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Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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27 février 2010

Jusqu'à toi...en DVD

jusqu___toiLa vie amoureuse de Chloé est un désert. Il faut dire que la jeune fille est bourrée de phobies de toutes sortes. Voyager, téléphoner, effectuer des démarches est donc pour elle un calvaire. Heureusement, elle peut compter sur ses voisins, un couple qui oscille entre désir d'enfant et disputes, sur sa collègue qui profite d'elle et l'aide à la fois , et sur son loueur de DVD, fournisseur officiel de vies virtuelles dans lesquelles se projeter... Lorsque la valise de Jack, un américain en visite sur Paris, se retrouve par erreur entre ses mains, elle croit avoir enfin trouvé l'âme soeur. En effet, dans cette valise, elle découvre la présence de son livre de chevet à elle  Cent ans de solitude de Garcia Marquez, mais en version anglaise...voilà qui ne peut être tout à fait le fait du hasard.

Attention, voici un film à l'ambiance bien particulière... Et pourtant, il a un charme certain. En effet, comment résister à ses thèmes, à cette histoire de valises échangées, de désir de l'autre qu'on imagine semblable à soi ? Comment résister à l'amour ? Alors, même si certaines situations, ou personnages, sont véritablement un peu trop bizarres pour mon goût...on s'attache à la folie de Mélanie Laurent, à ses amitiés, à sa quête, et on oublie le reste.

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20 novembre 2009

Dans la brume électrique, James Lee Burke

dans_la_brume__lectrique"Peut-être que Twinky Hebert, exactement comme Julie Balbonie, c'est nous. Il méprisait son passé à un tel point qu'il n'avais jamais pu le reconnaître. Il n'avait jamais pu expier son péché, ni même jamais pu se pardonner à lui-même. Aussi, pareil à Protée se levant des eaux, condamné à reprendre forme à jamais, Twinky Hebert Lemoiyne avait passé contrat de se tromper lui-même et, en conséquence, se condamner à revivre son propre passé tous les jours de sa vie."

Dans ce roman de James Lee Burke, nous sommes plongés dans l'ambiance nébuleuse et fantomatique du Bayou.
Dans les environs de New Iberia, dans les marais, une équipe de cinéma s'est installée et s'active à tourner un film sur la guerre de sécession.
Alors que Dave Robicheaux est préoccupé par la découverte du corps d'une jeune fille, atrocement mutilé, il tombe sur l'acteur principal, Elrod Sykes, ivre mort au volant d'une voiture. Il l'arrête. Ce dernier lui affirme avoir vu pendant le tournage d'une scène le cadavre d'un homme noir.
Ce récit plongera Dave dans ses souvenirs et le conduira à lutter contre les figures néfastes qui ont pris possession depuis quelques temps de la ville, donnant à New Iberia les dimensions de l'enfer...

Dans la brume électrique est un très beau roman, exigeant par sa longueur et son écriture foisonnante. Il réclame de la part du lecteur une attention soutenue et un investissement certain. Heureusement, la récompense est au bout du voyage et ne déçoit pas.
Je n'avais encore jamais rien lu de cet auteur. (Pourtant, un autre titre de lui m'attend dans ma PAL. Il m'avait donc déjà fait de l'oeil...)
J'ai apprécié ici l'atmosphère, et cette manière d'insérer dans l'intrigue des doses homéopathique de surnaturel, ce qui donne à l'ensemble une profondeur tout à fait bienvenue. En effet, sans ces effets de manche, l'histoire que nous raconte James Lee Burke perdrait sens et certainement en intérêt.

Peu friande d'ordinaire de romans policiers, je laisse les propositions et opportunités m'inciter à découvrir davantage cet univers... C'est incidemment le deuxième opus de Rivages/Noir que je lis et apprécie, aurais-je donc finalement trouvé avec cette collection chaussure à mon pied, ou plutôt littérature policière à ma poche ?

Par ailleurs, et comme sur ce blog, livres ont tendance à rimer en ce moment avec adaptation cinématographie...je vous signale que Bertrand Tavernier a fait de cette intrigue un film, qui vient justement de sortir en DVD.

Un grand merci à TFM Distribution pour l'envoi du livre !

bouton3 Note de lecture : 4/5

Payot-Rivages - 10.50€ - 2007

9 septembre 2009

Un moment d'oubli, Abdelkader Djemaï

unmomentd_oubli"Personne ne sait ton nom ni d'où tu viens. Tu n'as même pas un sobriquet, méchant ou sympathique. Ni de chien ou de chat pour te tenir compagnie. Tu n'es qu'un fantôme sans prénom, une silhouette morte, une ombre creuse qui se traîne sur les trottoirs de S..."

Un homme erre dans les rues, se terre sous des porches, dans des coins nauséeux. Qui est-il ? D'où vient-il ?
Il contemple sa déchéance, ce trou d'hébétude dans lequel il s'est perdu volontairement, expiant une faute ancienne, impardonnable, mais quelle faute ? Il a décidé un jour de se séparer de Laure, de son passé, de sa vie, de tout, "de tout sauf de son chagrin".

