Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

Ce blog a dorénavant une page Facebook...
https://www.facebook.com
/antigone.lectures

Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

Newsletter
90 abonnés
9 août 2011

En poche...

l_absence_d_oiseau_d_eauC'est un échange de correspondance entre deux écrivains, une oeuvre de fiction dans laquelle ils auraient inventé qu'ils s'aimaient. L'un a quitté l'histoire, a repris ses lettres, brutalement, ne laissant que ses vides, son absence.
La lecture de ce récit à une voix, qui se mêle malgré tout à celle de l'autre en creux, questionne profondément sur la place de l'écriture dans la vie d'une femme, mère de famille, épouse, amoureuse. 
Se loge également la faculté accrue de l'écrivain de parler des corps qui se cherchent, se trouvent et se manquent, et ce avec un naturel désarmant, sans tabou. La métaphore trouvée, utilisée, est celle de la rivière, de l'eau et du lit qui la contient, elle parcourt le récit et en façonne la trame. Et tout cela est beau, car ce texte est définitivement composé de poésie. Il nous remplit, nous émerveille et nous chamboule un peu. Il raconte la vie, la vraie, celle qui nous laisse parfois aussi sur le côté avec nos choix et nos défaites. Une vie faite de matière, de cellules humaines et de sentiments. Et rien ne nous est caché, tu. Le réel peut alors sembler cru, je l'ai trouvé moi magnifique.

"Pourquoi j'écris ? Parce qu'écrire m'est indispensable pour vivre, le bonheur comme le malheur.
En ce moment précis, depuis trois mois, j'écris parce que tu me manques, j'écris pour te séduire, pour te garder, pour que tu sois et restes amoureux de moi. Je ne veux pas que tu me quittes. Alors j'écris. Je sais que mes mots ont un pouvoir sur toi, je l'utilise, peut-être même que j'en abuse.
Je t'embrasse."

heart (L'intégralité de mon billet original ici)

Folio - 5.70€ - Juin 2011

Publicité
15 octobre 2011

L'école des saveurs, Erica Bauermeister

l__cole_des_saveurs"Lilian lui raconta tout, les biscuits et les épices, Henry James, la purée et son impression qu'en fin de compte la nourriture n'était peut-être pas la magie qui pouvait tirer sa mère de son long sommeil littéraire, qu'en fin de compte le sommeil était peut-être la seule chose qui convînt à sa mère."

Lilian, petite fille, cherche à sauver sa mère de sa léthargie en cuisinant. Elle en est persuadée, les saveurs auront ce pouvoir magique d'éloigner cette femme pleine de chagrin du sommeil littéraire dans lequel elle s'échappe de la réalité.
Lilian, adulte, est devenue cuisinière, elle dirige son propre restaurant. Tous les lundis soir, elle transmet son savoir à un groupe d'élèves. Mais son école des saveurs est bien plus qu'un cours de cuisine, il a un pouvoir révélateur étonnant...

Attention, ne passez pas à côté de ce petit roman savoureux !! C'est un de ces livres rares qui font simplement du bien, qui prônent avec délices les vertus de l'amitié et qui nous rendent un peu meilleur rien qu'à la lecture... Moi qui ne suis pas grande cuisinière mais gourmande invétérée, j'ai aimé que l'on me décrive ainsi la conception de plats concoctés avec amour. Et les différents portraits des élèves de Lilian, petite bande hétéroclite attachante, m'ont amenés à plusieurs reprises les larmes aux yeux... Bref, j'ai été touchée.
Une lecture à s'offrir et à offrir, vraiment !

heart Editions du Livre de Poche - 6.50€ - Mai 2011

Une pépite pour Lucie - Clara en souligne le pouvoir magique 

7 décembre 2011

Les Amandes amères, Laurence Cossé

lesamandesam_res"Fadila peut bien avoir été découragée par le fait qu'elle n'a pas été admise à suivre un cours d'alphabétisation, elle n'a pas baissé les bras pour autant. Elle a un immense désir de normalité (elle veut savoir lire comme tout le monde. Etre analphabète est plus qu'un handicap, c'est une honte) et un grand besoin d'autonomie (dépendre tout le temps des autres est pénible). Elle ne demande ni aide ni assistance, au contraire, elle voudrait avoir les moyens de se débrouiller seule."

Fadila n'est plus très jeune, licenciée de son précédent emploi, sa fille a sollicité le quartier pour lui trouver des heures de repassage. Edith l'a embauchée, et lui propose un jour de lui apprendre aussi à lire et à écrire. La tâche s'avère complexe, lente et délicate, ce qui semble acquis un jour ne l'est plus le lendemain et Edith peine à trouver une méthode efficace et adapatée au cas de Fadila, élevée sans scolarité au Maroc. De fil en aiguille, les deux femmes apprennent à se connaître, un climat de confiance se crée. Entre les maladresses d'Edith et les difficultés de Fadila, c'est un drôle de ballet fait de lettres, de numéros et de liens familiaux complexes auquel il nous est donné d'assister.

Voici un livre sur lequel je n'avais aucune attente particulière et qui m'a beaucoup plu. Peut-être parce qu'en ce moment, avec petit dernier en CP, je suis sensibilisée à l'apprentissage de la lecture, peut-être. En tous les cas, loin d'être ennuyeux ce lent cheminement hors de l'analphabétisme - le lettre à lettre remplacé de temps en temps par le chiffre à chiffre - est véritablement prenant. J'y ai pensé en dehors de mon temps de lecture de ce roman. Je trouve que la vie de Fadila, faite de multiples blessures, permet vraiment de relativiser nos petits tracas quotidiens. La motivation d'Edith peut bien sembler parfois hors norme allez, mais peu importe ici. C'est une lecture qui ouvre le regard.

heart Editions Gallimard - 16.90€ - Août 2011 - Coup de coeur ! - Merci ma bibli !!

Une tentation contractée chez Cathulu pour qui ce roman est "un récit sobre et plein d'humanité" -

11 décembre 2011

Des corps en silence, Valentine Goby

descorpsensilence"Les rideaux assortis aux coussins. Elle aurait dit ça en premier, avec une tendresse atroce, si on lui avait demandé ce qui n'allait pas entre elle et Alex : les rideaux assortis aux coussins."

Deux femmes, à un siècle de distance, assistent au terme de l'amour. L'une cherche encore à séduire celui qui part, qui était pour elle l'amant absolu, sans lui son corps n'est plus rien, sans son regard elle n'existe plus. La seconde a décidé la rupture, armée de sa fille de cinq ans elle erre sur la parvis de La Défense, comment aimer encore Alex alors qu'il est devenu pour elle un petit garçon et un étranger ?

Dans Des corps en silence l'écriture de Valentine Goby reste sensuelle et forte, telle que j'en conservais le souvenir depuis mes lectures de L'Echappée ou de Qui touche à mon corps je le tue. Cependant, l'attrait en est resté là pour cette fois. Les histoires racontées ne m'ont pas séduites et le parallèle recherché entre deux femmes que tout semble opposer ne m'a pas convaincue, trop artificiel sans doute... Petite déception, donc, mais ce n'est que partie remise.

