk Mitchell : "un énorme coup de coeur" [lien vers le billet complet]
 
                   Ma cousine Phillis d'Elisabeth Gaskell : "un très beau et court roman" [lien vers le billet complet]

^ Belle de nuit a lu le tome 3 des Royaumes invisibles "Le serment d'une reine" de Julie Kagawa : "Encore un très bon tome qui donne envie au lecteur de rester en Faérie aux côtés de Meghan, Ash et Puck. Une fin qui pousse à vouloir lire rapidement l'ultime tome de la saga." [lien vers le billet complet]

^ L'Or Rouge a lu Les cinq quartiers de l'orange de Joanne Harris : "Joanne Harris est une romancière qui parle très bien du côté sensuel de la cuisine. Avec elle les odeurs, les saveurs se font tellement alléchantes et poétiques que cela suffirait presque à apaiser et nourrir la gourmandise. C’est sans doute ce que j’apprécie le plus chez elle.Il y a la présence très forte aussi de la Loire, la narratrice s’y baigne, y passe beaucoup de son temps, la Loire devient aussi présente que les personnages. Tout cela fait que c’est une lecture idéale pour la saison d’été." [lien vers le billet complet]

11 septembre 2014

Le Sermon du Tengu sur les arts martiaux

lesermondutengu

"Il est stupide de penser que les choses en ce monde ne trouvent pas leur limite dans la vie et dans la mort, ou qu'il est préférable d'avoir de la chance, plutôt que de la malchance. Le Yin et le Yang, le Chi qui donne la vie ou qui tue, tous participent de la voie du ciel."

Le Sermon du Tengu reprend, via la forme originale du manga, des paraboles écrites par Issai Chozanshi, un ancien samouraï du XVIIIème siècle. Le principe est ici l'enseignement des arts martiaux, et l'état de pensée que ces disciplines impliquent. Toutes ces histoires mettent en scène un monde merveilleux et proche des animaux, dans une frontière symbolique se situant entre un réel à développer et un imaginaire culturel fort, source d'apprentissage et de leçons de vie.

Ce sont les somptueux dessins en noir et blanc de Michiru MORIKAWA que j'ai aimé d'emblée dans ce livre, et puis les petits textes des bulles - qui reprennent ceux de l'oeuvre d'origine - ont trouvé peu à peu leur chemin dans mon esprit. Plus qu'une BD, cet album est un livre philosophique qui tente, par l'image, de donner vie à une philosophie qui prône au plus haut point l'ascétisme.
Les éditions Budo se sont fait une spécialité du genre et ont déjà publié plusieurs titres [clic ici pour plus de détails].

lesermon1  lesermon2  lesermon3

 

Editions Budo - 12.95€ - 21 juillet 2014

29 octobre 2014

Debout-payé, Gauz ~ Rentré littéraire 2014

deboutpaye

 "FORMATION DE VIGILE. Pour exercer, tout vigile doit avoir une autorisation de la préfecture. Et il existe désormais une indispensable formation de vigile. Un diplôme pour gagner le droit de rester debout 12 heures payées au SMIC horaire, dans un Franprix ou un Ed miteux de banlieue, avec pour mission d'empêcher les enfants de chaparder des canettes de Cola..."

Debout-Payé explore la condition de vigile à Paris, apparemement exclusivement noire, parce que le Noir fait peur, qu'il impressionne, particulièrement la voleuse à sac à main qui traîne dans les rayons de chez Camaïeu ou les petites frappes qui cherchent à dissimuler dans leurs poches des parfums coûteux de chez Sephora. Comme beaucoup d'autres ressortissants de la communauté africaine qu'il fréquente, Ossiri est sans-papiers, il loge dans une maison pour étudiants sur un matelas posé au sol près d'un autre sans-papier, dans neuf mètres carrés. Depuis des générations, sa famille vient chercher le paradis en France et se retrouve finalement debout à l'entrée d'un magasin ou dans une guérite à garder un entrepôt. Les dangers de retours à la frontière sont multiples, les conditions de vie limitées au sacro saint sésame du travail qui lui permettra de conserver un logement, même miteux, et de pouvoir envoyer de l'argent au pays.

Gauz porte un regard mi-amusé mi-perplexe sur nos habitudes occidentales et sur la foule qui fréquente Les Champs-Elysées. Et j'ai aimé son récit, la forme du cataloguage qui alterne avec un aperçu plus large de la condition africaine en France, via des parties plus romancées, la volonté de partir, la naïveté et les pièges, les cercles vicieux, l'obtention tant attendue des papiers. Ce livre, avec son texte d'une grande qualité, dont j'ai apprécié à plusieurs reprises la langue, arrive en complément parfait de mon visionnage au cinéma de Samba [clic], apporte une autre lumière, également très moderne, sur nos hypocrisies modernes. Un très bon titre de rentrée !