Ce très court roman est un emprunt de bibliothèque, totalement impulsif. Abdelkader Djemaï animera cette saison un stage d'écriture dans ma ville, le temps d'un week-end. Le livre était donc sur un présentoir de ma bibliothèque habituelle. Petit dernier me tiraillait le bras, pressé d'aller fureter dans son "coin". J'ai lu quelques lignes, balayé la quatrième de couverture, et hop il était "embarqué".
Alors effectivement, je n'ai pas été déçue par l'écriture...très fluide, pleine de virgules, comme j'aime. Il est intéressant également de suivre le cheminement intérieur de Jean-Jacques Serrano, ancien flic, ancien père et mari comblé, devenu un clochard invisible, abruti de peine.
Juste un goût de trop peu, peut-être, dans cette lecture...

bouton3 Note de lecture : 3.5/5
ISBN 978 2 02 098638 0 - 13€ - FEV 2009

Un très bel article sur Initiales.org

19 février 2011

Le Rêve d'Amanda Ruth, Michelle Richmond

le_r_ve_d_amanda_ruth"Dans mon rêve Amanda Ruth n'est pas morte, elle est seulement endormie. Nous sommes allongées sous un sycomore au bord d'un sentier de montagne accidenté. L'herbe autour de nous est constellée de noyaux : nous avons mangé des pêches, des figues, des prunes et des nectarines. Ses doigts sont encore poisseux après notre festin. Ils brillent dans la douce lumière de la montagne. Elle a une manière si élégante de dormir, une jambe un peu repliée sous elle, un bras étendu sur l'herbe." (début du roman)

Cette croisière sur le Yangzi Jiang était prévue depuis longtemps, alors Dave a accepté d'y accompagner sa femme Jenny. En montant sur le bateau cette dernière a deux objectifs avoués, retrouver dans la promiscuité d'une cabine l'amour de celui qui l'a quitté il y a quelques mois, et répandre sur le site grandiose des Trois-Gorges les cendres de son amie d'enfance, Amanda Ruth, sauvagement assassinée à dix-huit ans.
L'humidité, la sensualité, une chine métamorphosée, le mauvais goût de vacances en groupe, une rencontre inattendue, la force des souvenirs, rendront ce voyage inoubliable et bouleversant.

Ce roman a été lu sous l'ombre du souvenir que j'ai conservé du magnifique L'année brouillard, du même auteur. La comparaison en est donc fatalement un peu à son désavantage. L'intrigue, romantique et sensuelle, est pourtant à la hauteur de ce que l'on peut attendre d'un tel ouvrage. J'ai même été à un moment donné très prise par l'intrigue, pressée de retrouver ce plaisir du poids du livre dans mes mains (vous voyez ce que je veux dire ?), cette hâte de connaître la fin, d'aller comme Jenny au bout du voyage. Mais, c'est une lecture qui ne m'a pas embarquée aussi loin que je l'aurais voulu... Cette vision qui semble parfois aproximative et partielle de la Chine sans doute, ou bien le peu d'attachement que j'ai ressenti pour les autres personnages de l'histoire, ceux qui entourent Jenny. Le rêve d'Amanda Ruth reste tout de même un très beau roman, à déguster tranquillement, il a comme un goût d'éternité et de vacances.

bouton3 Editions Buchet Chastel - 22€ - Janvier 2011

Merci Cathulu (conquise)  ! - Mango ne sait pas si elle l'a vraiment aimé - ...

(Toutes les sorties de ce début d'année lues ici en un clic)

2 juillet 2010

il ne fait jamais noir en ville, Marie-Sabine Roger

ilnefaitjamaisnoirenville"- Alors ça y est, Liliane ? Vous... vous nous quittez vraiment ?
Elle s'est engouffrée à moitié à l'arrière de la voiture, a plaqué Liliane contre ses seins énormes. Elle lui a tapoté nerveusement le dos, lui a malaxé le bras comme une pâte à pain, en répétant :
- Ca va aller, ça va aller ! Vous verrez, vous y serez bien...
Tout son corps criait le contraire.
Liliane n'a rien dit.
Lucette et Paule, côte à côte, immobiles, se rassuraient de l'épaule, chacune se calant sur l'autre, un peu de biais. Elles se frottaient les mains, les croisaient dans leur dos, le cachaient dans leurs poches. Elles piétinaient sur place. Deux vieilles éléphantes foulant leur chagrin en silence, sous leurs larges plantes de pied."

Qu'elles partent vivre en ville auprès de leur fils, qu'elles rêvent de rencontrer le Père-Noël ou qu'elles prennent un chaton sous leurs ailes, les femmes des nouvelles de Marie-Sabine Roger sont toutes toujours exactement là où on ne les attend pas. Souvent d'âge mur, pas toujours belles, elles rêvent du meilleur, et tant pis si ce n'est ni poli, ni convenable, ni le moment, c'est aujourd'hui que cela arrive. Les hommes aussi ont leur rôle, mais ils sont un peu las, parfois de guingois, ils font souvent tapisserie osons le dire. Tout ce petit monde là se côtoie, s'évite ou s'aide et ma foi, cela crée bien des petites histoires...

Il est évident que Marie-Sabine Roger connaît la formule, ses nouvelles chutent toutes bien droit sur leurs deux pieds. J'avais préféré, il me semble, ma lecture de ses Encombrants mais il faut avouer que le petit sourire en coin qui nous colle au visage à la lecture de cette prose sarcastique est plutôt agréable. Et l'auteure a le talent de parler si bien des "gens de peu".

En somme, une lecture en forme de parenthèse ironique, qui étourdie un peu et trouble malgré soi.

bouton3 Note de lecture : 3.5/5 - Editions Thierry Magnier - 16€ - Mai 2010

La lecture de Cathulu, mitigée (merci !!) qui souligne justement que ces textes sonnent parfois faux à trop vouloir chuter juste - Pour Clarabel, c'est un livre arc-en-ciel, il possède le charme des sensations changeantes.

Quant à moi, je suis encore une fois séduite par la grâce des couvertures de Thierry Magnier...

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12 septembre 2010

Onze Millimètres, Sandrine Billet

onzemillim_tresEcrire

Ecrire pour éviter de crier
Comme on se livre, déshabillée.

Ecrire pour flirter avec l'invisible.
Se montrer sans fard.

Ecrire comme un acte d'amour indélébile
Une marque laissée sur du papier
Une morsure de plaisir sur un corps aimé.

Lorsque Clara m'a proposé de découvrir ce petit livre, j'ai dit oui. Autant parce que l'auteure vit très près de chez moi que parce qu'elle est née également la même année que la mienne. Et puis, je suis curieuse. Un petit article de Ouest France, ici, m'avait aussi pas mal alléchée.