Editions Folio - 4.60€ - Septembre 2011

Clarabel est du même avis - L'avis d'Anne (des mots et des notes) dont c'était le première découverte de l'auteure 

8 octobre 2011

Notre nom est une île, Jeanne Benameur

notrenomestune_le"Les étoiles incrustées sous la chair
il faut vautour et rage
pour nous arracher
un peu
de ce qui brille

Et tant d'amour sans attente
pour garder la lumière"

De Jeanne Benameur, on connaît surtout l'activité romanesque. Ce que l'on sait moins, c'est que Jeanne Benameur est entrée en littérature avec la poésie. Son premier recueil, Naissance de l'oubli, a été publié en 1989. Même si l'écriture poétique ne l'a plus vraiment quittée, avec Notre nom est une île, l'auteure signe ici son retour en poésie, comme elle nous l'avait annoncé lors d'une rencontre [mon billet]. C'est un retour aux sources qui lui tient réellement à coeur.
Je suis heureuse, donc, de m'être penchée sur ses mots, dans lesquels on retrouve sans peine toute sa délicatesse et son univers. Il y est question de marche, de corps, de chair et d'os, de chemins, d'étoiles, de souffle et de passage. A la fin de l'ouvrage, Jeanne Benameur revient sous la forme d'un court essai, sur la place de la poésie dans notre vie, sur ce qu'elle a d'essentiel, un lien vers nous-même.

"Le poème de notre vie nous appartient. C'est peut-être la seule chose qui nous appartienne, encore faut-il en faire la quête.
Parce que j'ai compris, de tout mon être, que l'alphabet est la seule et paradoxale chance qui m'était donnée pour faire lien avec les autres, tous les autres, dans le silence tissé par les mots justes, j'écris."

Tout m'a parlé dans ce petit livre qui donne aussi un sens à tout ce que je fais, notamment sur ce blog, depuis quelques années. J'aime ce qui anime Jeanne Benameur, ses intentions, sa démarche, et la personne qu'elle est... Ce recueil va rejoindre sans tarder mes essentiels.

Editions Bruno Doucey - 6€ - Septembre 2011 heart

Publicité
31 janvier 2012

Nos baisers sont des adieux, Nina Bouraoui

nosbaiserssontdesadieux"Il lui avait fallu du temps avant de se sentir en sécurité auprès d'une femme. Elle venait des hommes comme l'on vient d'un pays."

Ce texte de Nina Bouraoui est un voyage dans les contrées subtiles et mouvantes du désir. Carnet de notes, journal intime, souvenirs, le temps s'emmêle et la chronologie, libre, décide du tableau qui sera donné au lecteur. A lui de deviner vers quelle destination on le dirige subtilement. Il y a Alger, Paris, l'Allemagne aussi, l'enfance et la maturité, la découverte et la confiance...
Des textes courts, parfois juste un paragraphe, où chaque impression, objet, réflexion, fait sens.

Voici une lecture que j'ai commencée avec prudence, n'ayant jamais rien lu de l'auteure auparavant. C'était une découverte, je n'étais pas certaine d'aimer... Et puis, après les premières pages, une fois compris le mécanisme, le fait qu'il fallait se laisser porter par le texte sans lutter, j'ai vraiment aimé. Nina Bouraoui livre une intimité de femme, aussi pudique qu'universelle. Et elle nous conte l'éveil au désir, ses mésaventures et ce qui fait la vie, l'amour.
L'inclination de la narratrice la porte vers les femmes mais chaque amoureux ou amoureuse saura se reconnaître dans l'évocation de ces émois là.
Une lecture où le fond est sublimé par la forme, car l'écriture est belle, surtout lorsqu'elle revient vers l'enfance.

"Je pensais au poids de mon corps sur la terre, puis aux autres corps qui marchaient en même temps que moi, à tous nos souffles, je pensais aux voix qui pouvaient se répondre, je pensais aux mains qui pouvaient se saisir et former un pont imaginaire entre les récifs et les côtes et puis je pensais à toutes les possibilités amoureuses, à toutes les histoires, [...] je pensais alors qu'il ne fallait pas avoir peur de l'inconnu parce qu'il ne fallait pas avoir peur de la vie, qu'elle était là comme un océan autour de moi, dans lequel je nageais pour rejoindre quelqu'un que je ne connaissais pas encore."

Editions J'ai Lu - 6.80€ - Janvier 2012

Une intéressante vidéo sur le site INA pour Un livre, un jour 

4 février 2012

L'année de la pensée magique, Joan Didion

l'année de la pensée magique"Le mariage, ce n'est pas seulement le temps : c'est aussi, paradoxalement, le déni du temps. Pendant quarante ans, je me suis vue à travers le regard de John. Je n'ai pas vieilli. Cette année, pour la première fois depuis mes vingt-neuf ans, je me suis vue à travers le regard des autres [...]"

Ce livre est le témoignage d'un deuil réel. En 2003, alors que Joan Didion s'apprête à dîner avec son mari, celui-ci s'effondre, victime d'une crise cardiaque. Ils viennent de rentrer chez eux, après avoir rendu visite à l'hôpital à leur fille Quintana, elle-même plongée dans le coma. Joan Didion revient sur cette année étrange et difficile où il a fallu en même temps soutenir sa fille malade, intégrer cette vérité que la vie puisse changer ainsi à tout instant, qu'un être puisse seulement disparaître d'une seconde à l'autre, et se poser les questions essentielles que soulèvent de tels évènements. Tout d'abord celles de l'apitoiement. Et puis comment être seule ? Cesser de penser que le compagnon de toujours puisse revenir ? Comment reprendre le chemin de l'écriture ?

J'ai été très sensible à la manière précise, à la fois détachée et émouvante, de Joan Didion de revenir sur son expérience. Ces moments où elle plonge dans ce qu'elle appelle le vortex, flashs qui surviennent lorsqu'un objet ou un lieu ouvrent la porte aux souvenirs, sont frappants. Je crois que ce roman peut être d'une grande aide pour ceux qui traversent également un tel évènement, le décès d'un proche. L'auteure s'attarde en effet avec compassion et tendresse sur ce que les endeuillés éprouvent. Sans y être confronté, nous pensons réellement et en général, comme elle auparavant, que ce sont les premiers jours qui sont pénibles, qu'être à la hauteur est la réaction appropriée face à la mort, alors que la difficulté provient de l'absence infinie qui s'ensuit et de tout ce qui nous confrontera sans cesse à l'absence et à l'absurdité.

"Nous nous attendons peut-être, si la mort est soudaine, à ressentir un choc. Nous ne nous attendons pas à être littéralement fous, à être la cliente pas difficile  qui croit que son mari va bientôt revenir et avoir besoin de ses chaussures."

Editions du Livre de Poche - 6.50€ -2009

Un très grand livre pour Mango - Merci Cathulu !