Editions Le Nouvel Attila - 17€ - 28 août 2014

challengerl2014

Je participe au challenge 1% rentrée littéraire de Hérisson... qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire [clic ici pour plus de détails] - et je suis en partance vers le 2% - n°9/12

Un coup de coeur pour Cathulu !! [clic] - Un auteur à la plume singulière qui mérite vraiment que l'on s'attarde sur son cas pour Jérome [clic]

7 décembre 2014

Mon Cahier à Inventer

mon cahier à inventer

La famille Antigone aime le papier et les feutres, créer, c'est ainsi. Mes enfants peuvent s'occuper des heures avec une ramette et quelques crayons. Pourquoi s'embêter parfois à leur trouver des jeux chers et encombrants, souvent très vite délaissés ?

Ce cahier, de chez Tourbillon, était fait pour Petit Dernier (9 ans) qui n'aime rien moins tant que dessiner de minuscules personnages, inventer des mondes miniatures, et s'inspirer de l'univers des mangas et des BD. Il a été au départ un peu surpris d'avoir le droit d'écrire dans un si bel album, et puis s'est laissé entraîné par la magie des pages. Il s'agit ici de continuer à remplir les scènes proposées, l'enfant est invité à ajouter des détails, de la couleur, à inventer de nouveaux mondes.

Une belle invitation à développer son imaginaire, et un grand succès donc à la maison !

Editions Tourbillon - 10.99€ - novembre 2014

DSCF1745[1]

DSCF1744[1]

DSCF1746[1]

Je me suis moi-même également laissée tenter par des cahiers de coloriage pour adultes... avec des kits édités cette fois-ci chez Larousse. J'adore !

DSCF1747[1]

DSCF1749[1]

 

29 décembre 2014

Au pays des chimères (atelier d'écriture)

echiquierQuand exactement as-tu cru que j'aimais jouer à ce jeu ? Avancer son pion, respecter le tempo, être la plus forte. Sur l'échiquier, nous sommes quatre, et c'est à qui tombera le premier. Je te vois faire la moue, à peine deux secondes, tu n'avais pas vu les évènements sous cet angle. Fiché sur ta case, tu ne bouges pas, tu nous observes, un demi sourire lumineux accroché à tes lèvres. Étripez-vous pour moi, sembles-tu te dire. Si jamais je reste seul, peu m'importe, je n'aurai rien perdu. Alors que moi, pour que l'équilibre des jours reste stable, je fais pourtant des efforts de dingue. Tu aurais du t'en apercevoir, me soutenir. Mais la partie n'était pas prévue ainsi. Elle devait être sans connivences, teintée du chacun pour soi, brutale. Il fallait aiguiser mes armes, accepter la lutte, ou partir. Quand exactement a-t-elle cru, l'autre, que j'allais baisser les bras ? Chacun à l'angle du terrain de jeu, nous brandissons nos étendards. Le mien est plus discret, je le cache au fond de moi, à l'intérieur, et pour l'instant il bat la chamade. Je n'ai pas de socquettes blanches, ni de montre à gousset, juste mes bras nus. Il ne faut pas écouter tout ce que l'on raconte, les héros des histoires ne sont pas toujours ceux que l'on croit. Parfois, ce sont ceux qui perdent, le coeur fendu par une main frivole, ou le corps brisé par une espiègle qui, n'écoutant que son envie, aurait bu et mangé, taquiné la galerie, détruit sans complexe un doux royaume avec ses pieds trop grands. J'attends la fin du jeu, je ne veux pas entendre que son issue est déjà écrite, maintes fois répétée. Je garde espoir. Les deux mains sur la gorge, à l'endroit où mon trésor se calme et se prépare, je m'élance. La bataille est engagée, brisant l'équilibre, faisant tanguer dangereusement le plateau, effaçant ton sourire, nous précipitant nous quatre dans le vide, un tourbillon effrayant, l'inconnu. Quand exactement as-tu cru que je ne le pouvais pas ?

Une photo, une inspiration, et au final un texte ... tout ça pour l'atelier d'écriture de Leiloona [clic ici].

Je vous rajoute (à 17h44) quelques images pour que mon cheminement d'inspiration soit plus compréhensible... J'ai été tellement baignée petite par un livre d'image qui reprenait des illustrations du Disney que je pensais mes références évidentes... (Sinon voir mon explication à Danielle en commentaires). A vouloir être subtile ;). Un grand merci pour vos toujours si sympathiques lectures, en tous les cas !

aliceinwonderland

aliceinwonderland1

aliceinwonderland2

 

Publicité
Les lectures d'Antigone ...
Publicité
Les lectures d'Antigone ...
  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Visiteurs
Depuis la création 694 888
Derniers commentaires
Publicité