Dans son recueil de textes et poèmes, Sandrine Billet nous raconte sa grossesse à 25 ans, sa solitude d'alors, son cheminement professionnel, ses sensations, ses espoirs et ses victoires sur la vie, ses amours. J'ai aimé son écriture, très prometteuse, son émotion qu'elle délivre comme un don, sans fausse pudeur. Même si tout cela ne semble encore qu'une ébauche rapide, une introduction, un amalgame de petites choses juxtaposées, je lui souhaite de poursuivre encore ce chemin d'écriture qui guérit, oui c'est vrai, et elle le montre très bien dans ses lignes.

Editions Edilivre.com - 12€ - Avril 2010

20 mars 2011

Si loin, si près, Catherine Leblanc

si_loin_si_pres"-Pierre Gendre va nous inviter ensemble à dîner un de ces soirs.
-Ah bon ? Il ne me l'a pas encore dit, mais j'irai, oui, certainement.
-Moi aussi. Je viendrai avec ma femme, dit-il comme s'il s'en excusait.
Adèle savait que, quand elle le voulait, son visage, ne manifestait pas le moindre tressaillement. Ils entraient dans le même cercle de relations, ils allaient devenir de vieux copains. C'était ce qu'on pouvait espérer de mieux à son âge."

Adèle a 46 ans. Elle a connu la vie de famille avec Luca et son fils Bruno, puis l'ennui, la séparation et enfin l'attrait de la passion avec Siméon (vite quitté). Aujourd'hui, elle habite seule, dans un petit appartement au coeur d'Angers. La solitude imprègne son quotidien. Il est difficile pour cette femme douce et enthousiaste de se réinventer une vie alors que plus personne ne semble avoir besoin d'elle. Bruno est presque adulte et poursuit ses études au loin, son ex-mari l'ignore et réduit leurs relations à peau-de-chagrin. Heureusement, Adèle a ce travail de directrice de collection pour une petite maison d'édition jeunesse, un travail qu'elle adore et qui donne du sens à ses journées. Cependant, et au moment où elle s'y attend le moins, Florence, sa patronne, acculée de dettes la licencie. Ce qui pourrait être une fin devient alors autre chose, une porte ouverte à l'amour, au désordre et à une vie recommencée...

De Catherine Leblanc, j'avais déjà lu Fragments de bleu, recueil de réflexions sur le couple et le temps qui passe, qui m'avait touché. Ici, le propos est différent puisqu'il s'agit d'un roman. Pourtant, il est à nouveau question de l'approche de la cinquantaine, et de ce que cela peut signifier d'isolement pour une femme qui n'est plus en couple justement. J'ai aimé suivre Adèle dans ses acitivités éditoriales, dans ses errances, dans ses doutes et ses questionnements, dans sa découverte d'un nouvel amour personnifié par Etienne le journaliste, tiraillé lui même entre sa famille et son désir récent de liberté.
Si loin, si près n'est pas un roman paré de grands effets, mais c'est un roman qui de par son écriture laisse un sentiment de familiarité. Il raconte l'histoire d'une amie, d'une voisine, d'une personne qui aime sa ville et l'habite. Il reste proche de nous. Je l'ai lu d'une traite, en une soirée, et je peux dire que je l'ai aimé.

bouton3 Editions du Petit Pavé - 16€ - Mars 2011

Le blog de Catherine Leblanc - La lecture de Cathulu

Catherine Leblanc est également auteure de livres pour enfants... J'ai lu dernièrement Viens on va chercher un poème.

13 avril 2011

Point 2

calvados7Voilà voilà, j'ai testé moi aussi le format ultra-poche lancé demain 14 avril par les éditions Points.
Enfin, et pour être honnête, j'ai laissé M Antigone très attiré par le titre Le Sens du Bonheur de Krishnamurti (collection sagesse) le tester pour moi...

Notre avis commun : l'objet est joli, luxueux.
Ce qui lui plaît à lui : les pages fines façon bible, le format.
Ce qui me plaît à moi : l'esthétique de l'ensemble.
Ce qu'il aurait aimé : l'ajout d'un fil en guise de marque page (je viens de me rendre compte en furetant sur leur site qu'il est disponible en accessoires ?!).
Ce que j'en ai pensé : à réception, j'ai tout de suite su que je ne lirai jamais de roman avec ce type de format, le sens inversé de la lecture ne me convient pas du tout, je prends trop de plaisir habituellement à tourner les pages de droite à gauche, ce de bas en haut n'est pas pour moi. De plus, la finesse des pages ici m'exaspère, j'aime l'épaisseur des poches ordinaires.
Ce qu'il en pense : lui non plus, ne pense pas lire de roman dans cette collection mais pour lui le format est idéal pour tout ouvrage ne réclamant pas une lecture au fil de l'eau (poésie, essais, pensées...)
Ce qui est pour nous assez rédhibitoire : le prix (11€ pour ce livre), surtout si les titres existent déjà par ailleurs, moins chers dans un autre format plus classique, ce qui n'est pas le cas pour ce titre particulièrement, je précise. J'ai d'ailleurs vu un peu partout combien cet écart était remarqué.

Nous sommes cependant tombés d'accord tous les deux sur le fait que les éditions Points ont le mérite de tenter quelque chose de nouveau, de surprenant, en apportant une réponse personnelle au numérique à priori envahissant. Fermé, le livre a peu ou prou la taille d'un Iphone.

Ce qu'en pense Amanda, peut-être plus enthousiaste

http://www.editionspoint2.com/

30 décembre 2010

En 2010...

...j'aurais été encore une fois terriblement gâtée. J'ai eu de jolies lectures et des coups de coeur (j'ai retrouvé notamment avec plaisir l'univers des BD), de la poésie plein les poches, des rencontres littéraires enrichissantes (Brigitte Giraud par exemple), une vie personnelle parfois chaotique (avec du beau, du moins beau et des renoncements), mais également de belles marques d'amitié bloguesques (elles se reconnaîtront).