Ce texte a été transformé par l'auteur elle-même en un monologue, incarné sur les scènes new-yorkaise et londonienne par Vanessa Redgrave. Et c'est, en France, Fanny Ardant, lors de sa création au théâtre de l'Atelier en novembre 2011, qui donne une nouvelle vie à ce récit. Une mise en scène de T. Klifa. Il semble cependant que cette pièce ne se joue plus à l'heure actuelle. [Un extrait intéressant de l'émission de Taddeï]

29 février 2012

Nos étoiles ont filé, Anne-Marie Revol

nos_toilesontfil_"Mes absentes,
Deux mois que vous êtes mortes. Contre toute attente, la terre ne s'est pas arrêtée de tourner. La semaine dernière, je me suis fâchée avec le postier qui refusait de me monter un paquet. Hier, votre père m'a morigénée pour avoir cassé trois verres à pied : "Tu me soûles, Marie, c'est tout ce qui me reste de ma mère !" Et cet après-midi je me suis offert une paire - hors de prix - de bottes Roger Vivier. Il y a vraiment de quoi rire. Ou pleurer. Au choix."

11 Août 2008, deux petites filles décèdent dans un incendie, coincées dans leur chambre à l'étage. Les secours n'ont rien pu faire pour les sauver. Elles étaient en vacances chez leurs grand-parents, leurs parents étaient en voyage. Ce matin-là, la radio fait écho de ce malheur, la France entière apprend ce fait-divers et est effrayée et peinée. Dans les semaines qui suivent les magasins seront dévalisés de leurs détecteurs de fumée. Mais c'est à Anne-Marie Revol que ce drame est arrivé, ce sont ses deux petites-filles à elle qu'elle a perdu, elle et son mari. Aussitôt, se fait sentir en la jeune-femme le désir puissant de leur parler, de leur écrire des lettres, pour les atteindre où elles sont, pour leur donner vie chaque jour, pour ne surtout pas les perdre dans l'oubli...
Ce titre est un recueil de ces lettres, rédigées de l'avant veille de leur décès à la naissance de leur petit frère.

L'envie de lire ce livre m'est venu il y a un moment déjà, en lisant des critiques sobres et enthousiastes, et en visionnant une interview d'Anne-marie Revol (journaliste à France2). Je me souviens avoir été non pas émue mais profondément troublée par la force de l'amour assez rare qui semblait exister entre son mari et elle, et cette manière très spéciale d'être à la fois triste et heureuse de vivre après ce drame ultime. J'ai retrouvé cette impression dans son livre, et cela n'a fait que confirmer mon admiration. Mais loin de n'être qu'un témoignage, ce récit est aussi un beau texte (je ne l'aurai sans doute pas lu si je n'en avais pas été convaincue auparavant) et il remplit grandement son objet, permettre à Pénélope et Paloma de rester dans les mémoires pour longtemps. 

Je ne sais trop pourquoi en ce moment mes lectures se frottent sans cesse à la perte et au deuil... une manière de conjurer la peur sans doute. Heureusement, Nos étoiles ont filé ne tombe jamais dans le pathos ni l'impudeur. J'ai tout de même vécu cette lecture de manière éprouvante (je veillais en même temps mon fils un peu malade) alors qu'elle est terriblement optimiste.
Avec toute l'émotion ressentie en parcourant ces pages, je ne peux faire autrement que d'en faire un coup de coeur !

Editions J'ai lu - 7,60€ - Octobre 2011  heart

Lu aussi par Amanda et Théoma

1 mai 2012

L'art poétique

À Charles Moricemuguet

De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

Il faut aussi que tu n'ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indécis au Précis se joint.

C'est des beaux yeux derrière des voiles
C'est le grand jour tremblant de midi,
C'est par un ciel d'automne attiédi
Le bleu fouillis des claires étoiles!

Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance!
Oh! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !

Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L'Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l'Azur
Et tout cet ail de basse cuisine !

Prends l'éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d'énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où ?

Ô qui dira les torts de la Rime ?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d'un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?

De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée
Vers d'autres cieux à d'autres amours.

Que ton vers soit la bonne aventure
Eparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est littérature.

 Paul Verlaine

3 juin 2012

La reine des lectrices, Alan Bennett

lareinedeslectrices"La lecture avait suscité en elle une passion telle qu'elle n'en avait jamais connue auparavant et elle dévorait les livres à une vitesse ahurissante - même si, en dehors de Norman, nul ne s'en apercevait vraiment.
Elle ne parlait d'ailleurs de ses lectures à personne, encore moins en public, sachant qu'une passion aussi tardive - si sincère soit-elle - risquait de l'exposer au ridicule. [...] A son âge, à quoi bon ? auraient pensé les gens. Pour elle, cependant, rien n'était plus sérieux et elle éprouvait à l'égard de la lecture le même sentiment que certains écrivains envers l'écriture : il lui était impossible de s'y dérober."

La Reine des lectrices est une oeuvre de fiction, toute ressemblance etc... Mais n'est-ce pas le meilleur jour qui soit pour ouvrir ce livre que celui de son jubilé dont j'écoute à l'instant la retransmission en fond sonore à la télévision ?

Voici un livre assez charmant qui imagine la reine des anglais se prenant à plus de quatre-vingt ans d'une passion aussi subite que surprenante pour la lecture. Tout commence alors qu'elle tombe un mercredi sur le bibliobus de Westminster, elle emprunte un livre puis un autre et s'enclenche un mécanisme et un plaisir qu'elle n'imaginait pas. Elle réalise alors tout le temps perdu, ces auteurs rencontrés auparavant sans les avoir lus, et que cet engouement est sans fin. La vie de la reine change, ses préoccupations également, et l'entourage commence à s'inquiéter, à intriguer pour retrouver une normalité plus rassurante. C'est compter sans la persévérance et l'inflexibilité de cette petite femme volontaire qui mène son monde avec fermeté.

Une lecture, bien agréable, qui partage notre goût immodéré pour la lecture.

Editions Folio - 4.20€ - Mai 2010

Un livre beaucoup lu sur la blogosphère qui compte 333 avis sur Babélio

Un grand merci à Véro l'encreuse pour ce cadeau !!

Pour rester dans l'ambiance, je pense enchaîner ce soir avec Le Discours d'un roi... qui nous conte l'histoire de son père.

 

16 juin 2012

Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? Jeanette Winterson

pourquoietreheureux"Et les livres n'avaient pas fini de me sauver. Si la poésie était une bouée de sauvetage, alors les livres étaient des radeaux. Dans mes moments les plus fragiles, je tenais en équilibre sur un livre, et ces livres m'ont portée sur des marées d'émotions qui refluaient en me laissant trempée et anéantie."

Ce titre de Jeanette Winterson est une autobiographie. L'histoire "vraie" de l'auteure, celle-là même qu'elle avait déjà parée de fiction dans Les oranges ne sont pas les seuls fruits (Ed Olivier 2012) [roman que je n'ai pas encore lu].
Elevée par une mère adoptive rigide et mystique, Jeannette trouve malgré tout le chemin étroit qui la mènera plus tard vers l'écriture. Dans la bibliothèque qu'elle fréquente en cachette, dans sa petite ville ouvrière d'Accrington au nord de l'angleterre, elle a décidé très jeune de lire l'intégralité des auteurs de A à Z. Remarquant déjà l'absence manifeste de femmes - quoique l'alphabet tienne par chance dans sa lettre A Jane Austen - elle devient très tôt sensible à leur condition. La lutte est depuis lors un mode d'expression, féministe, le fruit d'un instinct de survie fort qui n'empêchera pourtant ni la souffrance, ni les doutes, ni la dépression, et ne remplacera jamais le manque.
Née sous X, Jeannette Winterson cherchera plus tard,  à l'âge adulte, à construire le puzzle de ses premiers instants en partant en quête de ses origines, de son dossier d'adoption et de sa mère biologique.