Je voulais ici vous remercier spécialement pour cette nouvelle année passée auprès de vous !! Votre fidélité, vos visites et vos petits gestes d'affection sont des cadeaux inestimables que j'aimerais vous rendre au centuple... Votre motivation pour l'Objectif Pal aussi, tout cela me surprend, m'enchante et me donne le sourire !

Et puis, j'ai découvert aujourd'hui qu'un des lutins du Père-Noël pourrait bien être un petit lapin ! (Merci de tout coeur !!)

CRIM0033

28 mai 2011

Fragments d'un discours amoureux

fabrice luchini

... de Roland Barthes, lu par Fabrice Luchini, ça n'a malheureusement pas tout à fait le même charme que Stefan Zweig lu par Edouard Baer (autre essai Audiolib). Même si le texte est magnifique, bien entendu. Je l'aime ce texte, je l'ai déjà lu étudiante. J'adore cette décortication clinique des sentiments vue par un auteur exigeant de précision. Mais voilà, Fabrice Luchini ne croit pas toujours à ce qu'il lit, et quand il n'y croit pas on le sent vraiment... On se surprend d'ailleurs à guetter ces petits moments, assez rares et précieux, où la voix fait enfin corps avec les mots. Dommage, dommage, c'est une petite déception...

Merci tout de même aux éditions Audiolib, bien sûr !! J'ai été ravie d'être destinatrice de ce coffret, le format est ici vraiment adapté au texte. Seule la voix de Luchini m'a un peu déçue. Mais je suis peut-être trop exigeante, c'est possible... Petit atout cependant, je viens de me rendre compte que je pouvais écouter ces CD sur mon ordi, un casque juché sur mes oreilles... voilà enfin une solution à l'isolement nécessaire pour profiter pleinement des mots sonores.

A écouter tout de même pour le texte, et les moments divins où la voix du comédien s'envole !

Audiolib - 19€ - janvier 2011

Un petit extrait...

La fiche du CD sur le site Audiolib

7 juin 2011

La cote 400, Sophie Divry

lacote400"Un chef-d'oeuvre mathématique, une grande pureté, cette bibliothèque. Mais à quoi bon, si personne ne vient la malmener ? Moi, j'aime quand une nouvelle personne descend dans ma cave, ça m'aère. Je regarde toujours qui c'est. Chaque fois que j'entends quelqu'un descendre les marches, j'ai le coeur qui palpite. Des sortes de spasmes bizarres."

Quelqu'un s'est laissé enfermer dans le sous-sol de la bibliothèque... De cette personne on ne saura rien, mis à part qu'elle a eu peur, froid, sommeil, et qu'elle s'est demandé si on viendrait la délivrer. En fait, ce quelqu'un n'est là que pour faire parler la bibliothécaire qui le découvre.
Cette bibliothécaire est une jeune-femme qui aime son métier, malgré ses récriminations, qui en admire la structre Dewey, implacable, exaspérée cependant par la disparition au fil du temps de la cote 400 jugée soudain inutile. Elle, elle s'occupe du rayon géographie (bof), cote 910, déteste les duchesses du rayon littérature au-dessus et admire avec dévotion les hommes intelligents, les gens, et la nuque parfaite de Martin, un étudiant chercheur auquel elle n'a pas encore dit trois mots...

Ce petit livre a un attrait bizarre car il nous attache malgré soi. Difficile au préalable d'adhérer aux revendications un peu fermées de la narratrice, franchement anthipathique. Et puis et puis, il est question de livres, encore de livres, et de gens de toutes sortes, et encore de ces livres sagement rangés selon leur cote infinidécimale, et puis de l'ouverture à la culture pour tous... et de ce qu'est finalement une bibliothèque pour tous les solitaires de la vie.
Alors, on se prend à rêver du métier que l'on a un jour voulu faire, de ce que l'on voit bien qu'il est en réalité (entre manutention et foule du samedi à canaliser), et combien on aime y aller au moins une fois par semaine. Alors, bien sûr, chez les Antigone, on emprunte des DVD bêbêtes, des pièces de Sophocle, de la poésie, le dernier roman du Dudule avec un ange sur la couverture, du tout et du rien, des BD, parfois du n'importe quoi... Dans la famille Antigone, en bibliothèque, on cherche, on se prend quelquefois des regards de travers, mais aussi de superbes sourires et des conversations uniques, et souvent... on trouve.
Au final, cette cote 400 est un hymne aux bibliothécaires qui aiment les lecteurs, et avouons-le, au tout départ, elle cachait bien son jeu derrière des atours revêches, on y a vu que du feu... !!

bouton3 Editions Les allusifs - 11€ - Septembre 2010

Merci Cathulu !! - Toutes les autres lectures sont chez le déjà regretté BOB... avec entres autres celles de Clara et Alice.

16 juin 2011

Pause blog

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Quelques obligations professionnelles vont bientôt m'obliger à voyager un peu... Et depuis quelques jours je ne lis plus, ou pour être honnête si je lis des livres mais ce sont des nouveautés d'Août dont je ne peux pas vous parler encore. (Je vous raconterai tout cela en temps voulu.)

Donc, aucun billet digne de ce nom ne pointant son nez à l'horizon, voici le moment de me plonger dans un silence long de deux semaines, au moins...

Bonnes lectures à tous et que les mots vous soient doux !! Je reviens vite.

5 décembre 2010

Le Réprouvé, Mikaël Hirsch

le_r_prouv_"Je ne suis pas l'un d'eux, quels qu'ils soient. Je ne le serai jamais. J'ai beau faire des efforts, mentir, me cacher. Tout n'est que travestissement. Je suis comme amputé des hommes. C'est la certitude viscérale de ma propre étrangeté qui m'a permis jusqu'alors de gagner la confiance d'autrui. Je ne dérange pas. N'étant pas des leurs, j'ai facilement pu devenir un confident, un messager."

Alors que l'Académie Goncourt décerne son prix à une femme - Simone de Beauvoir pour Les Mandarins - Gérard Cohen se déplace dans Paris afin de porter des missives aux grands écrivains de l'époque et ce pour la maison Gallimard. Nous sommes en 1954, les stigmates de l'après-guerre sont encore visibles partout, dans les paysages et dans l'esprit des hommes ; ils guident encore bien souvent leur vie. Le jeune garçon que l'on suit pas à pas, épris de rêves d'écriture, balloté au gré de ses errances, est finalement amené à rencontrer Céline, drôle de personnage grandiloquent qui lui servira contre toute attente de miroir.

Le Réprouvé dépeint avec talent un Paris oublié, et en cela ce roman est intéressant. La rencontre avec Céline, qui intervient en toute fin donne un sel évident aux périgrinations du jeune Gérard Cohen. C'est d'ailleurs avec ce passage qu'on nous avait alléché avec raison en quatrième de couverture... Quelle dommage que malgré une écriture magnifique le reste m'aie semblé manquer d'intérêt, je me suis en fait un peu ennuyée. Une impression générale de foisonnement et de flou, que la conclusion relève heureusement mais un peu trop tardivement pour mon goût.
Une lecture en demi-teinte.

bouton3 Note de lecture : 3/5 - L'Editeur - 14€ - Août 2010

Ce livre a été lu par toute la blogosphère, ou presque, quelques autres avis plus enthousiastes que le mien - Stephie - Mango - Sylire - Aifelle - Clara -...

27 juillet 2011

Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir, J. Heska

Il doit y avoir des âmes, ailleurs, qui souffrent de cette bêtise humaine, de toute cette méchanceté. Je l'espère.

pourquoilesgentils"Sur le trottoir, je me mets à chantonner. Cela ne me ressemble pas, je dois être heureux. C'est parce que j'ai obtenu ce que je voulais, je suis libre.
Même si je suis tout seul."

Jérôme souffre de solitude, et d'être le bouc émissaire favori de ses collègues de travail, la risée de ses connaissances. Il est certainement trop gentil. Seul Etienne, du service d'à côté, fan de SF, lui marque du respect et de l'affection. C'est d'ailleurs avec lui que le jeune homme va soudain se rebeller contre tous les méchants qui empoisonnent la vie de tous, et créer ainsi le mouvement Cimonde sur internet.
Sans le savoir, il va devenir par ce biais le maître malgré-lui d'une révolution douce qui va changer inexorablement l'avenir de l'humanité...

Pour commencer, ne doutez pas ici avoir affaire à un petit livre au charme certain, plein d'humour, idéal à glisser avec sa serviette dans son sac de plage (enfin si le soleil veut bien se montrer bientôt). Il faut peut-être pour s'en convaincre oublier un peu le titre grandiloquent de l'ouvrage, allez sa couverture adorable aussi, et ses quelques fioritures d'en-tête de chapitre. Car oui, j'ai aimé ce combat personnel d'un gentil-un peu falot, anti-héros, contre des méchants-très méchants (enfin souvent lorsqu'ils sévissent en groupe).
L'écriture du roman est pourvue d'un réel talent, celui de maintenir en haleine son lecteur. Pour résumer, en gros, frôlant sans y tomber jamais totalement le genre anticipationPourquoi les gentils... est une lecture divertissante qui ne se prend pas au sérieux et qui donne en même temps à réfléchir en filigrane sur notre manière personnelle de vivre ensemble.
Un scénario vraiment pas bête avec lequel je me suis réellement amusée, et voilà qui fait du bien.

bouton3 Editions L'instant libre - 14.95€ - Février 2011

Grand merci à l'auteur pour sa confiance ! -

L'univers de J.Heska est à découvrir par là. (le début du livre en extrait)

6 octobre 2010

Tout pour le mieux, Catherine Siguret

tout_pour_le_mieux"Albert le papillonneur s'était trouvé happé par le désir de se concentrer, découvrant soudain une certaine saveur à l'exclusivité."

Marilyn rêve d'Albert, son nouveau voisin mais il est plus en forme qu'elle, plus jeune, plus léger, ils n'ont rien en commun. Pourtant, et comme si le destin en avait décidé ainsi, comme si les pensées de Marilyn avaient un pouvoir quelconque, c'est Albert qui franchit sa porte pose ses lèvres sur les siennes, l'enveloppe soudain de passion.

J'ai entamé ce livre avec bonne humeur, riant un peu de l'exubérance amoureuse des personnages, et puis, et puis, un revirement de situation m'a soudain déplu p34, le texte m'a tout à coup semblé bien vain, continuant sans faillir sur le même rythme, moins drôle. J'ai lamentablement câlé p50, un petit coup d'oeil p99 m'a confirmé que je ne râtais rien d'essentiel. Abandon. Mince, je n'aime pas ça.

bouton3 Note de lecture : Abandon - 18 € - Ed Robert Laffont - Août 2010

Cathulu a passé son chemin aussi...

Un livre lu dans le cadre de l'opération Masse critique de Babélio

Tout pour le mieux par Catherine Siguret

Tout pour le mieux

Catherine Siguret

Critiques et infos sur Babelio.com

8 août 2011

J'aimerais tant te retrouver, Fanny Brucker

j_aimeraistantteretrouver"Ouh... Claire frissonna. C'était ça le problème avec la solitude : ça avait le pouvoir de faire brutalement chuter les températures."

Claire fuit Paris, François, et l'échec de leur relation. Elle est encore trop jeune pour n'être que la mère de substitution des enfants des autres. C'est son problème, elle ne semble attirée que par des hommes divorcés. Direction l'Atlantique. Là, elle se voit déjà dans cette maison de vacances où sa meilleure amie et elle ont passé leur enfance...
Nicolas, lui, cherche sa mère à Rochefort-sur-Mer... Dans la gazette locale, il a passé une annonce. Il fuit également une relation amoureuse désastreuse où il a cru devenir "père", à défaut de connaître ses propres parents et d'être un "fils".
Rose-Marie, elle, jouit d'une douce tranquillité dans son hacienda. Depuis le décès de son mari, elle a tout repris en main, les chevaux et le reste... Cela lui convient. A l'occasion, elle fait aussi "chambres d'hôtes".
Claire, dont les premiers plans ont été contrariés, va se réfugier chez elle et briser dans un éclat de rire sa solitude. Au centre du jeu, l'annonce de Nicolas Aimé.