Voici un titre qui m'a touchée pour de multiples raisons, l'histoire assez terrible qu'elle raconte en premier lieu, et puis ces magnifiques passages sur la place de l'écriture et de la lecture dans une vie qui ne demande par ailleurs qu'à sombrer. Ah, ces enfances meurtries me révoltent toujours autant ! L'écriture est ici bourrée d'émotion à fleur de mots, et elle est pourtant si pudique et si littéraire. Elle avance par touches sensibles comme dans un tableau impressionniste. De plus, le tout est baigné d'amour, malgré les blessures. Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? est véritablement un très beau texte.
Une lecture qui lutte pour le bonheur.

Editions de l'olivier - 21€ - Mai 2012

Le billet de Cathulu la tentatrice ! - L'avis de Clara tout aussi positif

1 juillet 2012

Le sixième crime... en poche !

lesixièmecrimeSébastien Fritsch poursuit son aventure éditoriale et littéraire en nous proposant pour l'été une version poche de son roman policier Le sixième crime.

Lex, un talentueux écrivain francophone, vit en reclus depuis plus de quarante ans dans un hameau perdu de la Drôme provencale. Aucun journaliste n'a jusqu'à ce jour réussi à percer le mystère de son identité et de ses motivations. Mais quel sera son attitude face à un commandant de la police judiciaire ? Car, à présent, il s'agit de crimes, et de crimes atroces, à priori inspirés par d'obscurs polars écrits par un auteur inconnu, disparu aujourd'hui, Etrangement, tous les chemins de l'enquête mènent à Lex, et Jérôme Babalnic compte sur l'auteur pour l'aider à résoudre le mystère des cinq derniers meurtres, et si possible éviter l'exécution du sixième.

Voici ce que j'en avais pensé à l'époque...
"Voici une intrigue "littéraire" à multiples tiroirs, énigmes et jeux de mots, qui m'a promenée comme une débutante, à la manière peut-être de certains Agatha Christie. La force du récit tient dans le huis clos tendu entre les personnages, dans cette impression confuse de labyrinthe générée par les mutiples portes, chambres et pièces décrites, et dans cette chute inattendue qui m'a fait sourire. Et quelle apparente facilité d'écriture ! A découvrir donc !" [mon billet]

Editions fin mars début avril - 5€ - Sortie le 5 juillet 2012

Disponible en librairie - En l'achetant en utilisant [ce lien] on peut même bénéficier d'une dédicace !

Le blog de l'auteur - Ses autres romans ... Derrière toute chose exquise et Invitation pour la petite fille qui parle au vent

6 août 2012

Refaire le monde, Julia Glass

Refairelemonde"D'accord, j'étais une idiote, le type même de l'idiote romantique et complètement aveugle, c'est ça ? J'ai bien appris la leçon comme toutes les jeunes mariées, et ne me dites pas que je n'aurais jamais dû épouser cet homme, docteur Glazier. Mais maintenant, c'est comme si la seule perspective que j'avais était celle d'un monde sombre et désespéré, un monde sans compliment, sans soutien - sans soutien émotionnel -, un monde de mais ceci, mais non, pas ça. La perspective de voir tous mes espoirs balayés dans la boue. La perspective d'une fosse dans la terre. Voilà ce que j'éprouve, là, en ce moment."

Greenie est pâtissière à Greenwich Village. Elle vit de sa passion tandis que son mari, Alan, perd peu à peu ses clients, il est psychologue. Ils logent avec leur jeune fils Georges dans un tout petit appartement dont l'étroitesse est de plus en plus le théâtre de disputes et de frustrations vaines.
Un appel du gouverneur du Nouveau-Mexique va peut-être tout changer. Greenie est sollicitée pour un poste de cuisinière, un honneur auquel elle décide de répondre positivement provoquant ainsi la colère de son mari et leur éloignement géographique pour au moins une année.
Autour de ce couple déchiré gravitent des amis, des proches, des inconnus que les évènements vont accidentellement rapprocher ou éloigner.

J'ai hésité à mettre un coup de coeur à ce titre, car son écriture est loin d'être d'une qualité renversante. Cependant, j'avais envie de tirer mon chapeau à cette histoire prenante et longue qui fouille les détails des sentiments et des émotions avec un scalpel sans concessions assez bluffant. Ce roman choral plutôt épais - encore un pavé - m'a littéralement captivée. Il dresse le portrait d'une génération de quadragénaires en quête de sens et d'amour qui s'épuisent à se perdre. Tout à coup, New-York semble n'être devenu pour le lecteur qu'un village, et Julia Glass permet à ses personnages de se tromper de chemin et de recommencer mieux.
Une lecture bienveillante... et un exemplaire, garni de grains de sable, qui a voyagé et connu plusieurs sacs.
Une bonne pioche de bouquinerie. Presque un coup de coeur !!
Je relirai très certainement Julia Glass.

Editions J'ai Lu - 9.50€ - Février 2011

Réconfortant pour Cathulu  !! 

17 février 2013

Saison de lumière, Francesca Kay

saison de lumiere

"Les oeuvres d'art ont quelque chose d'infiniment solitaire, a dit Rilke, et la tonalité prépondérante des tableaux londonniens de Jennet Mallow est celle de la solitude. Ils sont dotés de limites étroitement définies : contours, boîtes, cadres. Et pourtant ces peintures ne sont en rien entravées, au contraire, leurs limites sont paradoxalement libératrices. Chaque boîte ou cage distincte abrite une image sublime, suggestive, isolée, qui bat des ailes d'autant plus fort qu'elle est enfermée, car la privation de liberté est la preuve même de l'existence de la liberté."

Nous sommes dans le Londres des années 50 lorsque Jennet Mallow, jeune femme naïve, découvre l'école d'art de Kensington. Elle y rencontre le sulfureux et brillant David Heaton dont elle tombe rapidement enceinte. Ils se marient et décident de partir au soleil de l'Espagne. Là, le couple commence à battre de l'aile. Et le talent torturé de David, dont il noie le soir dans l'alcool les questionnements, sera bientôt en concurrence avec la peinture de sa femme qui rencontre un succès inattendu.

"Un mariage qui bat de l'aile renforce l'isolement partout. Les convenances, le respect de soi et l'orgueil entravent les épouses malheureuses, et Jennet n'aurait jamais eu envie d'être l'objet de la pitié de ses amis."

Le retour à Londres est donc décidé. Dorénavant, c'est à bout de bras que Jennet devra faire vivre sa famille et son art...

J'ai ressenti tout un panel d'émotions littéraires à lire ce roman qui est un profond coup de coeur !! Déjà, la narration est dense, descriptive et fournie, et ouf ce que ça fait du bien de pouvoir ainsi prendre sa place et s'installer confortablement dans un récit. Puis, le thème de la peinture étant vraiment un thème riche de matières, j'ai aimé que l'on me raconte l'élaboration de tableaux dont je pouvais presque deviner la texture.

"Quelle tristesse avait été éprouvée entre l'inspiration provoquée par le rythme tranquille de la mer et l'expression finale que Jennet lui conféra ? [...] Le besoin, l'incertitude et la peur jouent leur rôle ; une méconnaissance de soi. Non l'ignorance délibérée de soi mais une vision obscurcie, vague, jusqu'à ce que le temps, la mort ou la sagesse l'éclaircissent."

Enfin, comment ne pas ressentir une empathie énorme avec le personnage courageux et lucide de Jennet qui lutte pour sa famille contre les revers du quotidien et les frasques de son mari ? Grouille autour de ce couple une galerie de portraits, des enfants, tout un monde minutieusement décrit et intéressant qui nous brosse également en parallèle une époque.
Une lecture qui donne toute sa place à l'acte créatif et à la volonté des femmes.

Editions J'ai lu - 7.10€ - Janvier 2013

Une auteure à suivre de près pour Théoma - Un premier roman époustouflant de maîtrise pour Cathulu ! - Un magnifique portrait de femme pour Clara !

8 août 2015

L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir, Rosa Montero

lideeridicule

 "Il faut faire quelque chose avec tout ça pour que ça ne nous détruise pas, avec ce grondement de désespoir, avec ce gâchis interminable, avec ce furieux mal de vivre quand la vie est cruelle. Les êtres humains se défendent de la douleur insensée en l'ornant de la sagesse de la beauté. Nous écrasons du charbon à mains nues et nous réussissons parfois à faire ressembler ça à des diamants."

Rosa Montero vient de perdre l'homme qu'elle aimait et la voilà chargée de rédiger la préface d'une prochaine publication, celle du journal que Marie Curie a tenu juste après l'accident qui a coûté la vie à son époux, Pierre. Hasard, coïncidence, ou acte bienveillant, ce projet est une opportunité, celle de raconter Marie Curie, Pierre, mais aussi Pablo, et son propre deuil. A travers l'histoire d'une femme extraordinaire, Rosa Montero aborde également la question de l'amour, de la féminité, de la place des femmes dans l'histoire de la science, de la ténacité, du courage et de la légèreté.

Ce livre est un récit que l'on choisit d'abord pour la beauté indéniable de son titre, qui provoque à lui seul un petit effondrement intérieur. Et puis, en parcourant ses premières pages, on se demande comment survivre à la perte de l'être que l'on aime, comment il est possible à Rosa Montero de ne plus revoir Pablo, à Marie Curie de ne plus revoir Pierre. C'est par le biais d'une douleur terrible que l'on fait connaissance avec cette femme exceptionnelle qui a découvert le radium, sans se méfier au demeurant de son pouvoir destructeur, mortel. Et j'ai aimé apprendre beaucoup sur Marie Curie. J'ai aimé l'écriture de Rosa Montero, moderne (un peu étonnée quand même de cette utilisation constante du #hashtag, utilisation auquelle on s'habitue tout de même), précise, documentée et sincère. J'ai aimé ce livre.

Editions Métailié - 17€ - janvier 2015 - Merci ma bibli !!

Sur le blog de MicMelo, et en commentaire, l'explication de l'utilisation des hashtags par la traductrice Myriam Chirousse - Passionnant, vivant et audacieux pour Clara ! - Aifelle a quelques réserves sur la forme - Cuné s'est sentie furieusement proche de Rosa Montero - Keisha aime de toutes façons Rosa Montero - #GrandMomentDeLecture pour Marilyne !!

24 juillet 2015

Sagan 1954, Anne Berest

sagan1954

  "Je m'installe en elle, comme je m'installe dans des appartements que l'on me prête ces jours-ci. Emprunter des chaussures à mon amie Catherine. M'asperger du parfum d'Esther dans sa salle de bains. Enfiler la pensée de Françoise Sagan comme des bas de soie - me revêtir de sa vie pour oublier la mienne."

En 1954, Françoise Sagan vient de terminer son Bonjour tristesse et s'apprête à le déposer chez des éditeurs. Jeune fille fluette de 18 ans, elle ne se doute pas qu'un succès phénoménal l'attend et que sa vie va basculer. Anne Berest revient sur cette année particulière qui a marqué fortement la vie de l'écrivain. En un jeu subtil qui frôle la biographie et l'auto-fiction, elle cherche surtout à comprendre la jeune fille d'alors, à être plus juste que fidèle aux faits. Pour cela, il faut accepter de se laisser envahir par celle qu'elle finit par appeler familièrement Françoise, de se laisser posséder, ou déposséder, et de laisser la plume décider des rencontres, du hasard et de l'écriture.

J'ai une histoire particulière avec Bonjour Tristesse, une sorte de tendresse, car ce livre me rappelle le temps que je passais adolescente devant le rayon poche de ma librairie, à lorgner les tranches, à tenter de repérer les plus fins, ceux qui pouvaient rentrer dans mon budget d'alors, car moins chers. Ainsi, j'ai lu Bonjour tristesse et Un certain sourire (ainsi j'ai lu aussi La Trilogie New Yorkaise de Paul Auster). Ensuite, j'ai changé de tactique, et acheté les plus gros, car ils duraient plus longtemps. J'ai donc découvert très jeune ce drôle de petit texte qui m'avait laissée autant perplexe que séduite, mais surtout séduite, et pas vraiment troublée. Je ne connaissais rien de l'histoire du livre, ni du scandale qu'il avait suscité, ni de la jeunesse de son auteure. 
Anne Berest a le talent ici de dresser un portrait subtil de Françoise Sagan, avec une impression de facilité assez étonnante. J'ai aimé qu'elle mêle sa vie à celle de cette auteure qu'elle approche au plus près. Malgré peut-être un manque de densité de l'ensemble, j'ai aimé qu'elle y laisse un peu d'elle même, des traces de sa vie d'écriture, de sa vie personnelle, et en profite aussi pour avancer. Les pages 178 et 179, qui parlent du métier d'écrire, m'ont particulièrement touchées et donner envie de reprendre la plume, parce que les livres ont également un impact sur leurs lecteurs, et que c'est certainement pour cela que l'on lit aussi...

Editions Stock - 18€ - Avril 2014 - Merci ma bibli !!!

Disponible en version poche chez Le Livre de Poche

Une énergie contagieuse pour Clara ! - Une jolie réussite pour Nanou qui s'est régalée - Ce texte a littéralement passionné l'Irrégulière !

Lu également de l'auteure La Fille de son père

20 septembre 2015

Pas pleurer, Lydie Salvayre

paspleurer

 "Montse a le sentiment de découvrir à quinze ans la vie qu'on lui avait cachée. Et elle s'y jette. Et elle s'y ébroue. Et c'est une joie pure. Ce qui l'amène à déclarer, soixante-quinze ans plus tard, avec une emphase toute ibérique, que si la guerre des armes a été perdue par les siens, l'autre (guerre) reste à jamais invaincue, escuchame !"