J'ai acheté ce livre en Avril, lors d'un petit salon de ma région. Mon exemplaire est d'ailleurs dédicacé par l'auteure. J'ai gardé un très bon souvenir de son accueil. Je suis d'autant plus navrée de n'avoir pas complètement succombé à son roman... En fait, l'écriture de Fanny Brucker m'a un peu désarçonnée par sa simplicité de ton. (Est-ce donc l'effet Angela Huth ?!)
Heureusement, l'intrigue, les personnages et l'ambiance générale du récit ont été assez enlevés pour rehausser le tout, et conserver mon intérêt de lectrice... Je dois d'ailleurs avouer sincèrement que j'ai dévoré avec avidité les dernières pages. Ah ce que l'on aimerait que le destin nous choisisse ainsi parfois pour cible ! (soupirs)
Une douce lecture donc, malgré mon avis en demi-teinte. Idéale pour les vacances.

bouton3 Editions JC Lattès - 18€ - Mars 2009

Pour Clarabel, le type même de lecture qui fait du bien - Un roman confortable et sensible pour Cathulu - Lily a beaucoup aimé - ...

27 mai 2011

Un été sans les hommes, Siri Hustvedt

un_ete_sans_les_hommes

"Bonne vieille Mia, couchée toute seule dans ce grand lit de roi aux vastes espaces vierges, une étendue de draps blancs qu'elle emplit de discours intérieurs et de souvenirs, un tourbillon de mots, de pensées, de douleurs et de chagrins. Mia, mère de Daisy. Mia, mère d'abandon. Ci-devant épouse de Boris. Mais quel dur changement maintenant, toi parti.  O Milton dans la tête. O Muse. O Mia, nigaude rhapsodique, bimbo chialeuse, ne languis plus ! Enroule tes ennuis, essuie tes meurtrissures, envoie balader tes chaussures et chante pour toi-même quelque chanson sotte, toi qui navigues sans roi sur cette grande goélette de lit, pas de reine de pacotille pour toi, Barde à la Face Rieuse, mais un roi."

Boris réclame soudain une pause, après des années de mariage. Mia est sous le choc, d'autant plus que l'objet de la pause se révèle être une maîtresse. Mia est anéantie, une crise de nerfs plus forte que les autres rend même l'hospitalisation nécessaire quelques temps... 
Poétesse de métier, professeure, elle profite pourtant de l'été qui arrive pour aller se reconstruire auprès de sa mère, retraitée joyeuse du Minesota. Elle y donnera des cours de poésie à de jeunes adolescentes, quoi de plus réconfortant ? Mais la vie n'a de cesse de représenter à tous les âges des scénarios déjà vécus. Ce seront en fait les vieilles amies de sa mère, et une jeune voisine mère de famille, qui deviendront pour Mia le support affectueux d'un nouveau départ.

J'aurais aimé aimer ce livre autant qu'il le mérite. Alors que ce roman sans hommes mérite vraiment d'être aimé, soyez-en convaincues ! Il a suffisament de part féministe et de justesse dans la psychologie de ses personnages pour convaincre et forcer la sympathie. Seulement, j'ai été moins sensible aux multiples changements de rythme, d'écriture, de ton, aux multiples digressions qui donnent un peps évident à cette lecture pourtant, que je l'aurais voulu. Tout cela ne m'a pas assez accrochée, tenue. Cependant, Mia est une héroïne irrésistible, pleine d'humour et de ressources. Boris un mufle que l'on adore détester (plus que ne le fait Mia ?). Daisy une fille exemplaire. Et les mamies des rebelles surprenantes. Une simple question de moment, certainement...
Allez, même si ce n'est pas un coup de coeur, ce roman a été malgré tout très agréable. Et on a envie de noter dans tout ce patchwork énergique de biens nombreux passages, c'est évident.
Et puis la couverture est magnifique, non ?

bouton3 Actes Sud - 18€ - Mai 2011

Cathulu a été la tentatrice, et elle souligne avec justesse combien ce roman est à savourer en prenant son temps - Pour Cuné, c'est un coup de coeur - Fashion est bouleversée - Keisha est conquise

3 septembre 2011

Du domaine des murmures, Carole Martinez... Rentrée littéraire 2011

du_domaine_des_murmures"Je suis l'ombre qui cause.
Je suis celle qui s'est volontairement clôturée pour tenter d'exister.
Je suis la vierge des Murmures.
A toi qui peux entendre, je veux parler la première, dire mon siècle, dire mes rêves, dire l'espoir des emmurées."

Esclarmonde, quinze ans, vivant au XIIème siècle, décide d'échapper au mariage en prenant le parti de vivre en recluse, enfermée dans une cellule, avec pour seule vue sur l'extérieur une ouverture grillagée. Cependant, et même si la foi guide en partie sa décision, des circonstances donneront fort heureusement à un évènement inattendu le sens d'un acte saint et merveilleux, la sauvant de la disgrâce... Avoir une future sainte en son sein s'avèrera d'ailleurs pour le domaine des Murmures un atout, aussi fragile que redoutable...