Nous sommes en 1936, en Espagne, c'est l'été. Montse a quinze ans. Sa mère vient de la présenter à Don Jaime Burgos qui souhaite engager une nouvelle bonne. Le notable trouve que la jeune fille a l'air bien modeste, mais ce compliment blesse Montse dans son orgueil, la rend folle. Heureusement, la révolution vient à son secours, elle n'aura pas besoin de faire la bonne. Elle quitte quelques jours plus tard la maison familiale avec son frère José, emportée par le vent communiste qui flotte dans ses paroles et dans celles des jeunes gens qui l'entourent. Ailleurs en Espagne, le catholique Georges Bernanos tremble devant les exactions de son propre camp. Des deux côtés, les esprits s'exaltent, s'enferment et tuent. Montse, elle, découvre l'amour physique avec un français de passage, poète et inconnu, et puis elle se découvre enceinte... 

Lydie Salvayre a déposé dans ce livre la mémoire de sa mère, le souvenir de cet été intense qui changea sa vie. Et j'ai aimé que s'entrecroisent le présent, le langage tronqué de la vieille femme, celui imaginé de Georges Bernanos, et puis l'Histoire. L'écriture de Lydie Salvayre est originale, et cela aussi est véritablement un plus. Je ne m'explique donc pas pourquoi je me suis quelque peu ennuyée dans ce livre, pourtant intéressant par bien des points. Peut-être que le récit de Montse aurait suffit à mon bonheur ? D'ailleurs, la manière de l'auteure de reprendre doucement les erreurs de français de sa mère est véritablement touchante et croustillante. Mais ai-je réellement apprécié cette caution littéraire et érudite, parfois malvenue, qu'est ici le personnage de Bernanos ? Comme si le reste ne suffisait pas. Avais-je réellement envie de comprendre les franquistes ? Pour autant, Lydie Salvayre a eu raison de balayer ainsi tous les points de vue au sein de cette guerre d'Espagne complexe. Il est à noter que la conclusion du livre qui relate l'exode, la retirada, de toutes ces familles fuyant les violences m'a bien sûr replongée encore une fois dans l'actualité. 

Editions Points - 7.30€ - Août 2015

lautrerentree

Impression d'ensemble très positive pour Aifelle - Alex a été gênée par la différence entre les deux voix du livre - Gambadou a ressenti le même retrait que moi

Il y a presque dix ans, Points lançait la rentrée littéraire parallèle, celle des poches ! Ils nous permettent de revenir cette année sur la Rentrée Littéraire précédente et sur les livres qui ont marqué l'année 2014 en sortant 7 titres le 20 août. [Toutes les infos ici] 

7 novembre 2015

Parce que je ne fais pas que lire des romans #3

Récemment mis à jour2

[Récents petits bonheurs à partager... et du orange] Les dernières vacances (que je regrette déjà) ont été - comme bien souvent  - synonymes de petits achats et de plaisirs déco. J'essaye de ne pas trop surcharger mes murs, de garder l'esprit épuré qui règne dans une maison neuve. Cela dit, pourquoi ne pas rajouter une étagère pour livres dans ma cuisine ? Ils sont peu nombreux pour l'instant à siéger dessus. J'ai comme des envies de traîner à l'avenir dans un rayon que je connais peu, d'acheter moi aussi ces si beaux livres de cuisine qui sont déjà un régal pour les yeux avant de procurer un régal pour les papilles, des envies de me mettre un peu aux fourneaux pour faire des choses simples, à ma mesure... J'ai craqué aussi pour un sticker rouge, un renne gris, et deux tasses de chez Maisons du Monde. Y-a-t'il un mot dans le dictionnaire pour cette addiction étrange aux rennes ? Car j'ai failli acheter aussi une tête en plâtre à accrocher au mur, et je me suis retenue de justesse. Le vintage et le orange envahissaient les rayons chez Maisons du Monde, ma fille s'est mise à fabriquer des boules de papier. Mais rien n'a été inventé, tout était déjà sur ce merveilleux site How About Orange [clic ici], si vous aussi vous voulez vous mettre à la boule de papier ou/et au orange. Ce site est en sommeil mais on peut retrouver la créatrice sur Instagram [ici] et sur Facebook [ici].

En ce moment, elle est dans l'origami, le tuto sur youtube par ici [clic] pour ce qui semble être un chat ! ;)

origami

 

(Crédit photo page facebook How about orange)

28 octobre 2015

Philosophie amoureuse d'une carpe empaillée, Marie-Hélène Ferrari

philosophieamoureuse

 "Quand il est gavé, il se répand, c'est logique, c'est la vérité de l'assiette. Verre après verre, plat après plat. Roméo a mangé les rêves de Juliette.
Ce matin, elle a changé de couleur de cheveux, mais lui qui ne connaît que le tic-tac de son horloge biologique n'a pas songé à lever son nez vers la main qui le sert. Alors la tête... Trop loin de l'assiette, trop loin de ses préoccupations. Max n'est pas content. Elle n'est pas à l'heure."

Adolphe rencontre Faustine lors d'un cours d'Anglais pour adultes, discussion, bavardage dans un café... il se surprend à lui avouer qu'il a depuis peu renoncé à sa part animale. Faustine, qui mène auprès de Max une vie invisible, est charmée par cet homme différent, postier de son état, qui vient régulièrement la chercher à son travail pour des pique-niques improvisés. Peu importe qu'il discute chez lui philosophie avec une carpe empaillée, peu importe sa lenteur, peu importe qu'il n'ose la toucher, Faustine se met à rêver à une vie différente, loin des "Folles journées" où elle travaille et des personnes âgées qui y séjournent, loin de Max son mari, avachi sur le canapé et devant la télévision. Clafoutis, sa collègue, regarde avec envie cette relation qui transforme peu à peu son amie, et se met à rêver elle aussi au grand amour. Mais qui a dit qu'il fallait se fier aux beaux parleurs ?

J'appose sur cette lecture un coup de coeur enthousiaste, toute heureuse de cette découverte !! Je ne suis pourtant pas une grande adepte des bons sentiments ni des histoires contant les aventures d'un groupuscule d'amis. Mais parfois les coups de coeur surgissent de l'étonnement bienheureux. Et comment résister au charme de l'écriture de Marie-Hélène Ferrari, qui en est à son 26ème livre ? Comment résister à cet humour constant, à cette absence bienvenue de mièvrerie, à son regard bienveillant sur ses personnages ? Car la galerie en est assez caustique. Il n'est pas possible de ne pas se régaler en lisant cette philosophie amoureuse d'une carpe empaillée, de ne pas aimer ensuite son prochain très fort, de ne pas être tout heureux d'avoir en tant que lecteur contribué à l'existence de cette histoire amusante et chaleureuse ! Un titre à côté duquel il ne faut pas passer et qui mérite réellement un franc succès !

Editions Clémentine - 17€ - Septembre 2015

La page chez l'éditeur !! [clic ici]

6 février 2016

Samedi... musique, rencontre, lecture et blabla

Et je cours, je me raccroche à la vie, je me saoule avec le bruit des corps qui m'entourent, comme des lianes nouées de tresses, sans comprendre la détresse des mots que j'envoie...

[Cette version là que je préfère] Pendant ce temps, je lis Tout plutôt qu'être moi de Ted Vizzini, et déjà page 46 je suis troublée... par l'écho, par beaucoup d'écho. Est-ce bien raisonnable de lire ça en ce moment ? On verra. Autrement, hier soir, je me suis rendue à une rencontre/lecture avec Agnès Desarthe, auteure passionnante à écouter, sympathique, efficace et franche, positive. J'en ai profité pour croiser quelques personnes sympathiques dans le public aussi, que j'en profite d'ailleurs pour saluer ici de nouveau (lectrices silencieuses de mon blog). Et j'ai retenu beaucoup de cet entretien, sur sa manière de travailler l'écriture, sa manière de modeler son imagination. Agnès Desarthe a trouvé de plus, avec son métier de romancière, le meilleur alibi pour passer son temps à lire... son occupation préférée. Elle est cette année d'ailleurs la 42ème présidente du jury du Prix du Livre Inter. Elle nous a lu avec beaucoup de talent un extrait de son dernier roman, Ce coeur changeant. Qu'est-ce que j'attends, donc, pour écrire moi aussi ? Bon week-end !

agnesdesarthe

Sur ce blog Les bonnes intentions - ...

6 avril 2016

Printemps du livre de Montaigu - 22-23-24 avril 2016... qui vient ?

En 2016, j'ai plein de projets fous fous fous... et l'envie de vous rencontrer. Et comme promis, ce billet déjà posté en février revient, un peu remanié !

bernard-werber-president-dhonneur-du-printemps-du-livre-de-montaigu

Le Printemps du livre de Montaigu aura lieu cette année les 22-23 et 24 avril 2016. Bernard Werber sera le président d'honneur. L'an passé, j'avais passé un super salon, plein de belles rencontres avec des auteurs, notamment Frédérique Martin, Anne-Véronique Herter, Clara Dupont-Monod et Catherine Leblanc [le résumé ici]. Mais j'avais à priori manqué les blogueuses Canel et Sandrine. Cependant, rien n'a été perdu, puisque depuis nous nous visitons mutuellement avec Sandrine sur nos blogs respectifs, et grâce à elle j'ai pu découvrir la librairie de Clémentine à Challans (Le Chat lent), et puis j'ai rencontré Canel à Rennes dernièrement [clic]. La liste des auteurs disponible sur le site [clic ici] est un peu moins alléchante que l'an dernier peut-être, quoique, mais je pense que l'on peut passer tout de même un super moment. En effet, j'ai par exemple déjà pris rendez-vous avec Sophie Lit (Sophie Adriansen) qui est aussi auteure [clic ici] et que je suis ravie de connaître à cette occasion !! Sera présent l'auteur jeunesse déjà rencontré à Rennes, Hubert Ben Kemoun [clic ici] et aussi Caroline Vermalle [clic ici]. Il y aura Alexandre Seurat, l'auteur de La Maladroite. Et puis d'expérience, je sais qu'il y a parfois des surprises (auteurs bizarrement non présents sur la liste et /ou heureuses découvertes). Je vous propose donc au final de se voir le samedi après-midi, vers 14h. N'hésitez pas à m'envoyer un petit message via Contactez l'auteur (en haut à droite du blog, sous les bottes rouges) afin que je puisse avoir votre adresse mail et préciser les choses en privé.

Alors, qui vient ? Sandrine a déjà dit oui - Et il y aura peut-être aussi Miss C - ...

13 avril 2016

Rien ne résiste à Romica, Valérie Rodrigue

rienneresistearomica

 "Du jour où je suis devenue son Angelash, son Angel, Romica ne m'a plus vue comme une très grande personne ni elle en tout petit, au bas de la feuille."

Ce livre est un récit, celui d'une amitié (qui a véritablement vue le jour), entre Valérie Rodrigue et Romica, cette jeune femme roumaine, rom, enceinte, mendiant près du bureau de poste du quartier où habite la journaliste parisienne avec sa petite fille. A partir du moment où la journaliste prend Romica sous son aile, s'intéresse à ses conditions de vie, à sa grossesse, tout va être fait pour que la mendicité, la cabane dans le camp, ne soient plus une fatalité. Les deux femmes se disputent, se réconcilient, sont parfois dans l'incompréhension l'une de l'autre, mais dans l'affection aussi. La journaliste ouvre largement les portes de sa maison, se donne sans compter, pour celle qui si elle avait pu aurait voulu être médecin. Et Romica prend peu à peu confiance en elle, déploie son corps, grâce à l'aide de son ange gardien, fait valoir ses droits, trouve un logement pour sa petite famille, des heures de ménage, et rêve tout à coup qu'elle puisse devenir, peut-être un jour, à force de travail et de persévérance, aide soignante.

Ce livre a une force très intéressante, vive et attachante. J'ai beaucoup aimé avec lui mieux connaître tout ce que l'on ne nous dit pas sur les roms, l'actualité préférant leur attribuer des qualificatifs peu amènes, montrer les camps que l'on démonte, la nuisance, la mendicité, la peur de l'autre. Valérie Rodrigue apporte un point de vue différent, de l'intérieur, un point de vue de bénévole qui s'implique et croit en certaines personnalités, tout en ne cachant pas ce qui parfois ne fonctionne pas, les désillusions. C'est, il me semble, un livre utile que celui-ci, éclairant. En le refermant, on a envie qu'il soit lu plus largement et aussi de poser un autre regard sur ces femmes assises sur les trottoirs dans nos villes, parce qu'il y a les campements, les codes, la Roumanie au loin, tout ce que nous ignorons. Et puis l'histoire est belle, elle donne envie de croire en l'être humain, et c'est assez rare pour le souligner.

Editions Plein Jour - 17€ - Mars 2016 

Une interview très intéressante de l'auteure sur L'Express - Un très beau billet à fleur de peau et de lecture chez Mirontaine - Une lecture plus que nécessaire aux yeux de Clara !

31 août 2016

J'ai tué papa, Mélanie richoz ~ Rentrée littéraire 2016

jaituepapa"Je tue papa tous les lundis au petit déjeuner"

Antoine est un enfant autiste. Ses parents ont l'habitude de gérer ses crises, d'aller le chercher en catastrophe à l'école, de ses questions bizarres et pourtant si naturelles. Antoine est passionné par les dinosaures, cherche à comprendre malgré son handicap le monde qui l'entoure, fait des fiches pour tout ce qu'il est utile de se rappeler, notamment le second degré, les métaphores, les règles d'usage et de politesse pour vivre en société. Malheureusement, et malgré ses progrès, ses nouveaux amis, Antoine est perturbé. Sa mère semble triste, et son père est allongé sans bouger dans cet hôpital où il lui rend régulièrement visite. Il faudra du temps à l'enfant pour qu'il comprenne pourquoi son père est ainsi muet, et du temps pour s'enhardir à le toucher...

Ce roman de Mélanie Richoz est un très beau texte, écrit de manière poétique et pudique. Le lecteur vit l'autisme d'Antoine de l'intérieur, intégrant ainsi une bulle ouateuse assez proche de l'image de couverture. On comprend alors très bien combien la communication est difficile entre ceux qui naviguent hors de cette bulle et celui qui y vit tout désorienté par leurs agissements, à l'intérieur. Le lecteur vit aussi l'autisme d'Antoine de l'extérieur, via le regard aimant de ses deux parents. Ce texte a été édité en 2015 en Suisse. Il a reçu un très bel accueil. Je suis peut-être restée personnellement un peu en dehors, mise à distance par le ton enfantin et la brièveté du texte, mais voici un roman indubitablement touchant et à découvrir !!