J'ai volontairement surfé sur tous les billets déjà sortis sur ce roman depuis sa sortie. Je voulais m'en faire une idée neuve, personnelle. Alors ? Et bien, Du Domaine des Murmures ne déçoit pas, voilà qui est dit, il est dans la lignée même du Coeur cousu qui m'avait tant plu par son originalité et son aspect conte merveilleux. Cependant, j'ai quelques bémols à apporter à mon enthousiasme pour celui-ci... (Vous allez crier sans doute) Ce qui est une qualité dans l'écriture de Carole Martinez me semble aussi en être une faiblesse potentielle. Aurais-je envie de lire un troisième roman de cette espèce ? Ce n'est pas évident. J'ai par moments été agacée par la profusion de souffles, de murmures et de frôlements qui jalonnent cette histoire, par ailleurs d'un intérêt réel et captivant. Allez, pourtant, rentrer dans ce livre est une expérience spéciale, parfois terriblement tendre, un moment de grâce unique, j'en reste convaincue une fois les pages refermées, l'aspect mystique du récit ne m'ayant par ailleurs pas gêné du tout et plutôt même captivé. Serais-je soudain devenue tatillonne, donc ?

bouton3 Editions Gallimard - 16.90€ - 18 Août 2011challenge_1_

Merci Clara ! - Emeraude est déçue ... mais beaucoup d'autres avis restent entièrement positifs comme celui d'Aifelle ou celui d'Isabelle. Leiloona n'a pas senti le même souffle épique dans celui-ci.


Une lecture du Challenge 1% rentrée littéraire
Mené cette année par Hérisson
6/7

1 septembre 2011

Black Mamba Boy, Nadifa Mohamed... Rentrée littéraire 2011

BLACK_MAMBA_BOY"Où que j'aille, je rencontre des Somaliens, toujours du Nord, arrêtés à un carrefour : les yeux rivés au ciel, ils se demandent quel chemin prendre. Pauvres âmes, ils savent jamais où aller. Tous disent la même chose : qu'y a rien au pays et qu'ils retourneront pas chez eux avant d'avoir assez d'argent pour s'acheter quelques chameaux. A mon avis, y a plus de Somaliens au fond des mers ou perdus dans le désert qu'en Somalie. Ils partent pour devenir chauffeurs, askaris, marins, n'importe quoi, pourvu que ce soit loin."

Jama est né sous une bonne étoile. Lorsque sa mère a accouché de lui, un mamba noir était lové sur son estomac. L'animal est depuis lié pour toujours au destin de l'enfant. Plus tard il s'en fera d'ailleurs tatouer l'image sur son corps d'adulte.
Pour l'instant, Jama n'est qu'un gamin des rues occupé à survivre, et quand sa mère disparaît c'est à la recherche de son père, de son avenir et d'argent qu'il court, parcourant une Afrique du début du XXème siècle encore contrôlée par l'Europe, pleine de pièges et de dangers...

Je ressors de cette lecture très mitigée car autant l'enfance du petit Jama auprès de sa mère m'a plu et m'a intéressée autant le périple enclenché par le décès de cette dernière m'a paru redondant et long. Pour être moi-même brève, malgré un contexte africain superbement décrit et des personnages attachants, ce roman souffre, me semble-t-il, de multiples longueurs. En effet, les rencontres se multiplient, toutes porteuses d'espoir, mais elles ne sont au final que décevantes, et le lecteur est dans la peine, à force d'attendre en vain que le destin veuille bien prendre en main un Jama né, nous l'avait-on dit au départ, sous des cieux propices ... J'ai été bringueballée, et pas mal larguée, par ce voyage littéraire, qui reste malgré tout enrichissant historiquement parlant et culturellement. Cela ne suffit pas toujours.challenge_1_

bouton3 Editions Phébus - 19€ - Sortie le 1er septembre 2011

L'avis mitigé de Clara

Lu en juin pour le Prix Fnac
Une lecture du Challenge 1% rentrée littéraire
Mené cette année par Hérisson
5/7

Le prix fnac 2011 a été attribué à Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan (Lattès).

21 octobre 2011

A perte de vue

Dans le sens de mon corps

Tous les arbres toutes leurs branches toutes leurs feuillesAPERTEDEVUE
L'herbe à la base les rochers et les maisons en masse
Au loin la mer que ton oeil baigne
Ces images d'un jour après l'autre
Les vices les vertus tellement imparfaits
La transparence des passants dans les rues de hasard
Et les passantes exhalées par tes recherches obstinées
Tes idées fixes au coeur de plomb aux lèvres vierges
Les vices les vertus tellement imparfaits
La ressemblance des regards de permission avec les yeux que tu conquis
La confusion des corps des lassitudes des ardeurs
L'imitation des mots des attitudes des idées
Les vices les vertus tellement imparfaits

L'amour c'est l'homme inachevé.

In La Vie immédiate, Paul Eluard - 1932

5 novembre 2011

Au Théâtre hier soir

... il y avait Cyrano et des playmobils.

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Ma grande fille en avait entendu parler à l'école l'an passé, la classe avait assisté aux répétitions, un devoir est prévu pour bientôt sur le sujet.
Hier soir, nous nous sommes rendues à une représentation de Cyrano de Bergerac, donné dans notre maison de quartier en avant première. Le moteur de cette sortie entre filles était donc un peu teintée d'obligation mais le plaisir fut réellement au rendez-vous. Quel bonheur que d'entendre encore une fois ce magnifique texte d'Edmond Rostand, d'écouter les enfants en répéter derrière moi les répliques les plus connues, de regarder jouer des acteurs jeunes, excellents et espiègles... Tout cela a eu quelque chose de très réconfortant. Je suis certaine que le jeune public en gardera une trace indélébile.
Petit plus scénique, à un moment donné, les acteurs jouent avec des playmobils... cela donne du peps à un passage peut-être un peu longuet de la pièce, celui qui traite des privations dues aux batailles, et permet une distance amusante et décalée audacieuse. L'astuce a d'ailleurs eu son petit succès.

Une adaptation de la Compagnie Pirate  [pour en savoir plus]

"Vous souvient-il du soir où Christian vous parla
Sous le balcon ? Et bien ! toute ma vie est là :
Pendant que je restais en bas, dans l'ombre noire,
D'autres montaient cueillir le baiser de la gloire !
C'est justice, et j'approuve au seuil de mon tombeau :
Molière a du génie et Christian était beau !"

13 novembre 2011

Et si aujourd'hui on jouait au tag pour une fois ?

origami1Et si j'étais...