Mélanie Richoz est ergothérapeuthe en pédiatrie. Elle est spécialisée dans la prise en charge d'enfants autistes. J'ai tué papa est son troisième roman.

Editions Slaktine et Cie - 12€ - 25 août 2016

Un petit roman d'une beauté enfantine lu à hauteur d'adulte pour Sabine qui l'a lu sous sa version Suisse ! 

8 janvier 2017

Mon dernier continent, Midge Raymond

monderniercontinent

Tu avais envie que l'on continue à te raconter des histoires... alors quoi de mieux que d'ouvrir ce Dernier continent, roman écologique, et aussi de catastrophe, qui nous annonce dès le début le drame à venir... (Une semaine avant le naufrage) Pendant des pages, tu vis alors avec cette femme, Deb, une américaine, passionnée par les manchots, l'Antarctique, mais également prise de passion pour cet homme, Keller, qui ne cesse de lui échapper (pfffff)... Elle est à la fois une scientifique chargée d'observer l'impact du tourisme sur les animaux rencontrés, mais également une guide pour touristes en mal de sensations fortes. Paradoxe de la vie... très bien rendu dans ce livre où les personnages ne cessent de peser le pour et le contre de leurs engagements. Heureusement, Deb travaille sur le Cormoran, un vaisseau amiral respectueux de l'environnement, et non pas sur ce monstre de paquebot, l'Australis, qui s'engage dangereusement dans les mers du Sud. Encore cette fois, tu trouves la chronologie bizarre. Toi qui saute d'habitude allègrement le nom des chapitres, tu t'efforces là de te concentrer dessus, puisqu'ils sont marqueurs de temps, et que ça change tout le temps le temps dans ce roman, en désordre, entre des années ou quelques jours avant le drame. Et puis, malgré ce va et vient, et un style d'écriture qui au départ ne te prenait pas vraiment (trop léger ?), tu t'attaches au personnage principal, à cette femme qui cache un coeur tendre sous ses couches de vêtements superposés et sa solitude. Avec elle, tu as froid, tu doutes de tes choix, tu attends (parfois des années), tu t'énerves en silence, tu persévères, tu as peur, tu aimes... et tu espères. Tu as lu ce livre cachée sous des couvertures, bien au chaud, dans le confort douillet d'un pré réveillon tranquille... et pourtant il te semble avoir entendu le sifflement du vent sur la glace, ce silence si particulier sous les cris des oiseaux marins, et avoir senti tout près de toi la force des icebergs... mais sans doute as-tu rêvé ? 

Editions Stock la cosmopolite - Novembre 2016

Nicole l'a lu aussi

13 mai 2009

Qui touche à mon corps je le tue, Valentine Goby

QUITOUCHEAMONCORPSJELETUEMarie G. attend dans sa cellule l'heure de son exécution. Elle est une "faiseuse d'anges", une des dernières femmes guillotinées.

Lucie L. attend que son enfant sorte d'elle car rien ne doit toucher son corps. Elle procède à son deuxième avortement clandestin, loin d'un mari qui l'aime...sans doute, loin de l'amour de sa mère. Nous sommes en 1943.

Henri D., lui, est le guillotineur, celui qui va tuer la femme fautive, celui qui pense avoir déjà tué sa propre mère...par trop de fatigue et dépuisement. "Vous faites tellement de bruit les enfants. Tu m'épuises, Jules-Henri, tu me tues."

Chaque protagoniste du récit de Valentine Goby suivra le fil de son destin jusqu'au terme d'une histoire qui ne dure que 24 heures et qui oscille sans cesse entre la vie et la mort...

heart Difficile de mettre un coup de coeur sur cette lecture au thème si dur, et pourtant je le fais, avec conviction.
Je dois avouer que j'ai aimé ce livre, son écriture très belle, son thème aussi. Ce récit regorge d'histoires de mères et de désirs d'amour. En suivant les pensées de Lucie L., j'ai songé à April des
Noces rebelles (pour ceux qui l'auraient vu). Il y a chez Lucie ce même désir de vivre sa vie, de maîtriser son corps, ce que les femmes avaient si peu l'opportunité de faire à l'époque. Que de chemin parcouru, mais que de chemin à parcourir encore !
Difficile d'adhérer aux émotions d'Henri D., l'exécuteur !! Et pourtant Valentine Goby parvient à nous faire éprouver de la tendresse pour cet homme, victime d'une hérédité auquelle il n'a pas tenté d'échapper, vicitime de son rôle, et prisonnier de ses sentiments pour les victimes. On imagine très bien les traumatismes qui jalonnent son esprit et qui ont infiltré sa vie.
Difficile de ne pas vouloir en savoir plus sur Marie G., sur ses convictions, mais on la laisse avec l'amour qu'elle porte à ses enfants, et sur cette image de bord de mer avec laquelle tout finit.
Qui touche à mon corps je le tue est réellement un très beau roman.

Un extrait (monologue de Lucie) qui me touche, et que je trouve magnifiquement écrit...
"Est-ce que j'ai eu tort, qui a eu tort de ma mère ou de moi, de mon père, de mon mari, qui n'a pas vu n'a pas su qui j'étais avant que je n'en vienne à ça, risquer ma mort pour survivre, qui n'a pas eu les yeux pour voir, pour me voir, pour ne pas se mirer en moi, qui aurait pu balayer son reflet et me chercher en dessous, me trouver, est-ce que j'ai aimé qu'on me dessine, était-ce plus facile ; ai-je voulu ce rapt de moi-même, ai-je le droit d'être en colère, triste, contre qui, contre quoi ? Est-ce ma faute ? Suis-je victime, bourreau, les deux à la fois, quelle est ma part de consentement, de libre arbitre, où est "je", où est-ce qu'il commence, quand aurait-il dû naître et s'ancrer et dire non refuser repousser tout ce qui n'est pas lui ? Quand devrais-je être quelqu'un et qui pouvait m'aider, ai-je été faible ou juste pas avertie, le temps est-il rattrapable, est-ce que je peux espérer l'homme qui me tiendra au bout de son sexe, dois-je sangloter sur un fantasme, existe-t-il des réponses à mes questions, en moi, hors de moi, faut-il cesser de penser, de sentir, ou bien cette torture en vaut la peine parce qu'à la fin, peut-être, il y a une promesse de bonheur, ce que j'entrevois du bonheur, une sorte de plénitude où coexistent mon corps ma voix ma tête dans une seule enveloppe palpitante, et tout bat en même temps ? Ai-je raison de vouloir ? D'espérer ?"

Valentine Goby parle ici de son livre...

bouton3 Note de lecture : 5/5

ISBN 978 2 07 012057 4 -13.90€ - 09/08

La très belle lecture de Clarabel - Celle plus réservée de Chiffonnette - La pyrénéenne l'a trouvé froid - Je partage l'avis de Elfe, bouleversée - Les autres lectures sont chez BOB...

Publicité
Les lectures d'Antigone ...
Publicité
Les lectures d'Antigone ...
  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Visiteurs
Depuis la création 694 888
Derniers commentaires
Publicité