1/une artiste, je serais certainement quelqu'un d'autre et malgré des envies d'écriture tenaces, peut-être finalement une musicienne, une qui en aurait dans le ventre comme dans La leçon de piano, la musique chevillée au corps. Dommage que, pour de vrai, je ne sache jouer de rien.

2/une matière, je serais du sable. Parfois compacte et dure après des orages de chagrin, puis fuyante et libre entre les doigts, fine et imprévisible, dès l'approche des beaux jours. J'aime que l'on ne sache pas toujours de quel bois je suis faite... enfin de quelle "matière".

3/un événement, je serais un festival. Je n'ai paraît-il pas mon pareil pour confectionner des programmes de réjouissance pour ma petite famille, il arrive même que l'on me le reproche... Un petit manque de spontanéité dans le caractère, hum oui aussi, sans doute. Ben quoi je suis organisée, ben oui c'est un trait visible de mon caractère.

4/un film, je serais l'héroïne de Out Of Africa mais la place est déjà prise... Aifelle postule pour le rôle.

5/un mot, je serais Antigone, mon pseudo. Etrange à quel point un nom choisi en cinq secondes peut devenir à la longue une autre soi-même.

6/une émotion, je serais gêne, ou timidité... tout ce qui m'embarasse, ce qui est en trop.

7/une sculpture, je serais sans doute un homme qui marche de Giacometti, d'apparence fragile, d'apparence seulement.

8/un peintre, je serais un de ceux qui ont collé des post-it sur les vitres des tours de La Défense l'été dernier. Cette "guerre des post-it" était une vraie bonne idée que j'ai trouvé sublime, gratuite, farfelue et généreuse. [une sélection à voir par ici] Mais ce n'est pas vraiment de la peinture, je sais.

9/piquante, je serais une aiguille. Avant les enfants, avant que je n'éloigne de leurs petites mains ces objets dangereux, je n'étais pas si mauvaise en petits travaux de couture, pas experte non, mais j'y prenais plaisir. Un jour, peut-être...

10/énervante !, je serais toujours sur l'ordi... (ah bon, j'y suis déjà ?)

Allez, je te dis quand même... Merci Cathulu !!

28 novembre 2011

Je ne suis pas celle que je suis, Chahdortt Djavann

jenesuispascellequejesuis"Ma première grande faiblesse fut de vouloir devenir une héroïne, épique et stoïque, ma deuxième faiblesse fut d'échouer, et la troisième de recommencer, sans cesse ; mon opiniâtreté refusait l'abandon d'un tel projet. C'est ainsi que je devins une insubmersible héroïne déchue."

Nous suivons, dans cet épais roman de plus de 500 pages, qui m'a tenu quelques temps, deux femmes, toutes deux d'origine iranienne, l'une vit à Paris, l'autre est étudiante en Iran.
La première décide de consulter un psychiatre suite à une tentative de suicide auquelle elle a réchappé, lourde d'une souffrance dont elle souhaite s'alléger, encombrée de multiples moi qui l'empêchent d'être véritablement elle-même. Pour payer cet homme qui ne répond que par borborygmes indifférents à ses propos, son psychiatre, elle enchaîne les petits jobs et les colères.
La deuxième jeune-femme est intelligente et sauvage, mais elle vit dans un pays où une femme n'est qu'un être empêché. Alors, elle cherche à s'échapper, à Londres pourquoi pas via un mariage arrangé, ou au sein de son pays en se travestissant en garçon...

Je suis très partagée sur ce roman. C'est une lecture que j'ai entamé un peu dubitative et continué aux trois quarts sur le même mode. La partie psychanalytique du récit m'a seulement à moitié convaincue, soyons honnête, elle m'a semblé bourrée de stéréotypes. Même si la question de l'efficacité d'une psychanalyse effectuée en dehors d'une langue maternelle reste un questionnement utile. Cependant, cependant, les aventures de cette jeune iranienne - le deuxième personnage - confrontée sans cesse aux interdictions et ambivalences du régime de son pays m'a beaucoup intéressée, elle. Je referme donc ce livre plutôt enthousiasmée, non par sa qualité littéraire, mais par l'intérêt de l'histoire qu'il raconte, au-delà de ses excès, et par ce qu'il m'a appris du quotidien vraiment contraint et opressé de la société iranienne, dont les femmes sont encore une fois les premières victimes.

Editions Flammarion - 21€ - Août 2011

Prenant et émouvant pour Kathel  - Un coup de coeur pour Géraldine

13 décembre 2011

Lumière

lumierenoelUne petite tache brille entre les paupières qui battent. La chambre est vide et les volets s'ouvrent dans la poussière. C'est le jour qui entre ou quelque souvenir qui fait pleurer tes yeux. Le paysage du mur - l'horizon de derrière - ta mémoire en désordre et le ciel plus près d'eux. Il y a des arbres et des nuages, des têtes qui dépassent et des mains blessées par la lumière. Et puis c'est un rideau qui tombe et qui enveloppe toutes ces formes dans la nuit.

Pierre Reverdy - in Plupart du temps

18 septembre 2011

En panne...

enpanne... d'envies de lecture. Non pas que je n'ai pas sous le coude de beaux romans à ouvrir (je m'excuse d'ailleurs auprès de mes prêteuses de tant tarder). Seulement, le plaisir s'est soudain envolé. Souvent, ce sont les coups de coeur qui me laissent chaos (le dernier Brigitte Giraud est vraiment bien à ce propos, vous devriez l'essayer), parfois les déceptions (je devrais renoncer à répondre aux sirènes éditoriales)... Aujourd'hui, il s'agit sans doute de cette rentrée qui me déboussole côté vie privée. Tout va bien, mais j'ai de nouvelles marques à prendre... et tout à coup bien moins à prouver, ce qui est assez déstabilisant en fait.

Bon, bref, une petite pause de quelques jours et je reviens toute réparée. A bientôt !

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Les lectures d'Antigone ...
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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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